Le Service Protestant de Mission était largement représenté lors du culte de reconnaissance du ministère pastoral-ordination qui s’est déroulé le 13 septembre 2020 à Montbéliard. Une cérémonie qui a non seulement marqué l’aboutissement d’un long parcours pour le pasteur Aymar Nkangou, mais aussi mis en lumière le rôle joué par le Défap dans les relations entre Églises.

La cérémonie du 13 septembre à Montbéliard : au centre, face à l’assistance, le pasteur Aymar Nkangou © Défap

Lorsque, encore étudiant en théologie à Montpellier, il avait répondu à une sollicitation de Jean-Luc Blanc pour faire une présentation des projets du Défap, Anicet Aymar Nkangou Loulendo avait eu cette réflexion devant son auditoire : «Je suis, moi aussi, un projet du Défap.» Quelques années plus tard, ses études et sa période de proposanat achevées, le voilà pasteur de l’Église Protestante Unie de France ; et c’est une forme d’aboutissement qu’a connu ce projet, lors du culte de reconnaissance du ministère pastoral-ordination qui s’est tenu en ce 13 septembre 2020 à Montbéliard.

Le Défap y était largement représenté ; Aymar Nkangou avait d’ailleurs tenu à ce que cette présence soit bien visible. Étaient notamment présents Joël Dautheville, actuel président du Service Protestant de Mission, Jean-Luc Blanc, ancien secrétaire général (après avoir été longtemps à la tête du service Relations et Solidarités Internationales au sein du Défap) ; mais aussi des personnalités impliquées dans la Mission comme Silvia Ill, pasteure de l’Église protestante unie du Plateau lorrain, qui avant d’être directrice de stage d’Aymar Nkangou, avait piloté un projet de fabrication de matériel de catéchesèe pour l’Église protestante du Sénégal ; comme Laurent Loubassou, doyen de la faculté de théologie de Brazzaville ; comme Georges Massengo, qui fut pasteur à Brazzaville avant d’exercer son ministère au sein de l’EPUdF… «Tous les consacrants», note ainsi Jean-Luc Blanc, «étaient liés de près ou de loin au Défap». Avec en outre dans l’assistance bon nombre d’anciens paroissiens de l’Église Évangélique au Maroc (EEM), venus de toute la France et même de Monaco ; ainsi qu’une chorale congolaise constituée pour l’occasion… Un hommage appuyé au Défap a d’ailleurs été rendu, lors de cette cérémonie, par l’inspecteur ecclésiastique de la région Est-Montbéliard : le pasteur Élysé Mayanga Pangu… lui-même familier des instances du Service Protestant de Mission.

«J’ai trouvé au Défap des amis, des frères et des sœurs»

La cérémonie du 13 septembre à Montbéliard © Défap

Le Congo-Brazzaville, le Maroc, le Défap : trois étapes pour résumer le parcours de ce pasteur qui, à l’origine, s’était plutôt orienté vers des études de physique-chimie, avant d’obliquer vers l’informatique industrielle… En dépit de son implication au sein de la vie de l’Église, lui-même n’envisageait pas de s’orienter vers le ministère pastoral. Sa vocation est née, comme il le dit lui-même, «chemin faisant», au fil d’études de théologie suivies avec une passion grandissante. Il aura fallu pour cela des années de réflexion… et les encouragements de personnalités rencontrées notamment au Maroc, comme Jean-Luc Blanc, alors président de l’EEM. Pour ce dernier, «Aymar Nkangou est un fruit de la Mission à plusieurs niveaux : il est issu de l’Église Évangélique du Congo ; il a transité par la Côte d’Ivoire et l’Église Méthodiste, au sein de laquelle devait se mettre en place, grâce à Laurent Loubassou, une aumônerie des Congolais à Abidjan… Puis il est arrivé au Maroc où il est devenu un des piliers du mouvements de jeunesse de l’Église, avant d’être l’un des premiers à entamer des études de théologie à distance, auprès de la Faculté de Théologie Évangélique de Vaux-sur-Seine… Finalement, il est venu en France, avec le soutien du Défap, pour poursuivre ses études à l’Institut Protestant de Théologie, à Montpellier.»

«C’est au cours des années passées au Maroc, résume aujourd’hui le pasteur Aymar Nkangou, que j’ai appris à travailler dans l’Église. Une Église qui m’est apparue alors comme attentionnée, ayant le souci d’accompagner celles et ceux que le Seigneur appelle à les suivre… C’est là-bas que le Seigneur a mis sur ma route d’excellentes personnes qui m’ont aidé à discerner cet appel pour pouvoir y répondre. Par la suite, venant en France, j’ai trouvé au Défap des amis, des frères et des sœurs.»

Un parcours qui est aussi celui de divers étudiants en théologie, boursiers, qui, par le jeu des relations entre Églises entretenues par le Défap, viennent compléter leurs études en France. Quand on évoque les «fruits de la Mission», ce n’est pas forcément ce type de situation qui vient en premier lieu à l’esprit ; mais dans une période où les Églises de France sont souvent confrontées à une douloureuse crise des vocations, ces pasteurs venus d’ailleurs, riches d’une ouverture sur le monde et d’une connaissance des relations interculturelles, représentent un apport inestimable. Leur proportion parmi les ministres en poste au sein de l’EPUdF est d’ailleurs en nette croissance ces dernières années.

La cérémonie du 13 septembre à Montbéliard © Défap
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