La session retour 2019 des envoyés du Défap s’est tenue au 102 boulevard Arago du 4 au 6 octobre. Une dizaine de volontaires de retour en France après avoir achevé leur mission étaient sur place. Ils étaient partis sous statut de VSI, de service civique, ou même en tant que pasteur… Ces trois journées leur ont permis de faire le point sur leur mission, d’évoquer ensemble ce qu’ils avaient vécu sur place… et de préparer l’avenir.

Photo de groupe de la session retour d’octobre 2019 © Défap

Jours de joie et jours de galère, moments partagés avec les partenaires sur place, moments de victoire en cours de mission, mais aussi moments de stress, de doute, de solitude… L’expérience de l’envoi en mission de solidarité internationale est toujours décapante. Elle pousse à des remises en question, change les perspectives que l’on peut avoir sur le monde, sur soi-même et sur l’avenir que l’on cherche à construire… Elle pose aussi la question de l’engagement lui-même, de son utilité, de sa durée, du cadre dans lequel il s’exerce…

C’est justement parce que tout envoyé qui part sera nécessairement confronté à de l’inconnu, à des expériences et à des rencontres qui auront un impact profond, que le Défap prépare soigneusement les envois en mission. C’est l’objectif des sessions qui se déroulent chaque année dans la première partie du mois de juillet. Elles constituent non seulement une obligation légale pour le Défap, mais aussi un préalable indispensable à tout départ de volontaire. De la même manière, les retours doivent être préparés. Avec le même sérieux et la même minutie : car on rentre nécessairement changé de l’expérience du volontariat. Il n’est pas question de revenir simplement prendre sa place dans son milieu social ou familial, dans ses études ou sa vie professionnelle : faute de quoi, le risque est grand de connaître un «choc du retour», rendant la réinstallation plus difficile que le départ lui-même. Un phénomène qui est de plus en plus pris en compte lors de séjours de longue durée, y compris dans le cadre d’études : les Canadiens, pionniers en la matière, commencent à y préparer leurs étudiants. «Les voyageurs savent qu’une adaptation est nécessaire quand ils partent à l’étranger, et c’est ce dépaysement qu’ils recherchent. Cependant, plusieurs présument que le retour se fait facilement, alors que la réintégration demande aussi une période d’adaptation. Ce décalage entre les attentes au retour et la réalité peut provoquer un ensemble de symptômes qui font partie de ce qui est appelé le choc du retour», détaille ainsi l’Université québécoise Laval.

Replacer chaque projet individuel dans un projet collectif

Ce qui est vrai pour des étudiants partant pour un échange entre universités l’est d’autant plus pour des volontaires partant pour une mission de solidarité internationale. Avec en outre des problématiques spécifiques de réintégration au retour de la mission : retrouver un logement, redémarrer un cursus d’études, trouver un emploi… Toutes ces problématiques sont abordées au cours de la traditionnelle «session retour» des envoyés du Défap, qui se déroule chaque année début octobre. Un moment clé de la vie du Défap, au même titre que la session de formation elle-même.

Chacune de ces sessions réunit les envoyés revenus de mission en cours d’année. Ceux-ci ont d’abord droit à une session de «débriefing» individuel, avant de participer à cette rencontre. En cette année 2019, elle s’est tenue du 4 au 6 octobre dans les locaux du Défap et a réuni une dizaine d’envoyés : certains partis sous statut de VSI, de service civique, ou même en tant que pasteur… L’occasion, tout d’abord, d’échanger entre eux sur leurs expériences : ces sessions représentent en effet l’un des rares moments de leur mission durant lesquels les envoyés, dispersés durant des mois entre l’Égypte, le Cameroun, l’Océan Indien… ont la possibilité de se retrouver ensemble et de partager une expérience commune. Ces «sessions retour» sont aussi l’occasion de préparer l’avenir, savoir comment «atterrir» dans une famille, un milieu social, une société française qui ont continué à évoluer pendant leur absence avec de nouvelles problématiques, de nouvelles préoccupations. Elles permettent enfin de replacer chaque projet individuel dans un projet collectif : car chacune de ces aventures vécue par les envoyés a été rendue possible par un cadre et par des relations établies de longue date entre le Service protestant de mission et ses partenaires. Il s’agit donc de faire en sorte que cette expérience du volontariat ne se limite pas à une parenthèse, ni pour les envoyés eux-mêmes, qui doivent pouvoir la valoriser dans la suite de leur parcours, ni pour le Défap, pour lequel ils peuvent désormais, après avoir joué le rôle d’envoyés, endosser celui de témoins.

Vous pouvez retrouver l’album photo complet de cette session ici, sur la page Facebook du Défap.

Un des moments de la session retour d’octobre 2019 © Défap

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