La deuxième édition du Forum Mission Intégrale, organisé par Connect MISSIONS et ASAH, a réuni aux alentours d’une centaine de participants à Sainte Foy-lès-Lyon, au cours du week-end des 8 et 9 mars. À travers les plénières comme à travers les partages d’expériences ou les ateliers, s’est trouvé illustré de manière frappante ce constat fait lors de la première édition en 2016 : celui d’une mission devenue multiforme et multidirectionnelle, et dans laquelle l’action sociale et humanitaire est devenue primordiale.
Après le triptyque «Être, dire et faire», sous lequel était placée la première édition du Forum Mission Intégrale en 2016, cette édition 2019 s’ouvrait sur une question volontiers provocatrice : «Vivre l’Évangile, mission impossible ?». Toujours organisée par le collectif ASAH et par Connect MISSIONS (nouveau nom de la Fédération de Missions Évangéliques Francophones), à Sainte Foy-lès-Lyon, avec la participation du Défap, elle se voulait cette année plus pratique, plus axée sur les problématiques concrètes, avec divers ateliers thématiques abordant la mission et les problèmes humanitaires en fonction de contextes très divers. La rencontre se voulait aussi ouverte à un large éventail d’acteurs, avec une dimension plus œcuménique et l’idée de favoriser les échanges entre diverses formes d’engagement chrétien.
Ce Forum était donc, comme le premier, destiné avant tout à un public de «praticiens de la mission» : responsables d’œuvres et d’Églises, qui ont été aux alentours d’une centaine à se retrouver à Sainte Foy-lès-Lyon ces 8 et 9 mars. Il a été marqué par la présence de Sheryl Haw, directrice internationale du réseau Michée (Micah Network) pour animer les conférences ; ainsi que par des témoignages d’expériences dans différents pays. Aux côtés des plénières consacrées à la réflexion théologique sur la mission, le travail en ateliers s’est plus concentré sur des questions de formation à la mission, ou sur des questions pratiques comme la gestion des projets, l’accompagnement des personnes, les relations avec les autorités…
Des besoins à pourvoir et des compétences à renforcer
Les problématiques se recoupent et s’entrecroisent au près comme au loin : il ne s’agit pas simplement de faire de l’humanitaire dans un pays lointain, mais aussi dans notre propre pays auprès des plus exclus ; pas simplement d’apporter une parole, un témoignage, mais de fournir un soutien concret pour l’étayer. Le tout, dans un contexte national et international en rapide transformation, qui met à la fois les conceptions de la mission et les pratiques humanitaires au défi de l’adaptation. La mission ne peut pas plus ignorer aujourd’hui la pauvreté matérielle, relationnelle, émotionnelle et spirituelle que recèlent les grands centres urbains, qu’elle ne peut ignorer la détresse de migrants rejetés de pays en pays, ou les problématiques de respect de la création… Mais elle a aussi besoin de bonnes analyses des besoins et de praticiens aptes à gérer des projets.
Le constat fait en 2016 notamment à travers les interventions du pasteur Evert van de Poll, professeur de missiologie, s’est trouvé largement illustré lors de cette édition 2019 : la mission est aujourd’hui multidirectionnelle. Et les œuvres humanitaires, qui traditionnellement occupaient la seconde place dans le projet missionnaire, ont connu un essor qui les place en première position. Ce que mettait déjà en avant la Déclaration du Réseau Michée sur la Mission Intégrale, adoptée lors d’une consultation de ce réseau à Oxford en septembre 2001 : «La mission intégrale, ou la transformation holistique, est la proclamation et la mise en pratique de l’Évangile. Il ne s’agit pas simplement de faire à la fois de l’évangélisation et de l’action sociale. Au contraire, dans la mission intégrale, notre proclamation a des conséquences sociales, puisque nous appelons à l’amour et à la repentance dans tous les domaines de la vie. Et par ailleurs, notre implication sociale a des conséquences pour l’évangélisation, puisque nous témoignons de la grâce transformatrice de Jésus Christ.»
