Jacob se remit en chemin et alla vers la terre des enfants de l’Orient. Il vit un puits dans les champs et là, trois troupeaux de menu bétail étaient couchés à l’entour, car ce puits servait à abreuver les troupeaux. Or la pierre, sur la margelle du puits, était grosse. Quand tous les troupeaux y étaient réunis, on faisait glisser la pierre de dessus la margelle du puits et on abreuvait le bétail, puis on replaçait la pierre sur la margelle du puits.

Jacob leur dit : Mes frères, d’où êtes-vous ?  Ils répondirent : nous sommes de Haran.

Il leur dit : Connaissez-vous Laban, fils de Nahor ? Ils répondirent : Nous le connaissons.

Il leur dit : Est-il en paix ? Et ils répondirent : En paix. Et voici Rachel, sa fille, qui vient avec son troupeau (…)

Comme il s’entretenait avec eux, Rachel vint avec le troupeau de son père car elle était bergère.

Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère de sa mère, et les brebis de ce dernier, il s’avança, fit glisser la pierre de dessus de la margelle du puits et fit boire les brebis de Laban, frère de sa mère.

Et Jacob embrassa Rachel et il éleva la voix en pleurant. Genèse 29, 1-6 et 9-12

 


William Dyce (1806-1864, Écosse)

 

Quand Isaac, le fils d’Abraham et Sara, fut en âge de se marier, Abraham envoya son serviteur Eliézer dans sa famille à Haran pour lui chercher une épouse. À la génération suivante Isaac dépêche à son tour son fils Jacob à Haran y trouver femme parmi les siens.

La question des unions matrimoniales est essentielle et paradoxale. Qui épouse qui ? Sara la matriarche était la demi-sœur d’Abraham son époux. Ils avaient le même père. Aux générations suivantes on sort de cette situation incestueuse par le mariage avec des cousines. Pourtant le voyage de retour à Haran semble contredire l’ordre premier donné à Abra(ha)m de quitter sa famille et le pays de sa parenté. Ne doit-il pas devenir bénédiction pour toutes les nations ?

L’alternative est de contracter une alliance avec des femmes étrangères, notamment cananéennes. Pour des raisons religieuses, cela apparaît comme une abomination car elles sont jugées idolâtres.

Et aujourd’hui, comment les époux se choisissent-ils, dans notre monde ouvert et à travers les différentes cultures ? Les jeunes gens sont-ils soumis à des conventions sociales, ethniques, religieuses, familiales ? Y a-t-il place pour le coup de foudre ?

Ce qui est touchant dans le cas de Rachel et Jacob, c’est que celui-ci tombe amoureux au premier regard. Il roule la pierre pour faire boire le troupeau de Rachel, l’embrasse, et pleure ! Est-ce émotion ? Est-ce pressentiment de toutes les épreuves qu’il leur faudra traverser ?

Quelle est la signification spirituelle de la rencontre amoureuse ? Quel est le secret qui se cache au cœur des larmes, comme au fond des puits ?

Nous avons certainement beaucoup de choses à partager autour de ces questions.

 


Source : Pixabay

 

Nous prions cette semaine pour notre envoyée au Burundi.

En écho à la rencontre de Jacob et Rachel nous proposons cette prière écrite par les «Solos» de La Fondation La Cause.

Notre Père qui es aux cieux, toi le Père de tous les Solos,
Que ton nom soit glorifié à travers nos vies de Solos !
Que ton Règne vienne dans nos solitudes !
Aide-nous à comprendre ta volonté pour nos vies,
Et en attendant l’accomplissement de toutes tes promesses,
Que nous vivions la plénitude de ton amour pour en témoigner au plus grand nombre.

Donne-nous notre pain d’affection chaque jour.
Pour nous qui en avons le désir, permets-nous de rencontrer la femme/l’homme que nous saurions aimer.
Donne-nous aussi la patience, le discernement
Et la détermination pour ne pas passer à côté des rencontres amicales nourrissantes.
Pardonne-nous nos découragements, nos aveuglements, nos désespoirs…
Que notre solitude ne soit pas une occasion de chute!

Ne nous abandonne pas à nos souffrances,
Mais donne-nous ta Paix profonde et remplis-nous de ta joie !
Car c’est à toi qu’appartiennent le Règne, la Puissance et la Gloire.
Amen

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