«Je suis le bon berger. Le bon berger est prêt à donner sa vie pour ses brebis.

L’homme qui ne travaille que pour de l’argent n’est pas vraiment le berger ; les brebis ne lui appartiennent pas. Il les abandonne et s’enfuit quand il voit venir le loup. Alors le loup se jette sur les brebis et disperse le troupeau. Voilà ce qui arrive parce que cet homme ne travaille que pour de l’argent et ne se soucie pas des brebis.

Je suis le bon berger. Je connais mes brebis et elles me connaissent, de même que le Père me connaît et que je connais le Père. Et je donne ma vie pour mes brebis.

J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas dans cet enclos. Je dois aussi les conduire ; elles écouteront ma voix, et elles deviendront un seul troupeau avec un seul berger.

Le Père m’aime parce que je donne ma vie, pour ensuite l’obtenir à nouveau. Personne ne me prend la vie, mais je la donne volontairement. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de l’obtenir à nouveau. Cela correspond à l’ordre que mon Père m’a donné.» Jean 10,11-18

 


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Le premier berger de la Bible est Abel. Il représente les nomades, composante de l’humanité préférée de Dieu par rapport aux agriculteurs sédentaires symbolisés par Caïn. Et même si Abel est le vaincu de l’histoire, le métier de berger fut exercé par tous les patriarches, puis par les rois Saül et David. Et dans le Nouveau Testament, les bergers furent les premiers à chanter gloire devant le Sauveur né à Bethléem. À la fois pauvres, forts et fragiles, et proches du cœur de Dieu !

Et même figure de Dieu, ainsi que l’exprime le Ps 23 : «l’Éternel est mon berger».

C’est cette figure que reprend Jésus dans l’évangile de Jean, en se présentant lui-même comme «le bon berger». Il utilise en même temps une autre métaphore pastorale, celle de la porte des brebis : «Je suis la porte des brebis, Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé.» Ce glissement d’images entre la porte qui s’ouvre pour les brebis et le berger qui les aime, les connaît et les garde de tout danger dit quelque chose de la personne insaisissable du Christ. N’est-il pas également l’agneau ? De sa divinité on ne peut parler qu’à travers une pluralité d’images, car l’enfermer dans une seule risquerait de conduire à l’idolâtrie.

Jésus comme «bon berger» s’oppose à celui qui ne fait le métier qu’en vue de son salaire et non point par amour pour ses animaux. Celui-là cède à toutes les passions humaines, notamment la peur devant le loup qui le conduit à abandonner le troupeau. Est-ce une mise en garde à destination des faux prophètes, des mauvais prêtres ou des pasteurs indignes ?

En revanche le bon berger donne sa vie pour ses brebis car il est avec elle dans une relation d’intimité. On sait combien le verbe connaître est puissant chez Jean, au point qu’il invite à y entendre co-naître, naître avec, suggérant une communion de co-naissance entre le Père, le Fils et les brebis. Si celles-ci sont perdues sans leur pâtre, que devient-il lui-même sans elles ? Comme si Dieu n’était pas Dieu sans l’existence, la co-naissance et la reconnaissance de ses créatures. Quelle humilité dans la grandeur !

Alors le berger n’a qu’un rêve, qu’une espérance : joindre au troupeau toutes les brebis venues d’ailleurs, de la terre entière, afin de les accueillir en plénitude dans son amour.

 

 


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Nous prions pour nos envoyés au Bénin et pour tous les Béninois.

Jésus, Unique Pasteur,
Toi seul, qui es le Vrai Berger :
Donne ton esprit aux personnes
Que tu as appelées au ministère pastoral
Afin qu’elles puissent guider ton Eglise sur tes pas vers la maison du Père.

Toi seul, tu connais tes brebis :
Donne force, humilité et courage
A ceux que tu as choisis pour mener ton peuple.
Comble leur cœur de ton amour obéissant afin qu’à leur tour,
Ils servent ton troupeau selon ta volonté !

Toi, qui donnes ta vie à tes brebis :
Que les dirigeants de tous les pays ne mettent pas avant leurs intérêts personnels
Mais le bien commun du pays !
Qu’ils sachent servir la communauté humaine !
Qu’ils évitent les guerres entre les peuples !

Toi, qui viens chercher les brebis perdues
Que les paroissiens essaient de s’écouter les uns les autres !
Qu’ils s’approchent des frères et sœurs
S’éloignant de la communauté pour mille raisons différentes !
Qu’ils ne transforment pas leur paroisse en ghetto !

Toi, qui soignes les brebis blessées
Que la vie des quartiers soit vraiment fraternelle !
Que chacun, chacune ait un regard attentif sur son voisin !

Toi, qui continues à appeler les brebis au service de l’amour…
Brûle le cœur des jeunes avec ton feu d’amour,
Donne-leur du courage
Pour qu’ils puissent répondre par un don total :
Et se consacrent au service des autres et du monde !
Amen

 

En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique de Jean 10, 11-18 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :

 

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