Marche pour la Paix © EAPPI

Ces semaines précédant Noël ont vu les tensions quotidiennes redoubler d’intensité, les annonces du  cousin américain jetant de l’huile sur le feu. Cela «clashe» un peu partout dans la West Bank.

Je suis à Yanoun, notre secteur d’intervention va du nord de Ramallah jusqu’au nord de Nablus. Ces derniers jours nous avons été très souvent appelés à Qusra, Burin… Les affrontements ont malheureusement fait un mort à Qusra, un paysan palestinien s’opposant pacifiquement à des jeunes «settlers» (colons) venus le harceler dans sa parcelle d’oliviers.

Ne laissons pas passer les signes d’espoir, la lueur de la bougie est bien présente !

Dimanche dernier, nous avons assisté à la divine liturgie dans l’église grecque orthodoxe de Naplouse. A l’issue de l’office, nous avons été invités à nous joindre à une Marche pour la Paix, co-organisée par l’ensemble des paroisses chrétiennes de la ville. Nous y avons retrouvé des personnes que nous avions vues précédemment dans les églises anglicanes, catholique latine, melquite, orthodoxes.

Pour aller plus loin :
Présentation du programme EAPPI et lettres d’accompagnateurs oecuméniques publiées sur le site du Défap

Très minoritaires, environ 650 fidèles, les chrétiens de Naplouse de différentes dénominations, se retrouvent fréquemment pour des célébrations, fêtes… Un signe bien concret d’unité sein des Églises !

L’olivier, symbole de paix, symbole également de la Palestine, est souvent l’objet de violence, représailles, vengeance… Samedi dernier, nous étions appelés pour constater les dégradations volontaires faites par de jeunes colons dans des parcelles d’oliviers appartenant à des habitants de Qusra. 60 jeunes oliviers cassés, déracinés. Le propriétaire de cette parcelle proche de la colonie Migdalim, a déjà vu ses oliviers arrachés à trois reprises ces dernières années.

L’espoir, là aussi. Dans quelques jours nous serons conviés à la replantation de cette parcelle, démarche soutenue par plusieurs associations. 

La lumière repousse les ténèbres.

Michel, équipe de Yanoun

 

Nouveau plant d’olivier © EAPPI pour Défap

Et les lumières sont même dans les arbres. Les arbres de Noël s’allument un peu partout à travers le monde, même ici, au cœur de la Cisjordanie, dans la communauté Bédouine de Jabal Al Baba. Ils décorent un arbre de guirlandes lumineuses pour apporter un peu de lumière dans leur quotidien si sombre.

Mais si les lumières s’allument, ce n’est pourtant pas une période heureuse. Musulmans, ils décorent un arbre pour Noël car une parcelle de leur terre leur a été offerte par le Vatican. Le sommet de leur montagne est donc protégé, mais ce n’est pas le cas du reste de leur territoire. Au cœur de la Cisjordanie, leur communauté est menacée de démolitions et d’expulsion. Si le gouvernement israélien parvient à s’emparer de leur colline, ça signifie également qu’il va parvenir à fermer le mur et diviser définitivement un peuple.
Ils allument donc des lumières contre la construction d’un mur. Un arbre contre du béton.

La symbolique de l’arbre est donc fondamentale. Et d’ailleurs nombre d’entre nous ont accompagné des paysans pour en planter.

L’association de paysans du village de Biddu a pour slogan «plant your existence». Un arbre trouve ses racines dans le sol qui le voit pousser et le nourrit tout au long de sa vie. L’arbre est une métaphore du peuple palestinien.

Charlotte, équipe de Jérusalem

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