Méditation du jeudi 2 novembre 2017. Nous prions pour notre envoyé en Afrique du Sud et pour tous les habitants de ce pays.

 

Alors Jésus s’adressa à toute la foule, ainsi qu’à ses disciples :

« Les maîtres de la loi et les Pharisiens, dit-il, sont chargés d’expliquer la loi de Moïse. Vous devez donc leur obéir et accomplir tout ce qu’ils vous disent ; mais n’imitez pas leur façon d’agir, car ils ne mettent pas en pratique ce qu’ils enseignent. Ils attachent de lourds fardeaux, difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des hommes ; mais eux-mêmes refusent de bouger un doigt pour les aider à remuer ces fardeaux. Ils accomplissent toutes leurs oeuvres de façon que les hommes les remarquent. Ainsi, pour les paroles sacrées qu’ils portent au front ou au bras, ils ont des étuis particulièrement grands ; les franges de leurs manteaux sont exceptionnellement larges. Ils aiment les places d’honneur dans les grands repas et les sièges les plus en vue dans les synagogues ; ils aiment à recevoir des salutations respectueuses sur les places publiques et à être appelés «Maître» par les gens.

Mais vous, ne vous faites pas appeler « Maître », car vous êtes tous frères et vous n’avez qu’un seul Maître. N’appelez personne sur la terre votre « Père », car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est au ciel. Ne vous faites pas non plus appeler « Chef », car vous n’avez qu’un seul Chef, le Messie. Le plus grand parmi vous doit être votre serviteur. Celui qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. » Matthieu 23,1-12

 


Source : Pixabay

En quelques traits Jésus brosse l’esquisse d’un tartuffe qui vise certains pharisiens de son époque, mais qui pourrait convenir à nombre de dignitaires d’Eglises, de religions, et d’autres lieux d’autorité morale, politique ou spirituelle de nos sociétés humaines.

Il est tellement humain de vouloir s’acheter de l’importance, des vertus, une supériorité sur autrui et une rédemption exclusive à coups de signes extérieurs de sainteté, d’attitudes condescendantes, en brandissant doctement des règles, des idéaux, des indignations, des condamnations à destination d’autrui et en se considérant soi-même comme au-dessus de la mêlée !

Mais attention ! Si Jésus discrédite ces comportements déplorables, il prend très au sérieux le cœur de l’enseignement de Moïse. Simplement il nous invite à la cohérence entre ce que nous croyons, communiquons, transmettons, et ce que nous faisons, la manière dont nous agissons. Il en va de la crédibilité de Dieu et de la sincérité de notre témoignage.

Alors un prédicateur honnête ne devrait sans doute parler qu’avec crainte et tremblement, conscient de ses propres faiblesses devant la parole qu’il lui est donné de prononcer en faveur de Dieu. Le métier de vivre selon la volonté du Père ne s’apprend pas à coup d’illumination, mais il s’exerce dans le temps et avec patience. Heureusement Jésus nous offre le plus beau cadeau qui soit : l’humilité, la sienne, qui peut devenir la nôtre, et qu’il n’est pas interdit de conjuguer avec un peu d’humour vis-à-vis de soi-même.

 

 


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En même temps que nous prions pour notre envoyé en Afrique du Sud nous nous associons à cette prière pour les pasteurs, qui nous semble en résonance avec l’enseignement de Jésus dans l’évangile de ce jour.

Prière pour nos pasteurs

Tout d’abord, Seigneur, merci de ce qu’ils ont accepté de devenir nos pasteurs.
Si par hasard ils avaient préféré une vie plus confortable nous serions bien ennuyés.
Béni sois-tu, Seigneur, pour les défauts de nos pasteurs.
Les gens parfaits supportent mal les défauts des autres.
Les gens toujours en bonne santé méprisent les petites natures.
Toi, Seigneur, tu as vu mieux que nous.
Alors, conscient de ta sagesse, nous te prions pour le ministère de nos pasteurs.
Fais que, s’ils réussissent, ils ne triomphent pas.
Que s’ils échouent, ils ne se découragent pas.
Ton règne n’est ni dans le succès ni dans l’échec : il est dans l’Amour.
Seigneur, garde nos pasteurs dans ton Amour.
Nos pasteurs sont des phénomènes.
Ils doivent être pédagogues pour les enfants, qualifiés dans les questions du mariage, psychologues pour les jeunes, chefs-d’oeuvre de connaissance, de délicatesse pour la cure d’âme.
Avec les athées ou les autres croyants, on attend d’eux qu’ils soient des théologiens à la fois fermes et larges et des historiens avisés.
En plus, ils doivent se tenir au courant des problèmes théologiques, oecuméniques, sociologiques ou politiques.
Ils subissent même des recyclages en tous genres pour rester toujours à l’écoute de notre monde ainsi que de leurs fidèles.
Nous oublions que s’ils nous reçoivent ou nous visitent, ils doivent être toujours souriants, bien qu’ils soient parfois harassés de fatigue.
Fais que, sur quinze spécialités, notre pasteur en pratique avec aisance la moitié, ou même le quart, nous en serons satisfaits.
O Dieu, nous te demandons de nous donner aussi de la patience et de l’amitié pour notre pasteur, celui de notre église, en pensées et en paroles.
Si notre pasteur fait merveille auprès des enfants, donne-nous d’éviter de conclure avec nos amis du 3ème âge qu’il n’a d’intérêt que pour les jeunes.
S’il a le charisme de visiter les personnes âgées, que nous n’allions pas imaginer qu’il méprise la jeunesse.
Donne-nous, Seigneur, de lui pardonner ses impatiences et ses erreurs.
Fais-nous comprendre que nous n’avons qu’un pasteur à supporter, mais que lui a tous les membres et les amis de son église sur le dos.
Donne-nous enfin, Seigneur, de lui fournir de temps en temps, par notre délicatesse, la consolation de savoir qu’il est entouré d’amitié.
Et puis, nous t’adressons une dernière requête, qui nous sera certainement utile à nous-mêmes : donne-nous, Seigneur, la persévérance dans la prière pour tes enfants, et particulièrement pour nos pasteurs. Amen !

 

 

En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique de Matthieu 23, 1-12 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :

 

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