C’était à la fois une visite de soutien à l’égard du pasteur Bernard Croissant, envoyé Défap/Cevaa auprès de l’Église du Christ-Roi à Bangui, et une occasion de prendre la mesure de tous les projets en cours : en particulier le programme qui vise à la réhabilitation du CPJ, et celui de l’école de l’Église baptiste du 5ème arrondissement (Sica III) financée par l’UEPAL. De multiples rencontres sont venues s’adjoindre à un emploi du temps déjà chargé.

 

Contexte général

Si ce n’est hélas pas le cas dans les provinces, la sécurité est bel et bien revenue à Bangui, en dépit de quelques problèmes sporadiques. Les patrouilles de police et de gendarmerie sont nombreuses et la Mission des Nations unies pour la sécurisation en Centrafrique (Minusca) est toujours bien visible dans les rues. L’ensemble des déplacés sont rentrés chez eux. Tous les camps, y compris celui qui jouxtait l’aéroport de Mpoko, ont été démantelés.

Le défi d’aujourd’hui, dans la capitale, est non seulement que tout le monde puisse trouver du travail, mais – c’est même une condition indispensable à la bonne marche de l’économie – redonner confiance tant aux Centrafricains qu’aux étrangers, et de favoriser les investissements. Il est également crucial de redonner un élan salvateur à l’éducation, que ce soit celle des écoles et universités, ou celle des centres culturels. D’où l’importance donnée à la réhabilitation du CPJ.

Le Secrétaire général du Défap, Bertrand Vergniol, et le pasteur Bernard Croissant, DR

La rénovation du Centre Protestant pour la Jeunesse (CPJ)

L’Église du Christ-Roi, détentrice de la concession foncière, est parvenue à régulariser le permis de construire pour le mur d’enceinte. Grâce à l’implication personnelle de l’architecte, Philippe Makoundji, membre de la paroisse, les petits marchants informels ont pu être déplacés et une palissade de tôle a été mise en place. Elle délimite avec précision le terrain du CPJ et permettra de construire, en toute sécurité, le mur d’enceinte. C’est le Défap qui finance l’ensemble de ces travaux (34 millions de FCFA, soit 50 K€).

À l’intérieur, l’ensemble des bâtiments est en mauvais état. Ils sont pourtant occupés par un complexe scolaire de 1 500 élèves, un cyber café, un centre sanitaire et divers organismes de formation (dont l’un est géré par ATD Quart Monde). La salle de spectacle, ancienne mais dont la charpente est restée en bon état, n’est malheureusement que très peu utilisée, notamment en raison de l’obsolescence des équipements, y compris électriques.

Lors de sa visite, l’équipe du Défap a pu rencontrer successivement Gisèle Pana, ministre de la Culture et de la francophonie, Sylvère Ngarso, ministre de la Promotion de la jeunesse et des sports, et enfin le Premier ministre, Simplice Sarandji. Trois occasions de plaider la cause de cette réhabilitation.

Il faut dire qu’à Bangui, rares sont ceux qui ne sont pas un jour ou l’autre passés par le CPJ. Construit dans un quartier populaire, il a été de tout temps un lieu de rencontre, de formation et de spectacles, et est resté centre de la vie culturelle pendant des décennies. C’est pourquoi le projet rencontre toujours un très bon accueil. Vouloir remettre sur pieds le CPJ, c’est non seulement remettre en état une infrastructure importante, mais c’est aussi participer directement au rétablissement de la paix et de la concorde civile par le biais d’activités essentiellement dédiées à la jeunesse.

Hélas, la remise en état totale est évaluée par l’architecte à 650 millions de FCFA, soit 950 K€. Pour trouver une telle somme, il est important d’inscrire le chantier dans un programme comme par exemple celui signé conjointement par le système des Nations unies et la Centrafrique à Bruxelles en mars dernier et qui vise à promouvoir tout ce qui concerne la jeunesse.

Les autres projets

Depuis bientôt trois ans, le Défap, sous l’égide de la Cevaa, envoie auprès de l’EPCR un/des pasteurs pour des missions temporaires et un. Le Conseil presbytéral de l’Église du Christ-Roi a demandé au Défap de poursuivre l’envoi régulier de pasteurs et du psychologue qui travaille pour la cellule d’écoute, et ce pour une nouvelle période de trois ans.

L’école construite par l’Église baptiste du 5ème arrondissement (Sica III), financée par l’UEPAL, accueille plus de 200 enfants et a besoin d’une nouvelle salle de classe. L’enveloppe 2017 va permettre de la construire.

Salle de classe de l’école de Sica III, DR

Bertrand Vergniol et Valérie Thorin, journaliste au Défap qui l’accompagnait, ont également visité la concession de Béthanie, dont le responsable est le père de Rodolphe Gozegba, boursier du Défap et la station de Morija, membre de l’Église du Christ-Roi. Par ailleurs, ils se sont rendus au centre Linga Tere, dirigé par l’auteur dramatique, metteur en scène et producteur Vincent Mambachaka. Ils ont également rencontré les trois personnalités qui ont fondé la Plateforme confessionnelle : le pasteur Nicolas Guérékoyamé, l’imam Oumar Kobine Layama et le cardinal Dieudonné Nzapalainga.

( de gauche à droite) Le pasteur Bernard Croissant, le cardinal Dieudonné Nzapalainga,

l’imam Oumar Kobine Layama et le pasteur Bertrand Vergniol

Le pasteur Bernard Croissant et Valérie Thorin, en compagnie de deux paysans de la paroisse de Morija

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