Le Liban est, depuis le début de la guerre en Syrie il y a cinq ans déjà, une terre d’accueil pour de très nombreuses familles syriennes qui ont fui leur pays. Des enfants de tous âges se retrouvent ainsi déracinés. Ils ont besoin d’être pris en charge physiquement et psychologiquement. Le Défap a été informé d’une mission à l’initiative de Christine et Pierre Lacoste, envoyés au Liban*, à travers le projet « Parrainer un enfant syrien ». Explication.

© Amel Association

Comment est né votre projet « Parrainer un enfant syrien » ?

A notre arrivée à Beyrouth en 2013, nous avons dû affronter la réalité bouleversante des réfugiés présents à tous les coins de rue : il nous fallait trouver un moyen de les aider. Découvrant un nouveau pays, ne connaissant pas la langue, nous nous sentions démunis. Nous avons rapidement été mis en contact avec l’association Amel et son président, le Dr Kamel Mohana. ONG très connue au Liban, Amel est une association apolitique et laïque se préoccupant d’aider chaque être humain placé sur son chemin, quelle que soit son origine. Nous leur avons présenté notre volonté de solliciter notre réseau français pour contribuer à l’éducation de ces enfants déplacés mais représentant l’avenir de la Syrie. Le projet « Parrainer un enfant syrien » est né.

 

Comment vous êtes-vous investis dans ce projet ?

Nous le construisons avec l’équipe d’Amel au travers de nos rencontres régulières et nos visites aux enfants. Nous servons d’interface entre les différents partenaires : Amel, la Fondation du protestantisme, les parrains et bien sûr les enfants. Nous nous chargeons de donner régulièrement aux parrains des nouvelles des enfants.

Depuis son lancement, combien d’enfants ont été parrainés ?

Trente enfants ont été pris en charge en 2014-2015, 180 pour 2016-2017. Nous sommes reconnaissants pour le nombre croissant d’enfants mais aussi pour la diversité des parrains. Membres d’une communauté monastique, d’une Église luthérienne, de l’EPUDF, d’une Église évangélique libre, d’une mosquée, ou encore catholique ou sans affichage religieux particulier, tous sont convaincus de l’urgence à faciliter l’accès à l’éducation de ces enfants.

Quel est le bilan pour les années 2015-2016 ?

Un bilan très positif. Les enfants ont été assidus, une relation de confiance s’est tissée entre eux, les éducateurs et les familles. La psychologue a rencontré régulièrement les enfants en groupe mais aussi, individuellement. A chacune de nos visites, nous avons été émus par la tranquillité et la joie émanant des classes. Nous avons été confortés dans notre conviction.

 

Qu’attendez-vous pour cette nouvelle année 2016-2017 ?

Notre objectif est d’atteindre le chiffre de 400 enfants… Amel a pris des dispositions. Les locaux sont prêts à fonctionner. Les éducateurs sont motivés. Une psychologue supplémentaire a été recrutée.

Quel est l’objectif de ce parrainage ? Qui intervient sur place auprès des enfants ?

L’Etat libanais ne peut scolariser que 250 000 enfants sur les 400 000 déplacés au Liban. C’est déjà un énorme effort consenti par ce petit Etat fragilisé par une crise politique, économique et internationale.  Les élèves syriens, souvent déscolarisés depuis plusieurs années, rencontrent de grosses difficultés liées à la différence de programmes, notamment en anglais. Pour un enfant déplacé par la guerre, le passé est traumatisant, le présent est fait d’insécurité permanente et le futur est incertain. Un socle bien trop fragile pour développer des capacités cognitives et personnelles permettant de se projeter dans l’avenir. Le parrainage propose des activités psycho-sociales, un soutien scolaire, des cours d’anglais, des séances d’information sur « les droits de l’enfant » mais aussi des activités manuelles et culinaires, des moments de jeux. Toutes ces activités, nous l’espérons, contribueront à étayer la personnalité des enfants, leur permettant de croire en leur avenir. Nous avons demandé à chacun d’entre eux de dessiner leur futur métier. La majorité se voit médecin, ingénieur ou professeur. Mes « préférées » sont Rahaf et Sarah, deux petites filles vivant dans un squat minable en pleine banlieue sud de Beyrouth, qui se voient professeur d’art…

* Cette opération est une initiative personnelle de Chistine et Pierre Lacoste, envoyés du Défap à Beyrouth. Le Service protestant de mission – Défap n’y est pas directement associé, tout en y étant sensible, raison pour laquelle son site internet relaie l’information.

Parrainez, vous aussi, un enfant syrien du Liban !

C’est simple :
1. Adressez un mail d’engagement à Christine Lacoste (christinelacoste064@gmail.com)
2. Libellez un chèque de 300 euros* à l’ordre de la Fondation du Protestantisme
3. Envoyez-le à la Fondation du Protestantisme (47 rue de Clichy – 75311 Paris cedex 09) portant au dos la mention « Parrainage Amel ».
4. Vous recevrez un reçu fiscal du montant de votre chèque.

*Vous pouvez décider de n’envoyer qu’une partie de la somme

 

 


© Amel Association

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