Le 15 juillet 2016 s’achevait la formation des treize envoyés du Défap. Retour sur deux semaines d’enseignement et de rencontres.
Accueil des envoyés

Comme chaque année, toute l’équipe du Défap a accueilli les futurs envoyés. Sous forme de jeu, chacun s’est présenté, avant que tous ne reçoivent les informations essentielles sur le déroulement des deux semaines à venir, de même que les principales règles de vie au Défap. Un petit livret de présentation est alors remis à chacun.

Le premier jour est consacré à l’accueil : présentation du Défap, visite de la bibliothèque et des archives, réflexions sur le départ de chacun à travers le jeu « Je veux partir ».

 


Jeu d’accueil avec toute l’équipe du Défap, juillet 2016, DR

 


Visite de la bibliothèque du Défap avec Claire-Lise Lombard, juillet 2016, DR

Des profils diversifiés

Stéphane, Aimée, Christian, Samy, Nicolas, Salomé, Alexandra, Gérard, Gwénaëlle, Noémie, Camille, Lydie…ils sont treize cette année à avoir été candidats pour partir en mission dans huit pays à travers le monde.
Ils ont entre 18 et 54 ans, sont étudiants, infirmiers, menuisiers ou encore pasteurs et partent pour des durées allant de 10 mois à 3 ans.
Certains sont déjà partis en mission à l’étranger, tandis que pour d’autres candidats c’est la première fois.

 


Les futurs envoyés du Défap, juillet 2016, DR

Un programme passionnant

Chaque jour démarre par une méditation biblique animée par des volontaires à tour de rôle et coordonnée par les pasteurs Florence Taubmann et Jean-Luc Blanc.
Place ensuite à la « météo du jour », où chacun partage son humeur et/ou ses questionnements.

Les deux semaines de formation sont articulées autour de différents thèmes :
– les enjeux politiques
– l’interculturalité
– les relations entre chrétiens et croyants d’autres confessions
– les inégalités Nord-Sud
– les crises et conflits en milieu interculturel
– les relations avec l’Eglise d’accueil
– l’aspect santé de la mission

La conférence sur les crises et conflits en milieu interculturel est animée par Hervé Ott. Ce formateur est aussi consultant en approches et transformations constructives des conflits dans les groupes sociaux ou interculturels. Théologien de formation, il intervient dans le monde de l’éducation et du social. Pour lui, le conflit est inévitable et la préparation essentielle pour les candidats au départ. « Pour ces futurs envoyés, le conflit va forcément faire partie de la rencontre, car celle-ci est liée à la différence culturelle et aux incompréhensions », assure Hervé Ott.  » Dans ma culture, par exemple, c’est l’individu qui prime sur le groupe alors que dans d’autres cultures, comme en Afrique par exemple, c’est le groupe qui prime sur l’individu. Tout cela peut créer des situations d’incompréhensions ou des blessures. L’autre est blessé car je fais un acte qui correspond à ma culture, mais qui n’est pas forcément compris par l’autre. Il vaut donc mieux se préparer au conflit car notre bonne volonté ne suffira pas ».

 

Hervé Ott, intervenant du Défap
Co-auteur de « Pédagogies des rencontres et des conflits transculturels »
(Editions Chronique Sociale, 2014)

Pour Evelyne Engel, qui anime une série de conférences sur l’interculturalité, « l’objectif de la formation est d’éveiller les curiosités. Si, à la fin, les candidats ont moins de certitudes et se disent : « tiens je n’avais pas vu cela ainsi », c’est déjà une belle réussite ». (Retrouvez ici l’interview complète d’Evelyne Engel)

 


Conférence sur l’interculturalité avec Evelyne Engel, juillet 2016, DR

 

Des moments d’échange et de convivialité

La formation dispensée par le Défap se veut avant tout participative. Au-delà des cours, des ateliers pratiques sont aussi proposés, où l’on aborde différents thèmes comme la prévention et la sécurité. La parole est souvent donnée aux envoyés eux-même, comme lors de leur évaluation de mi-parcours. Maison du Défap, gestion du temps, outils… les candidats discutent déjà à propos des cinq jours qui viennent de s’écouler.


Echanges avec le pasteur Jean-Luc Blanc, juillet 2016, DR

Le partage d’expériences a également sa place. D’anciens envoyés formés par le Défap viennent témoigner de leur mission passée.

Ainsi Noémie, qui partira au Caire en septembre, se réjouit d’avoir fait connaissance avec Freddy : « c’ est très enrichissant et cela développe ma curiosité. Je n’aurai donc pas trop d’a-priori en arrivant. Même si, on le voit bien, chaque expérience est différente. »

En parallèle de la formation, chaque candidat est reçu en entretien individuel. Lors de cette entrevue, les futurs envoyés posent toutes les questions administratives et pratiques et finalisent leur dossier.

Bien plus qu’une formation stricto sensu, les deux semaines au Défap sont une expérience de vie unique en son genre.

Les temps libres se vivent souvent entre participants et équipe encadrante. Et les moments de partage sont nombreux : discussions, chants, soirées grillade ou paëlla, visionnage du match de la finale de l’Euro France-Portugal, visite de la cathédrale Notre Dame de Paris et initiation aux règles du Quidditch, un sport… magique !

Camille, la benjamine, s’est tout de suite sentie à l’aise avec les autres participants : « J’ai fait plein de belles rencontres, nous raconte t-elle. C’est très enrichissant de connaître les parcours et les expériences de chacun. Tout le monde a l’esprit très ouvert et… ça fait du bien ! »

 


Préparation de la paëlla par « le Capitaine », juillet 2016, DR

 

Un bilan positif

A l’issue des deux semaines, les participants sont ravis. « La formation concrétise vraiment le projet de départ, explique Noémie, on comprend mieux la place que l’on aura et ce que l’on fera une fois arrivés. Il y a de la théorie bien sûr, mais surtout, nous sommes en compagnie de gens qui sont dans le même état d’esprit que nous ».

« La formation m’a vraiment appris beaucoup de choses », confie Samy. « C’est à la fois de l’enseignement théorique et des cas pratiques. Cela nous permet de nous poser aujourd’hui les questions qui se poseront demain, pendant le voyage ».

Camille, qui partira en Egypte à la fin de l’été, dresse aussi un bilan très positif de cette expérience, « la formation m’a permis de me poser des questions sur moi-même et de voir comment je vais appréhender les situations. Ça prépare au voyage mais aussi aux différences de cultures. Une fois sur place, je pense que ce sera agréable d’être bien préparé. »

 

 

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