Méditation du jeudi 21 juillet 2016 – Atterrés par la tuerie qui a eu lieu le soir du 14 juillet à Nice, nous remettons à Dieu les victimes et leurs familles.

Le Seigneur dit alors à Abraham : « Les accusations contre les populations de Sodome et Gomorrhe sont graves, leurs péchés sont énormes. Je vais descendre pour vérifier les accusations que j’entends porter contre eux. S’ils font tout ce mal, je le saurai. »

Deux des visiteurs quittèrent cet endroit et se dirigèrent vers Sodome, tandis que le Seigneur restait avec Abraham.

Abraham se rapprocha et dit : « Seigneur, vas-tu vraiment faire périr ensemble l’innocent et le coupable ? Il y a peut-être cinquante justes à Sodome. Vas-tu quand même détruire cette ville ? Ne veux-tu pas lui pardonner à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? Non, tu ne peux pas agir ainsi ! Tu ne feras pas mourir l’innocent avec le coupable, de sorte que l’innocent ait le même sort que le coupable. Il n’est pas possible que le juge de toute la terre ne respecte pas la justice. »

Le Seigneur répondit : « Si je trouve à Sodome cinquante justes, je pardonnerai à toute la ville à cause d’eux. »

Abraham reprit : « Excuse-moi d’oser te parler, Seigneur, moi qui ne suis qu’un peu de poussière et de cendre. Au lieu des cinquante justes, il n’y en aura peut-être que quarante-cinq. Pour les cinq qui manquent détruiras-tu toute la ville ? »

Dieu dit : « Je ne la détruirai pas si j’y trouve quarante-cinq justes. »

Abraham insista : « On n’en trouvera peut-être que quarante. » 

« Je n’interviendrai pas à cause des quarante », déclara Dieu.

Abraham dit alors : « Je t’en prie, Seigneur, ne te fâche pas si je parle encore. On n’en trouvera peut-être que trente. » 

« Je n’interviendrai pas si je trouve trente justes dans la ville », répondit Dieu.

Abraham dit : « Seigneur, excuse mon audace. On n’en trouvera peut-être que vingt. » 

« Je ne détruirai pas la ville à cause de ces vingt », répondit Dieu.

Alors Abraham dit : « Je t’en prie, Seigneur, ne te fâche pas. C’est la dernière fois que je parle. On n’en trouvera peut-être que dix. » 

« Je ne détruirai pas la ville à cause de ces dix », dit Dieu.

Genèse 18,20-32


              

 Source : Hérodote.com

 

Scène époustouflante : quand avertit Dieu Abraham de son intention de détruire Sodome, celui-ci ose le mettre en cause, l’interroger sur son sens de la justice. Les innocents doivent-ils périr en même temps que les coupables ? A partir de quelle proportion d’honnêtes gens une société peut-elle être épargnée ?

Certains d’entre nous, encore habités par l’image du Dieu terrible qu’on leur a présentée dans leur enfance, s’effraient peut-être de « l’insolence » d’Abraham : comment la foudre ne tombe-t-telle  pas sur lui en même temps que sur Sodome?
Elle tombera sur Sodome, non parce que la plaidoirie d’Abraham a échoué, mais parce qu’il n’y aura pas dix justes pour sauver Sodome. Seul Loth sera épargné avec sa famille – sauf sa femme changée en statue de sel pour avoir enfreint l’interdiction de regarder en arrière.

Quant à Abraham, sa protestation devant Dieu est grandement valorisée dans la tradition juive, même s’il est parfois regretté qu’il ne soit pas allé plus loin que les dix justes. Et on cite Noé en contre-exemple, en déplorant qu’informé de la préparation du déluge, il n’ait rien fait pour prévenir sa génération et la conduire à s’amender, ni pour retenir la colère de Dieu.
Car Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se repente et qu’il vive !
  
Atterrés par la tuerie qui a eu lieu le soir du 14 juillet à Nice,  nous remettons à Dieu les victimes et leurs familles, et nous réaffirmons notre foi en un Dieu créateur, de justice et de miséricorde, qui « connait le cœur de l’homme et sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses oeuvres. » Jérémie 17,10.

 

 

Je crois en Dieu.
Par lui l’univers et notre existence sont créés toujours à nouveau.
Dans le chantier du monde, son Esprit nous anime et nous porte.

Il donne chaque jour à notre vie un sens positif,
Une dignité fondamentale,
Une vocation créatrice.
Dieu est l’avenir de l’humain.
Sa présence éternelle dépasse les espaces et les temps.

Je crois que Jésus, prophète, nous fait entendre Sa parole.
Il est celui que nous écoutons et auquel nous regardons pour savoir qui est Dieu et qui est l’homme :
Un Dieu d’amour, selon la Bible ;
Un Dieu pour lequel l’être humain et la terre entière sont une espérance invincible.
En Jésus, l’homme et Dieu sont à jamais réunis et inséparables.
Il est un exemple pour nous et pour le monde.

Nous reconnaissons une seule Église,  universelle et connue de Dieu seul.
Elle existe par-delà les institutions chrétiennes et les frontières religieuses.
Je crois à l’amour plus fort que la mort.

 

Laurent Gagnebin, professeur de théologie.

 

Source : Pixabay 

 

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