Le 23 juin 2016, le Défap recevait les accompagnateurs œcuméniques du programme EAPPI France dont il assure la coordination. Chaque année, le programme envoie quatre accompagnateurs en Cisjordanie. Ce jour-là, parmi les dix-neuf personnes présentes, candidats et anciens envoyés confrontent leurs attentes et leurs vécus. Une journée riche en partage d’expériences que nous vous dévoilons aujourd’hui.

Des profils divers pour une même mission de paix

Catholique, protestant, pasteur, professeur, avocat, ancien employé de banque ou aumônier…les profils des accompagnateurs EAPPI sont bien différents. Certains sont déjà partis plusieurs fois, d’autres ont simplement déposé leur candidature. Mais peu importe, ici il est avant tout question d’échange d’expériences et de débat autour des améliorations à proposer pour les futurs départs.

 

Session de travail du programme EAPPI France, juin 2016
© Agence Kaolin

Sur le terrain

Aucun voyage ne se ressemble mais les ressentis se rejoignent souvent. Témoins de la non-communication ou des difficultés à vivre et à comprendre les autres, les accompagnateurs EAPPI ont parfois été témoins de scènes violentes qu’ils partagent avec beaucoup d’émotion. Ce jour-là les témoignages se succèdent devant l’assemblée attentive : « il y’avait des incidents tous les jours », « un jour j’étais au checkpoint et il y a eu un phénomène de foule, les gens ont voulu passer au-dessus des barrières. Lorsque tout est revenu dans l’ordre je me suis dit : que pouvons-nous faire ?».

Le pasteur Bertrand Vergniol était à Hébron entre 2013 et 2014 et il en parle comme si c’était hier :
« Je me souviens d’une humiliation que j’ai presque vécu. Un homme âgé de 75-80 ans a été obligé d’enlever sa ceinture en passant au checkpoint. Le jeune soldat présent l’a considéré avec beaucoup de dédain, alors qu’il aurait pu être son grand-père. »

Si c’était à refaire…

Difficile de ne pas aborder ses regrets, ses craintes ou ses attentes pour d’autres départs.
A la question « si c’était à refaire ? », chacun apporte une réponse bien personnelle : « j’aurais aimé mieux comprendre le contexte sur place et les forces en présences », « j’aurais aimé avoir davantage d’échanges avec les Israéliens qui subissent aussi des attaques », « je voudrais plus développer l’aspect interreligieux ».

Participer à une mission de paix telle que le programme AEPPI ne laisse pas indemne. L’échange et le partage d’expériences sont donc particulièrement précieux.

 

 

 

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