Christon St Fort est membre du bureau du RIEP. Il nous parle de son organisme, la Fédération des écoles protestantes d’Haïti (FEPH) et de son rôle primordial dans la création du RIEP.
Christon St Fort est directeur de la FEPH, un regroupement de missions d’Eglises et d’organisations protestantes travaillant avec des écoles.
Créée le 9 mai 1986, elle a pour but de coordonner les différentes entités de l’enseignement protestant en Haïti.
Pour fonctionner et se développer, elle bénéficie de fonds internes apportés par ses membres (cotisations annuelles) et de fonds externes destinés aux projets qu’elle développe et qui sont financés par des bailleurs de fonds internationaux, organisations non gouvernementales ou confessionnelles comme le Défap.
Christon St Fort, DR
Une Fédération partenaire de l’Education nationale
L’importance de la FEPH est reconnue en Haïti car elle sert, auprès des écoles protestantes du pays, de relais local au ministère de l’éducation haïtien. Ses actions ont une portée nationale car elle est présente dans les dix départements d’Haïti. « Là où il y a les Eglises protestantes, il y a la FEPH, car il y a une école », dit Christon.
Et pour être fidèle à sa vocation d’accueil, même si la FEPH est liée à l’Eglise, elle ne fait pas de discrimination religieuse dans ses élèves : elle existe pour tous les enfants d’Haïti, sans distinction de sexe ni de religion.
Actuellement, la Fédération possède un plan stratégique sur cinq ans dont les principaux axes sont :
– la mobilisation de ressources humaines, financières et matérielles ;
– la structuration et l’adéquation des services aux besoins des membres ;
– l’amélioration de la qualité de l’éducation et l’augmentation de l’offre scolaire (axe pour lequel la Fédération a été créée) ;
– la consolidation de la gouvernance et la mise en œuvre opérationnelle des nouvelles structures régionales ;
– le plaidoyer pour l’équité et la qualité dans le système éducatif national.
Le rôle de directeur de la FEPH qu’assume Christon St Fort implique des tâches nombreuses et variées : exécution des décisions du Conseil d’administration, mise en œuvre des projets (supervision pour la plupart, rôle d’officier de projet pour les autres), recherche d’opportunités financières ou non (fournitures scolaires, matériel, locaux), représentation de l’institution auprès de partenaires (plaidoyer), administration et gestion de la Fédération.
La FEPH & le RIEP : une histoire intimement liée
En 2011, la FEPH a participé à un colloque sur l’enseignement protestant organisé par le Défap. En 2013, pour le second, le Défap a proposé à la FEPH de participer à sa préparation.
Les participants du premier événement avaient « exprimé leur envie de poursuivre ce genre d’échanges, et de voir comment créer une plateforme permanente d’échanges, non seulement entre les pays du Sud, mais également avec les pays du Nord », explique Christon.
C’est ainsi qu’en 2013, la résolution a été prise de créer une structure.
Christon St Fort est un des membres fondateurs du RIEP, « que ce soit au niveau de l’institution que je représente, ou au niveau personnel, car je suis impliqué dans la création du Réseau », dit-il. Il a été désigné officiellement par le conseil d’administration pour représenter la FEPH au sein du Réseau. Il est ainsi membre, mais également secrétaire du bureau.
Le RIEP : un succès
« Le RIEP est un coup d’essai, mais aussi un coup de maître aujourd’hui, car il se renforce au jour le jour. Le nombre de membres du RIEP a augmenté, c’est un réseau qui s’agrandit : nous sommes passés de 11 à 14 membres et 1 observateur ».
Pour Christon, le RIEP est un outil efficace de promotion de l’enseignement protestant et de recherche de financements. « Depuis 2011, c’est ce que nous avons essayé de faire : promouvoir l’enseignement protestant, les valeurs protestantes à travers nos moments d’échanges, nos regroupements, jusqu’à la création de la structure ». La mise en place d’un organisme de plus grande envergure, avec l’appui du Défap, permet d’ouvrir des portes qui sont aujourd’hui fermées à de plus petites structures.
« Il faut continuer à avancer patiemment mais sûrement. Nous avons intégré de nouveaux membres. Des projets se mettent en place, se construisent », explique-t-il. Lors du bureau d’avril 2016, des demandes ont été faites pour « dynamiser les échanges entre les membres. Le RIEP se veut, d’après moi, un outil de promotion de l’enseignement protestant. Il faut pouvoir donner une grande place aux échanges entre les membres du RIEP, avec un partage d’expériences sur ce qui se fait, pour voir comment chacun, dans sa sphère d’action, peut présenter un exemple positif ».
Christon St Fort conclut : « Je crois qu’il est important de promouvoir l’enseignement protestant. Et ceci pour deux raisons fondamentales : la première est que les valeurs protestantes peuvent promouvoir la paix et le progrès dans le monde. La deuxième raison est liée aux 500 ans de la Réforme [2017, NDR], qu’on a commencé à fêter. Des dispositions ont déjà été prises en Haïti pour fêter le bicentenaire de l’éducation protestante en Haïti ».