Pourquoi une ferme expérimentale ? Tout simplement pour aider à promouvoir, et faire la démonstration de techniques agricoles destinées à lutter contre l’avancée du désert, et à rendre leur fertilité à des terres rendues stériles par le réchauffement climatique. Un projet mené en lien avec l’association Abel Granier et l’Église Réformée de Tunisie, qui a fait de cette lutte contre la désertification l’un des axes majeurs de son engagement.
Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap
Chère communauté du Défap !
J’ai le plaisir de partager avec vous l’aventure que je vais vivre l’année prochaine en Tunisie.
Pour vous donner un peu de contexte, je vis déjà en Tunisie depuis 2 ans, travaillant dans le domaine de l’agriculture.
Une brève description de l’arrière-plan
Il est intéressant de noter que mes études ne sont pas celles d’un agronome ; j’ai étudié le Commerce International et les Langues à Rotterdam, aux Pays-Bas. Pendant mes études j’ai été contacté par une entreprise Hollandaise afin d’effectuer mon stage au Maroc en 2016. Le but du stage était de rédiger un plan de faisabilité déterminant s’il était réaliste, faisable et rentable de démarrer une production d’amandes au Maroc en tant qu’entreprise étrangère. Sans le savoir, cette expérience a contribué à mon cheminement vers la Tunisie et le domaine de l’agriculture.
Après avoir obtenu mon diplôme à Rotterdam et travaillé quelque temps aux Pays-Bas, la même entreprise qui m’avait envoyé au Maroc pour un stage m’a contacté et m’a présenté la possibilité de m’impliquer dans un projet en Tunisie. J’ai vu comment Dieu guidait les choses, ce qui m’a donné une paix profonde pour aller en Tunisie, même s’il n’était pas facile de quitter les Pays-Bas.
Le projet qui m’a été proposé et pour lequel je suis parti en Tunisie en 2021 s’articulait autour de deux axes de travail :
- D’une part, nous avons constaté que les agriculteurs tunisiens, les collecteurs et les exportateurs de produits agricoles subissent de nombreuses pertes post-récolte, dues à des problèmes de désinfection et de stockage. Cela nous a amené à mettre en place des partenariats avec des entreprises néerlandaises fournissant des solutions post-récolte. Ma responsabilité était d’introduire ces solutions sur le marché tunisien.
- D’autre part, mon rôle était de développer une initiative axée sur la création d’une ferme polyvalente dans la région nord du pays. La vision de la ferme est de développer des activités agricoles commerciales (qui répondent à des besoins réels dans le contexte tunisien), de créer un espace où des événements peuvent être accueillis (cela inclut l’agrotourisme et les activités liées à l’église) et de créer un écocentre axé sur la recherche de nouvelles méthodes et techniques agricoles pertinentes pour la région. Le projet de ferme est vraiment destiné à être une bénédiction pour la région et pour l’Église en Tunisie.
Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap
Le projet : La ferme
Le travail de représentation commerciale a pris une grande partie de mon temps au cours des deux premières années, ce qui a été une expérience d’apprentissage enrichissante. Cependant, je souhaite m’impliquer plus concrètement dans l’initiative agricole (la ferme). C’est ma principale motivation pour la nouvelle année qui débutera en septembre. Grâce au contrat de volontariat, je serai officiellement plus impliquée dans l’initiative agricole de la ferme dans le cadre de mon rôle dans « la gestion du projet ».
Au cours de ces deux dernières années, nous (l’équipe) avons pu affiner notre vision et découvrir les activités agri commerciales les plus pertinentes et les plus compatibles avec le contexte agricole et économique actuel en Tunisie. Nous avons pu progresser dans les préparatifs et sommes maintenant prêts à prendre des mesures concrètes (telles que l’acquisition d’un terrain suivie de l’exécution directe d’activités agricoles). Nous visons acquérir au moins 30ha (nous avons déjà des prospections des terrains disponibles) pour une production caprin (avec trois produits finis : fromage, viande et multiplication des chèvres). Au même temps, nous allons prioriser la reforestation à travers de la plantation des arbres (une grande nécessité en Tunisie), et la mise en place d’une lieu d’accueil.
À présent, nous sommes en train de contacter des personnes, collectifs (tels que les Églises) entreprises et organisations en cherchant des possibilités de financement et partenariat pour avancer dans la mise en place du projet. Est-ce que notre initiative vous interpelle et vous voudriez découvrir des opportunités de soutien / partenariat dans le cadre de l’initiative de la ferme ? N’hésitez pas à contacter le Défap pour se mettre en contact.
Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap
Mon chemin personnel
D’un point de vue personnel, je suis ouvert à l’idée de rester plus longtemps dans le pays ; mais à travers les activités et les développements de cette année, j’espère que Dieu me montrera la direction pour les années à venir. Je suis prêt à être surpris.
En outre, j’espère pouvoir me plonger dans l’exécution d’activités agricoles (mettre les mains dans la boue !) – car jusqu’à maintenant j’ai été plus impliqué dans des activités d’étude de marche ou bien activités commerciales. J’aimerais développer une passion pour les activités agricoles dans lesquels je serai impliqué.
Alors, qu’est-ce que cette formation au Défap m’a appris ?
Il a été rafraîchissant de plonger plus profondément dans les structures présentes dans ma façon de réfléchir, qui affectent réellement ma perception de la réalité. La formation, à travers des cours tels que l’anthropologie, la géopolitique et l’interaction multiculturelle, m’a fourni des outils pour réfléchir et évaluer mon propre point de vue et ma perception du contexte, de la culture et des personnes qui m’entoureront en Tunisie.
Même si ces deux dernières années m’ont permis de mieux comprendre le contexte dans lequel je vis, j’ai l’impression de ne toucher que la partie émergée de l’iceberg. J’ai hâte d’approfondir mes connaissances et ma compréhension du contexte dans lequel je vis en développant davantage mes amitiés et mes relations. Je veux être capable d’entrer en relation avec ceux qui m’entourent, de comprendre leur réalité (et, plus important encore, de comprendre la lentille à travers laquelle ils perçoivent la réalité), et pas seulement à la surface des choses.
En conclusion, je suis reconnaissant au Défap (et Mena) de me permettre de prolonger ma présence en Tunisie, et de pouvoir le faire dans le cadre du VSI. Je suis ravi de partager avec vous les nouvelles sur les développements qui sûrement auront lieu !
Pour ceux parmi vous qui nous contacterons pour savoir plus sur le projet, merci et ravi de faire connaissance !