Laurent : «Un projet qui fait sens pour moi»

Déjà bénévole en France pour la Croix-Rouge, Laurent a décidé de s’engager à l’international. Direction : la Tunisie, où il va être chargé de coordonner plusieurs projets.

Laurent en juillet 2024 au Défap, pour la session de formation des envoyés © Laurent pour Défap

 
Jeune retraité et bénévole à la Croix-Rouge depuis trois ans, j’ai souhaité poursuivre mon engagement dans un projet qui fait sens pour moi. Après quelques recherches, j’ai trouvé que le cadre d’un contrat VSI répondait à mes attentes. En effet, je ne souhaitais pas travailler pour une ONG mais donner mon temps comme volontaire. Après avoir envoyé mon CV et ma lettre de motivation au Défap en décembre, celui-ci me contacte à ma grande joie pour me proposer une mission en Tunisie. N’étant pas arrêté sur une destination particulière et pour un travail particulier, j’ai accepté avec plaisir leur proposition.

Après avoir fait des entretiens, la commission a donné un avis favorable à ma candidature. Je suis très heureux de débuter cette nouvelle aventure en Tunisie.

Apporter ma pierre à l’édifice

Mais pour faire quoi ? Très bonne question car même si j’étais ouvert sur le travail à réaliser, je voulais que celui-ci ait un sens pour moi, que je puisse apporter ma pierre à l’édifice. Après des échanges avec l’association à Tunis responsable du projet et le Défap, le contour de la mission se précise. Je vais être en charge de coordonner les projets en cours et dans le futur et faire le lien entre les équipes sur le terrain et le bureau de l’association à Tunis. Le fait que cela soit un nouveau poste afin de répondre à un besoin est une motivation supplémentaire.

Pour l’instant, l’équipe est constituée d’une douzaine de personnes réparties sur différents projets et sur le territoire tunisien. Le bureau est situé à Tunis. Dans le cadre de ma mission je pense que je vais pouvoir voir sur place la mise en application des projets. L’aspect relationnel va être très important pour le bon déroulement de la mission, et cela me plaît bien.

Mais avant de partir, il est nécessaire de se former (obligation réglementaire) même si j’ai eu l’occasion de voyager et travailler dans de nombreux pays. Je le reconnais, au départ j’avais un doute sur l’utilité de cette formation avant le départ, mais quelle erreur ! Les sujets abordés ont été particulièrement intéressants. Les échanges avec le groupe étaient nombreux et enrichissants. Quelle joie d’apprendre à se connaître, d’échanger nos expériences respectives, de manger ensemble (merci à notre extraordinaire cuisinière), cela a été un moment important à vivre avant le départ, comme quoi il ne faut pas s’arrêter à ses premiers ressentis, première leçon et j’en aurai évidement de nombreuses à découvrir en mission.

Laurent




Tijmen : «Cette période en Tunisie m’a permis de grandir»

Pendant que les prochains envoyés du Défap sont en pleine formation au départ au 102 boulevard Arago, des nouvelles d’un volontaire présent sur le terrain depuis un an : Tijmen, qui travaille en Tunisie à un projet de ferme expérimentale. Le but : promouvoir de bonnes pratiques agricoles pour lutter contre l’érosion des sols et l’avancée du désert, et pour s’adapter à un contexte rendu de plus en plus difficile par le réchauffement climatique.

À droite : Tijmen, vu de dos, avec Ben (à gauche), responsable local du projet de ferme expérimentale © DR

 

Téléchargez cette lettre de nouvelles en pdf

 

Chère famille du Défap,

Salutations de Tunisie, le début de l’année semble si loin !

Je voudrais tout d’abord vous donner des nouvelles de la Tunisie en tant que pays. D’une manière générale, nous constatons que cette année a été meilleure en termes de précipitations. Les pluies tombées cette année sont les meilleures des 5 dernières années selon les personnes actives dans le domaine de l’agriculture. C’est très encourageant ! Cela ne résout pas les problèmes plus profonds de la sécheresse cumulée au fil des ans, mais c’est la bonne direction !

Nous venons également de terminer la période du Ramadan. Cette période est toujours différente et donne lieu à des conversations intéressantes. Les chrétiens jeûnent-ils parfois ? Pourquoi jeûnent-ils ? Ce sont des questions dont j’aime discuter. Certaines personnes sont plus curieuses que d’autres, mais il est bien de pouvoir discuter de nos croyances tout au long du ramadan.

Développements du côté des projets :

La construction de l’unité du projet avicole © DR

  • En janvier 2024, nous avons commencé nos campagnes de collecte de fonds pour l’élevage de chèvres que nous souhaitons mettre en place. Pour rappel, nous souhaitons acquérir 10 hectares et un minimum de 30 chèvres. Nous avons eu des engagements encourageants d’organisations/individus qui veulent devenir des partenaires financiers du projet ! Cela nous donne la volonté de continuer. Le défi principal est d’avoir un bon suivi et une bonne direction pour l’avenir.
  • L’écoconstruction du projet avicole a bien avancé ! Nous sommes maintenant dans une phase où nous pouvons déjà placer des poulets dans l’unité que nous avons construite. Nous réfléchissons actuellement au moment le plus propice pour commencer la production de volailles.
  • Avec mon organisation locale, j’ai également participé au développement d’un « parcours apicole ». L’objectif de ce projet est de planter des arbres et des plantes pollinisateurs dans une certaine zone afin de stimuler les activités des abeilles dans cette région particulière. J’ai principalement participé à la plantation d’arbres et de plantes pollinisateurs dans la zone désignée, ainsi qu’à l’aménagement du site.
  • Enfin, certains de nos partenaires en Tunisie ont acquis une de nos solutions pour la désinfection des dattes. Normalement, les dattes sont désinfectées contre les insectes soit par l’utilisation de produits chimiques, soit par congélation (avec une usage d’énergie et des coûts énergétiques élevés). La nouvelle solution n’utilise que des gaz inertes (tels que le CO2 ou le nitrogène). C’est très encourageant et j’espère que davantage de producteurs de dattes commenceront à appliquer des méthodes plus propres comme celle-ci !

Quelques nouvelles au niveau personnel :

Nous venons de passer le week-end de retraite du groupe de jeunes (adolescents) de notre Église. C’était formidable de passer du temps avec eux et d’investir dans leur vie. Pendant le week-end, j’ai pu partager mon témoignage, et ma prière est que Dieu touche leur cœur en ayant entendu mon histoire et ce que Dieu est capable de faire !

Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap

Par ailleurs, je peux également dire que cette période de temps en Tunisie m’a permis de grandir personnellement d’une manière que je n’attendais pas. Le fait que beaucoup de choses dans le projet ne soient pas certaines et que nous ne sachions pas ce qui va se passer m’a amené à dépendre davantage de ce que Dieu fait plutôt que de mes propres capacités. C’est plus facile à dire qu’à faire ! En outre, une grande partie de mon travail dépend de ma propre proactivité. Cela a été un processus de croissance pour devenir plus indépendant et autosuffisant dans ma façon de travailler. Dieu utilise cette saison de ma vie pour façonner cette partie de mon caractère, de mon expérience et de mes capacités. C’est un parcours de croissance qui est parfois confrontant et difficile, mais c’est une croissance qui en vaut la peine, et je remercie donc le Seigneur de m’avoir placé ici.

Quelques sujets de prière :

Tunisie : Merci de prier pour que Dieu donne plus de pluie à la nation. Le pays a vraiment besoin de continuer à développer ses activités agricoles et l’eau restera toujours la clé. Priez en particulier pour le sud du pays, où la production de dattes a lieu. Les nappes phréatiques s’assèchent dans certaines régions, le besoin est donc grand !

L’Église :

  • Priez pour l’Église locale. L’unité reste la prière la plus importante !
  • Priez aussi pour les jeunes leaders qui se forment actuellement. Il est encourageant de voir des jeunes hommes et femmes s’engager pour l’Église locale. Priez pour qu’ils soient une génération nouvelle et fraîche qui apportera l’unité à l’Église.
  • Priez aussi pour l’Église francophone, pour que la communauté entre frères et sœurs continue à se développer.
    Tijmen : Veuillez prier pour le processus de croissance que j’ai expliqué. Que je puisse le vivre et le parcourir avec Dieu.

Le projet : Merci de prier pour que Dieu clarifie les projets que je mène, en particulier celui de la chèvrerie. Nous avons besoin de clarté dans les mois à venir afin de savoir dans quelle direction nous allons aller. Priez pour que je Lui fasse confiance et que je sache qu’Il conduit toutes choses selon sa volonté.




Luc, volontaire en Tunisie : «Je t’encourage à partir !»

Luc a déjà une longue expérience du milieu de l’humanitaire. Il a débuté au Rwanda en 1994, il a travaillé pour l’Unicef, a été fonctionnaire des Nations-Unies… Ce qui ne l’a pas empêché de repartir comme VSI avec le Défap, pour une mission en Tunisie, à l’école Kallaline. Pourquoi un tel choix ? Il s’en explique dans ce podcast… et encourage toutes celles et tous ceux, jeunes ou moins jeunes, qui voudraient s’investir au loin, à postuler auprès du Défap.

Luc, volontaire en Tunisie : « Je t’encourage à partir ! »


Télécharger son témoignage
 

► Retour au sommaire de la rubrique « Témoignages »

 




L’école Kallaline recrute son directeur pédagogique

L’école Kallaline, partenaire de longue date du Défap en Tunisie, cherche un nouveau directeur pédagogique. Respect des différences, de l’autre et de soi-même font partie des valeurs prônées à travers l’enseignement dispensé dans cet établissement atypique de Tunis, résolument inscrit dans la langue et la culture françaises.

Vue de l’école Kallaline © école Kallaline

Derrière les murs blancs de l’école Kallaline, au 12 place des Potiers, dans le faubourg nord de la médina de Tunis, près de Bab Souika, on trouve plus d’un siècle et demi d’histoire : cet établissement est aujourd’hui l’un des plus anciens de la capitale tunisienne. Tout remonte au XIXe siècle, avec sa fondation par un révérend anglais… Depuis, la petite école a bien grandi et fait son chemin. Résolument ouverte au monde, l’école Kallaline prône une éducation bienveillante : chaque enfant est ainsi respecté de manière à faire ressortir ses qualités. Tout comme il est incité à respecter les autres et à respecter les différences. L’équipe enseignante est à la fois multiculturelle et multiconfessionnelle. Les collaborateurs peuvent être tunisiens, français, originaires d’Afrique subsaharienne ; ils peuvent être chrétiens, musulmans, athées ; et le travail s’effectue en bonne intelligence, et dans le respect des valeurs d’ouverture que prône l’école.

L’école Kallaline fait partie des établissements d’enseignement soutenus par le Défap, qui y envoie régulièrement des services civiques. Une école ancienne, mais aussi atypique, qui s’inscrit dans la tradition et la culture françaises : une partie importante des cours, des activités et de la vie scolaire se fait en français. C’est aussi un établissement qui vise à transmettre des valeurs, qui sont celles portées par le Défap et la tradition protestante : le respect, l’amour de l’autre, la justice et l’honnêteté.
 

 

Offre d’emploi : directeur pédagogique

L’École des Potiers / École Kallaline est un établissement privé à Tunis créé en 1830. L’école est actuellement gérée par une structure locale, et fonctionne de manière autonome, en partenariat souple avec des associations et des Églises chrétiennes. L’établissement accueille entre 200 et 250 élèves issus dans leur majorité de familles musulmanes. Les classes vont de la grande section de maternelle (5 ans) jusqu’à la 6ème année primaire (12 ans). L’effectif par classe varie de 15 à 25 élèves. Le programme est dispensé en arabe (2/3 du temps). Les langues étrangères (français et anglais) occupent le reste de l’emploi du temps et sont confiées à des enseignants spécialisés. La langue de travail est le français.

Votre Mission

Vous devrez assurer la direction pédagogique de l’école en renforçant sa vigueur avec l’équipe en place. Vous aurez la responsabilité d’assurer le recrutement de l’équipe pédagogique en collaboration avec la Gérance de l’école.

Vous serez l’interlocuteur des services de l’Éducation nationale tunisienne et serez responsable du respect du cahier des charges imposé aux établissements d’enseignement privé. Vous serez également l’interlocuteur privilégié des parents d’élèves. Vous assurerez l’encadrement des activités périscolaires ainsi que l’animation des partages et échanges spirituels.

Lien hiérarchique

Le poste de directeur pédagogique rapporte hiérarchiquement à la Gérance de l’école qui porte le mandat social.

Formation

Vous avez une expérience d’enseignement d’un minimum de 5 années permettant d’être agréé par le ministère de l’Éducation nationale tunisienne. Une expérience de direction serait aussi appréciée.

Conditions d’engagement

Le poste est basé à Tunis avec un engagement idéal pour une période de 5 années (ou plus) et un minimum de 3 années. Dans un souci de continuité, une période de tuilage avec le titulaire actuel est envisagée. Le statut de volontaire de solidarité internationale (VSI) est accepté. Un logement de fonction vous sera proposé dans l’enceinte de l’école. Vous êtes francophone et possédez une parfaite maîtrise de la langue et de la culture française. Vous pouvez justifier de votre foi.

Rémunération

La rémunération versée sur place en dinars tunisiens (DT) correspond à une majoration de 50% par rapport à la grille de l’enseignement privé tunisien. Il est conseillé de s’assurer un complément financier extérieur.

Votre profil

Vous avez une personnalité équilibrée entre « savoir-être », « savoir-faire » et « savoir-faire-faire » répartie sur 9 familles de compétences principales classées dans l’ordre de préférence suivant : 1) leadership ; 2) pédagogie ; 3) exemplarité ; 4) relationnel ; 5) représentativité ; 6) communication ; 7) management ; 8) disponibilité ; 9) administration.

Dépôt de votre candidature

Pour déposer votre candidature, merci d’adresser par email, avant le 15 juin 2024, votre dossier de candidature composé des 3 pièces suivantes : lettre manuscrite de motivation ; curriculum vitae à jour ; témoignage écrit.

Le dépôt de candidature et les échanges avec l’école pourront se faire à l’adresse suivante : recrutement@kallaline.com.tn




VSI : communiquez autour de projets d’agroécologie au Togo

Togo

Mission VSI de 12 mois, renouvelable

Le Secaar est un réseau de 18 Églises et ONG œuvrant dans le secteur de l’environnement et du développement holistique

 

Postulez !

Contexte

Le Défap est membre du Secaar depuis sa création. Le poste vient en appui à l’équipe exécutive du Secrétariat de Lomé. Les tâches consistent à assister le chargé de communication dans les domaines de la communication et de la capitalisation d’expériences au sein de l’organisation et de ses partenaires.

Mission : assistant en communication au Secaar

  • Production de supports (mise en page, montage de video, participation à la rédaction d’articles, gestion de la base documentaire)
  • Communication interne (appui des organisations en matière de stratégie et de mise en œuvre de communication, suivi de la stratégie communication du Secaar)
  • Communication digitale (création et diffusion du contenu sur le site web et les réseaux sociaux, gestion des plans de communication)
  • Reportages photos et video (organisation de reportages autour des actions)
  • Salons/événements (organisation d’événements externes et internes, foires, forum, salons)
  • Capitalisation des expériences (participer à la mise en place d’une stratégie de capitalisation des expériences au sein du réseau, produire des contenus et les diffuser)



Service civique : soutenez des cours de français en Tunisie

Tunisie

Mission de service civique de 10 mois

Élèves de l’école Kallaline, à Tunis © Défap

 

Postulez !

Contexte

Le Défap envoie depuis une dizaine d’année des volontaires en service civique au sein de l’école Kallaline. Une école ancienne (160 ans), mais aussi atypique, qui s’inscrit dans la tradition et la culture françaises : une partie importante des cours, des activités et de la vie scolaire se fait en français. Dans cet établissement où tout est fait pour individualiser l’enseignement, favoriser l’envie d’apprendre, pousser les enfants à être autonomes dans leurs études et à donner le meilleur d’eux-mêmes, les intervenants étrangers ont un rôle fondamental : il s’agit de donner aux élèves l’occasion de s’exprimer avec une personne de langue maternelle française et d’améliorer ainsi leur maîtrise du français, mais aussi de s’ouvrir mutuellement à d’autres méthodes d’apprentissage et à une culture différente.

Mission : promouvoir les échanges interculturels et linguistiques

  • Aider aux devoirs, participer à des activités d’accompagnement à la lecture et à la conversation en français par une approche participative (pratique orale de la langue) ;
  • Participer à des animations socio-éducatives et des activités ludiques (jeux collectifs, chants, théâtre, musique..) en fonction de ses compétences ;
  • Accompagner des activités extrascolaires (de plein air, sportives, culturelles…) ;
  • Participer à l’accueil et l’encadrement des enfants au sein de l’établissement scolaire.

Le cahier des charges et l’emploi du temps sont établis avec le tuteur local, en fonction des compétences et centres d’intérêt du volontaire, et peuvent être évolutifs tout au long de la mission.




Tijmen : aider à créer une ferme expérimentale en Tunisie

Pourquoi une ferme expérimentale ? Tout simplement pour aider à promouvoir, et faire la démonstration de techniques agricoles destinées à lutter contre l’avancée du désert, et à rendre leur fertilité à des terres rendues stériles par le réchauffement climatique. Un projet mené en lien avec l’association Abel Granier et l’Église Réformée de Tunisie, qui a fait de cette lutte contre la désertification l’un des axes majeurs de son engagement.

Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap

 

Téléchargez cette lettre de nouvelles en pdf

 

Chère communauté du Défap !

J’ai le plaisir de partager avec vous l’aventure que je vais vivre l’année prochaine en Tunisie.

Pour vous donner un peu de contexte, je vis déjà en Tunisie depuis 2 ans, travaillant dans le domaine de l’agriculture.

Une brève description de l’arrière-plan

Il est intéressant de noter que mes études ne sont pas celles d’un agronome ; j’ai étudié le Commerce International et les Langues à Rotterdam, aux Pays-Bas. Pendant mes études j’ai été contacté par une entreprise Hollandaise afin d’effectuer mon stage au Maroc en 2016. Le but du stage était de rédiger un plan de faisabilité déterminant s’il était réaliste, faisable et rentable de démarrer une production d’amandes au Maroc en tant qu’entreprise étrangère. Sans le savoir, cette expérience a contribué à mon cheminement vers la Tunisie et le domaine de l’agriculture.

Après avoir obtenu mon diplôme à Rotterdam et travaillé quelque temps aux Pays-Bas, la même entreprise qui m’avait envoyé au Maroc pour un stage m’a contacté et m’a présenté la possibilité de m’impliquer dans un projet en Tunisie. J’ai vu comment Dieu guidait les choses, ce qui m’a donné une paix profonde pour aller en Tunisie, même s’il n’était pas facile de quitter les Pays-Bas.

Le projet qui m’a été proposé et pour lequel je suis parti en Tunisie en 2021 s’articulait autour de deux axes de travail :

  • D’une part, nous avons constaté que les agriculteurs tunisiens, les collecteurs et les exportateurs de produits agricoles subissent de nombreuses pertes post-récolte, dues à des problèmes de désinfection et de stockage. Cela nous a amené à mettre en place des partenariats avec des entreprises néerlandaises fournissant des solutions post-récolte. Ma responsabilité était d’introduire ces solutions sur le marché tunisien.
  • D’autre part, mon rôle était de développer une initiative axée sur la création d’une ferme polyvalente dans la région nord du pays. La vision de la ferme est de développer des activités agricoles commerciales (qui répondent à des besoins réels dans le contexte tunisien), de créer un espace où des événements peuvent être accueillis (cela inclut l’agrotourisme et les activités liées à l’église) et de créer un écocentre axé sur la recherche de nouvelles méthodes et techniques agricoles pertinentes pour la région. Le projet de ferme est vraiment destiné à être une bénédiction pour la région et pour l’Église en Tunisie.

Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap

Le projet : La ferme

Le travail de représentation commerciale a pris une grande partie de mon temps au cours des deux premières années, ce qui a été une expérience d’apprentissage enrichissante. Cependant, je souhaite m’impliquer plus concrètement dans l’initiative agricole (la ferme). C’est ma principale motivation pour la nouvelle année qui débutera en septembre. Grâce au contrat de volontariat, je serai officiellement plus impliquée dans l’initiative agricole de la ferme dans le cadre de mon rôle dans « la gestion du projet ».

Au cours de ces deux dernières années, nous (l’équipe) avons pu affiner notre vision et découvrir les activités agri commerciales les plus pertinentes et les plus compatibles avec le contexte agricole et économique actuel en Tunisie. Nous avons pu progresser dans les préparatifs et sommes maintenant prêts à prendre des mesures concrètes (telles que l’acquisition d’un terrain suivie de l’exécution directe d’activités agricoles). Nous visons acquérir au moins 30ha (nous avons déjà des prospections des terrains disponibles) pour une production caprin (avec trois produits finis : fromage, viande et multiplication des chèvres). Au même temps, nous allons prioriser la reforestation à travers de la plantation des arbres (une grande nécessité en Tunisie), et la mise en place d’une lieu d’accueil.

À présent, nous sommes en train de contacter des personnes, collectifs (tels que les Églises) entreprises et organisations en cherchant des possibilités de financement et partenariat pour avancer dans la mise en place du projet. Est-ce que notre initiative vous interpelle et vous voudriez découvrir des opportunités de soutien / partenariat dans le cadre de l’initiative de la ferme ? N’hésitez pas à contacter le Défap pour se mettre en contact.

Tijmen lors de la session de formation des envoyés du Défap © Défap

Mon chemin personnel

D’un point de vue personnel, je suis ouvert à l’idée de rester plus longtemps dans le pays ; mais à travers les activités et les développements de cette année, j’espère que Dieu me montrera la direction pour les années à venir. Je suis prêt à être surpris.

En outre, j’espère pouvoir me plonger dans l’exécution d’activités agricoles (mettre les mains dans la boue !) – car jusqu’à maintenant j’ai été plus impliqué dans des activités d’étude de marche ou bien activités commerciales. J’aimerais développer une passion pour les activités agricoles dans lesquels je serai impliqué.

Alors, qu’est-ce que cette formation au Défap m’a appris ?

Il a été rafraîchissant de plonger plus profondément dans les structures présentes dans ma façon de réfléchir, qui affectent réellement ma perception de la réalité. La formation, à travers des cours tels que l’anthropologie, la géopolitique et l’interaction multiculturelle, m’a fourni des outils pour réfléchir et évaluer mon propre point de vue et ma perception du contexte, de la culture et des personnes qui m’entoureront en Tunisie.

Même si ces deux dernières années m’ont permis de mieux comprendre le contexte dans lequel je vis, j’ai l’impression de ne toucher que la partie émergée de l’iceberg. J’ai hâte d’approfondir mes connaissances et ma compréhension du contexte dans lequel je vis en développant davantage mes amitiés et mes relations. Je veux être capable d’entrer en relation avec ceux qui m’entourent, de comprendre leur réalité (et, plus important encore, de comprendre la lentille à travers laquelle ils perçoivent la réalité), et pas seulement à la surface des choses.

En conclusion, je suis reconnaissant au Défap (et Mena) de me permettre de prolonger ma présence en Tunisie, et de pouvoir le faire dans le cadre du VSI. Je suis ravi de partager avec vous les nouvelles sur les développements qui sûrement auront lieu !

Pour ceux parmi vous qui nous contacterons pour savoir plus sur le projet, merci et ravi de faire connaissance !




Luc : aider au développement de l’école Kallaline à Tunis

Engagé dans l’humanitaire depuis de nombreuses années, Luc revient sur ce qu’il a pu découvrir et vivre au travers de ses différentes missions, au moment où il s’apprête à occuper un poste de chef de projet au sein de l’école Kallaline de Tunis.

Luc pendant la formation des envoyés – juillet 2023 © Défap

 

Téléchargez cette lettre de nouvelles en pdf

 

Je suis à la fin d’une carrière humanitaire, au sens vrai de ce terme c’est à dire centrée sur sauver des vies (sans se préoccuper des âmes même quand j’ai travaillé à de nombreuses reprises avec des organismes chrétiens et aussi à deux reprises avec une organisation musulmane).

Je veux désormais travailler sans me préoccuper d’argent ni d’avantages sauf ceux liés à mon assurance retraite qui est bien maigre au moment où j’écris cette première lettre.

L’intérêt d’un poste VSI, poste souvent, peut-être même toujours junior, à ce moment de ma vie professionnelle et personnelle est de m’offrir l’opportunité de travailler en contact avec les bénéficiaires ce que j’ai eu assez peu d’occasions de faire.

Le très gros intérêt d’un poste senior est d’avoir de l’influence sur les programmes, sur les résultats, et d’impacter sur le bien-être de centaines, souvent de milliers de personnes. Ces responsabilités m’ont amené beaucoup de satisfactions et de soucis. J’espère qu’occuper ce poste junior en Tunisie ne va pas m’amener beaucoup de frustrations et de soucis.

Après le COVID qui a sonné la fin de carrière pour des dizaines de ‘vieux’ humanitaires, je me suis tourné vers des postes plus juniors à deux reprises sans beaucoup de satisfactions. Le premier en protection des enfants au Sénégal, le second en droit humain et promotion des Peuples Autochtones Pygmées en RDC.

Réfléchissant dans ma petite tête je suis arrivé à l’hypothèse que la raison de mes déceptions professionnelles, et aussi personnelles en ce qui concerne le poste en RDC, n’est pas due au job lui-même mais au fait que l’encadrement n’était pas assez professionnel, et j’écris cela sans amertume aucune et même sans rancœur vis-à-vis de mes deux organismes d’envoi qui étaient animés pour le premier par un cœur ‘gros comme ça’ qui a voilé le besoin d’un comportement professionnel, et pour le second par le manque d’expérience puisque mon poste était une création et de plus la RDC est un pays extrêmement complexe.

Luc pendant la formation des envoyés – juillet 2023 © Défap

Je me souviens de mes débuts au centre social de l’Église Évangélique du Cameroun sur la station missionnaire de Ndoungue au pied du mont Manengouba. Arrivé avec une petite ONG en tant que volontaire j’ai apprécié d’être rapidement pris en charge par le Défap. Outre le fait que mon indemnité m’a permis de mieux vivre j’ai vécu un encadrement de qualité. Les collègues au siège savaient ce qu’ils devaient faire, ils étaient préparés à des situations compliquées, ils ne bottaient pas en touche à chaque difficulté. Quand il y a eu un différend entre l’EEC et moi à propos de la prise en charge des mères célibataires pour lesquelles j’étais le référent, le Défap a rapidement entendu mes doutes éthiques sans prendre partie ce qui était appréciable. Aujourd’hui repartir avec le Défap pour terminer ma carrière me semble être une fin assez logique à mon engagement professionnel.

La Tunisie offre aussi d’autres avantages. Du moins vu d’Europe et j’espère cette fois ne pas me tromper. D’abord pour quelqu’un qui commence à être rompu à la vie africaine et aux diverses cultures du continent, la Tunisie, arabophone, représente un challenge que m’offrent de moins en moins les pays de l’Afrique sub-saharienne. Le climat, proche de l’Occitanie de mon enfance, va être presque nouveau pour moi. La cuisine aussi et j’adore cuisiner. Un autre challenge, que je vis comme une marque de confiance, est qu’il me semble que l’école compte beaucoup sur mon expérience pour se développer après avoir pas mal chuté d’après les personnes avec lesquelles j’ai déjà eu l’occasion de parler. J’ai déjà dit que je ne sais pas faire de miracles et on m’a répondu qu’on n’en attend pas.

Luc pendant la formation des envoyés – juillet 2023 © Défap

Dans ce contexte j’appréhendais un peu la formation car je craignais d’y être poussé à prendre beaucoup de place compte-tenu de mon expérience, mais au contraire j’y ai trouvé un terrain convivial mêlé à un sentiment de partage et nourri par des échanges de qualité. Sur la vingtaine de personnes en formation il n’y en aurait que deux, peut-être trois, avec lesquelles j’aurais du mal à travailler mais il est possible que je me trompe, que mon jugement soit faussé. J’ai beaucoup de mal avec le mysticisme évangélico–pentecôtiste de 3 ou 4 personnes mais les qualités humaines de ces mêmes personnes m’ont bien aidé à faire l’impasse. Ayant fréquenté une de ces Églises, c’était au Kenya et cela a duré 3 ans si je me souviens bien, je nourris une grosse suspicion pour leurs faux pasteurs dont l’enseignement est d’abord destiné à soutirer un maximum d’argent aux crétins, dont j’ai été, qui assistent à leurs cultes.

Les modules sont de grande qualité. Mes préférés ont été l’interculturalité d’Évelyne et les rencontres interreligieuses. Lors de mes discussions avec les autres membres du groupe j’ai été surpris d’entendre que ce sont ceux qui ont eu moins de succès. Pour moi le contenu de ces deux modules a réveillé mes intérêts; surtout celui d’Evelyne qui a le mérite de théoriser des choses que j’ai vécues sur le terrain sans jamais avoir eu l’occasion de les analyser.

Voici donc où j’en suis après presque deux semaines de formation et à un peu plus d’un mois de mon départ. J’espère que ma lettre d’avant Noël sera tout aussi confiante.




Sophie : un départ pour enseigner le français en Tunisie

La mission de Sophie, partie mi-septembre pour Tunis : aider à la pratique de la langue française à l’école Kallaline… Voici sa première lettre de nouvelles, rédigée au moment de la session de formation des envoyés du Défap.

Sophie lors de la session de formation au départ des envoyés © Défap

 

Téléchargez cette lettre de nouvelles en pdf

 

– Ah oui ? Sophie va partir ? Elle part où ?
– En Tunisie.
– En vacances?
– En fait, elle y va comme volontaire.
– Volontaire : pour des vacances ? Eh ! Pour des vacances, moi aussi je suis volontaire !
– Très drôle !! Elle y va en tant que V.S.I. :Volontaire de Solidarité Internationale. C’est une forme de… coopération, genre humanitaire, service civique, etc. En gros, elle rejoint une mission d’intérêt général.
– Ah !? Mais le service civique, c’est seulement pour les jeunes, que je sache !!
– Et ça consiste en quoi, exactement ?
– Elle m’a dit qu’elle y va pour faire, je cite, du « soutien à la pratique du français », dans une école, à Tunis.
– Whaouh ! Alors ça, j’aurais pas imaginé !!!
– Eh ben, moi, ça ne m’étonne qu’à moitié !
– Ah oui !?
Et tu sais quand elle va partir ?
Au fait, elle va devoir laisser son boulot ?
Et puis, en Tunisie, les gens parlent l’arabe ; elle parle arabe, Sophie ?
Et pour ce qui est du logement, … ?
– STOP ! Tu poses trop de questions !
Ce que je sais, c’est qu’elle devrait partir début septembre, que ce sera pour 1 an, et qu’elle écrira des lettres de nouvelles pour nous tenir au courant.
Alors, tu sais quoi ? : rendez-vous à la prochaine « Newsletter » !!!
– OK, vivement la suite
(… Et, au fait, elle revient pour Noël ?)

Sophie lors de la session de formation au départ des envoyés © Défap

Tunisie, me voici !!!

À première vue, un pays accueillant et à taille humaine :
4 fois moins étendue que la France (168.000km2 et 672.000 km2)
et 6 fois moins peuplée (12 millions et 68millions d’habitants)
Rendez-vous à Tunis, la capitale !
A l’école Kallanine !
Une école qui a plus de 150 ans d’histoire
multiculturelle, cosmopolite,
et qui a le Label France Education.
Ma mission : aider à pratiquer la langue française,
ce qui pourra prendre de multiples formes.
J’en saurai plus sous peu, car la rentrée est prévue mi-septembre
À suivre, donc …

Partager la langue française :
Comme le chantait Yves Duteil :

C’est une langue belle à l’autre bout du monde
Une bulle de France au nord d’un continent
Sertie dans un étau mais pourtant si féconde
Enfermée dans les glaces au sommet d’un volcan
C’est une langue belle à qui sait la défendre
Elle offre les trésors de richesses infinies
Les mots qui nous manquaient pour pouvoir nous comprendre
Et la force qu’il faut pour vivre en harmonie

Que réserve demain ?

Pour se préparer à la mission, le Défap nous apporte de nombreuses informations.
Le Défap : le Département Evangélique Français d’Action Apostolique.
Il nous explique que quand on est ‘envoyé’, on s’inscrit dans l’Histoire,
dans une histoire qui nous dépasse.
D’autres sont partis avant nous, et d’autres partiront après nous.

“L’un sème, l’autre arrose, …” et au-delà de nosactions, l’œuvre croît.
Qu’il y ait toujours sur mon sentier
de la lumière pour éclairer
mon prochain pas et le suivant
jusqu’à atteindre le couchant.

Merci d’avoir lu cette lettre de nouvelles.
À bientôt pour la suite.




«Ben» et la Tunisie : une Église qui s’engage contre l’avancée du désert

Paysan de par son histoire et ses racines, et chrétien convaincu dès l’enfance, Benoît Mougel a trouvé en Tunisie un lieu où concilier ces deux engagements. Dans ce pays où le réchauffement climatique et l’inadaptation des pratiques agricoles menacent chaque année des milliers d’hectares de terres cultivables, l’ERT (l’Église réformée de Tunisie) soutient l’action de l’association Abel Granier afin de former les populations rurales à des méthodes de culture capables de rendre aux terres leur fertilité.

« Ben » et la Tunisie : une Église qui s’engage contre l’avancée du désert


Télécharger son témoignage
 

► Retour au sommaire de la rubrique « Témoignages »

 




Tunisie : expérimenter face au changement climatique

Pour l’Église Réformée de Tunisie, la lutte contre la désertification entraînée par le réchauffement climatique est devenue un des axes majeurs de son engagement. Il se concrétise par ses relations avec l’association Abel Granier et avec l’ATAE (Association Tunisienne d’Agriculture Environnementale), à travers des actions de sensibilisation et de formation des populations rurales. Des actions dans lesquelles s’implique Benoît Mougel, natif des Vosges mais présent depuis 2009 dans le pays, et qui sont soutenues par le Défap. Prochain objectif pour l’ATAE : mettre en place une ferme expérimentale, destinée à servir de vitrine de ses méthodes tout en permettant de faire vivre sur place des familles d’agriculteurs.

Un exemple des actions de l’ATAE en Tunisie : l’accompagnement de cinq familles d’agriculteurs dans la région de Bizerte sur la tenue de leurs oliveraies © ATAE

À 40 ans, Benoît Mougel a déjà vécu 14 ans en Tunisie. Lorsque ce natif des environs de Neufchâteau, dans les Vosges, est arrivé dans le pays en 2009, c’était pour y poursuivre sa formation théologique. Après quatre années d’études à l’Institut Biblique de Genève, il venait s’installer en famille pour suivre un stage pastoral au sein de l’ERT (l’Église Réformée de Tunisie). Ce devait être un séjour de deux ans. Il y vit toujours. Et son engagement au sein de l’Eglise, dont « Ben » est l’un des pasteurs à Tunis, se double désormais d’un engagement social, notamment auprès des agriculteurs tunisiens.

Cette odyssée tunisienne, qu’il vit avec son épouse Patricia et avec leurs enfants, trouve d’abord des racines dans son histoire personnelle. « Pur produit de la campagne », témoignait-il récemment dans un article de la revue Missiologie évangélique, « j’ai assez rapidement rêvé de devenir paysan. Ma bonne mère m’a rappelé il y a quelque temps ces paroles dites dans ma tendre enfance : Quand je serai grand, je lirai la Bible à mes vaches… » Mais elle s’explique aussi par des rencontres. Celle, tout d’abord, de May Granier et de l’association Abel Granier, du nom du père de May, pasteur né dans le Nord-Ouest de la Tunisie et qui avait consacré sa vie à réhabiliter des terres rendues incultes par le climat sec et par les mauvaises pratiques agricoles. Cette découverte devait réveiller le paysan toujours présent dans le cœur de « Ben » et le pousser à s’investir dans le domaine du développement agricole durable. Autre rencontre cruciale : celle du Secrétaire général du Défap, qui devait lui permettre de poursuivre son engagement avec le statut de VSI (Volontaire de Solidarité Internationale). Entretemps, les Mougel ont vécu des années au rythme des soubresauts de l’histoire tunisienne. «On a vécu la « révolution de jasmin » en 2010-2011», témoigne-t-il aujourd’hui. « C’est une des choses qui nous ont attachés à la Tunisie : voir cet enthousiasme, cette ferveur des gens », et leur volonté « de s’exprimer, de s’engager ». Mais après le départ du président Zine el-Abidine Ben Ali en janvier 2011, fuyant les manifestations massives de la population tunisienne, sont venues aussi les périodes de désillusion.

« En tant que communauté, comment peut-on être une bénédiction pour notre pays ? »

Récolte de fourrage dans une exploitation accompagnée par l’ATAE © ATAE

« La Tunisie, c’est un pays qui vit depuis des années des difficultés politiques, économiques, sociales », souligne Benoît Mougel. « C’est un pays qui souffre, à plein de niveaux différents. » Et le changement climatique n’est pas le moindre de ces maux, avec « des années de plus en plus difficiles, un manque de pluie, des épisodes de sécheresse de plus en plus importants, des températures qui dépassent parfois les 50 degrés »… La Tunisie apparaît ainsi comme l’un des pays les plus exposés aux risques de désertification : selon la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), une hausse des températures de 2 degrés sur dix ans s’est déjà traduite par une perte de 15 000 ha/an de terres agricoles.

C’est l’ampleur de cette menace qui a poussé l’Église Réformée de Tunisie à resserrer ses liens avec l’association Abel Granier et avec l’ATAE (Association Tunisienne d’Agriculture Environnementale), qui en est directement issue. « C’est devenu un engagement d’Église », explique Benoît Mougel. « On se dit : en tant que communauté, comment peut-on être une bénédiction pour notre pays ? » En dépit de la croissance des zones urbaines, la population rurale représente encore près du tiers des habitants du pays. Une population qui a particulièrement souffert, non seulement de la crise consécutive à la « révolution de jasmin » qui a entraîné une décennie de croissance perdue, selon les chiffres de la Banque mondiale, mais aussi de la désertification qui menace les terres agricoles.

Benoît Mougel lors de son dernier passage au Défap © Défap

En multipliant les partenariats, et avec le soutien de volontaires envoyés par le Défap, l’ATAE informe, sensibilise les petits exploitants aux pratiques agricoles qui peuvent leur permettre de réhabiliter des terres apparemment trop arides pour supporter encore des cultures. Si elle reste une petite structure, animée par une dizaine de personnes, elle revendique l’accompagnement de 200 familles d’agriculteurs et des actions de sensibilisation dans 11 des 24 gouvernorats du pays. Mais au-delà, « Ben » et les membres de l’ATAE veulent mettre en place une structure qui sera une vitrine de leur action : une ferme expérimentale. « On travaille depuis 2017 pour porter ce projet », témoigne Benoît Mougel. « L’idée est d’avoir un lieu où l’on pourra mettre en pratique différentes méthodes développées par l’association Abel Granier, mais aussi développer de nouvelles techniques. Il s’agira également de voir les besoins des agriculteurs de manière plus large, au-delà des seules techniques agricoles : en réfléchissant aux aspects culturels, aux questions d’habitat et d’éco-construction… » Un lieu d’expérimentation, donc, mais dont la production devra aussi lui permettre d’être autonome sur le plan financier. « Ben » est confiant : « On a une petite équipe sur place, un nouveau VSI va nous rejoindre en septembre, puis un service civique en novembre… On a déjà commencé les activités dans une ferme qui nous accueille et qui joue un peu pour nous le rôle d’incubateur. »

 

Retrouvez ci-dessous le teaser du documentaire « Olivier, mon héritage » tourné par l’ATAE dans le gouvernorat de Bizerte, qui retrace deux ans d’accompagnement de cinq agriculteurs sur la tenue de leurs oliveraies, leurs défis et leur amour pour l’agriculture :

 



Retrouvez prochainement l’interview de « Ben » sur son engagement auprès de l’Église Réformée de Tunisie et pour la sauvegarde des terres agricoles, en podcast et sur le site du Défap.




Stefanie et la lutte contre la désertification en Tunisie

Stefanie est une envoyée « portée » du Défap : elle effectue une mission de VSI au sein de l’association Abel Granier et de l’ATAE (Association Tunisienne d’Agriculture Environnementale). Il s’agit d’aider des agriculteurs menacés par le manque croissant d’eau et la désertification à adapter leurs pratiques, leurs cultures et leurs usages de l’eau pour rendre à nouveau fertiles des terres épuisées.

Stefanie et la lutte contre la désertification en Tunisie


Télécharger son témoignage
 

► Retour au sommaire de la rubrique « Témoignages »