Marie-Eugénie au Cameroun : en matière de santé, la mobilisation doit continuer

Partie en mission à l’hôpital Djoungolo, à Yaoundé, Marie-Eugénie évoque les projets de santé communautaire dans lesquels elle est impliquée : dépistage des cancers de la femme, sensibilisation et dépistage du VIH/SIDA notamment auprès des jeunes… Des problèmes majeurs de santé publique au Cameroun – et ce d’autant plus que la prévention reste insuffisamment développée. Alors, pas question de baisser les bras…

Marie-Eugénie lors de la session 2023 de formation des envoyés du Défap © Défap

 

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Déjà quatre mois au Cameroun ! Moi qui avais cette appréhension de partir pour un an, finalement le temps passe vite quand tout se passe bien. Et c’est donc une nouvelle année qui débute : j’en profite pour vous souhaiter mes meilleurs vœux.

Passé le temps d’observation, place à l’action. Ainsi au sein de ma mission d’appui à la santé communautaire j’ai pu développer des projets qui me tenaient à cœur, tels que le dépistage des cancers de la femme qui tendent à se multiplier dans les pays en voie de développement. Et la sensibilisation et le dépistage du VIH/SIDA notamment auprès des jeunes, qui reste un problème majeur de santé publique en Afrique : même si de nombreuses politique sont mises en place à ce sujet, la mobilisation doit continuer.

Une des campagnes de dépistage organisées à l’hôpital Djoungolo et à laquelle a participé Marie-Eugénie © Marie-Eugénie pour Défap

La prévention reste le parent pauvre de la médecine or celle-ci doit faire partie intégrante d’une prise en charge intégrale de la santé. C’est très important de développer la médecine préventive, c’est-à-dire l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et/ ou la gravité des maladies, des accidents et des handicaps.

Je suis donc véritablement épanouie dans ce rôle et particulièrement dans le cadre de cette mission car je pense que c’est d’autant plus utile pour ces populations fragilisées. Et cela me permet de m’adapter au contexte local, me permettant de développer des nouvelles compétences.

À côté de la mission l’expérience de vie est tout aussi enrichissante : pouvoir découvrir les différences culturelles du « continent » comme l’on surnomme ce pays réputé pour sa grande diversité, qu’elle soit ethnique, culturelle, géographique… On est amené à faire des découvertes dans notre routine quotidienne mais aussi lors de nos quelques escapades à travers les différentes régions et sites d’intérêt du pays. Dernière visite en date : un séjour dans la région du sud-ouest et notamment à Douala, la capitale économique.

Pour conclure, je dirai que l’aventure se poursuit aussi bien qu’elle a commencé avec toujours plus d’échanges et de découvertes.

Un autre aspect de la mission : la découverte du pays… © Marie-Eugénie pour Défap




VSI : soutenez le fonctionnement d’un hôpital au Cameroun

Cameroun

Mission VSI de 12 mois, renouvelable

L’hôpital de Bafia, au Cameroun © Défap

 

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Contexte

Des centres de santé gérés par les Églises partenaires du Défap accueillent, selon leurs besoins, un volontaire formé et compétent dans un des domaines de la santé : soins infirmiers, prévention, suivi médical, maternité, chirurgie, rééducation…

À l’hôpital EPC Djoungolo de Yaoundé, capitale du pays, et sous la direction du médecin-chef, de multiples défis sont à relever avec l’équipe pour redresser un secteur qui a, comme partout ailleurs, souffert de la crise sanitaire.

Mission : soutenir l’activité des hôpitaux et dispensaires

  • Soutien technique, logistique et humain à l’équipe médicale en place
  • Accueillir, accompagner et orienter les patients
  • Participer à des campagnes d’information et de sensibilisation sur la vaccination, l’hygiène, l’accès aux soins hospitaliers, le planning familial…
  • Partager ses savoir-faire et savoir-être avec les patients et les familles qui les accompagnent, pour créer du lien et les mettre en confiance, et pallier leur besoins primaires (alimentation, hygiène, premiers soins…)
  • Proposer et participer à la création d’outils d’animation et de communication (photos, affiches, panneaux, livrets…) visant à l’éducation sanitaire sur les maladies les plus courantes.

 

 

 

« Je repartirai, c’est sûr. Et j’espère que vous partirez tous. Parce que ça change tout… »
Aurélie

« J’apprends énormément, ce qui me ravit. Cependant le choc culturel au sein du travail est parfois un peu déroutant. Pour être franche c’est là que je le ressens le plus. »
Orane




Maïeul Rouquette et la CLCF : des livres pour tisser les liens

Directeur de la CLCF, la Centrale de littérature chrétienne francophone, organisme créé en commun par le Défap et son homologue suisse, DM, pour soutenir les bibliothèques des facultés de théologie par-delà les frontières, Maïeul Rouquette évoque son travail : au-delà des livres à collecter et diffuser, et des formations de bibliothécaires, il s’agit avant tout pour lui d’établir des ponts. Des ponts entre organismes de pays différents, entre manières différentes de voir et d’enseigner la théologie, de vivre l’Église… C’est cette vision qu’il a voulu promouvoir notamment à travers les célébrations des 30 ans de la CLCF, vécues en direct au même moment par des participants distants de milliers de kilomètres à l’occasion d’un culte commun filmé par Zoom. Il évoque aussi son parcours personnel, qui l’a rendu particulièrement sensible à la dimension associative, à l’importance du « faire ensemble ».

Maïeul Rouquette et la CLCF : des livres pour tisser les liens


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Adrien Franck et la mission inversée

Étudiant en histoire des religions à l’université de Douala, au Cameroun, Adrien Franck est à Paris depuis le 11 janvier pour des recherches dans le cadre d’une thèse sur l’implantation de communautés de l’Église presbytérienne camerounaise en France, et Suisse et en Belgique. Issue des missions occidentales (en l’occurrence, de la Mission Presbytérienne Américaine), l’EPC développe ainsi en retour une activité missionnaire en Europe. Mais ce projet missionnaire faisait-il déjà partie des préoccupations des Camerounais venus en Europe ? Paradoxalement, ces communautés de l’EPC installées en Occident sont plutôt méconnues au sein de l’Église du Cameroun…

Adrien Franck et la mission inversée


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Lisa, infirmière au Cameroun

Comme elle le raconte dans cette première lettre de nouvelles, rédigée avant son départ au Cameroun, Lisa a senti que le moment de partir était venu pour elle à l’issue de sa troisième année d’études d’infirmière. Direction : un hôpital de Yaoundé, au Cameroun…

Lisa lors de la session départ 2023, qui s’est déroulée en juillet au Défap © Défap

 

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Bonjour !

Je suis Lisa, j’ai 20 ans, je viens de Metz et je viens de finir 3 ans d’études d’infirmière. Je suis future VSI du Défap au Cameroun !

J’ai découvert le Défap lorsque j’étais bien plus jeune. Mais déjà à cette époque, lorsque le Défap m’a été présenté, j’avais pour projet de partir à l’étranger dans le cadre de missions humanitaires. Mon envie d’aller à la rencontre de l’autre dans leur différences était déjà très forte !

Enfin, je finis mes études et je sens que c’est le moment. J’ai besoin de partir découvrir une nouvelle culture, un nouveau mode de vie et une façon de penser. Pouvoir faire une expérience riche sur un terrain totalement inconnu…

(Et dans quelques années, je l’espère, faire un bout de chemin dans le monde humanitaire ?:) )

Lisa lors de la session départ 2023, qui s’est déroulée en juillet au Défap © Défap

La formation est très dense. En passant de l’interculturalité, aux religions et la place de l’Église dans la société, à l’anthropologie ou encore à la géopolitique. Ce sont tous des sujets passionnants…

Notre groupe est très « hétéroclite », et c’est aussi ce qui le rend intéressant.. Certaines Personnes connaissent L’Afrique et le monde de la mission comme leur poche tandis que d’autres n’ont pas beaucoup voyagé.. c’est incroyable tout ce que l’on peut apprendre des différentes expériences de chacun !!

Ma mission se déroulera à Yaoundé, au Cameroun, dans un hôpital. Je serai investie dans les soins infirmiers auprès des équipes sur place. Tandis que Marie-Eugénie, sera plus investie dans la santé publique.

Je remercie le Défap pour cette formation si riche et cette opportunité de départ à l’étranger ; je remercie tout le monde présent à la formation pour avoir rendu ces 10 jours passionnants, bienveillants, drôles, humains, et très enrichissants.

A tous « Bon vent » ! Et à très bientôt !

Lisa lors de la session départ 2023, qui s’est déroulée en juillet au Défap © Défap




En mission en couple au Cameroun

Sylvaine et Pierre-Étienne sont membres d’une paroisse EPUdF de la Drôme. Elle est sage-femme ; lui a fait une carrière d’ingénieur chez EDF, mais a aussi suivi une formation pastorale en Suisse. Du 12 août au 3 septembre, ils sont partis en mission au Cameroun avec le Défap, où ils ont pu combiner accompagnement pastoral et soutien à l’équipe du Dr Nzambé à l’hôpital de Djoungolo (Yaoundé).

Sylvaine et Pierre-Étienne aux côtés de Célin Nzambe, médecin-chef de l’hôpital de Djoungolo © Sylvaine et Pierre-Étienne pour Défap

 
Quelles étaient vos motivations pour partir ?

Pierre-Étienne : Sylvaine avait déjà vécu, il y a cinq ans, une expérience d’envoi au sein d’une Église du Sénégal via le Défap. Pour ma part, je cherchais un engagement combinant humanitaire et lien avec les Églises. Notre mission s’est déroulée sur un temps court du fait des contraintes professionnelles de Sylvaine.

Sylvaine : Nous apprécions les valeurs portées par le Défap : aider sans se substituer, créer un maillage et des échanges entre les personnes. Nous étions motivés par l’idée d’un enrichissement mutuel.

L’arrivée à l’hôpital de Djoungolo © Sylvaine et Pierre-Étienne pour Défap

 
Qu’avez-vous vécu sur place ?

S. : Au départ, ce qu’on attendait de moi, c’était surtout une formation du personnel médical ; mais au fil des échanges, c’est devenu plutôt un partage de pratiques, et j’ai apprécié. C’était enrichissant dans les deux sens.

P.-E. : C’était important pour nous d’être accueillis en tant que couple, et d’être considérés comme complémentaires. J’ai été amené à avoir des activités plus pastorales, à faire de la relation d’aide par exemple ; Sylvaine apportait une aide plus concrète. Nous avons rencontré des gens formidables, qui méritent qu’on les connaisse et qu’on les soutienne. Et nous nous verrions bien repartir en mission courte dans l’année qui vient.

Vue d’une église de l’EPC (Église presbytérienne du Cameroun) à Djoungolo © Sylvaine et Pierre-Étienne pour Défap




Marie-Eugénie : aider au fonctionnement d’un hôpital du Cameroun

Son rôle au sein de l’hôpital Djoungolo, à Yaoundé : appuyer les programmes de santé publique. Avant son départ, sa participation à la session de formation des envoyés lui a permis de se familiariser avec les enjeux de la rencontre interculturelle et interreligieuse.

Marie-Eugénie lors de la session 2023 de formation des envoyés du Défap © Défap

 

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Le grand départ.

Ayant depuis plusieurs années la volonté de m’engager dans un projet humanitaire, le volontariat de solidarité internationale s’est imposé à moi comme le meilleur moyen de découvrir une nouvelle culture et de me permettre de développer des compétences professionnelles et humaines en lien avec les valeurs d’entraide et de solidarité particulièrement importante pour moi. Outre le fait d’apporter mes compétences professionnelles à un projet de développement, c’est avant tout la rencontre avec les autres et avec moi-même qui me motive à partir.

Forte de plusieurs expériences dans le domaine médico-social et diplômée d’une licence en santé publique. Mon rôle à l’hôpital Djoungolo de Yaoundé sera de venir en appui aux programmes de santé publique. Ainsi je pourrai coordonner, concevoir, initier et mettre en œuvre des projets de prévention, éducation en santé de promotion de la santé à destination des populations locales et des professionnels. En développant l’action communautaire en santé c’est à dire les efforts entrepris collectivement par une communauté pour augmenter sa capacité à agir sur les déterminants de sa santé et ainsi améliorer son état de santé.

Marie-Eugénie lors de la session 2023 de formation des envoyés du Défap © Défap

Pour cela, ces 10 jours de formation au départ passés au Défap m’ont permis d’ouvrir les yeux sur plusieurs notions théoriques autour de la rencontre interculturelle et interreligieuse. La connaissance de ces concepts et notions me permettra de pouvoir m’intégrer plus facilement dans ce nouvel environnement et d’appréhender au mieux les différentes situations que je pourrais rencontrer sur le terrain. Au-delà de l’aspect théorique et pratique, cette formation est déjà un premier lieu de rencontres riches en échange et en découverte.

Je garderai donc un bon souvenir de cette formation qui marquera le début de cette nouvelle aventure en tant qu’envoyée qui, j’en suis sûre, sera très enrichissante dans mon parcours de vie.

Marie-Eugénie lors de la session 2023 de formation des envoyés du Défap © Défap




Cameroun : mieux accueillir et mieux former les étudiantes

Dès la prochaine rentrée académique, les épouses des pasteurs qui sont formées au sein de la section féminine de l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud (ISPCC) auront un bâtiment plus adapté : davantage de salles de cours, une salle informatique, ainsi que deux salles pour les ateliers techniques et pratiques. De quoi améliorer l’efficacité de cette section qui vise à fournir aux participantes des compétences à la fois théologiques et pratiques ; avec, au-delà, l’objectif d’améliorer la reconnaissance du rôle des femmes au sein de l’Église presbytérienne camerounaise.

Avant le lancement du chantier à l’ISPCC © ISPCC

Du ciment et des parpaings ; une tranchée dans le sol. Les images sont modestes ; mais comme pour toute pose de première pierre ou tout lancement de chantier, ce qui importe, c’est la finalité du bâtiment qui sortira bientôt de terre. Nous sommes à Foulassi, au sud du Cameroun, et plus précisément à l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud (ISPCC), une institution universitaire privée et confessionnelle qui dispose de deux facultés : faculté de théologie et des sciences religieuses et faculté des sciences sociales. Les travaux qui viennent d’être lancés, avec le soutien du Défap, visent à agrandir et mieux équiper les locaux de la section féminine.

Cette section féminine a une fonction tout à fait particulière. Elle accueille les épouses des étudiants de la faculté de théologie, futurs pasteurs de l’Église presbytérienne camerounaise (EPC), dont l’ISPCC est le centre de formation. L’EPC ne reconnaît pas actuellement le ministère pastoral féminin, mais la question est en débat au sein de l’Église. Autre partenaire du Défap dans le même pays, l’Église évangélique du Cameroun, pour sa part, a des femmes au sein de son corps pastoral féminin depuis le début des années 2000… mais elles restent encore aujourd’hui une petite minorité et se heurtent au quotidien à de nombreuses difficultés. Deux situations qui illustrent un même problème au Cameroun : car si le pays s’est doté d’une législation très ambitieuse en matière d’égalité hommes-femmes et de promotion du rôle de la femme, ces droits restent souvent théoriques, et leur application se heurte dans les faits à des pratiques et à des normes culturelles qui interdisent tout traitement égal. Ce qui concerne la société camerounaise concerne aussi les Églises ; et au-delà de la question du ministère pastoral féminin, ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance du rôle des femmes au sein de leurs communautés ecclésiales, où elles sont nombreuses et actives. Et de la même manière que les normes culturelles de la société influent sur la vie quotidienne dans les Églises, les Églises, de par leur poids au sein de la société, ont la possibilité de faire évoluer les habitudes et les comportements.

Regrouper les services administratifs et l’offre de formation

Débuts du chantier d’agrandissement de la section féminine de l’ISPCC © ISPCC

L’un des meilleurs moyens d’améliorer cette reconnaissance des femmes dans leurs Églises, c’est de leur permettre d’être formées. La section féminine de l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud s’attache donc à fournir aux épouses des étudiants en théologie, futurs pasteurs de l’EPC, une formation à la fois théorique et pratique, combinant théologie, gestion de projet, ateliers… Le but étant d’équiper ces jeunes femmes, souvent mariées avant d’avoir eu l’occasion d’acquérir des compétences professionnelles, pour leur permettre de faire face aux attentes, nombreuses, qui pèsent sur les épouses de pasteurs. Elles peuvent aussi bien être amenées à faire des prédications qu’à monter des projets. Leur rôle peut aller de l’animation d’études bibliques pour les femmes, enfants et jeunes filles, à la relation d’aide, mais aussi à la mise en place d’activités génératrices de revenus…

Tout comme il avait soutenu la récente session de formation, le Défap soutient les travaux engagés pour améliorer l’accueil et les salles de cours de ces étudiantes. Actuellement, l’offre de formation est dispersée sur tout le campus, en fonction des salles disponibles. Il s’agit de pouvoir regrouper les activités, les services administratifs ; de diversifier les salles de cours… Pour l’heure, le bâtiment de la section féminine de l’ISPCC comporte une grande salle et un studio annexe. Or, dès la prochaine rentrée académique, le programme de formation sera dispensé pour trois niveaux distincts chaque année, en fonction de la date d’arrivée et du niveau des étudiants en théologie sur le campus. Grâce à ces travaux d’extension et d’aménagement, ce bâtiment devrait abriter à terme non seulement le bureau de la Direction, mais également trois salles de cours, une salle informatique, ainsi que deux salles pour les ateliers techniques et pratiques.




Nord Cameroun : survivre et reconstruire

Dans l’Extrême Nord du Cameroun, les traces des intempéries qui avaient ravagé les cultures au cours de l’été 2022 sont toujours visibles. Pour les victimes privées de moyens de subsistance, la survie au quotidien reste difficile. L’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun, avec le soutien du Défap, a organisé des opérations de distribution alimentaire.

En attente d’une distribution d’aide alimentaire par l’EFLC dans l’Extrême Nord du Cameroun © EFLC/Défap

Marie Kouvou est veuve, ce qui signifie qu’elle fait partie des populations les plus fragiles dans l’Extrême Nord du Cameroun ; et elle a cinq enfants à nourrir. Lorsque les pluies diluviennes ont frappé sa région au cours de l’été 2022, elle a perdu l’essentiel de ses moyens de subsistance, comme les autres habitants de son village. Marie Kouvou fait partie des bénéficiaires du projet d’aide mis en place par l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun (EFLC) – ce dont elle se dit « vraiment fière ». Elle a reçu du maïs : une denrée vitale, le maïs étant la céréale la plus cultivée et la plus consommée au Cameroun, un peu comme l’est le riz dans d’autres régions du monde.

Ezira Vandi, marié et père de huit enfants, a également reçu de l’aide de l’EFLC : « Je ne pensais pas être sélectionné, me disant que se sont les choses des chrétiens, mais je suis surpris de voir que c’est tout le monde qui était appelé à en bénéficier ».

Marie Kouvou © EFLC/Défap

Ils et elles s’appellent Moïse Dari, Jérémie Koyang, Marcel Kodji, Jean-Paul Dari ; comme Marie Kouvou et Ezira Vandi, ils et elles font partie des victimes des pluies diluviennes de l’été 2022. En ce printemps 2023, la vie recommence, avec l’aide de l’Église fraternelle luthérienne du Nord-Cameroun, soutenue par le Défap, dont elle est l’une des Églises partenaires dans cette région. Mais l’aide de l’EFLC ne couvrira pas tous les besoins, loin s’en faut : l’Église s’est concentrée sur le soutien aux familles les plus vulnérables des localités de Watir-Guili, Haou, Amsa et Kila. Or la zone touchée par les intempéries était bien plus vaste : dans toute la région, pluies extrêmes, rivières en crue et destructions de digues s’étaient combinées durant l’été pour provoquer la fuite de dizaines de milliers de personnes, qui avaient dû abandonner leurs maisons et leurs champs. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu recensait ainsi, fin septembre 2022, 37.000 déplacés, notamment dans le département du Mayo-Danay, particulièrement touché, dans le Logone et Chari, et dans le Mayo-Tsanaga.

Des distributions d’aide qui renforcent le dialogue entre communautés

Distribution d’aide alimentaire © EFLC/Défap

Du côté de Mogodé et Bourha, où se place le projet d’aide de l’EFLC, c’est la grêle qui avait été tout particulièrement destructrice, avec un épisode qui, le 12 juillet, avait ravagé 600 hectares de champs, entraîné des pertes d’animaux et des destructions de bâtiments, blessant en outre plusieurs personnes. Par ses distributions alimentaires, l’Église est venue en aide, de manière directe ou indirecte, à environ 2000 personnes. Les autorités administratives et traditionnelles, ainsi que les leaders religieux ont été impliqués afin de mieux atteindre les victimes, dans une zone enclavée et rendue difficile d’accès par le mauvais état des routes. Des distributions qui n’ont pas été réservées au seuls membres de l’Église, ni même aux seuls chrétiens : le projet d’aide a été ouvert aux autres confessions, comme aux musulmans – ce qui explique l’aide dont a pu bénéficier Ezira Vandi, à sa propre surprise. Car dans l’Extrême Nord du Cameroun, où les populations se mêlent et où chrétiens et musulmans vivent ensemble au quotidien, règne un modus vivendi fragile et que l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun est très attentive à préserver. Déjà, durant la guerre entre Tchad et Libye, la région avait vu arriver des milliers de fuyards venus de N’djamena. À partir de 2013, fuyant les jihadistes de Boko Haram, de nombreux réfugiés, essentiellement musulmans, étaient venus à leur tour des pays voisins du lac Tchad. L’EFLC avait alors fait tout son possible pour aider à leur intégration, par exemple en accueillant des élèves de toutes confessions dans une même école à Kousséri. Aujourd’hui, l’aide apportée par l’EFLC, pour modeste qu’elle soit face à l’ampleur des besoins, a aussi contribué à rapprocher les diverses communautés religieuses.

Pour cette aide d’urgence, l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun a reçu l’appui du Défap, et recevra bientôt également l’aide de la plateforme Solidarité Protestante. D’autres partenaires étrangers ont également répondu à l’appel de l’EFLC, comme, aux Pays-Bas, Kerk In Actie. Mais le parcours de résilience sera long.

Retrouvez ci-dessous des images des opérations d’aide organisées par l’EFLC avec le soutien du Défap :

 

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Cameroun : renforcer le rôle des femmes dans l’Église

Améliorer l’autonomie des femmes passe d’abord par une meilleure formation. C’est ce qui a été fait à l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud, centre de formation de l’Église presbytérienne camerounaise (EPC), avec le soutien du Défap. Les participantes étaient les épouses des étudiants en théologie, destinés à devenir pasteurs au sein de l’EPC. Au programme : des thématiques aussi bien théologiques que pratiques.

Participantes de la formation organisée à l’ISPCC avec le soutien du Défap © ISPCC

Au Cameroun, en matière de droits des femmes, plusieurs réalités s’opposent. Officiellement, hommes et femmes sont égaux devant la loi. Le Cameroun a signé la plupart des Conventions et Traités internationaux et régionaux sur la protection et la promotion des droits de la femme. Il existe même un ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille du Cameroun. Mais ces réalités juridiques peinent à s’affirmer dans le quotidien, face à des normes culturelles qui, concrètement, interdisent tout traitement égal. Une situation qui influe directement sur la vie des Églises : le ministère pastoral féminin est peu reconnu. Les femmes peuvent devenir pasteures au sein de l’Église évangélique du Cameroun depuis le début des années 2000, mais aujourd’hui encore, elles ne constituent guère plus de 10% du corps pastoral et doivent surmonter de nombreux obstacles. Quant à l’Église presbytérienne camerounaise (EPC), elle n’accepte toujours pas de femmes pasteures et a du mal à se saisir de la question. Les femmes y sont pourtant nombreuses et actives ; elles sont les plus impliquées dans la vie des paroisses et dans les activités diaconales ; et des mouvements contribuent depuis longtemps à accroître leur visibilité, comme l’association chrétienne des femmes (ACF), la plus ancienne et la plus puissante des associations chrétiennes de l’EPC.

Pour renforcer le rôle des femmes, il est donc nécessaire d’agir sur les mentalités. Les Églises, de par leur poids au sein de la société camerounaise, peuvent y contribuer, à condition qu’elles-mêmes accordent davantage de place aux femmes. Et pour cela, la formation est essentielle. C’était l’objectif de la formation de la section féminine à l’ISPCC (l’Institut supérieur presbytérien Camille Chazeaud) organisée en 2022 avec le soutien du Défap.
 

Participantes de la formation organisée à l’ISPCC avec le soutien du Défap © ISPCC

L’ISPCC, centre de formation de l’EPC, se trouve à Foulassi, au sud du Cameroun. C’est dans cette localité qu’avait été fondée en 1925 une première station missionnaire sous l’impulsion du pasteur suisse Camille Chazeaud, surtout connu aujourd’hui pour avoir composé, le 29 octobre 1957, le chant de ralliement qui devait devenir l’hymne national du Cameroun. L’ISPCC, institution universitaire privée et confessionnelle, dispose de deux facultés : faculté de théologie et des sciences religieuses et faculté des sciences sociales. La faculté de théologie et des sciences religieuses (FTSR) prépare de manière spécifique à l’exercice du ministère pastoral pour les Églises protestantes du Cameroun et d’Afrique centrale. Comme les étudiants inscrits en théologie vivent sur le campus avec leurs épouses et leurs enfants, la section féminine aide pour sa part la FTSR à donner une formation théologique et pratique aux épouses des étudiants.

Souvent mariées très jeunes, ces épouses de futurs pasteurs n’ont que rarement eu l’occasion d’acquérir des compétences professionnelles. Or, comme le souligne le pasteur Jean Patrick Nkolo Fanga, recteur de l’ISPCC, et qui enseigne par ailleurs la théologie pratique à la Fateb (la faculté de théologie évangélique de Bangui), elles devront faire face à de nombreuses attentes dans les paroisses une fois leur mari formé et en poste. Avec cette formation de la section féminine à l’ISPCC, il s’agissait de leur donner des compétences pour qu’elles puissent prendre toute leur place au sein de l’Église, et jouer un rôle moteur dans les associations de femmes.

D’où le double aspect de cette formation : théologique et pratique. Les épouses de pasteurs peuvent aussi bien être amenées à faire des prédications qu’à monter des projets. Leur rôle peut aller de l’animation d’études bibliques pour les femmes, enfants et jeunes filles, à la relation d’aide, mais aussi à la mise en place d’activités génératrices de revenus… Un fort accent a d’ailleurs été mis sur ce dernier point lors de cette formation, car les besoins sont importants dans les paroisses. Permettre aux femmes de sortir de la pauvreté est la première étape vers l’autonomie. Les participantes de la section féminine de l’ISPCC ont ainsi pu être formées au management de projet, à la mise en place d’activités génératrices de revenus – avec des exemples très concrets lors d’ateliers de création de jus, de chapeaux, de teintures ou de confitures. Des compétences que certaines des épouses d’étudiants ont aussitôt mises à profit en créant leur propre activité…




De retour du Cameroun : le témoignage de Valérie Nicolet, Doyenne de l’IPT

Valérie Nicolet, Doyenne de la Faculté de Paris de l’Institut protestant de Théologie (IPT), a effectué courant janvier 2023 une mission courte au Cameroun avec le Défap. Professeure de Nouveau Testament, elle avait été invitée pour dispenser des cours à Yaoundé, à l’UPAC, ainsi qu’à la faculté de théologie de Foulassi. Elle raconte.

Valérie Nicolet lors d’un cours dispensé à l’UPAC © Défap

Enseigner au Cameroun était une expérience nouvelle pour vous : qu’en retirez-vous ?

Valérie Nicolet : Je suis arrivée un lundi soir à Yaoundé, en pleine nuit, et j’ai découvert le bruit, un mouvement permanent dans les rues, un ballet de motos… et dès le lendemain matin, je donnais mon premier cours à l’UPAC (l’Université protestante d’Afrique centrale). J’ai tout d’abord eu l’impression qu’il était assez fou de me retrouver ainsi dans une université qui n’avait a priori pas grand-chose de commun avec celles que je connaissais… Et pourtant, je me suis vite aperçue que, dès lors qu’on travaille ensemble sur les mêmes sujets, une compréhension mutuelle s’établit assez rapidement. Malgré des parcours très différents, on se retrouve autour de questionnements théologiques très proches. Les étudiants de l’UPAC peuvent avoir des problématiques très similaires à ceux de l’IPT. On peut trouver, à Yaoundé comme à Paris, des parcours marqués par des traditions chrétiennes dans lesquelles le rapport au texte biblique est assez immédiat : si je suis dans un tel contexte, je peux avoir facilement le sentiment que le texte biblique me parle directement, de manière personnelle. Le passage par les études théologiques fait prendre conscience d’une nécessaire distance historique et critique : on doit faire alors un pas de côté par rapport au texte biblique. Dès lors, la question qui se pose est : comment se rapproprier le texte biblique après avoir fait ce pas de côté ? Comment faire en sorte qu’il me parle encore, en dépit de cette distance ?

Valérie Nicolet sur le campus de l’UPAC, aux côtés du doyen Charles Elom NNanga © Défap

Votre expérience la plus déroutante au cours de ce séjour ?

Ce n’était pas à Yaoundé, où j’ai donné des cours pendant trois jours, mais à trois heures plus au sud : à Foulassi. J’ai passé deux jours dans cette ville, à donner des cours sur les liens entre exégèse et herméneutique à l’institut de théologie de l’Église presbytérienne camerounaise (EPC). Je me suis retrouvée dans un lieu où seuls des hommes étudient la théologie. J’avais face à moi un auditoire de 50 à 70 hommes, tous habillés en noir, selon le code vestimentaire des pasteurs ; j’étais la seule femme et c’était moi qui devais enseigner… Le lendemain, autre expérience : je devais donner un cours aux épouses des étudiants, dans le cadre de la section féminine du séminaire de Foulassi. Le thème en était la place de la femme dans le Nouveau Testament. Et leurs époux étaient aussi présents. Un contexte particulier, et un défi intéressant pour moi : connaissant les décisions prises par leur Église, et sachant la position des pasteurs et des étudiants en théologie sur la place de la femme, comment leur faire entendre certaines choses allant à l’encontre de leurs convictions personnelles ? Nous étions là dans une situation de communication interculturelle où chacun partait de positions très éloignées. Et la question était : où peut-on se rencontrer ? J’avais l’avantage d’arriver dans cet Institut de Théologie en tant qu’enseignante, c’est-à-dire en position d’autorité. Comme je laisse beaucoup d’espace pour des discussions dans le cadre de mes cours – ce à quoi ces étudiants n’étaient pas habitués – j’ai assez vite eu des questions. Ce sont les étudiants qui les ont posées – pas leurs épouses – mais avec un respect visible pour mon statut de professeur. Je me suis rendu compte qu’ils étaient prêts à entendre beaucoup de choses. Jusqu’à me demander ce qu’il était possible de faire dans le cadre de leur Église, où le rôle de la femme est peu reconnu… Je leur ai dit alors que si l’on peut, historiquement, reconstruire à quoi correspondait la place des femmes dans l’Église du Ier siècle, il leur revenait, à eux, de voir ce qui est possible au sein de leur Église aujourd’hui (1).

Un sujet particulier de reconnaissance ?

Je l’ai beaucoup répété au cours de mon séjour : je suis particulièrement reconnaissante pour l’accueil que j’ai reçu. J’avais l’impression que je n’en méritais pas tant. Tous mes interlocuteurs étaient prêts à changer leurs habitudes, leurs priorités pour que mon séjour se passe au mieux. Et il est vrai que, lorsqu’on arrive à Yaoundé, venant de France, on ne peut littéralement pas faire un pas tout seul : on n’est absolument pas autonome. C’est là une expérience qui incite à l’humilité. Et au-delà de la gratitude pour l’accueil que l’on m’a fait, ça me questionne sur nos propres manières d’accueillir.

Valérie Nicolet avec les étudiants en théologie de Foulassi © Défap

(1) Valérie Nicolet revendique une approche féministe dans son travail de théologienne. Voir cette conférence sur « Féminismes et Bible » organisée par les paroisses parisiennes de Montparnasse-Plaisance et de Saint-Jean.




Nord Cameroun : surmonter le choc des inondations

Moins médiatisées que les inondations qui ont frappé une grande partie du Pakistan, celles qui ont ravagé plusieurs pays voisins du lac Tchad, et qui sont elles aussi directement attribuables au changement climatique, ont provoqué la fuite de populations qui se retrouvent encore aujourd’hui démunies. C’est le cas dans l’Extrême-Nord du Cameroun, où une Église partenaire du Défap, l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun, a demandé de l’aide.

Champ de maïs ravagé par les inondations dans le Nord du Cameroun © EFLC/Défap

L’année 2022 aura sans doute été celle de la prise de conscience des ravages du réchauffement climatique. Plusieurs facteurs y auront contribué. Tout d’abord, la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes, qu’il n’est désormais plus possible d’ignorer, et leur ampleur défiant parfois l’imagination : c’est le cas des inondations qui ont frappé le Pakistan. Depuis la mi-juin 2022, il a été touché par des pluies de mousson hors-normes qui ont provoqué les pires crues dans le pays en une décennie. Selon l’Autorité nationale de gestion des catastrophes du Pakistan, les inondations ont touché plus de 33 millions de personnes et détruit ou endommagé plus d’un million de maisons. Au moins 1100 personnes ont été tuées par les eaux qui ont submergé des dizaines de milliers de kilomètres carrés du pays. Il faudra des années pour reconstruire les infrastructures détruites (routes et ponts), reloger les populations, relancer les cultures… Une crise emblématique qui a pesé sur l’inscription de la question délicate des « pertes et dommages » à l’ordre du jour de la 27ème Conférence des Parties, la COP 27, qui a réuni en novembre 2022 à Charm el-Cheikh, en Égypte, les États signataires de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Mais face à ces catastrophes frappant tout un pays, d’autres restent moins médiatisées. C’est le cas des inondations qui ont touché les régions du Nord du Cameroun au cours de l’été 2022. Là encore, les effets du réchauffement climatique sont faciles à discerner. D’année en année, les dégâts de ces inondations survenant en cours d’été s’aggravent. Selon une étude du World Weather Attribution, les gaz à effet de serre ont multiplié par 80 la probabilité de pluies intenses dans cette région de l’Afrique entourant le lac Tchad – une région où se rejoignent les frontières de quatre pays : Nigeria, Niger, Tchad et Cameroun. Dans ces divers pays, les eaux ont forcé à fuir plus de 1,4 million de personnes et ravagé des centaines de milliers d’hectares de récoltes.

Plusieurs mois après, des déplacés toujours privés de tout

Dans le Nord du Cameroun, le Défap est en lien depuis de nombreuses années avec une Église partenaire : l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun. Dans cette seule région, pluies extrêmes, rivières en crue et destructions de digues se sont combinées pour provoquer la fuite de dizaines de milliers de personnes, qui ont dû abandonner leurs maisons et leurs champs. Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’Onu recensait fin septembre 37.000 déplacés, notamment dans le département du Mayo-Danay, particulièrement touché, dans le Logone et Chari, et dans le Mayo-Tsanaga. Ils étaient alors hébergés dans des familles d’accueil, dans des écoles ou dans des campements de fortune. Or depuis l’été, l’étendue des dégâts n’a pas vraiment permis à ceux qui avaient ainsi tout perdu de revenir sur leurs terres et de reprendre leurs cultures. Et ces inondations se sont traduites à partir d’octobre par une résurgence de l’épidémie de choléra qui a affecté six districts de santé notamment Fotokol, Mada, et Makary dans le Logone et Chari, Mokolo dans le Mayo-Tsanaga et Mora et Kolofata dans le Mayo-Sava.

Face à l’ampleur des besoins, l’Église Fraternelle Luthérienne du Cameroun a décidé de se concentrer sur quelques localités parmi les plus touchées. Elle a sollicité le Défap, qui, avec le soutien de Solidarité Protestante, va apporter une aide sous forme de vivres aux familles les plus vulnérables dans les localités de Watir-Guili et Kila. D’autres partenaires étrangers ont répondu à l’appel, comme, aux Pays-Bas, Kerk In Actie. Surmonter le choc des inondations sera long. Et par endroits, les destructions des champs empêcheront pour plus d’une année la reprise des cultures.