Dans le cadre des « Jeudis du Défap », rendez-vous le 6 novembre à 18h30 pour rencontrer le pasteur Parfait-Bénédict Medoumba, théologien et docteur associé à l’Institut Protestant de Théologie de Montpellier. À partir de son expérience pastorale et de ses travaux universitaires, il présentera une réflexion équilibrée sur les pratiques du ministère de la délivrance souvent marquée par des attentes spirituelles fortes, mais aussi par des dérives possibles. Sa conférence en ligne, intitulée « La pratique du ministère de la délivrance dans les Églises d’Afrique : réalités, dangers et perspectives », invitera à discerner ce qui relève d’une authentique action de libération chrétienne et ce qui peut s’éloigner du message de l’Évangile.

Parfait-Bénédict Medoumba, pasteur de l’Église Presbytérienne Camerounaise

Il entre en 2007 à l’Institut Supérieur de Théologie de DAGER-BIBIA au Cameroun. En 2011, il soutient un mémoire de Licence en théologie portant sur « La question des éléments constitutifs de la personne dans l’Ancien Testament et dans la pensée africaine », avec une spécialisation en anthropologie biblique.

Poursuivant sa formation, il obtient en 2013 un Master en philosophie avec un mémoire intitulé « La question de l’unité essentielle du composé humain : du dualisme au triadisme », dans le champ de l’ontologie et de la métaphysique.

En 2021, il soutient une thèse de doctorat (Ph.D) en philosophie ayant pour thème : « Les fondements, le jeu et les enjeux du concept de l’unité de tension du composé humain dans le triadisme de Pierre Meinrad Hebga ». Il y approfondit les rapports entre esprit, âme et corps dans la pensée africaine et chrétienne, toujours dans la spécialité d’ontologie et métaphysique.

En 2024, grâce au programme d’échange théologique Nord-Sud du Défap, et sur recommandation de l’Église Presbytérienne Camerounaise (EPC) via l’ISPCC de Foulassi, il effectue un premier séjour de recherche postdoctorale de trois mois à l’Institut Protestant de Théologie (IPT) de Montpellier, sous la direction du Professeur Christophe Singer, dans le cadre de la théologie pratique.

De avril à juillet 2025, il est invité à nouveau à l’IPT de Montpellier, cette fois en qualité de professeur invité dans le cadre du séminaire de théologie pratique pour les étudiants de Master, tout en participant aux Rendez-vous de la Pensée Protestante organisés du 20 au 22 juin 2025 à la FUTP de Bruxelles (Belgique).

Depuis septembre 2025, il poursuit ses travaux en tant que Docteur associé à l’IPT de Montpellier. Ses recherches actuelles portent sur la thématique du ministère de délivrance, question sur laquelle il est invité à intervenir lors d’une conférence au Défap dans le cadre des « Jeudis du Défap ».

Pourquoi parler du ministère de la délivrance ?

Selon la Commission doctrinale du Service international du Renouveau charismatique catholique, « le ministère de délivrance peut se comprendre comme l’un des dons du Saint-Esprit qui témoigne de l’abondance de grâce que le Seigneur accorde à l’Église tout entière à travers le renouveau charismatique ». Dans cette perspective, l’action du Saint-Esprit accompagne toujours l’annonce de l’Évangile : là où la Bonne Nouvelle est proclamée, le Royaume de Dieu se rend présent, répand la paix, la lumière et une force de guérison. Ainsi, le ministère de délivrance n’est pas réservé à quelques personnes particulières : il est proposé à tout croyant qui confesse Jésus-Christ comme Seigneur. Cette étude se focalise sur l’approche chrétienne de ce ministère, généralement défini comme l’action de chasser les démons ou les esprits mauvais afin de libérer les personnes de leurs influences et des troubles qu’ils provoquent. Par exemple, aider quelqu’un à dépasser des accès répétés de colère en priant pour la libération de l’esprit à l’origine de cette souffrance. 

Pour mieux comprendre ce ministère, Parfait-Bénédict Medoumba s’appuie sur les Écritures, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. Il y examine, d’une part, la réalité des démons et de leur action contre l’être humain, et, d’autre part, la manière dont Jésus a guéri et délivré ceux qui étaient atteints de troubles qui dépassaient les seules explications médicales. Ses recherches ont pour objectif d’évaluer la tendance à interpréter de manière trop « spirituelle » la souffrance et le mal-être dans la pratique du ministère de délivrance au sein de l’Église Presbytérienne Camerounaise. L’enjeu est de la préserver d’un excès de spiritualisme qui pourrait l’entraîner vers des dérives telles que le charlatanisme, le sensationnalisme ou la recherche du miracle à tout prix. Il faut ainsi encourager une approche plus équilibrée, où la foi s’accompagne également de la raison.

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