L’Église Protestante de Kanaky Nouvelle-Calédonie (EPKNC), membre de la Cevaa, invite les Églises-sœurs à la prière pour la Nouvelle-Calédonie, relayant un appel rédigé par Mgr Michel-Marie Calvet, archevêque de Nouméa depuis 1981. Cette « déclaration commune des Églises historiques de Nouvelle-Calédonie » a été diffusée lors du dimanche de Pentecôte, et reprise par la Cevaa et l’Église protestante unie de France.

Carte de la Nouvelle-Calédonie © Eric Gaba – Wikimedia Commons

Après les heures dramatiques que la Nouvelle Calédonie vient de traverser, les désastres innommables, incalculables qui se sont déroulés et se déroulent encore sous nos yeux, avec ces vies enlevées, les chrétiens que nous sommes ne peuvent rester les muets spectateurs inactifs de la tourmente cyclonique qui nous frappe en ce moment.

Il nous faut apporter notre pierre pour donner une chance à la paix. Protestants et catholiques, nous avons tous été baptisés en un même baptême qui nous a donné à tous la même vie divine, une commune identité́, le même ADN chrétien.

Nous sommes tous fils et filles du même Père, partageant la même filiation. Nous sommes tous frères et sœurs de Jésus-Christ dont nous formons le corps.

Par nos divisions et nos rejets multiformes, nous avons trahi notre foi. Nous avons trahi notre baptême. Nous avons trahi Jésus-Christ.

L’Évangile apporté il y a 174 ans sur cette terre, sans aucun esprit de conquête, a été progressivement accueilli et adopté comme élément d’une même d’identité́, au même titre que le pilier de la coutume.

La conséquence fut immédiate : alors qu’ils étaient tous étrangers les uns pour les autres, tous entendaient, comprenaient la seule langue véritablement universelle, la langue de Dieu, la langue de l’amour, la langue de notre éternité.

Malgré toutes leurs diversités et leurs incommunicabilités, ils devenaient « un » en comprenant, partageant, adoptant unanimement la même annonce de la Bonne Nouvelle.

Posons un signe fort pour dire non à la violence

Ce dimanche nous célébrons la Pentecôte.

C’est un signe du ciel qui nous est envoyé pour enrayer le processus mortel qui s’est enclenché sans que plus personne, sauf les armes, ne puisse l’arrêter. Seul le Ciel, et l’Esprit-Saint, peuvent nous aider à trouver les mots du chemin de la fraternité et de la paix.

Tel est notre devoir de chrétiens qui s’impose à nous sous peine de trahison.

Nous ne pouvons plus nous taire et nous rendre complices du mal qui, telles les éruptions ravageantes d’un volcan, se met à régner partout en répandant le désastre et la misère.

L’île la plus proche du paradis est devenue l’île la plus proche de l’enfer. Tant de propos politiques sont disqualifiés. Ils ne sont plus audibles, crédibles.

Il ne reste que l’autorité de l’Évangile, celle que nos aïeux ont adoptée et qu’ils nous ont léguée pour en faire le code de notre vie sur terre, la règle d’or pour bâtir cette terre en nation chrétienne, anticipation du Royaume du Père.

Posons un signe fort pour dire non à la violence qui n’engendrera qu’un surcroît de violence, de malheur et de larmes. Lançons un vigoureux appel à l’arrêt des violences.

Exigeons de nos élus une obligation de résultat pour un avenir partagé de paix et de concorde, de fraternité perdue et retrouvée.

Puisons dans la prière à l’Esprit-Saint la force de croire en la puissance de l’amour pour briser celles de la violence et de la haine pour que vivent enfin et pour toujours la fraternité́, la concorde et la paix sur cette terre où nous vivons tous.
 

Réaction de la Conférence des évêques de France
La Conférence des évêques invite tous les catholiques à s’associer à la prière proposée par les Églises chrétiennes en Nouvelle-Calédonie. Puissent les responsables politiques trouver les chemins du retour à la confiance et au dialogue. Cette crise est le signe qu’un travail plus en approfondi est nécessaire encore pour construire un avenir favorable pour tous.

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