Pasteure et enseignante de Nouveau Testament à l’Université Protestante d’Afrique Centrale, Brigitte Djessou est présente pour quelques mois à Paris en tant que boursière du Défap, afin de suivre des cours à l’Institut Protestant de Théologie.

Brigitte Djessou photographiée dans le jardin du Défap © Défap

Quel est votre parcours, et quel est le but de la formation que vous suivez à Paris ?

Brigitte Djessou : Je suis pasteure de l’Église méthodiste unie Côte d’Ivoire (EMU-CI) ; j’ai été consacrée le 30 novembre 2003, et j’ai été affectée à divers postes jusqu’à 2010 et à mon entrée à l’UPAC (Université Protestante d’Afrique Centrale) en 2010, où j’ai fait un Master 2 en Nouveau Testament. En 2011, j’ai intégré l’école doctorale ; et j’ai eu mon doctorat en 2015. Depuis septembre 2017 et jusqu’à aujourd’hui, j’enseigne le Nouveau Testament à l’UPAC. Je suis à Paris dans le cadre d’études post-doctorales – c’est une sorte de formation continue : les méthodes pour enseigner évoluent, de nouveaux outils apparaissent, et en tant qu’enseignant, il est nécessaire de s’adapter. Je suis donc des cours de grec et de théologie à l’IPT (l’Institut Protestant de Théologie) pour me perfectionner. Tünde Lamboley (chargée du suivi des boursiers au Défap) m’a mise en relation avec Valérie Nicolet, Doyenne de la Faculté de Paris de l’IPT, pour établir mon programme.

Qu’est-ce qui caractérise vos cours à l’UPAC ?

La diversité. Nous avons des étudiants de niveaux très différents, venus d’horizons très divers, de pays différents, d’Églises différentes… Certains suivent un cursus à l’UPAC avant d’arriver en Master 2, mais d’autres viennent d’autres institutions… La première chose que je dois faire, c’est mettre tout le monde dans le même bain, vérifier les méthodes ; et rapidement, je demande à chacun de préparer une exégèse à partir de quelques versets en grec tirés du Nouveau Testament, puis de présenter son travail, à tour de rôle, devant tout le groupe. C’est une manière très efficace de confronter les diverses approches, de mettre en parallèle les diverses formations. Et c’est particulièrement enrichissant quand on en arrive à l’herméneutique (l’interprétation des textes bibliques), car c’est dans ce domaine que le poids du contexte dont chacun est issu apparaît le plus.

Quelle est la place des femmes dans l’enseignement à l’UPAC ?

Je suis la seule femme pasteure et théologienne parmi une douzaine d’enseignants. C’est dire s’il y a besoin d’une meilleure reconnaissance du rôle des femmes dans ce domaine ! Et la formation que je suis ici, en France, peut bien sûr y aider. Ce sera d’autant plus vrai si je parviens à en tirer une publication. Cela me permettra de donner plus de visibilité à mon travail, plus de crédibilité auprès des enseignants de l’UPAC, qui pourront ainsi se rendre compte que ça n’est absolument pas du tourisme… Et ça pourra motiver d’autres enseignantes à suivre.

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