Le pasteur Juste Alain Gonard Bakoua préside depuis fin 2020 l’Église Évangélique du Congo, après quatre années de présidence d’Édouard Moukala qui ont laissé l’EEC en crise. En ce mois de mars 2022, il est en visite en France et de passage au Défap.

Le président de l’Église Évangélique du Congo, le pasteur Juste Alain Gonard Bakoua © Défap

C’est votre première visite officielle en France depuis que vous présidez l’EEC : quel est le principal but de votre venue et qui avez-vous eu l’occasion de rencontrer ?

Pasteur Juste Alain Gonard Bakoua  : Il s’agit de renouer avec les partenaires de l’EEC, après plusieurs années qui ont vu les relations se distendre. J’ai pu m’entretenir avec le Secrétaire général du Défap Basile Zouma, et échanger, en sa compagnie, avec la présidente de l’Église protestante unie de France, Emmanuelle Seyboldt. Nous étions accompagnés par Godefroy Tchoubou, président de la plateforme « Ensemble pour le Congo » qui est à la fois membre de l’EPUdF et de la communauté congolaise en France : il joue un rôle important de trait d’union.

Quelles sont vos attentes ?

Elles sont très importantes pour notre Église qui est en plein « relèvement » après des années difficiles. Elles concernent aussi bien la formation que les questions de santé, de jeunesse, de genre… En matière de formation par exemple, nous ambitionnons de relancer le cycle doctoral de la Faculté de Théologie Protestante de Brazzaville, mais pour cela, il nous faut former des enseignants et qu’ils puissent être accompagnés lors de leur cursus et de leurs recherches en France. Nous voudrions aussi mettre en place une gestion collégiale de l’université en y incluant d’autres partenaires : d’autres Églises ou d’autres centres universitaires, comme l’Université Protestante d’Afrique Centrale (Upac).

Et en France même ?

Il y a de grands besoins d’accompagnement de la diaspora congolaise, qui est très importante mais un peu dispersée. Il s’agit de favoriser le rapprochement avec les protestants de France mais aussi entre Églises congolaises implantées en France, pour aider au développement de communautés qui puissent être ouvertes sans perdre de leur identité.

Comment votre Église s’exprime-t-elle sur les principaux sujets politiques et sociaux du Congo-Brazzaville ?

L’EEC ne s’exprime pas de manière isolée. Il existe dans notre pays un Conseil œcuménique – dont j’assume en ce moment la présidence tournante, à la suite de Mgr Bienvenu Manamika, actuel archevêque de Brazzaville ; et les diverses Églises se coordonnent pour intervenir sur tous les sujets liés à la politique, au social, etc. C’est important pour l’EEC, mais aussi pour le Congo-Brazzaville lui-même : notre Église est la plus représentée dans le pays après l’Église catholique. Nous avons tous besoin d’union, car la situation de nos Églises a un impact direct sur l’unité de notre pays.

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