Parmi les étudiants en théologie, le Défap reste trop souvent méconnu. D’où l’idée de rencontres pour mieux faire connaître ses rôles et les outils qu’il peut apporter aux Églises : cette semaine, quatorze étudiants de l’IPT en master pro, en formation à Paris et se destinant à devenir pasteurs au sein de l’Église protestante unie de France, vont visiter le 102 boulevard Arago et rencontrer l’équipe des permanents.

Ils sont quatorze et achèveront bientôt leur formation de pasteur ; d’ici quelques mois, ils seront chacun en poste dans une des paroisses de l’Église Protestante Unie de France (EPUdF). Ces étudiants en master pro de l’Institut Protestant de Théologie (un cycle commun aux facultés de Paris et de Montpellier) sont présents dans la capitale pour une semaine, à l’occasion de leur session de mai – l’une des dix sessions que comporte leur formation sur le thème «Église et société». Une formation et une arrivée en paroisse qui ont lieu dans un contexte bien particulier, celui de la crise sanitaire et de tout ce qui l’entoure en termes de liens sociaux qui se distendent, de restrictions de circulation ou de rassemblement – ce qui n’épargne pas l’exercice des cultes ; mais ce contexte est aussi marqué par un raidissement perceptible entourant les libertés religieuses, avec le vote de la loi «confortant le respect des principes de la République», dont la Fédération Protestante de France a largement dénoncé et continue à souligner les risques. Ces évolutions législatives et leurs implications dans la vie des Églises figurent d’ailleurs au menu de la formation des étudiants en master pro.

Impact du Covid-19, relance des débats sur la laïcité : des défis qui s’ajoutent à ceux que connaissent déjà les Églises et auxquels les futurs pasteurs seront confrontés dès leur arrivée en paroisse. L’un de ces défis étant souvent constitué par les transformations profondes que connaissent nombre de communautés, qui, notamment dans les grandes agglomérations, sont de plus en plus hétérogènes et voient se rassembler des paroissiens issus de pays, de contextes culturels et ecclésiaux très différents : un protestantisme de plus en plus divers tant par ses origines géographiques que par ses manières d’exprimer sa foi ou de vivre en Église, d’où l’enjeu accru représenté par les relations interculturelles.

Les nouveaux enjeux du métier de pasteur

Habituellement, ces sessions de mai des master pro ont lieu à la faculté de Paris, au 83 boulevard Arago ; mais, contexte oblige, celle de mai 2021 se tient au Défap, au 102. L’occasion de contacts accrus avec l’équipe du Service protestant de mission, qui, de par ses relations avec les Églises protestantes tant au près qu’au loin, tant en France que dans une vingtaine de pays, connaît bien les enjeux des relations interculturelles. Un repas commun est d’ailleurs prévu en fin de semaine, ainsi qu’une visite guidée – notamment de la bibliothèque, qui recèle une fonds irremplaçable sur l’histoire des missions protestantes – et un temps d’échange avec les permanents du Défap.

Voilà plusieurs années que ces visites des master pro sont organisées au 102 boulevard Arago ; la pasteure Tünde Lamboley, responsable de la formation théologique, et qui avait initié un rapprochement avec l’IPT à travers une série de «déjeuners-cultes», avait en effet constaté que le Service Protestant de Mission restait encore trop souvent méconnu parmi les étudiants. D’où cette idée d’un temps de rencontre et d’échanges, approuvée par Élian Cuvillier, qui outre son rôle de directeur des études à l’IPT-Montpellier, est également, depuis juillet 2017, directeur du master professionnel des deux facultés. Il a déjà eu l’occasion de dire, lors d’une de ces visites, qu’il considère le Défap comme «un rouage essentiel de l’Église», avec lequel ses étudiants, en tant que futurs pasteurs, «seront nécessairement amenés à travailler».

Au menu de la rencontre : un survol de l’histoire du Service Protestant de Mission et de ses rôles actuels ; une présentation de son organisation et des missions des divers membres de l’équipe ; une discussion libre et des questions-réponses… Afin que les futurs pasteurs, une fois en poste, sachent déjà ce que le Défap peut leur offrir et quels outils il peut leur apporter.

 

Devenir pasteur
Le master 2 en théologie appliquée (Cycle M2ThA) est une formation universitaire commune aux Facultés de Paris et de Montpellier qui prend en compte la pratique, l’expérience et l’engagement concrets. Il est requis pour être pasteur.e de l’Église protestante unie de France (EPUdF). Poursuivant un triple objectif théologique, professionnel et personnel, il met en œuvre la triade pédagogique : savoir, savoir-faire et savoir-être. Il comprend un stage, des séminaires et la rédaction d’un rapport de stage. Au terme de ce temps d’études, et après accord de la Commission des ministères, le.a candidat.e au ministère pastoral fait son « proposanat ». Ce dernier est une période probatoire d’une durée de deux ans, dans une Église locale ou une paroisse. Une fois le proposanat achevé et après accord de la Commission des ministères, le nouveau / la nouvelle pasteur.e est ordonné.e – reconnu.e dans son ministère puis inscrit.e au rôle des ministres de l’EPUdF. La Commission des Ministères a réalisé une brochure à destination des étudiant.e.s désirant devenir pasteur.e.s : «Pour devenir pasteur, un parcours avec la Commission des ministères». Il est possible de la consulter sur le site de l’EPUdF sous format pdf.
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