Une année avec les Actes des apôtres : méditation du jeudi 15 octobre 2020. Nous prions pour nos envoyés en Tunisie.

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En ce temps-là, alors que le nombre des disciples augmentait, les croyants de langue grecque se plaignirent de ceux qui parlaient l’hébreu : ils disaient que les veuves de leur groupe étaient négligées au moment où, chaque jour, on distribuait la nourriture. Les douze apôtres réunirent alors l’ensemble des disciples et leur dirent : « Il ne serait pas juste que nous cessions de prêcher la parole de Dieu pour nous occuper des repas. C’est pourquoi, frères, choisissez parmi vous sept hommes de bonne réputation, remplis du Saint-Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de ce travail. Nous pourrons ainsi continuer à donner tout notre temps à la prière et à la tâche de la prédication. » L’assemblée entière fut d’accord avec cette proposition. On choisit alors Étienne, homme rempli de foi et du Saint-Esprit, ainsi que Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, d’Antioche, qui s’était autrefois converti à la religion juive. Puis on les présenta aux apôtres qui prièrent et posèrent les mains sur eux. La parole de Dieu se répandait de plus en plus. Le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem et de très nombreux prêtres se soumettaient à la foi en Jésus.

Étienne, plein de force par la grâce de Dieu, accomplissait des prodiges et de grands miracles parmi le peuple. Quelques hommes s’opposèrent alors à lui : c’étaient d’une part des membres de la synagogue dite des « Esclaves libérés », qui comprenait des Juifs de Cyrène et d’Alexandrie, et d’autre part des Juifs de Cilicie et de la province d’Asie. Ils se mirent à discuter avec Étienne. Mais ils ne pouvaient pas lui résister, car il parlait avec la sagesse que lui donnait l’Esprit Saint. Actes 6,1-10

 

 

L’évangile est concret, Jésus nous l’a déjà montré cent fois. Soucis spirituels et soucis d’organisation s’entremêlent, quand il est question du bien-être de la communauté. Ici deux questions se posent. Le nombre des veuves, dont il s’impose de prendre soin, selon la loi d’Israël, a crû en proportion de l’afflux de nouveaux croyants ; et cela rend difficile la tâche de les nourrir. Dans un tel contexte, on sait que les différences entre les personnes aggravent les difficultés, et se muent facilement en différends. Il y aurait donc, de la part de la communauté, manquement à la justice dans la manière de servir les veuves de la diaspora ! Mais les apôtres, requis par l’enseignement et l’édification des nouveaux croyants, ne veulent passer du temps à rendre justice. C’est donc pour répondre à une nécessité très concrète que des diacres-serviteurs vont être choisis. Dans la Première Alliance trois fonctions recevaient l’onction : celles de roi, de prêtre et de prophète. Tous les trois, chacun exerçant son autorité propre, étaient néanmoins considérés comme serviteurs de Dieu. C’est cette figure de serviteur qui reçoit maintenant l’onction, pour assurer le service des tables. Mais cette nouvelle répartition des tâches ne signifie aucunement que les apôtres se réservent le ministère de la Parole de manière exclusive. Très vite on va entendre la voix d’Étienne, reconnu plein de force et d’Esprit, témoigner de sa foi et accomplir des miracles. Et plus loin on verra le diacre Philippe enseigner et baptiser l’eunuque éthiopien.

Questions pour nous :

Au niveau communautaire comment articulons-nous la vie cultuelle et l’engagement diaconal, notamment quand l’une et l’autre sont représentés par des associations différentes, comme en France, avec la 1901 et la 1905 ?

À un niveau personnel, comment maintenons-nous un lien vivant entre la prière et le service ?

Où mettons-nous le service : à la périphérie de notre vie spirituelle, comme une conséquence plus ou moins naturelle ; ou bien au cœur de notre vie spirituelle et cultuelle, comme le lieu de notre rencontre avec le Christ et du ressourcement de nos forces et de notre courage ?

 

 

Nous partageons cette prière inspirée d’Aelred de Rievaul (1110-1167), moine cistercien anglais, proche de Bernard de Clairvaux :

Seigneur, tu connais mon cœur,
fais que mon désir soit de donner aux autres tout ce que tu m’as donné.

Que mes sentiments et mes paroles,
mes loisirs et mon travail,
mes actions et mes pensées,
mes réussites et mes difficultés,
ma vie et ma mort,
ma santé et mes infirmités,
tout ce que je suis et tout ce que je vis…
que ce soit à eux, que ce soit pour eux,
puisque tu n’as pas dédaigné toi-même de te dépenser pour nous.

Apprends-moi donc, Seigneur,
sous l’inspiration de ton Esprit,
à consoler ceux qui sont affligés,
à redonner du courage à ceux qui n’en ont pas assez,
à relever ceux qui tombent,
à me sentir faible avec les faibles et à me faire serviteur de tous.

Mets sur mes lèvres des paroles droites et justes,
afin que nous croissions tous
dans la foi, l’espérance et l’amour,
dans la pureté et l’humilité,
dans la patience et la fidélité,
dans la ferveur de l’esprit et du cœur.

Donne-moi la lumière et la compétence dont j’ai besoin.

Aide-moi à soutenir les timides et les craintifs
Et à venir en aide à tous ceux qui sont faibles.

Fais que je sache m’adapter à chacun de mes frères & sœurs,
à son caractère,
à ses dispositions,
à ses capacités comme à ses propres limites,
selon les temps et selon les lieux,
comme tu le jugeras bon, Seigneur.

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