Méditation du jeudi 13 février 2020. Cette semaine nous prions pour nos envoyés au Cameroun.
« Ne pensez pas que je sois venu supprimer la loi de Moïse et l’enseignement des prophètes. Je ne suis pas venu pour les supprimer mais pour leur donner tout leur sens. Je vous le déclare, c’est la vérité : aussi longtemps que le ciel et la terre dureront, ni la plus petite lettre ni le plus petit détail ne seront supprimés de la loi, et cela jusqu’à la fin de toutes choses. C’est pourquoi, celui qui écarte même le plus petit des commandements et enseigne aux autres à faire de même, sera le plus petit dans le Royaume des cieux. Mais celui qui l’applique et enseigne aux autres à faire de même, sera grand dans le Royaume des cieux. Je vous l’affirme : si vous n’êtes pas plus fidèles à la volonté de Dieu que les maîtres de la loi et les Pharisiens, vous ne pourrez pas entrer dans le Royaume des cieux.
Vous avez entendu qu’il a été dit à nos ancêtres : « Tu ne commettras pas de meurtre ; tout homme qui en tue un autre mérite de comparaître devant le juge. » Eh bien, moi je vous déclare : tout homme qui se met en colère contre son frère mérite de comparaître devant le juge ; celui qui dit à son frère : « Imbécile ! » mérite d’être jugé par le Conseil supérieur ; celui qui lui dit : « Idiot !» mérite d’être jeté dans le feu de l’enfer. Si donc tu viens à l’autel présenter ton offrande à Dieu et que là tu te souviennes que ton frère a une raison de t’en vouloir, laisse là ton offrande, devant l’autel, et va d’abord faire la paix avec ton frère ; puis reviens et présente ton offrande à Dieu.
Si tu es en procès avec quelqu’un, dépêche-toi de te mettre d’accord avec lui pendant que vous êtes encore en chemin. Tu éviteras ainsi que ton adversaire ne te livre au juge, que le juge ne te remette à la police et qu’on ne te jette en prison. Je te le déclare, c’est la vérité : tu ne sortiras pas de là tant que tu n’auras pas payé ta dette jusqu’au dernier centime. »
Matthieu 5, 21-26
Se serrer la main © Pixabay
Jésus le dit de manière radicale : il est venu non pour abolir, mais pour accomplir, toute la loi. Et il ne s’agit pas d’une métaphore ; il souligne bien qu’il parle de la loi dans son ensemble et sa totalité. Car en bon juif il considère que la loi, la halakha, est un chemin de vie et non un code écrit amendable et périssable.
Cependant la loi serait lettre morte si elle n’était sans cesse éclairée par l’esprit et mise en contexte. Alors Jésus développe, à partir d’exemples précis, l’esprit moral et spirituel de la loi. Ainsi l’interdit du meurtre que l’on trouve dans le Décalogue est essentiel et on le trouve au fondement de la plupart des sociétés humaines. Mais Jésus nous demande d’être vigilant dans notre attitude vis-à-vis du prochain. Car la colère, l’insulte, la calomnie sont potentiellement meurtrières, au propre comme au figuré. Dans le judaïsme, l’humiliation, le faux-témoignage, et tout ce qui relève de la « mauvaise langue » est considéré comme une faute presqu’aussi grave que le meurtre et l’idolâtrie. Par opposition, Jésus invite à l’attitude positive, qui seule peut déminer la tentation de la colère et du meurtre : la pratique du pardon pour les offenses que nous nous infligeons mutuellement, et l’esprit de réconciliation. C’est quand nous vivons cela que se révèle l’amour agissant de Dieu dans notre vie. Mais, nous dit Jésus pour nous aider à orienter ainsi notre cœur, écoutons déjà la voix de la sagesse : à nous complaire dans les chicaneries, les rancœurs, les procès, nous perdrons très sûrement et rapidement, et notre argent, et notre vie !
Je crois au Dieu
Je crois au Dieu qui a posé comme première question à l’humain : où es-tu ?
Je crois au Dieu qui a posé comme deuxième question à l’humain : pourquoi as-tu fait cela ?
Je crois au Dieu qui a posé comme troisième question à l’humain : qu’as-tu fait de ton frère ?
Je crois au Dieu qui a appelé Abraham à le retrouver dans le tête à tête d’une marche dans le désert
Je crois au Dieu qui a appelé Moïse à devenir le libérateur d’un peuple soumis à une dure servitude
Je crois au Dieu qui a appelé David à le chanter dans les sommets et dans les creux de son histoire
Je crois au Dieu qui a parlé en Jésus-Christ : il a appelé, il a enseigné, il a guéri, il a manifesté le règne de Dieu
Je crois au Dieu qui s’est fait serviteur en Jésus-Christ : il s’est agenouillé, il a lavé les pieds de ses disciples, il a donné sa vie
Je crois au Dieu qui s’est fait sauveur en Jésus-Christ : il a souffert sous Ponce Pilate, il a été crucifié, il est mort, il est ressuscité des morts
Je crois au Dieu qui est présent par son esprit : auprès des hommes et des femmes de toutes les langues, de toutes les nations
Je crois au Dieu qui est à la tête d’une église invisible, pécheresse et pardonnée, locale et universelle, diaconale et missionnaire
Je crois au Dieu qui vient au-devant de nous et qui nous attend dans le secret de notre histoire
Antoine Nouis