Méditation du jeudi 18 juillet 2019. Nous continuons nos rencontres de diverses femmes de la Bible, avec Sara et Hagar.

Sara et Hagar. Peinture de Rubens (1577-1640) © Wikimedia Commons

 

Saraï, la femme d’Abram, ne lui avait pas donné d’enfant. Mais elle avait une esclave égyptienne nommée Agar. Saraï dit à son mari : « Tu vois : le Seigneur m’a empêchée d’avoir des enfants. Je pourrai peut-être avoir un fils grâce à mon esclave. Passe la nuit avec elle. » Abram accepta la proposition de Saraï.

Saraï prit alors son esclave Agar et la donna comme femme à Abram son mari. Il y avait dix ans qu’Abram habitait le pays de Canaan. Abram passa la nuit avec Agar, qui devint enceinte. Quand elle sut qu’elle attendait un enfant, elle regarda sa maîtresse avec mépris. Saraï dit alors à Abram : «À toi de supporter les conséquences de l’injure qui m’est faite ! C’est bien moi qui ai mis mon esclave dans tes bras, mais depuis qu’elle s’est vue enceinte, elle s’est mise à me mépriser. Que le Seigneur soit juge entre toi et moi !» Abram lui répondit : «C’est ton esclave, elle est en ton pouvoir. Fais-lui ce qui te plaît.»

Alors Saraï maltraita tellement Agar que celle-ci s’enfuit dans le désert. L’ange du Seigneur la vit près de la source qui est sur la route de Chour et lui demanda : « Agar, esclave de Saraï, d’où viens-tu et où vas-tu ? » Elle répondit : « Je me suis enfuie de chez ma maîtresse. » — « Retourne auprès de ta maîtresse, reprit l’ange, et sois-lui soumise. Le Seigneur te donnera des descendants en si grand nombre qu’on ne pourra pas les compter. Tu vas avoir un fils. Tu l’appelleras Ismaël, car le Seigneur a entendu ton cri de détresse. Ton fils sera comme un âne sauvage. Il combattra contre tous et tous combattront contre lui. Il vivra seul, à l’écart de tous ses semblables. »

Agar se demandait : «Ai-je réellement vu Celui qui me voit ?» et elle donna ce nom au Seigneur qui lui avait parlé : «Tu es El-Roï, le Dieu qui me voit.» C’est pourquoi le puits qui se trouve entre Cadès et Béred est appelé puits de Lahaï-Roï, ou puits du Vivant qui me voit. Agar mit au monde un fils que son père Abram nomma Ismaël.

Abram avait quatre-vingt-six ans lorsque Agar lui donna ce fils.
Gen 16, 1-16

© Maxpixel

 

Que des femmes stériles fassent appel à leurs servantes pour concevoir et mettre au monde un enfant qu’elles accueilleront comme leur au moment de la naissance, cela arrive plusieurs fois dans la Bible. Comme Saraï, Rachel et Léah proposeront à leur époux Jacob leurs servantes Zilpa et Bilha quand elles traverseront des temps de stérilité. Jusqu’à nous de tels arrangements ont parfois eu lieu dans des familles, une sœur pourvue de nombreux enfants en donnant un à sa sœur stérile au moment de la naissance.

Ce qui nous alerte dans le cas de Saraï et d’Agar, c’est que si la maîtresse voit en la servante un corps lui appartenant, prolongeant le sien en quelque sorte, celle-ci va se rebiffer, comme si la grossesse lui donnait une nouvelle conscience d’elle-même. Alors l’ombre soumise et porteuse de la vie des autres va oser se révolter contre les mauvais traitements et devenir une femme qui fuit.

Et l’ange du Seigneur qui la voit, l’écoute et lui parle consacre cette naissance à elle-même d’Agar en lui ouvrant les portes de l’avenir à travers sa descendance. Car Dieu l’a entendue, comme le signifie le nom que portera son fils Ismaël.

Mais nous pouvons penser que, si le projet de Saraï était d’avoir un enfant par Agar et qu’il a été bel et bien sanctifié par le Créateur, Ismaël reste donc aussi son fils, nonobstant sa susceptibilité orageuse et la naissance d’un fils né de sa chair. Et puisque Agar est revenue et restée près de sa maîtresse bien après la naissance d’Isaac, comment ne pas imaginer qu’elle a joué auprès de lui au moins un rôle d’assistante maternelle.

La vie et les êtres humains étant bien complexes, jusqu’où la maternité et la paternité peuvent-elles être partagées ? Cela dépend certainement des cultures, des sociétés, et aussi des psychologies personnelles.

Mais si l’on demandait leur avis aux petits Ismaël et Isaac, sans doute auraient-ils préféré que l’esprit de complicité l’emporte chez leurs mères sur l’esprit de rivalité. Heureusement, en Dieu, pour qui mille ans sont comme un jour, la réconciliation est toujours possible, comme un défi proposé à leurs descendants.

 

 

Prions avec cette prière dont l’origine est attribuée à un soldat américain sudiste pendant la guerre de Sécession.

La prière de l’inexaucé !

Seigneur, je t’avais demandé la santé
pour être plus efficace sur cette terre.
Tu m’as donné la faiblesse du corps
pour que je compte davantage sur toi que sur moi-même.

Sois béni, mon Dieu Sauveur!

Seigneur, je t’avais demandé une belle intelligence
pour mieux comprendre le monde et réussir ma vie.
Tu m’as donné une mémoire trébuchante et un esprit lent
pour m’ouvrir à tes mystères par l’humilité.

Sois béni, mon Dieu Sauveur!

Seigneur, je t’avais demandé des responsabilités
pour faire triompher les bonnes idées et les bonnes causes.
Tu m’as donné d’être traité pour rien et d’obéir,
afin de mieux me configurer à ton Fils, obéissant et crucifié.

Sois béni, mon Dieu Sauveur!

Seigneur, je t’avais demandé de rencontrer le grand amour pour donner un sens à ma vie.
Tu m’as donné de pouvoir croire à la bonté du cœur humain
et le désir de partager cette foi avec tous les mal-aimés que tu me ferais rencontrer.

Sois béni, mon Dieu Sauveur!

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