Méditation du jeudi 22 novembre 2018 : nous poursuivons notre série pour une lecture interculturelle du cycle de Joseph. Et nous prions pour notre envoyé à la Réunion.

Jacob apprit qu’il y avait du blé en Égypte ; il dit alors à ses fils : « Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres ? J’ai entendu dire qu’il y a du blé en Égypte. Allez nous en acheter, afin que nous puissions survivre. Nous ne tenons pas à mourir. »

Alors les dix frères aînés de Joseph se rendirent en Égypte pour y acheter du blé. — Jacob n’avait pas laissé partir avec eux Benjamin, le jeune frère de Joseph ; il disait en effet : « J’ai peur qu’un malheur lui arrive. » —
Les fils de Jacob parvinrent en Égypte en même temps que d’autres acheteurs de blé, car la famine régnait dans le pays de Canaan.

Joseph était l’administrateur du pays ; c’est lui qui vendait du blé à tous les étrangers. Ses frères vinrent s’incliner devant lui, le visage contre terre. Dès qu’il les vit, il les reconnut, mais il ne se fit pas reconnaître d’eux. Il leur demanda avec dureté : « D’où venez- vous ? » — « Du pays de Canaan, répondirent-ils. Nous désirons acheter des vivres. »

Ainsi Joseph les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. Joseph se souvint alors des rêves qu’il avait faits à leur sujet. Il reprit : « Vous êtes des espions ! C’est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus ici. » 

« Non, Monsieur l’Administrateur, répondirent-ils. Nous sommes simplement venus acheter des vivres. Nous sommes tous fils d’un même homme. Nous sommes des gens honnêtes, pas des espions. »

« Ce n’est pas vrai, rétorqua Joseph, vous êtes venus repérer les points faibles du pays. » — « Pas du tout, insistèrent-ils. Nous sommes fils d’un même père, et nous venons du pays de Canaan. Nous étions douze frères, mais le plus jeune est resté auprès de notre père, et un autre a disparu. »

« C’est bien ce que je vous disais, déclara Joseph, vous êtes des espions. Mais je vais vous mettre à l’épreuve : par la vie du Pharaon, je vous jure que vous ne quitterez pas ce pays avant que votre plus jeune frère soit venu ici. 

Envoyez l’un de vous le chercher, tandis que les autres resteront en prison. Je pourrai ainsi vérifier si vous m’avez dit la vérité. Si tel n’est pas le cas, par la vie du Pharaon, c’est que vous êtes vraiment des espions. »

Joseph les mit tous en prison pour trois jours. Le troisième jour il leur dit : « Voici ce que je vous propose de faire, et vous aurez la vie sauve, car je reconnais l’autorité de Dieu. Si vous êtes honnêtes, acceptez que l’un de vous reste dans la prison où vous vous trouvez. Quant aux autres, qu’ils aillent rapporter du blé à vos familles affamées. Ensuite vous me ramènerez votre plus jeune frère. J’aurai ainsi la preuve que vous avez dit la vérité, et vous éviterez la mort. »

Les frères acceptèrent cette proposition. Mais, entre eux, ils se disaient : « Ah ! nous sommes bien punis à cause de notre frère : nous avons vu son angoisse quand il nous implorait, et nous ne l’avons pas écouté. Maintenant nous connaissons la même angoisse. »

Et Ruben ajouta : « Je vous l’avais bien dit : « Ne commettez pas ce crime à l’égard de Joseph ». Mais vous n’avez pas voulu m’écouter. Eh bien, nous devons maintenant payer le prix de sa mort ! »

Les frères ne se doutaient pas que Joseph les comprenait, parce qu’il se servait d’un interprète pour parler avec eux. Joseph s’éloigna d’eux pour pleurer.

Lorsque Joseph revint, il leur annonça qu’il retenait Siméon et le fit enchaîner sous leurs yeux. Genèse 42,1-24

 


Source : Pixabay

 

D’envoyés par leur père pour sauver la famille de la famine les frères de Joseph vont se retrouver accusés d’espionnage et emprisonnés par leur frère dans les geôles de Pharaon.

Sommes-nous dans la cadre d’une vengeance, où Joseph ferait payer à ses frères les souffrances qu’ils lui ont infligées ? Mais alors pourquoi monter une fausse accusation ? Pourquoi ne pas simplement les châtier selon la mesure du talion ?

Mais le but de Joseph n’est ni la mort ni l’écrasement de ses frères, déjà pour la simple raison que cela punirait cruellement leur père Jacob et leur frère Benjamin. Et comment pourrait-il être le sauveur des égyptiens et des peuples voisins tout en devenant le bourreau de son propre peuple ?

Mais surtout Joseph n’agit pas pour lui-même ; il se place sous l’autorité de Dieu.

Alors il construit pour ses frères un chemin de rédemption, qui passe par la peur, la captivité (3 jours) puis le souvenir et la conscience du mal qu’ils ont jadis commis. Avant de pouvoir se faire reconnaître par ses frères qui le croient disparu, il faut absolument que Joseph leur impose le temps pour confesser leur faute et se repentir.

Tout cela l’oblige à cacher son nom et ses larmes.  IL ne peut céder à l’impatience d’une miséricorde qui perdrait de son sens si elle se manifestait avant l’heure.  Ainsi en va-t-il souvent de Dieu notre Père, dont le temps n’est pas notre temps, et qui connaissant notre cœur en accepte le rythme, afin de ne pas nous écraser sous le poids d’un amour que nous ne serions pas encore en mesure d’accueillir, sinon comme une simple grâce à bon marché.

En attendant, Joseph garde Siméon. Et Ruben, Lévi, Juda, Dan, Nephtali, Gad, Asher, Issakar, Zabulon repartent, emportant le blé nécessaire à tous ceux qui sont restés au pays.

 

 


Sabine Vergoz Thirel artiste peintre et auteur de la Réunion

 

Nous prions pour notre envoyé à la Réunion et pour toute l’Eglise de la Réunion avec cette prière de la Règle des diaconesses de Reuilly

Comment ta volonté, Seigneur Jésus,
Se fait- elle jour dans l’opacité de nos esprits ?
Comment peut-on dire : cette chose est bonne plutôt que celle-là ?

Éclaire-nous.
Mène-nous au point de lumière où s’illuminent les pas.

Parais au rivage des choses
Comme tu es apparu aux disciples après la nuit infructueuse.

Dis-nous la parole qui libère de l’errance et de l’incertitude.
Ne nous laisse pas trop longtemps au carrefour des possibles
Mais fais résonner à nos oreilles la voix qui dit : C’est ici le chemin ! Marchez-y !

Donne-nous alors le vouloir ferme et stable de mener à bien cette unique parole
Sans plus nous écarter d’elle telle une piste infime au milieu du désert.

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