Ils viennent d’Alep, d’Homs, de Damas… et ont abouti dans des squats de Beyrouth : sans l’aide de l’association Amel, qui leur offre un soutien scolaire, ces enfants syriens ayant fui la guerre avec leur famille auraient été entièrement déscolarisés. Deux Françaises engagées dans les précédentes opérations de parrainage lancées par Amel et l’Église Protestante Française de Beyrouth ont pu visiter le centre de Haret Hreik, au sud de Beyrouth, où les enfants sont accueillis. Elles racontent.

«Chez les enfants, une furieuse envie de vivre»

Enfants syriens à Beyrouth bénéficiant du soutien scolaire © Amel

«Les embouteillages beyrouthins de ce vendredi fin d’après-midi auguraient mal de la possibilité de faire enfin connaissance concrètement avec le travail de l’ONG par laquelle je parraine deux enfants depuis trois ans ! Et pourtant…, d’une part, ce trajet laborieux fut l’occasion de faire connaissance avec une des volontaires coordinatrice de projets chez AMEL (qui nous servait de chauffeur) – une jeune femme remarquable, qui offre généreusement son temps, ses compétences, sa détermination et son intelligence acérée au travail d’accueil et d’accompagnement qu’AMEL opère en faveur des réfugiés syriens. Et d’autre part, la visite du centre et la rencontre des enfants et jeunes qui y suivaient ce soir-là des cours d’anglais à divers niveaux fut une expérience inoubliable.

Une fois passé le contrôle d’entrée dans le quartier, tenu par le Hezbollah, nous avons découvert un immeuble de trois étages entièrement dédié à AMEL. Sur plusieurs niveaux, des salles de classe, ou de jeu à d’autres moments, ou encore de formation pour adultes à d’autres horaires. Et sur le toit, une tentative de végétalisation, avec l’espoir de produire tomates, aubergines, etc… un jour ! C’est dire l’enthousiasme et la foi des volontaires, venus d’Europe ou d’outre-Atlantique, qui travaillent avec du personnel libanais ! Toute l’équipe m’a paru très soudée et pleine d’énergie et de volonté pour passer outre aux obstacles. Entre l’anglais et le français, la communication était facile. Et la complexité des relations inter-communautaires si tangible partout au Liban s’effaçait complètement en ce lieu où seules comptaient la force d’engagement et la bienveillance à l’égard des personnes secourues.

Comment parrainer ?
  • 1 parrainage = 300 euros (285 euros + 15 euros de frais de dossier FPF) ;
  • Durée : un an renouvelable (septembre 2017 à septembre 2018)
  • Adresser sa demande à christinelacoste064@gmail.com
  • Envoyer votre don à : La Fondation du Protestantisme, 47 rue de Clichy, 75311 PARIS – cedex 09 (don donnant droit à une réduction fiscale)
  • Chèque à l’ordre de : « Fondation du protestantisme » (inscrire au dos : « Parrainage AMEL »)

Les assistantes sociales repèrent, dans les squats et logements surpeuplés de ce quartier très déshérité, les familles les plus nécessiteuses et vulnérables, et invitent les enfants à bénéficier d’un soutien scolaire ou d’un accompagnement psychologique, mais aussi les plus âgés à suivre des formations courtes professionnalisantes qui leur permettront assez rapidement d’accéder à une relative autonomie financière, début de l’insertion dans ce pays d’accueil temporaire qui pourrait bien devenir définitif !

Les enfants étaient nombreux, et avaient l’air très heureux d’être là, ainsi que de recevoir de la visite. Nos échanges avec eux ont été un peu limités, mais ont suffi à apprendre qu’ils venaient d’Alep, d’Homs, de Damas… et qu’une furieuse envie de vivre les poussait à accroître leurs connaissances pour préparer un avenir qu’ils voulaient beau et ambitieux.

Que faire d’autre que leur souhaiter de pouvoir réaliser leurs rêves, et… donner un coup de pouce pour permettre que le beau travail qu’accomplit AMEL pour eux puisse se poursuivre ?»

«Un climat sain et serein qui aide les enfants à grandir»

Enfants syriens à Beyrouth bénéficiant du soutien scolaire © Amel

«Lors de notre séjour à Beyrouth, la visite de l’ONG Amel était programmée et nous étions très impatients d’y aller ! Nous recevons régulièrement des nouvelles et des photos de ces enfants syriens réfugiés au Liban et pris en charge par l’association, mais aller à leur rencontre et visiter le centre, c’était quelque chose que nous attendions ! Ce fut un moment très fort.

L’accueil fut vraiment chaleureux. C’était l’heure du soutien scolaire et ce soir-là cours d’anglais. Les enfants étaient tous là, en classe de différents niveaux. Ambiance très studieuse. Nous avons rencontré des enseignants pour la plupart bénévoles, enthousiastes et motivés. Et des enfants qui avaient l’air heureux d’être en classe et de nous recevoir !

Rencontre avec une petite syrienne, sérieuse et réservée. Elle était très fière de me montrer son cahier bien tenu, avec une longue liste de verbes irréguliers d’anglais. Nous les avons lus ensemble et en avons mimé le sens. Eclats de rire !! Rencontre avec un très jeune garçon aux yeux pétillants et fier de me montrer ses tables de multiplication qu’il apprenait en anglais. Tous ces enfants qui ont souffert du déracinement, de l’exil, de la peur et de la violence de la guerre, trouvent à Amel un climat sain et serein qui les aide à grandir, se construire et se projeter dans l’avenir.

Une goutte d’eau dans l’océan ? Oui, mais chaque goutte compte.»

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