Le jour suivant, Jésus alla dans une ville appelée Naïn ; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu’il fut près de la porte de la ville, voici, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve ; et il y avait avec elle beaucoup de gens de la ville.
Le Seigneur, l’ayant vue, fut ému de compassion pour elle, et lui dit : Ne pleure pas !
Il s’approcha, et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s’arrêtèrent. Il dit : Jeune homme, je te le dis, lève-toi ! Et le mort s’assit, et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.
Tous furent saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu, disant : Un grand prophète a paru parmi nous, et Dieu a visité son peuple.
Cette parole sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans tout le pays d’alentour.
Luc 7,11-17
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Nous ne sommes pas Jésus, qui vient de rendre à la vie le serviteur mourant d’un officier romain de Capernaüm.
Nous ne sommes pas Jésus qui, sur le chemin de Naïm, rend à sa mère un enfant que déjà on porte en terre.
Nous ne sommes pas Jésus transfiguré, crucifié, ressuscité, élevé à la droite du Père !
Et pourtant il vit en nous, il console à travers nos gestes, il encourage par nos paroles, il diffuse sa joie dans nos regards, dès lors que nous accueillons sa présence au cœur de notre existence !
Mais nous-mêmes faisons-nous des miracles ?
Qu’est-ce qu’un miracle ?
Vivre et faire vivre n’est-il pas un miracle ? Etre considéré comme enfant de Dieu n’est-il pas un miracle ? Aimer et être aimé véritablement n’est-il pas un miracle ? Servir Dieu en participant à la réparation de la création n’est-il pas un miracle ? Etre sensible à la beauté comme à la douleur du monde n’est-il pas un miracle ? Oser prier, chanter, danser pour exprimer notre reconnaissance n’est-il pas un miracle ? Témoigner jusqu’aux rives de la mort que l’amour ne saurait périr n’est-il pas un miracle ?
Que l’esprit de reconnaissance nous ouvre à cette compréhension ! Nous ne sommes que des poussières d’étoiles, mais Dieu tient à nous comme à la prunelle de ses yeux.
Prions pour nos envoyés avec les mots de cette «Lettre ouverte à Jésus de Nazareth ! »
Pardon si je t’écris.
Bien sûr tu ne tiendras pas compte de moi.
Je suis peu de chose : Segundo Lopez Sanchez, charpentier, marié, j’ai une femme et cinq enfants.
Je travaille dans un atelier (plus quelques bricoles).
Je suis l’un de tes pauvres.
Mais voilà que je n’ai plus ni force ni patience.
Seigneur, je dois tellement me bagarrer pour le peu de choses à manger.
Seigneur, vaut mieux que tu descendes et que tu le voies de tes propres yeux.
Je ne suis pas très instruit, mais on dit que tu étais du métier quand tu étais jeune.
Je ne sais pas ce que cela donnait en ce temps-là que de vivre de son travail et d’être pauvre.
Mais pour l’heure, c’est un miracle plus grand que celui des pains et des poissons
Que de mettre quelque chose sur la table et de le partager afin que tous en aient.
Essaie un peu !
Viens faire le charpentier avec nous et vis à la journée
Tu sueras le sang comme dans le jardin.
Et sors dans les chemins, mets-toi à prêcher comme tu le faisais contre les Pharisiens souvent
Et répète ce que tu disais des riches et de l’aiguille.
Chasse de l’Eglise les marchands et on verra ce qui se passera.
S’ils ne te crucifient pas comme autrefois c’est parce que maintenant
A peine on ouvre le bec qu’on te fait taire. C’est joli à voir !
Seigneur viens nous aider…
D’ouvrier à ouvrier je te le demande, et je signe :
Ton humble serviteur !
Segundo Angelo Figuera, Amérique latine
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