Jésus se rendit au mont des Oliviers. Mais dès le matin il revint dans le temple et tout le peuple s’approcha de lui. Il s’assit et se mit à les enseigner. Alors les spécialistes de la loi et les pharisiens amenèrent une femme surprise en train de commettre un adultère. Ils la placèrent au milieu de la foule et dirent à Jésus:
«Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes. Et toi, que dis-tu?» Ils disaient cela pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l’accuser.
Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol.

Comme ils continuaient à l’interroger, il se redressa et leur dit: «Que celui d’entre vous qui est sans péché jette le premier la pierre contre elle.» Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol.
Quand ils entendirent cela, accusés par leur conscience ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés et jusqu’aux derniers; Jésus resta seul avec la femme qui était là au milieu.

Alors il se redressa et, ne voyant plus qu’elle, il lui dit: «Femme, où sont ceux qui t’accusaient? Personne ne t’a donc condamnée?» Elle répondit: «Personne, Seigneur.» Jésus lui dit: «Moi non plus, je ne te condamne pas; vas-y et désormais ne pèche plus.»] 

Jean 8,1-11

 

 

Illustration méditation du jeudi

Source : Pixabay

 

Est-ce la loi deutéronomique que Jésus écrit sur le sable ? En même temps qu’il prononce, pour la compléter, une parole de sagesse qui vaut miséricorde pour la femme adultère ! « Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! » Ce propos de Jésus a un retentissement qui dépasse largement le cadre de la foi chrétienne.

Alors admirons les pharisiens et les légistes acceptant d’interroger leur propre conscience avant d’appliquer la sentence.

On aimerait que ce soit toujours le cas ; or la règle la plus commune est de projeter la pierre de sa culpabilité sur son prochain. Et en matière de sexe on est parfois surpris de découvrir les frasques cachées des grands prêcheurs de vertu et des virulents dénonciateurs de luxure.

Mais l’indulgence de Jésus n’est pas un laxisme des mœurs ni un blanc-seing sur l’adultère. Il rappelle l’exigence de fidélité. « Va et ne pèche plus ».

Dommage que l’amant de la femme adultère, mystérieusement sauvé du flagrant délit,  ne soit pas là pour apprendre, comme elle, que Dieu nous invite et à la justice de sa loi, et à la miséricorde de sa grâce.

 

 

 

Bandeau de la méditation du jeudi

 

 

Nous te prions pour toutes les femmes du monde avec les mots de Laura Figueira Granados, une théologienne mexicaine.

 

Seigneur, j’ai faim et soif de croissance.

Comme beaucoup de femmes de nos Eglises et de nos pays, j’aimerais atteindre ma taille réelle, occuper l’espace auquel j’ai été appelée de très haut et depuis longtemps.

J’ai faim et soif, faim et soif d’équité.

Comme beaucoup de femmes de nos Eglises et de nos pays, j’aimerais pouvoir regarder chaque personne dans les yeux, vivre la dignité qui m’a été donnée à grand prix de très haut et depuis longtemps.

J’ai faim et soif de reconnaissance.

Comme beaucoup de femmes de nos Eglises et de nos pays, j’aimerais pouvoir appeler mon travail « travail », construire des espaces dans lesquels je puisse lui dire qui je suis, par pure grâce, de très haut et depuis longtemps.

J’ai faim et soif de justice.

Comme beaucoup de femmes de nos Eglises et de nos pays, victimes des violences les plus brutales et les plus subtiles, je ne veux plus être violée, maltraitée, réduite au silence, assassinée. Parce que de très haut et depuis longtemps je suis, avec chaque être humain, image et ressemblance de toi qui m’a créée.

 

Illustration méditation du jeudi

Source : Pixabay

 

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