Le premier tour de l’élection présidentielle a été reporté au 6 mars, de façon à ce que le matériel électoral, en retard, soit enfin à disposition des électeurs. En attendant, la campagne continue.

Les Béninois aiment la politique, ils l’ont souvent prouvé et le prouvent encore cette année, avec un bel enjeu pour l’élection présidentielle. Le président sortant, Thomas Boni Yayi, ne pouvant se représenter, la compétition était donc largement ouverte.

Par ailleurs, la plupart des « vieux routiers » de la politique béninoise étant forclos à cause de leur âge, place est faite à de nouveaux noms et, quoi qu’il advienne, au renouvellement de la classe politique.

 

Armureries du Bénin, Source : Wikimedia

Armureries du Bénin, Source : Wikimedia

 

Les candidats

 

En lice, l’actuel Premier ministre Lionel Zinsou, qui fait désormais office de favori toute catégorie. En effet, non seulement il a été adoubé par le président sortant et le parti au pouvoir, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), mais également par le Parti du renouveau démocratique, dirigé par le président de l’Assemblée nationale Adrien Houngbedji, qui fait figure de principal parti d’opposition. Brillant économiste à la carrière irréprochable, il a contre lui le fait qu’il a passé une grande partie de sa vie en France, loin des réalités de la vie du Bénin. En revanche, son arrivée aux affaires a dû lui permettre de rattraper son retard…

 

Face à lui, Abdoulaye Bio Tchané, deuxième grand favori, ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et actuel président du Fonds africain de garantie. Un économiste, comme Lionel Zinsou. Par ailleurs, trois autres candidats de poids semblent émerger de la quelque trentaine de compétiteurs : les hommes d’affaire Sébastien Ajavon et Patrice Talon et Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre de Boni Yayi.


Les attentes des électeurs

 

A priori, les milieux d’affaires semblent donc emporter la préférence des futurs électeurs béninois. Ce n’est pas la première fois. Thomas Boni Yayi lui-même en provient : il était président de la BOAD jusqu’en 2006, date de son premier mandat à la tête du pays. Les attentes de la population étaient d’ailleurs particulièrement fortes en matière de développement. Le grand Nigeria, sur sa lancée vers l’émergence, faisait rêver son petit voisin.

 

Bien qu’étant toujours un pays à faible revenu, le Revenu brut par habitant (RNB) s’est tout de même élevé de 610 à 890 dollars  en une dizaine d’années, un score supérieur à celui des pays de la même catégorie. Avec un taux de croissance entre 5 et 6 % par an depuis 2012 , il se trouve là encore au-dessus de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne.

 

Il n’en reste pas moins que les défis économiques et sociaux qui s’offrent au futur nouveau chef de l’État sont immenses, à la mesure des attentes de Béninois de plus en plus impatients. Mais comme dit la sagesse béninoise : quelle que soit la longueur de la nuit, le jour viendra !

 

Le Défap est engagé au Bénin sur plusieurs projets, notamment par l’envoi de personnes et un stage de formation de pasteurs qui aura lieu au printemps 2016.

 

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