Du 24 janvier au 1er février, le secrétaire général du Défap, le pasteur Bertrand Vergniol, s’est rendu au Cameroun. Retour sur un voyage qui dessine les contours d’un projet ambitieux.

Un rendez-vous attendu

 

La présence du Pasteur Bertrand Vergniol aux réunions de coordination technique de la Cevaa s’est faite dans le cadre du partenariat qui lie les deux institutions. Ce temps d’échange régulier permet toujours au Défap, en qualité d’observateur et de représentant des Eglises de France, de nouer des liens avec des invités venus du monde entier.

 

Coordinations de la Cevaa, Douala, Cameroun, Janvier 2016, DR

Coordinations de la Cevaa, Douala, Cameroun, Janvier 2016, DR

 

Cette fois-ci, il a permis de revenir sur la situation actuelle des Églises du Cameroun. En écoutant les Camerounais parler, on comprend ce qui est au centre de leurs préoccupations, à savoir le terrorisme qui endeuille régulièrement la région de l’Extrême Nord.  Un sentiment de peur s’infiltre dans la vie quotidienne, au point de gangrener les projets et les relations humaines.

 

Sinistre perspective

 

Les Camerounais craignent que la situation n’aille en se détériorant. Les mesures de sécurité, qui rendent les frontières plus difficiles à franchir, sont l’un des signes qui montrent à quel point le pays craint une certaine forme de contagion terroriste. En effet, les attentats qui sont commis de plus en plus souvent dans les villes et villages du Nord et dans toute la région du lac Tchad font peser une menace constante sur la population.

Du coup, les villageois s’organisent pour se protéger. La circulation des armes s’intensifie et c’est ce type de dégradation des relations sociales et inter-religieuses qui porte le ferment de la déstabilisation qui pourrait alors s’étendre à toute la région. Même si les terroristes djihadistes s’en prennent autant aux musulmans qu’aux chrétiens, détruisant aussi bien les mosquées que les églises.

 

Voyage au Cameroun, janvier 2016, DR

Voyage au Cameroun, janvier 2016, DR

 

Tant que la Force d’intervention conjointe multinationale, composée de militaires camerounais, tchadiens, nigériens, nigérians et béninois n’aura pas entièrement repris de contrôle de toutes les poches de résistance des islamistes se réclamant du mouvement Boko Haram, alors la vie des populations ne pourra pas reprendre son cours normal.

 

Des outils au service de la paix

 

Pour les Églises, la résistance à l’obscurantisme passe par la construction d’une parade commune et universelle faite de réflexion intelligente et constructive et soutenue par la foi.

 

Cameroun, janvier 2016, DR Cameroun, janvier 2016, DR

Cameroun, janvier 2016, DR

 

Pour le pasteur Bertrand Vergniol, cela relève aussi de l’engagement :

« Nous, Défap, ce que nous devons faire, au nom des relations que nous avons de par le monde, et en premier lieu avec les Eglises, c’est aider à réfléchir, et à se servir de ce réseau international extraordinaire que constituent chacune des Églises, pour développer la paix. Nous pouvons mettre en perspective des thématiques comme la sécularisation et l’intégrisme, qui vont servir à accompagner les Églises sœurs. Nous pouvons aussi nous inspirer de leurs réflexions pour accompagner les mouvements qui agitent nos sociétés. Les mêmes phénomènes se voient désormais en Afrique et en Europe, sous différentes formes. Il en va de la responsabilité des Églises d’aborder en commun toutes ces questions. »


Cette mission, le Défap et la Cevaa la portent ensemble : faire en sorte que la religion soit avant tout un facteur de paix.

 

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