Pour ces bacheliers, c’est une totale découverte. Nombre d’entre eux n’avaient jamais quitté la Kanaky-Nouvelle Calédonie, d’où leur étonnement – teinté bien souvent d’un peu de timidité – devant la ville immense, ses immeubles, ses voitures, son bruit etc. Prendre le métro lorsque l’on n’est pas habitué, peut se révéler une véritable aventure.
Au Défap, nous avons oublié depuis longtemps que notre mode de vie citadin peut apparaître extrêmement étrange et ces jeunes, sans le vouloir, viennent nous en faire prendre conscience. Pour trouver notre Maison des missions, nous renseignons nos visiteurs en leur indiquant, entre autres, la présence de la gigantesque statue du lion de bronze de Bartholdi en plein centre de la place Denfert-Rochereau. Nos jeunes ABS n’ont pas vu ce lion… mais en revanche, ils ont identifié les arbres plantés un peu partout et grâce à eux, savent repérer notre boulevard. Autre culture, autre méthode, qui nous rappelle fort justement que nous ne détenons pas le monopole de la géographie !
Carte de Nouvelle-Calédonie, Source : Google Maps
Après bien des péripéties et de nombreux allers-retours des responsables du Défap à l’aéroport et dans les gares, les vingt-neuf ABS sont désormais arrivés à leur destination finale, où ils ont été chaleureusement accueillis. Les paroisses leur ont ouvert les bras et beaucoup d’anciens envoyés du Défap en Nouvelle Calédonie se sont rendus disponibles pour assurer leur réception et leur installation.
Cette année, ils sont éparpillés dans toute la France et non plus concentrés à Montpellier, Paris et Strasbourg. En effet, pour les universités, les ressortissants de l’outremer entrent désormais dans la catégorie « étudiants étrangers » et peuvent être affectés dans des villes plus petites comme Arras ou La Ciotat.
Tous les ABS sont également inscrits dans le programme Cadre avenir, un système spécifique qui permet à des bacheliers kanaks de faire des études supérieures pour avoir accès aux professions à statut cadre.