François Clavairoly, président de la FPF, a répondu à nos questions par téléphone depuis la Centrafrique et nous a raconté la rencontre avec la présidente de l’Etat de la transition.

François Clavairoly a été reçu vendredi 26 juin avec la délégation protestante et le président de l’Eglise Christ Roi à Bangui par la présidente de l’Etat de la transition, Catherine Samba Panza.

Rencontre entre la délégation protestante et la présidente de transition

Sécurité & élections

 

L’entretien a duré une heure et demie.

La présidente a commencé en faisant « un premier tour d’horizon de la situation du pays ».

Ils ont abordé trois sujets : en premier lieu, la question de la sécurité. « La force Sangaris et les forces des Nations Unies sécurisent au mieux Bangui et ses alentours. On va vers une situation qui s’améliore », avec « l’ONU [qui] prend petit à petit le relais de la force Sangaris », explique François Clavairoly.
Sangaris est passée de « 1 700 à 900 soldats, et dans quelques mois il n’y en aura plus que 400, mais d’après la présidente, la situation sécuritaire est plutôt encourageante ».

Le deuxième sujet abordé concerne la préparation des élections, « prévues au mois d’octobre 2015 ».
Cependant, raisonnablement, elles « auront plutôt lieu en novembre ou décembre, mais l’essentiel est qu’elles auront lieu ». Pourquoi ? Car il faut d’abord recenser la population et c’est un processus long et compliqué, notamment en province car la saison des pluies approche, les routes deviennent de moins en moins praticables et les « moyens financiers et matériels sont limités ».

 

Enfin, la présidente a insisté sur le fait qu’elle « veut tenir parole, elle ne se présentera pas personnellement à l’élection présidentielle ». Elle veut accomplir son « travail de transition, puis laisser le pays dans les meilleures conditions possibles ».

Solidarité auprès des Eglises

 

Le président de la FPF a, quant à lui, raconté l’objet de la présence de la délégation à Bangui. Elle est venue montrer la « solidarité auprès des Eglises protestantes ».

« Nous avons rencontré notamment les Baptistes, qui ont un projet de construction d’école ». Cela montre « l’importance du rôle des Eglises dans le pays pour le vivre-ensemble, la réconciliation et la responsabilisation de la jeunesse », estime-t-il.

« Les Eglises protestantes ont un rôle à jouer », notamment dans la « formation des citoyens ».

 

Une situation complexe

 

« La RCA ne dispose pratiquement pas de fonds ni de marge de manœuvre, ce qui l’empêche d’avancer comme elle veut ». La présidente recherche donc un « appui auprès de la communauté internationale ».
Par ailleurs, « la gestion des mines de diamants est en passe d’être assouplie [l’embargo international a été partiellement levé fin juin, ndlr], de sorte que le gouvernement pourra peut-être disposer de moyens dans les mois qui viennent ».

Les élections vont être difficiles à organiser car les candidats sont très nombreux, entre 60 et 70 personnes ont, à l’heure actuelle, l’intention de se présenter pour la seule élection présidentielle.
Mais « peu ont l’étoffe pour relever les défis » qui sont nombreux : « économique, sécuritaire et éducatif », notamment.

Il existe aussi des « menaces internes : la sécurité intérieure n’est pas complètement assurée ». On voit encore des « exactions, brigandages ou affaires liées à des tensions interethniques ».

 

Un enjeu pour la FPF

 

François Clavairoly conclut : « Il y a là sans aucun doute un enjeu pour la FPF, [la possibilité] de découvrir des partenaires de différentes Églises, tout en évitant d’avoir une vision bilatérale, d’Eglise à Eglise. Nous pouvons avoir une vision multilatérale et fédérative. C’est en ce sens que la délégation travaillera à son retour en France ».

 

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