Soutenir un projet de protection de l’environnement au Bénin : l’appel du Président du Défap

La collecte de fonds pour l’installation d’un biodigesteur dans le village d’Agbonan au Bénin se poursuit. Ce projet entre dans la démarche du Défap en vue de la réduction de son empreinte carbone, ce qui passe entre autres par le soutien à des projets environnementaux. Aujourd’hui, le président du Défap, Joël Dautheville, appelle les Églises locales, les particuliers, les paroisses, etc ; à soutenir ce projet qui permettra aux ménages et aux établissements scolaires de bénéficier d’une énergie durable pour la cuisson et l’éclairage, d’un compost naturel pour un meilleur rendement agricole. En faisant un don, vous vous associez aux projets portés par le Défap et vous contribuez à réduire votre propre empreinte carbone.

 



L’appel du Président du Défap au soutien du projet d’Agbonan

Donnez pour ce projet !

« La crise climatique a des conséquences dramatiques sur toute la planète. Les pays de l’hémisphère Sud, notamment d’Afrique, vont être les plus touchés alors que leur contribution à la pollution est faible contrairement aux pays de l’hémisphère Nord qui sont responsables de 92 % des émissions excessives de carbone dans le monde.

Tout comme ses partenaires, les associations et Églises du Sud, le Défap est conscient de sa responsabilité écologique. Il s’est engagé à réduire son empreinte carbone en diminuant sa production de gaz à effet de serre et en compensant ce qu’il ne peut réduire par le soutien à des projets environnementaux issus des partenaires.

Les Églises du Sud et du Nord s’encouragent mutuellement à lutter pour que la terre continue d’être habitable pour tous.

Le Défap a lancé un appel à dons et vous invite à soutenir le projet d’installation d’un biodigesteur à Agbonan au Bénin pour valoriser les déchets agricoles et ménagers, en produisant du biogaz pour la cuisson et l’éclairage et des fertilisants pour l’agriculture.

D’avance merci pour votre contribution.

Je m’adresse à vous, particuliers, paroisses et Églises locales, associations, etc :

  • en donnant 50 € : vous participez à la sensibilisation de 4 ménages à la gestion et au tri des déchets.
  • en donnant 100 € : vous participez à la formation de 10 personnes à l’utilisation d’un biodigesteur.
  • en donnant 150 € : vous participez à l’achat de 5 brouettes pour le transport des déchets.
  • si vous donnez 800 € : vous participez à l’équipement de 75 ménages pour le tri des déchets.
  • Enfin, si vous donnez 1200 € : vous participez à l’achat et la construction d’un biodigesteur.« 

Joël Dautheville, Président du Défap

Je donne pour ce projet !




Bénin : décès de Nicodème Alagbada, ancien président de l’EPMB

Nicodème Alagbada, qui avait présidé l’Église protestante méthodiste du Bénin (EPMB) de 2010 à 2017, s’est éteint dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 février 2023. Il avait également dirigé l’organe transitoire mis en place par le président de la République Patrice Talon pour gérer la crise qu’avait traversée l’Église. Le chef de l’État béninois est allé présenter ses condoléances aux proches du disparu.

Nicodème Alagbada – archives © Défap

La disparition de Nicodème Ibiladé Alagbada, ancien président de l’Église protestante méthodiste du Bénin, a été annoncée ce lundi 6 février 2023. Il est décédé à Yaoundé, au Cameroun, où il dirigeait les éditions CLÉ depuis son départ de la tête de l’EPMB. Il avait été hospitalisé après s’être plaint de maux de tête et de fatigue, avant de succomber à l’hôpital militaire de Yaoundé en cours de nuit.

Quelques heures après l’annonce de ce décès, le président de la République béninoise, Patrice Talon, s’est rendu chez le défunt en compagnie d’un autre ancien président de l’EPMB, Simon Kossi Dossou ; tous deux ont présenté leurs condoléances aux proches du disparu et à l’Église.

Patrice Talon et Nicodème Alagbada avaient tous deux joué un rôle important dans la réunification de l’EPMB, victime d’une grave crise qui avait abouti à 19 ans de division de fait, de 1998 à 2017. Nicodème Alagbada avait été président de l’aile EPMB Synode, qui s’opposait à l’EPMB Conférence durant la phase aiguë de cette crise ; il avait ensuite présidé l’OTG (Organe transitoire de gestion) mis en place sous la médiation du président Patrice Talon, qui avait permis de ramener la paix au sein de l’Église. Cette réconciliation avait été célébrée lors d’un synode général au cours de l’été 2017, qui avait vu l’élection de l’actuel président de l’EPMB : le pasteur Kponjesu Amos Hounsa.

Nicodème Alagbada était né le 10 mai 1959 à Takon (Sakété). Il était entré au ministère pastoral en 1988. Il avait également été maître de Conférences de la Faculté de Théologie et Sciences religieuses de l’Université protestante d’Afrique de l’ouest (UPAO) de Porto-Novo et président du conseil d’administration de l’Université protestante d’Afrique centrale (UPAC) de Yaoundé.

Le Bénin est un pays où le Défap suit depuis longtemps des projets en lien avec l’EPMB, une Église qui revendique 90 000 membres répartis dans 420 paroisses, desservies par 72 pasteurs, et qui a lancé dès le début de 2022 les festivités des 180 ans de son implantation dans ce pays.




Jacques Maury et le nouveau visage de la mission

par Jean-François Zorn, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Institut protestant de théologie, Faculté de Montpellier.

Télécharger l’article en entier >>>

Le pasteur Jacques Maury, décédé le 12 avril dernier, a été une cheville ouvrière du renouveau du mouvement missionnaire dans les années 1960-1970.

Devant la nécessité de se transformer, la Société des missions évangéliques de Paris (SMEP, l’ancêtre du Défap) mettait sur pied un nouveau modèle missionnaire : l’Action apostolique commune (AAC). Imaginée par le pasteur Jean Kotto, secrétaire général de l’Église évangélique du Cameroun, l’AAC consistait à envoyer dans une région du monde « à évangéliser » ou « à ré-évangéliser » une équipe internationale, composée d’Africains, d’Européens, de Malgaches et d’Océaniens, et interprofessionnelle, avec pasteurs, animateurs, enseignants, et soignants. Elle était chargée d’annoncer et de vivre « tout l’Évangile à tout l’homme ». À l’instigation de la première AAC lancée en 1967 dans le Pays fon au Dahomey (actuel Bénin), Jacques Maury, alors président du Conseil national de l’Église réformée de France, parvient à engager son Église et la Fédération protestante de France dans le lancement en 1970 d’une deuxième AAC, dans le Poitou où il avait été pasteur de 1946 à 1958. Selon les formules de l’époque, la « terre d’indifférence » du Poitou était en état de mission autant que « la forteresse du paganisme » du Dahomey… Lire la suite…

Lire aussi l’article de Jean-François Zorn dans Réforme : « Jacques Maury et la mission »

Soirée de détente en pays fon (Bénin) : le pasteur Jacques Maury jouant à l’awalé avec des équipiers de l’AAC – 1969 – Photo : Marc-André Ledoux (©SMEP)




Éloigné, en confinement (6)

Les boursiers du Défap vivent le confinement, éloignés de leurs proches. Ils nous font partager leur ressenti à travers un « billet d’humeur ».

 

Fidèle Fifamè HOUSSOU GANDONOU

Théologienne, Pasteure de l’Église protestante méthodiste du Bénin (EPMB), professeure d’éthique à l’Université protestante d’Afrique de l’Ouest (UPAO, Porto-Novo), Fidèle Fifamè HOUSSOU GANDONOU est l’auteure de plusieurs articles scientifiques et d’ouvrages, notamment : Les fondements éthiques du féminisme : une réflexion à partir du contexte africain, Globethics.net. 2016 ; La violence sexuelle parmi les adolescents : une réflexion théologique et éthique, PBA, 2018.

Pandémie du coronavirus : vers une renaissance des cultes personnel et familial

«L’être humain est plein de bonne volonté mais il est faible » (Marc 14, 38 b)

La pandémie aiguë de Covid 19 qui bouscule tout, et qui a empêché mon voyage d’étude en France pour le mois de mai, est aussi une réalité au Bénin. Ici, ce n’est pas encore le confinement total comme c’est le cas dans les pays occidentaux. En revanche, des mesures sont prises par le gouvernement pour interdire tout déplacement au long d’un cordon sanitaire comportant douze villes et communes. Les écoles, églises, mosquées sont fermées, tous les grands rassemblements sont interdits et les transports en commun sont en service réduit. Après la déclaration du premier décès suite à une contamination par le virus, le gouvernement a rendu le port du masque obligatoire.

L’inquiétude née de la propagation du coronavirus est là et l’on est dans l’obligation de respecter des mesures gouvernementales. Nous aussi, Béninois, subissons l’annulation des festivités, la fermeture des frontières, la hausse des prix des transports. Le lavage des mains à chaque moment et partout est systématique; se masquer la bouche et le nez, saluer à distance, organiser les inhumations dans la stricte intimité familiale, sans culte ni veillée sont des attitudes rigoureusement observées. Avouons-le, cette crise sanitaire est en train de changer nos mœurs et habitudes.

Nous vivons une crise sanitaire mondiale qui n’épargne personne et montre que les valeurs d’égalité et de solidarité doivent être revisitées. On dirait une troisième guerre mondiale qui, au lieu d’utiliser des armes à feu, utilise la maladie pour détruire l’humanité. C’est aussi l’impuissance des uns et des autres qui se remarque. Les rêves et projets que nous avions construits pour cette année 2020 sont chamboulés, ils s’estompent au contact de la pandémie. Tout ceci est la marque des limites humaines et nous impose la confession de notre faiblesse.

Même si le télétravail est une réalité ailleurs, ici au Bénin cela ne peut pas être pratiqué à cause des conditions précaires et de l’instabilité de la connexion internet.

Nous avons aussi que si nous sommes touchés, et nous espérons vivement que ce ne sera pas le cas, les femmes seront les premières victimes car elles sont sur les marchés et dans les rues pour la vente et le commerce informels.

Nous devons être attentifs et faire preuve d’une grande solidarité, et surtout respecter les mesures gouvernementales. En plus, le fait d’être privés de nos lieux de culte nous interpelle sur notre relation profonde avec Dieu, avec notre prochain et avec la nature. Les églises et les mosquées sont des lieux de prédilection pour les Africains et si la pandémie les empêche de s’y rassembler alors il est question de revisiter notre gouvernance religieuse et notre éthique d’adoration. Le culte dans les églises étant le dernier recours des Africains, ici au Bénin on constate la réinstauration du culte personnel, familial, et l’intensification du culte radiophonique. Pour nous, le Dieu que nous adorons est le Dieu des impossibles et il peut faire le possible dans nos impossibilités. Les maisons et les familles sont devenues des lieux privilégiés pour le recueillement et le partage de la parole de Dieu mais surtout de l’intercession pour demander le secours divin. Car notre espérance est que le plan de Dieu pour l’humanité est la vie, et non la mort. C’est à genoux et dans les prières que nous pouvons implorer son secours, car tout est possible à celui qui croit.

Dans la nuit de cette pandémie, nous sommes confortés dans notre foi et notre espérance que seul le Dieu de Jésus-Christ peut le possible. Chacun et chaque famille le prient et jeûnent afin que le virus soit anéanti partout dans le monde.

En tout cas, notre Dieu règne encore et même s’il semble loin en ce moment de tragédie sanitaire où les limites de l’être humain sont visibles, il agira à coup sûr. Et tout cela aussi passera

« …et il m’a dit: Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse. Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. » (2 Corinthiens 12,9)


Vous pouvez relire le témoignage de Jean Serge Kinouani Mizingou en cliquant ici >>>

Vous pouvez relire le témoignage de Laurent Loubassou en cliquant ici >>>

Vous pouvez relire le témoignage d’Étienne Bonou en cliquant ici >>>

Vous pouvez relire le témoignage de Jean Patrick Nkolo Fanga en cliquant ici >>>

Vous pouvez relire le témoignage d’Adrien Bahizire Mutabesha en cliquant ici >>>




Éloigné, en confinement (3)

Les boursiers du Défap vivent le confinement, éloignés de leurs proches. Ils nous font partager leur ressenti à travers un « billet d’humeur ».

 

Étienne Bonou

Étienne Bonou est pasteur de l’Église protestante méthodiste du Bénin, chef du Service national de la formation des prédicateurs laïcs et pasteur d’une paroisse à Porto-Novo. À l’Université Protestante de l’Afrique de l’Ouest (UPAO), il est professeur de théologie pratique et directeur de l’Institut des sciences de l’éducation et de la pédagogie, ainsi qu’aumônier de l’UPAO.

« Mon âme, bénis le Seigneur et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (Ps 103,2)

C’est par ces paroles du psalmiste que je rends grâce au Seigneur qui me permet de faire une autre expérience de la vie dans ses multiples facettes. Et en tant que ministre et chercheur, il faut un regard pour penser, autrement peut-être, l’avenir.

En effet, étant en France depuis le 14 janvier pour un séjour de recherches et quelques heures de cours de théologie pratique à la faculté de théologie pour une période de trois mois, voici qu’apparait subitement un phénomène mondial qui défraie la chronique : le coronavirus (covid-19). Ce mal dévastateur défie l’humanité tout entière avec des dégâts humains incalculables. Aucun pays n’a réussi à le contrer. C’est alors que la France choisit l’option du confinement général pour tous, à compter du 17 mars 2020 à 12 h. Au niveau national, cette mesure implique l’arrêt des rassemblements et la limitation des activités professionnelles telles que définies par des lois d’état d’urgence sanitaire. Nous sommes totalement réduits dans nos activités et déplacements.

Mon projet, quand j’ai fini mes heures formelles de cours, était de participer à des cours, séminaires et colloques puis avancer considérablement dans mes recherches personnelles, mais hélas : stop, tout le monde descend ! Le covid-19 dicte sa loi ! Macron sonne le glas : « plus personne ne sort, restez chez vous !» c’est le confinement !

Pas de bibliothèque, plus d’activités spirituelles officielles et collectives. Mes activités sont limitées à l’exploitation des documents empruntés aux bibliothèques, aux recherches en ligne, à la célébration des cultes en téléconférence, aux prières (tous les soirs 18h-19h) et « cultes dominicaux » en ligne par les confinés du Centre universitaire protestant (une dizaine de personnes), au « forum hebdomadaire » (tous les jeudis 16h-17h) et aux temps de prière (trois fois par semaine : lundi- mercredi- vendredi) organisés par la faculté de théologie) toujours en ligne. Il faut ajouter la production et l’envoi hebdomadaires de mon émission « Préparons le culte du dimanche » sur Radio Hosanna la voix de l’Espérance, radio de l’Église protestante méthodiste du Bénin, une émission que les auditeurs écoutent avec passion et réclament chaque semaine même si je suis hors du territoire national.

Tout ça c’est bon ! Mais le grand hic se situe au niveau de mes recherches qui subissent un coup d’arrêt. Je n’avance pas comme je l’avais imaginé. En effet, à tout moment, des messages et appels fusent de toutes parts soit pour avoir de mes nouvelles, – pour savoir « si je ne suis pas encore contaminé !!! »- et mes proches sont inquiets mais prient pour moi et avec moi, soit pour avoir des renseignements fiables parce que je suis censé avoir les bonnes informations, soit encore pour intervenir, sensibiliser les familles, les membres de ma communauté, les amis etc afin de se protéger contre cette pandémie meurtrière, mortifère et dévastatrice. Toutes mes journées se passent dans le stress et la peur au ventre, et c’est plus grave encore lorsqu’il faut aller faire des courses. Dans les rues comme dans les magasins, tout porte à croire qu’on est dans une localité d’après-guerre : désastre, méfiance, inquiétudes, stress, etc !

Pour moi, cette situation de confinement est un événement à double face : d’une part, il signifie une privation de liberté allant jusqu’à la fermeture des églises. C’est comme une prison vraiment inconcevable et pourtant c’est une réalité : plus le confinement dure, plus on est inquiet pour la famille et les communautés restées au pays ; d’autre part c’est une expérience qui mérite d’être vécue, et en tant que pasteur, théologien et chercheur africain je me suis senti interpelé sur la question du sens de la précarité humaine face aux grandes endémies et le rôle qui doit être celui des Églises. A l’heure des technologies de l’information et de la communication, l’expérience des cultes par téléconférence est une interpellation pour les Églises africaines qui ploient aussi sous le joug de la fermeture des temples et où les fidèles sont désemparés.

Mais au-delà de tout, notre espérance, c’est que le Seigneur impose silence à cette ‘’tempête’’ pour sa gloire et le bonheur de ses créatures. C’est la raison d’être de mes moments de méditation et de prière.

Oh Seigneur, prends pitié enfin et sauve le monde maintenant. Amen !
Notre Dieu règne encore. A Dieu seul la gloire !


Vous pouvez relire le témoignage de Jean Patrick Nkolo Fanga en cliquant ici >>>

Vous pouvez relire le témoignage d’Adrien Bahizire Mutabesha en cliquant ici >>>




Chloé, envoyée au Bénin : «On apprend aux autres, et on apprend des autres»

Salle de classe au Bénin © Chloé Waline

Comment s’est passée votre intégration au Bénin ?

Chloé Waline au Défap © Défap

Chloé Waline : J’ai été extrêmement bien accueillie par l’ensemble des enseignants, et par toutes les personnes que j’ai pu croiser, les parents d’élèves, les enfants… Ensuite, il y a eu des défis, bien sûr : le nombre d’élèves, par exemple. Là où j’étais, il y avait douze classes en primaire, avec une moyenne de 35 à 40 enfants par classe. J’ai dû endosser le fait d’être utile partout et pour tous, et de travailler avec tout le monde. J’avais le sentiment que tous les collègues voulaient travailler avec moi, que tous les enfants voulaient que j’intervienne dans leur classe ; il a fallu gérer le temps et que j’apprenne à me partager. Du coup, j’ai dû adapter ma manière de voir les choses : j’envisageais au début que je pourrais faire surtout du soutien aux élèves en difficulté, notamment en lecture. Puis j’ai réalisé que si je m’engageais dans cette voie, les autres enfants pourraient être lésés…

 

Comment s’est déroulée votre mission d’assistante d’éducation ?

Chloé Waline : J’ai commencé par faire de l’observation dans les classes, pour comprendre le fonctionnement de l’école et voir les différences entre les systèmes pédagogiques français et béninois. Après quoi j’ai soumis un projet d’emploi du temps aux deux directeurs de l’établissement où je travaillais : j’avais prévu des créneaux horaires pour toutes les classes, avec en plus des créneaux que j’avais intitulés «Projets». Je comptais les consacrer à des travaux plus consistants, que je ne pourrais pas mener avec toutes les classes : par exemple, avec une classe de CE1, j’ai lancé une correspondance avec une classe équivalente en France. J’ai aussi lancé un projet autour du programme de CM1, axé sur le patrimoine. Nous avons donc réalisé en classe de petites présentations en vidéo sur le patrimoine béninois, que nous avons envoyées à des classes françaises. Les élèves français nous ont répondu… mais sous forme de texte, du fait des restrictions légales en France autour des images filmées des enfants. En-dehors de ces créneaux «Projets», j’avais une autre partie de mon emploi du temps consacrée à de la lecture renforcée, pour les élèves en difficulté.

J’intervenais dans des classes très différentes. Il m’est aussi arrivé de remplacer des collègues absents. Chaque jour était différent, j’avais des relations différentes avec chacun de mes collègues, certains me sollicitaient beaucoup et d’autres moins ; et c’était très intéressant pour moi de trouver comment m’adapter au style de chacun. Je pouvais passer d’un groupe d’enfants de 4 ans à des élèves de 10 ans… Il fallait réussir à gérer la diversité.

 

Que retenez-vous de cette première expérience d’enseignement à l’étranger ?

L’équipe de l’école © Chloé Waline

Chloé Waline : C’est dense, tout ce que l’on retient dans ces circonstances… J’ai retrouvé au Bénin tout ce qui m’avait motivée à m’engager dans ce métier : apprendre aux autres, et apprendre des autres. J’ai appris des choses aux enfants, mais eux aussi m’en ont appris… Ensuite, travailler avec beaucoup d’enfants, ça amène nécessairement à adopter une pédagogie différente. Et on met plus de temps à bien percevoir la personnalité de chaque élève. Mais on finit toujours par retrouver ses habitudes de classe. Au bout du compte, même si les contextes français et béninois sont très différents (par exemple, aujourd’hui dans notre pays, on essaie beaucoup plus de placer l’enfant au centre et de travailler sur les pédagogies nouvelles), il y a quand même des choses que j’aimerais reprendre quand j’aurai à enseigner en France. Par exemple : le fait de chanter entre chaque activité. Je trouve que ça rythme bien la journée, ça fait travailler les capacités de mémorisation des élèves ; chaque chant appris est vraiment utilisé régulièrement. Mais en attendant d’enseigner en France, je vais rester une année de plus au Bénin. J’ai pris contact avec deux écoles différentes, pour voir ce qu’elles peuvent me proposer.

 

Et de quelle manière pensez-vous encore pouvoir valoriser cette expérience, lorsque vous vous vous retrouverez devant une classe en France ?

Chloé Waline en compagnie de collègues béninoises © Chloé Waline

Chloé Waline : En premier lieu, ça va m’aider à relativiser tout ce qui concerne les conditions de travail – par exemple au sujet des effectifs dans les classes. Ensuite, il faut bien reconnaître que les enfants ont une éducation, et donc des comportements très différents. J’ai pu le voir de manière flagrante avec le cas d’un élève dont le père revenait de France. Il débordait d’imagination – ce qui n’est pas forcément ce qui est le plus valorisé dans le système scolaire béninois ; mais il avait aussi tendance à parler sans lever le doigt, et tous les autres, quand il faisait cela, fixaient les yeux sur lui…

Un autre aspect qui sera intéressant pour moi par la suite, c’est que j’ai eu l’occasion de travailler avec des classes de tous les âges entre 4 et 11 ans. C’est quelque chose de très utile pour un début de carrière d’enseignante. Sur un plan plus personnel, j’ai été frappée de voir à quel point on peut vite se sentir chez soi, tout en étant loin de chez soi. Avec quelle rapidité on prend des habitudes… Le fait d’être dans un contexte francophone a sans doute beaucoup aidé. Tout comme le fait que le Bénin est un pays stable : à aucun moment je ne me suis sentie en insécurité.




Bénin : une année historique pour la réconciliation de l’EPMB

Le stage CPLR dont est issue la table ronde organisée sur la thématique de l’interculturel à Strasbourg a pris laforme d’un échange avec le Bénin, pays où le Défap a de nombreux projets en lien avec l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin. Cette Eglise, après 19 ans de division, a célébré durant l’été 2017 sa réunification en se dotant d’une nouvelle équipe dirigeante. Ce rapprochement, officialisé dès l’été 2016 avec l’appui du chef de l’Etat béninois Patrice Talon, a pu se concrétiser grâce aux travaux de l’Organe Transitoire de Gestion (OTG). Cet organe aura été présidé durant un an par le pasteur Nicodème Alagbada. Il revient aujourd’hui sur cette année 2016-2017 qui a vu l’EPMB se réconcilier.

A l’occasion de la tenue de Protestants en fête à Strasbourg, le Défap propose une table ronde sur le thème « Se former à l’interculturel », animée par Jean-Luc Blanc, du service Relations et Solidarité Internationale du Défap, et en présence de pasteurs ayant participé à un échange entre la France et le Bénin. C’est précisément cet échange, mené dans le cadre d’un stage de formation permanente de pasteurs de la CPLR (Commission Permanente  Luthéro-Réformée) qui a donné l’idée de cette thématique de l’interculturel. Le Bénin est un pays dans lequel le Défap a lancé de nombreux projets : des envoyés, un partenariat avec l’Université Protestante de l’Afrique de l’Ouest (UPAO), un soutien à la bibliothèque universitaire, une aide à l’édition d’un manuel de catéchisme dans les langues locales, un soutien à une radio… Le partenaire privilégié du Défap pour ces projets est l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin. Or cette Eglise a connu en 2017 unévénement historique, avec une réconciliation célébrée après 19 ans de division. Entretien avec Nicodème Alagbada, ancien président de l’EPMB, qui a dirigé pendant un an l’Organe Transitoire de Gestion, chargé de mener ce rapprochement au sein de l’Eglise.

 

Où en est aujourd’hui le processus de réconciliation au sein de l’EPMB ?

Le pasteur Nicodème Alagbada, alors président en titre de l’EPMB, et la présidente de la Cevaa, 2017, DR

Pasteur Nicodème Alagbada : L’année 2016- 2017 est et sera considérée comme une année historique pour le peuple Protestant Méthodiste du Bénin. C’est l’année de la Réconciliation et de la réunification de l’Eglise. Je rends grâce à Dieu de ce qu’ensemble tout le peuple de Dieu, avait senti son cœur se réchauffer étrangement le 03 juillet 2016 lors de la signature de la Convention et Proclamation de la Réconciliation et de la Réunification et du mouvement de l’Esprit qui a trouvé ses origines en ce moment-là.

Après la retraite pastorale du 13 au 15 juillet 2016 ayant facilité l’élaboration du Plan d’activités ou Programme d’Action de l’Organe Transitoire de Gestion, nous avons effectué pendant un mois des tournées d’explication, de sensibilisation et d’écoute dans les régions et districts. A la fin de ces tournées pastorales, le bilan à mi-parcours a eu lieu du 04 au 07 janvier 2017. C’est le lieu de dire Merci aux membres des différentes commissions techniques qui ont permis à l’Organe Transitoire de Gestion d’élaborer des codes d’éthique et de déontologie du corps pastoral, des codes électoral, liturgique et habits sacerdotaux, code des affectations, Composition de l’hymne de la Réconciliation et la Réunification et propositions de nouveau découpage des régions synodales, qui sont étudiées au cours d’une retraite pastorale spéciale du 04 au 07 avril 2017. Merci aux pasteurs membres de l’Organe Transitoire de Gestion (OTG) qui ont suivi l’élaboration de tous ces codes avec l’œil du Maître.
Après ce parcours du combattant l’OTG a organisé un deuxième Synode Général extraordinaire dans le Temple de l’Eglise locale Shalom de Gbéto pour consacrer la fin de son Programme d’Action de par le choix des membres du bureau du nouveau conseil du Synode Général le 30 juin 2017 et l’installation du Président Elu le 02 juillet 2017. Les trois premiers membres élus du Bureau du Conseil du Synode Général sont :

  • Président : Rév Dr Amos Kponjesu HOUNSA
  • Secrétaire Général : Rév Clément AKPAKI
  • Vice-Président : M. David Kpessou DOSSA

Les quatre autres membres sont : Président de l’Union des Femmes Méthodistes Président de l’Union des Jeunes Méthodistes, Président de l’Union des Hommes Méthodistes, Le représentant de l’Eglise dans une Institution de Formation Théologique. Ces quatre membres seront présentés aux prochaines sessions du Synode Général en 2018. Pour permettre à la nouvelle équipe dirigeante de prendre service, le Synode Général a décidé de lui adjoindre les anciens présidents (6) des unions des deux communautés réunifiées.

 

Combien de temps cette division a-t- elle duré, et comment le rapprochement a-t- il été rendu possible ?

Pour aller plus loin :

• Fiche d’Eglise : l’EPMB
•  L’Eglise protestante méthodiste du Bénin réconciliée et réunifiée
• Rencontre avec les membres de l’OTG-EPMB
•  Une nouvelle ère pour l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin

Pasteur Nicodème Alagbada : La division de fait de l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin en deux « communautés ecclésiales » a duré 19 ans (1998-2017). Le rapprochement a été rendu possible par la grâce de Dieu dont l’Esprit Saint n’a pas manqué de travailler dans les cœurs. En effet, très tôt une grande partie des membres de l’Eglise a pris conscience du caractère anti- évangélique et de contre témoignage que revêt cette division issue d’une crise institutionnelle et non doctrinale. Il y a eu 22 médiations de l’intérieur comme de l’extérieur.

Le chef de l’Etat, le Président de la République s’est donné l’obligation d’inviter les responsables membres du bureau du conseil du synode général et de la conférence à la table de négociation le 30 mai 2016. Avec son expertise avérée et après plusieurs réunions avec lui au Palais de la République, il réussit à faire organiser un culte de pardon et de réconciliation en vue de la Paix le 26 juin 2016 dans le temple de Béthanie à Cotonou où le déguerpissement avait eu lieu.

Face au succès qu’a connu l’organisation de ce culte en sa présence et présidé par la Révérende Martine Lawson Zinsou Présidente de l’Eglise Méthodiste du Togo, le Chef de l’Etat a demandé qu’un autre culte ait lieu le 03 juillet 2016 pour proclamer la réconciliation et la Réunification de l’Eglise Protestante Méthodiste en Terre Béninoise sur la base de la signature d’une convention par les membres des deux bureaux du Conseil réunifiés. Cette convention prévoit l’installation d’un Organe Transitoire de Gestion ayant à charge de gérer l’Eglise Protestante Méthodiste du Bénin réconciliée et réunifiée pendant un an et dont la mission fondamentale est d’organiser les élections et l’installation d’une nouvelle équipe dirigeante à la tête de l’Eglise.

Au cours de ce culte transmis en direct du Palais des congrès sur les antennes de l’Office de la Radio et Télévision du Bénin (ORTB), le Chef de l’Etat, Président de la République Patrice TALON disait : «Permettez-moi de vous féliciter … pour cet acte de pardon et de paix que vous venez de poser ce jour et qui vous honore tant. Il honore l’Eglise protestante méthodiste et vous honore individuellement. Il honore la foi chrétienne, la foi monothéiste. Il honore tout simplement la foi, la croyance, la spiritualité, l’église… la religion au sein de la République…Cet acte est pour Dieu la meilleure offrande pour la gloire de son nom et pour la promotion de son église. Pour la République, il fait de vous des artisans exemplaires de la paix et de la construction de l’unité nationale. Soyez en remerciés. Vous venez de donner un bel exemple du citoyen. »
Quelles seront les prochaines étapes ?

Pasteur Nicodème Alagbada, président de l’OTG, juillet 2016, DR

Pasteur Nicodème Alagbada : Au lendemain de la passation de service le 12 juillet 2017, la nouvelle équipe s’est mis au travail. La réorganisation administrative est faite et les tournées de sensibilisation et prise de contact ont eu lieu à travers les 15 régions synodales. Actuellement les unions méthodistes préparent leurs congrès nationaux après l’harmonisation de leurs statuts et Règlements Intérieurs. C’est au cours de ces congrès que les nouveaux membres dirigeants de chacune des unions seront élus après adoption des Règlements Intérieurs. Le prochain Synode Général ordinaire qui sera le Synode Général de l’Unité retrouvée sera organisé du 19 au 25 février 2018 par la grâce de Dieu. Au cours de ce synode général, le nombre des régions synodales pourrait être porté du 15 à 19. Plusieurs commissions se réuniront avant l’organisation de ce synode et différents séminaires et retraite pastorale sont prévus entre novembre et décembre 2017.




Eglise du Bénin : le Défap reçoit le secrétaire général

Début septembre, le secrétaire général de l’Église Protestante Méthodiste du Bénin (EPMB), Zabulon Djarra, était de passage au Défap. L’occasion de faire le point avec le responsable des relations et solidarités internationales, Jean-Luc Blanc, sur les projets en cours et sur la vie ecclésiale.

Partenariats

Stages de formation de pasteurs, envois de volontaires, amélioration des moyens techniques et financiers de la radio locale, Hosannah FM, participation à l’édition du matériel de catéchèse, soutien à l’Université protestante d’Afrique de l’Ouest (UPAO), le partenariat entre le Défap et l’EPMB a de multiples volets.

Si certains projets sont déjà lancés, d’autres sont encore en phase de préparation. C’est le cas notamment pour l’envoi de pasteurs béninois en France. A l’automne 2017, treize pasteurs et encadrants béninois viendront suivre une formation théologique à Paris, avec la collaboration du Défap. « Le but est de faire tomber les barrières culturelles pour faciliter l’intégration », explique Zabulon Djarra.

 


Zabulon Djarra et Jean-Luc Blanc au Défap, septembre 2016, DR

 

Un acteur essentiel dans la réunification de l’EPMB

Rappelons qu’en 1993, une grave crise institutionnelle avait eu pour conséquence la scission de l’Église en deux branches distinctes dont l’une, nommée « EPMB Conférence » avait emporté avec elle des temples, des dispensaires et des écoles. Plusieurs procès ont entrainé des décisions de justice mais aucune n’avait jamais été appliquée. Ce n’est qu’au cours du synode de 2015, que la réunification a été publiquement évoquée pour la première fois, résultat d’un long travail effectué par le secrétaire général de l’EPMB, Zabulon Djarra, et son président, Nicodème Alagbada. « Lorsque nous avons été élus, en 2009, nous avons immédiatement décidé que notre objectif commun et principal allait être de travailler pour que l’Église soit réunifiée avant la fin de nos mandats », explique le pasteur Zabulon Djarra.

Alors que les responsables de l’EPMB n’avaient jamais été soutenus par les autorités béninoises, que ce soit feu le président Matthieu Kérékou ou son successeur, Thomas Boni Yayi, le président nouvellement élu, Patrice Talon, a abondé dans leur sens. « C’était logique, car il a placé son mandat sous le signe de l’État de droit et du respect des institutions. Il a commencé en faisant appliquer les jugements rendus. » En mai 2016, l’EPMB a donc pu récupérer deux temples.

Cinq rencontres bipartites ont ensuite eu lieu, sous l’égide du chef de l’État, qui ont abouti, le 3 juin 2016, à la signature d’une convention et la mise sur pied d’un organe transitoire de gestion, créé pour une durée d’un an.

« Pour nous, la réconciliation devait conduire à un retour à l’institution dont nous avions conservé le nom, à savoir l’Église protestante méthodiste du Bénin. Il ne s’agissait absolument pas de créer une nouvelle Église, explique Zabulon Djarra. Nous avons beaucoup insisté sur l’importance de notre identité. »

« Nous conduisons la période de transition par le biais de l’organe de gestion. En juin 2017, de nouveaux responsables ecclésiaux seront élus – ni le président ni moi-même ne serons candidats – et dès cet instant, la réunification sera accomplie. En politique, comme en milieu ecclésiastique, ceux qui détiennent le pouvoir ont tendance à s’y accrocher. En acceptant de ne pas être éligibles, nous voulons montrer que diriger une Église, c’est être au service des paroissiens. Comme nous le démontre Paul au travers de ses épîtres, être une autorité, c’est être au service des autres ».

 


Zabulon Djarra, septembre 2016, DR

 

« J’aimerais que l’Eglise retrouve à présent sa vocation, qu’elle se mette au service du peuple, et annonce l’Évangile tout en contribuant au développement du Bénin. La réunification est quasiment achevée et pour la majorité des pasteurs et des fidèles, c’est un vrai soulagement. »

 

 




Stage au Bénin : une expérience réussie

La semaine du 4 avril, trente-deux pasteurs se sont retrouvés au Bénin dans le cadre d’un stage CPLR (Communion Protestante Luthéro-Réformée).

Si l’on en croit les participants, chacun, Béninois ou Français, est ressorti de ce stage enrichi et heureux de l’expérience.

 

Déroulement

 

En commençant ce genre de stage, on ne sait jamais si le courant va passer et si un vrai partage pourra avoir lieu. Il suffit de tellement peu pour gâcher la fête… Mais à Porto-Novo, tous les ingrédients d’un stage réussi étaient là et ont pu être combinés de manière à ce que tous puissent vivre intensément ce stage. Stagiaires et animateurs ont mis ensemble leurs moyens, leur bonne humeur et leur énergie pour la réussite de ce séjour.

Outre la dimension théologique du stage, les pasteurs ont pu découvrir le Bénin à la rencontre de la culture et de l’histoire du pays.

 

Le groupe dans une pirogue à Ganvié, DR

Le groupe dans une pirogue à Ganvié, DR

 

Premier arrêt : Ouidah, haut lieu de l’animisme local, le Vaudou, avec le fameux temple des Pythons. Cela a permis aux stagiaires de prendre connaissances des religions traditionnelles béninoises mais aussi de découvrir la route des esclaves, sur laquelle Ouidah se trouve puisque c’est de là que les esclaves embarquaient pour ne jamais revenir. Ce fut l’occasion de relire cette page douloureuse  de notre histoire commune.

 

Deuxième arrêt : le village de Ganvié. Ce lieu a été créé par des gens qui fuyaient l’esclavage et se sont réfugiés sur l’eau, pour avoir de meilleures chances de se défendre.

 

Troisième arrêt : le centre de Songhai. Celui-ci a mis en place un mode de développement intégré, qui démontre que l’on peut produire à des coûts intéressants des produits de qualité et vivre correctement grâce à eux au Bénin. Le centre est également à l’origine d’une école d’agriculture.

La méthode de ce centre a été développée sur plusieurs sites au Bénin.

 

Les 32 participants – 16 Français, 16 Béninois, dont un intervenant français, un béninois, trois animateurs français, trois béninois – ont été logés à l’UPAO (Université Protestante d’Afrique de l’Ouest). Cela leur a permis de rencontrer les professeurs et étudiants. Au-delà du stage, ils ont été plongés dans un univers où ils pouvaient échanger et découvrir le pays.

 

Contenu du stage

 

C’est autour de la question « développement durable et fin du monde » que les intervenants ont été invités à s’exprimer. La question qui se pose derrière cette formulation un peu provocatrice est : comment interpréter ensemble, Européens et Africains, la question du développement durable et Comment l’articuler avec une pensée qui implique que ce n’est pas sur notre monde que l’on fonde le sens de la vie ?

 

Procession durant le culte, DR

Procession durant le culte, DR

 

Outre les interventions de théologiens français et béninois, le président du Secaar (Service Chrétien d’Appui à l’Animation Rurale), venu du Cameroun pour l’occasion, a présenté l’approche mise au point par cet organisme sur le développement durable. La Pasteure Fidèle Gandonou a abordé la question du Féminisme comme moteur du développement ; le responsable de la Diaconie de l’Eglise Méthodiste est venu présenter plusieurs expériences concrètes menées par l’Eglise…

Ces diverses approches se retrouvaient autour d’une analyse de l’inquiétude et de la peur de l’avenir qui habitent nos contemporains qui, justement, vivent avec la crainte que le monde ne dure pas. Car, quand on parle de développement durable, cela sous-entend souvent que l’on craint, justement, qu’il ne le soit pas !

 

Rencontre avec l’Eglise locale

 

Bien entendu, les pasteurs stagiaires ont eu l’occasion de rencontrer l’Eglise locale. Nos pasteurs français disent avoir été agréablement surpris : ils ont eu l’impression de se retrouver chez eux dans cette Eglise à la liturgie si proche des nôtres. Chacun a eu l’occasion de participer activement à l’animation d’un culte dans une paroisse de Porto-Novo ou Cotonou.

Le bilan est donc très positif ; et chacun réfléchit aux suites que pourrait avoir cet échange pour lui donner la chance de porter encore plus de fruits !

 




Stage de pasteurs au Bénin : retour d’expériences

Tous les jours, à partir d’aujourd’hui, retrouvez sur Facebook un témoignage de pasteur actuellement au Bénin.

Photo de groupe, stage CPLR (Bénin), avril 2016

Photo du groupe lors de la séance d’ouverture de la session du stage CPLR (Bénin), avril 2016

Nous vous l’annoncions la semaine dernière, le pasteur Jean-Luc Blanc est au Bénin dans le cadre d’un stage de pasteurs.

Tous les jours, il nous envoie un texte écrit par l’un des participants, racontant son expérience.

Retrouvez-les à cette adresse : https://www.facebook.com/defapmission/notes

 




Le Défap au Bénin : formation des pasteurs et projets en cours

C’est à l’occasion d’un stage de formation des pasteurs français et béninois que le pasteur Jean-Luc Blanc se rend au Bénin vendredi 1er avril. Il en profitera également pour effectuer un tour d’horizon des projets soutenus sur place par le Défap.

Le CPLR (Conseil Permanent Luthéro-Réformé) a mis en place cette formation permanente depuis maintenant une dizaine d’années. Elle organise dans ce cadre, tous les deux ans, un stage à l’étranger pour les pasteurs luthériens et réformés. 2014 fut l’année du Maroc, 2016 sera béninoise. La formation portera sur « le développement durable et la fin du monde ». Cette thématique sera abordée de manière transversale : articulation avec le monde professionnel, rapport à l’utopie que propose les nouveaux modes de pensée liés au développement durable, concept de responsabilité et d’espérance…

 

Jean-Luc Blanc et une envoyée du Défap au Bénin, Ganvié (Bénin), 2015, DR

Jean-Luc Blanc et une envoyée du Défap au Bénin, Ganvié (Bénin), 2015, DR

 

Mais son séjour ne portera pas sur ce seul événement. Il en profitera pour rendre visite à l’envoyé du Défap, Nicolas Fines, sur place pour dix mois. Il n’oubliera pas non plus de prendre des nouvelles des projets ambitieux portés par le Défap au Bénin. Projet avec l’Université Protestante de l’Afrique de l’Ouest (UPAO) pour l’envoi d’un professeur de théologie, soutien à la bibliothèque, aide à l’édition d’un manuel de catéchisme dans les langues locales, rencontre avec les responsables de l’université et cerise sur le gâteau, le soutien à la radio de l’Eglise, en coopération avec Alain Meyer, financée par la Cevaa et DM-échange et mission.

 

Rendez-vous au prochain flash info Bénin, la semaine prochaine !




Bénin : le meilleur gagnera-t-il ?

Le premier tour de l’élection présidentielle a été reporté au 6 mars, de façon à ce que le matériel électoral, en retard, soit enfin à disposition des électeurs. En attendant, la campagne continue.

Les Béninois aiment la politique, ils l’ont souvent prouvé et le prouvent encore cette année, avec un bel enjeu pour l’élection présidentielle. Le président sortant, Thomas Boni Yayi, ne pouvant se représenter, la compétition était donc largement ouverte.

Par ailleurs, la plupart des « vieux routiers » de la politique béninoise étant forclos à cause de leur âge, place est faite à de nouveaux noms et, quoi qu’il advienne, au renouvellement de la classe politique.

 

Armureries du Bénin, Source : Wikimedia

Armureries du Bénin, Source : Wikimedia

 

Les candidats

 

En lice, l’actuel Premier ministre Lionel Zinsou, qui fait désormais office de favori toute catégorie. En effet, non seulement il a été adoubé par le président sortant et le parti au pouvoir, les Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), mais également par le Parti du renouveau démocratique, dirigé par le président de l’Assemblée nationale Adrien Houngbedji, qui fait figure de principal parti d’opposition. Brillant économiste à la carrière irréprochable, il a contre lui le fait qu’il a passé une grande partie de sa vie en France, loin des réalités de la vie du Bénin. En revanche, son arrivée aux affaires a dû lui permettre de rattraper son retard…

 

Face à lui, Abdoulaye Bio Tchané, deuxième grand favori, ancien président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et actuel président du Fonds africain de garantie. Un économiste, comme Lionel Zinsou. Par ailleurs, trois autres candidats de poids semblent émerger de la quelque trentaine de compétiteurs : les hommes d’affaire Sébastien Ajavon et Patrice Talon et Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre de Boni Yayi.


Les attentes des électeurs

 

A priori, les milieux d’affaires semblent donc emporter la préférence des futurs électeurs béninois. Ce n’est pas la première fois. Thomas Boni Yayi lui-même en provient : il était président de la BOAD jusqu’en 2006, date de son premier mandat à la tête du pays. Les attentes de la population étaient d’ailleurs particulièrement fortes en matière de développement. Le grand Nigeria, sur sa lancée vers l’émergence, faisait rêver son petit voisin.

 

Bien qu’étant toujours un pays à faible revenu, le Revenu brut par habitant (RNB) s’est tout de même élevé de 610 à 890 dollars  en une dizaine d’années, un score supérieur à celui des pays de la même catégorie. Avec un taux de croissance entre 5 et 6 % par an depuis 2012 , il se trouve là encore au-dessus de la moyenne des pays d’Afrique subsaharienne.

 

Il n’en reste pas moins que les défis économiques et sociaux qui s’offrent au futur nouveau chef de l’État sont immenses, à la mesure des attentes de Béninois de plus en plus impatients. Mais comme dit la sagesse béninoise : quelle que soit la longueur de la nuit, le jour viendra !

 

Le Défap est engagé au Bénin sur plusieurs projets, notamment par l’envoi de personnes et un stage de formation de pasteurs qui aura lieu au printemps 2016.