S’entraider : Animation

S’entraider

Cette activité concerne en priorité les jeunes, mais elle peut être vécue dans le cadre d’une catéchèse intergénérationnelle.

Objectifs :

  • S’entraider ne va pas de soi et n’a pas la même signification selon la culture d’où on vient, l’éducation que nous avons reçue, les valeurs qui nous ont été transmises, et les expériences vécues.
  • À travers différentes étapes (jeux, réflexion biblique, lecture d’images) nous vous invitons à découvrir les différentes applications de ce verbe et les déplacements qu’il pourrait opérer en nous.

 

Des jeux pour expérimenter l’entraide

Jeu de la gommette

Matériel :

Des gommettes de formes et couleurs différentes qui collent. Attention, il faut que les gommettes puissent constituer des paires différentes.

Déroulement :

  • Coller sur le front de chaque enfant une gommette (les enfants ne doivent savoir ni de quelle forme, ni de quelle couleur est leur gommette).
  • Chaque enfant doit retrouver son binôme, c’est-à-dire l’enfant qui a la même gommette que lui, sans parler ! La première partie est souvent un échec, mais on peut rejouer !
  • Comment faire pour retrouver son binôme ? Il faut s’occuper des autres et pas de soi-même et travailler à mettre ensemble ceux qui ont les mêmes gommettes. Chacun aidant les autres tous finissent par le trouver !
    https://lacopechagniere-stjoseph.fr/apprendre-a-sentraider-a-travers-le-jeu/

Jeu de la chaise musicale autrement

Matériel :

Des chaises et de la musique.

Déroulement :

Ce jeu débute comme celui qui est couramment pratiqué. Au départ, disposer le même nombre de chaises que de participants. Les enfants tournent autour de la rangée de chaises. A l’arrêt de la musique, tout le monde s’assoit sur une chaise. Au tour suivant, on enlève une chaise et quand la musique s’arrête, tous les participants doivent s’asseoir sur les chaises ou sur les genoux d’un autre joueur. A la fin de la partie, il ne reste plus qu’une seule chaise, et tout le monde doit s’asseoir dessus !! Dans ce jeu, personne ne doit être éliminé, au contraire, à la fin le groupe doit inventer comment tout le groupe peut prendre place sur une seule chaise.

Jeu avec une balle de tennis

Matériel :

Des chaises et une balle de tennis.

Déroulement :

Divisez les jeunes en deux équipes égales et faites-les asseoir sur des chaises en deux rangs se faisant face, pieds joints et jambes tendues en avant. Le but est de passer une balle de tennis le long du rang en n’utilisant que les pieds et les jambes. La balle ne doit être touchée avec la main que si elle est tombée.

 

Et dans la Bible ?

Jésus leur disait encore cette parabole : « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : ‘Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. A quoi bon le laisser épuiser le sol ? Mais le vigneron lui répondit : ‘Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.»
Luc 13, 6-9

Questions

  • Quel est le sens de la parabole racontée par Jésus ? Comment pouvons-nous nous identifier aux personnages de la parabole ?
  • Que cherche l’homme à qui appartient le figuier ? que demande-t-il au vigneron ?
  • Que propose le vigneron et pourquoi ?
  • Quelle différence entre l’attitude du vigneron et le propriétaire du figuier ?
  • Quel regard le propriétaire et le vigneron portent-t-ils respectivement sur le figuier ?

 

Ouvertures pour aujourd’hui

  • Pourquoi s’entraider est-il parfois difficile et pourquoi cela ne va-t-il pas de soi ?
  • Quelles sont mes limites pour vivre concrètement l’entraide ?
  • Quel regard est-ce que je porte sur ceux et celles qui sont différents ?
  • Quelles sont les situations qui me mettent au défi de vivre l’entraide ?

Pour aller plus loin : lecture d’images

Matériel et déroulement :

Différentes images à disposer sur une table. Chaque participant choisit une image qui exprime pour lui le mieux ce que signifie s’entraider.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Version téléchargeable :

 

« S’entraider – Animation » : le document complet en pdf

 

 




Partager : Célébration

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Célébration :

Nous vous proposons un culte avec une liturgie centrée sur le thème « Partager le pain vivant »

 

Accueil – Salutation

Dans ce temps de culte, nous allons vivre un partage : le partage d’une Parole, d’une présence et d’une promesse. Qui que vous soyez, soyez les bienvenus aujourd’hui pour ce partage plein d’espérance !

Cantique : 21-19 : Seigneur nous arrivons

 

Invocation

Notre Père qui es aux cieux, tu nous rassembles ce matin et nous ne te voyons pas. Parce que, tout simplement, tu n’es pas là. Tu es ailleurs, là où nous ne pouvons même pas t’imaginer. Et pourtant, tu es là, au cœur de notre assemblée, au cœur de chacun de nous. Si nous sommes ensemble ce matin, c’est pour célébrer ton absence, et pour célébrer ta présence.

Notre Père qui es aux cieux, nous sommes devant toi et nous savons, nous espérons, nous croyons, que tu nous aimes sans condition. Nous allons te redire nos tentatives pour t’aimer. Nous allons nous redire à nous-mêmes notre certitude de ta grâce.

Notre Père qui es aux cieux, que ta parole ce matin nous entraîne vers un avenir. Qu’elle nous bouleverse et nous touche. Qu’elle nous assure de ta présence au cœur même de ton absence.

Cantique : 21-14 : Les mains ouvertes devant toi

 

Prière de louange

Notre Père, que ton nom soit sanctifié. Qu’est-ce que ça veut dire ? ça veut dire que nous reconnaissons que tu es Dieu, que nous ne pouvons pas te connaître tout entier, que tu te donnes à connaître comme une présence à partager. Tu viens sur nos chemins, et c’est ton nom qui nous vient quand l’inconnu nous interpelle. Que ton nom soit sanctifié, ça veut dire : n’oublions jamais que notre Dieu a un nom, que c’est quelqu’un qui nous attend, qui nous accompagne et qui nous parle.

Notre Père, que ton nom soit sanctifié. Amen.

Cantique : 14-03 : Magnifique est le Seigneur

 

La loi de Dieu

Quand Jean le baptiste annonçait la venue du Christ et baptisait les foules, certains lui demandaient ce qu’ils devaient faire. Alors il répondait : « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même » (Lc 3,10-11).

Ceux qui l’entendaient devaient penser à leurs ancêtres qui, dans le désert, partageaient la manne tombée du ciel. Il y en avait assez pour tous et personne n’avait faim. Mais voilà, sortis du désert, les humains ont eu du mal à partager le pain… Le partage est au cœur de l’Évangile, mais nous, les humains, nous ne savons pas très bien faire ça par nous-mêmes…

Aujourd’hui, qu’il nous soit donné d’entendre à nouveau ce qui nous rend libres de partager.

Psaume 36,1 : Ô Seigneur, ta fidélité

 

Confession du péché

Nous prions. Père, nous reconnaissons devant toi que, appelés à partager, nous ne savons pas vraiment faire. Notre cœur se détourne de toi, nous cherchons notre propre confort, notre propre richesse. Nous servons nos propres désirs et non pas ta justice.

Notre Père, que ton règne vienne ! Nous oublions que ton règne est toujours là où nous ne l’attendons pas. Ne nous laisse pas nous égarer. Nous oublions que justes, nous ne le sommes pas par nous-mêmes, car c’est toi seul qui nous appelles à la justice…

Notre Père, donne-nous la surprise de ta parole et la joie de ta grâce. Amen.

Psaume 36,2 : Ô Seigneur, ta fidélité

 

Annonce de la grâce

Je vous invite à vous lever, pour accueillir ensemble la parole de la grâce. Dieu connaît notre humanité. C’est bien humains que nous sommes, et pas des dieux. C’est au cœur de l’humanité qu’il a jeté sa grâce comme on jette une poignée de graines. Pour chacun d’entre nous, maintenant et pour toujours, la grâce nous est donnée, elle nous est partagée comme la manne, dans l’abondance et la justice. Qu’elle grandisse et fasse du fruit, qu’elle nous rende joyeux et confiants !

Nous prions. Père, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Tu nous rends libres d’oser. Que partout sur cette terre, la trace de ta grâce pousse les humains à devenir libres de vivre selon ta parole. Que l’émerveillement de la rencontre avec toi ne cesse jamais ! Que nous ne cessions jamais d’oser partager ta joie dans le monde ! La grâce nous y accompagne à chaque pas. Père, que ta volonté soit faite. Amen.

Psaume 36,3 : Ô Seigneur, ta fidélité

 

Lectures et prédication

Nous prions ensemble avant de lire les Écritures. Père, donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ! Au moment de lire ensemble ce livre qui n’est pas qu’un livre, mais qui est pour nous le pain de la route, nous te prions d’inspirer celles et ceux qui parlent et d’éveiller la joie de celles et ceux qui écoutent. Amen.

 

Lectures

1 Corinthiens 10,16-17

La coupe de bénédiction, sur laquelle nous prononçons la bénédiction, n’est-ce pas une communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-ce pas une communion au corps du Christ ? Puisqu’il y a un seul pain, nous, la multitude, nous sommes un seul corps ; car nous partageons tous le même pain.

Jean 6,51-58

C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra pour toujours ; et le pain que, moi, je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde.
Les Juifs se querellaient entre eux ; ils disaient : Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ?
Jésus leur dit : Amen, amen, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas de vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le relèverai au dernier jour. Car ma chair est vraie nourriture, et mon sang est vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, comme moi en lui. Comme le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et comme moi, je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. Voici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui qu’ont mangé les pères : ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra pour toujours.

Cantique : 24-18 : Seigneur tu es notre joie

 

 

Prédication

« Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? » Comment est-ce possible ?

Spontanément, c’est bien ce que nous nous demandons. Nous avons une fâcheuse tendance à nous poser des questions techniques, au fond. Il y a chez nous comme une méfiance envers ce Dieu qui nous offre quelque chose de bien étrange. Peut-être bien que nous posons toujours à Dieu la question : « Comment ça marche ? Comment c’est possible ? ». Ou alors : « Qu’est-ce qu’il faut faire pour que tu nous aimes ? » Et que cette question en trahit une autre : « Mais, pour de vrai, comme disent les enfants, qu’est-ce que tu fais pour nous ? » Nous voulons un Dieu qui fait quelque chose pour nous, mais quelque chose qui soit à notre mesure, que nous puissions comprendre.

Mais il semblerait que ce qui intéresse Dieu, ce n’est pas de répondre à nos questions techniques. Non, c’est notre vie qui l’intéresse. Dieu a des choses à dire sur ce qui nous fait vivre. Et il l’a fait d’une façon extraordinaire, radicale. Il est devenu ce qui nous fait vivre. Voilà ce que recouvre ce passage de l’évangile de Jean, cette nouvelle radicalement nouvelle : Dieu est venu nous nourrir, pour de vrai. Pour une vie véritable. Il est venu se partager lui-même, en personne, avec nous.

Nous voulions un Dieu qui fait quelque chose, depuis les cieux, et voilà qu’il descend sur terre. Nous sommes prêts à grimper là-haut de toutes nos forces, et c’est lui qui descend parmi nous. Nous sommes prêts au sacrifice pour obtenir une miette de sa grâce, et c’est lui qui arrive pour nous l’offrir tout entière. Le pain de vie, ce n’est pas quelque chose que nous allons chercher dans les cieux : c’est quelqu’un… qui en descend. Ce n’est pas un objet qui comble notre faim, c’est une personne qui agit en nous.

Le pain de vie dont parle Jésus, c’est lui-même. Ce n’est pas un pain que nous pourrions aller acheter et partager en plusieurs morceaux pour le distribuer nous-mêmes autour de nous ; c’est un pain qui se mêle à notre vie, qui lui donne la vie véritable, en nous, au plus profond de notre être intime, tellement intime qu’il y disparaît, comme un morceau de pain est mâché, digéré, métabolisé, apportant la vie même à nos cellules, à notre sang, à notre cerveau, à notre cœur, à nos gestes, à notre sommeil, à notre désir d’aller vers les autres, vers le monde, à agir, à changer, à bouleverser ce monde ! C’est toute notre vie qui est nourrie par ce pain-là.
Dieu, devenu pain vivant descendu du ciel, transforme notre faim… Nous voulions un miracle : il nous donne la vie. Nous voulions une sécurité : il nous donne la force d’agir nous-mêmes.

Nous voulions un Dieu assis tranquillement dans les cieux : il nous donne de vivre vraiment dans ce monde. Nous voulions acheter notre propre pain et ne rien devoir à personne : il nous donne de le recevoir, sans jamais réclamer de retour.

C’est sans doute ça le plus extraordinaire : en se donnant comme du pain, Jésus accepte de disparaître en nous, de telle sorte que ce qu’il nous donne ne peut pas lui être rendu. La vie qu’il a donnée, c’est nous qui en vivons. Il serait illusoire de croire que nous pourrions la lui rendre : non, nous n’avons rien à rendre. Nous avons à vivre de la vie donnée. Sans effort. Sans culpabilité. En faisant confiance, simplement, à ce qui se passe jusqu’au plus profond de nous, là où nous n’avons même pas accès…

Cela nous ouvre un partage bien plus grand que le partage dont nous sommes capables par nous-mêmes : il ne s’agit pas de partager des possessions, ni des opinions, ni des convictions, mais de partager le cadeau qui nourrit vraiment, un cadeau venu de Dieu lui-même.

Alors, les questions qui peuvent nous rester ne sont plus des questions techniques. La question n’est plus « Mais comment ça marche ? » ou « Qu’est-ce qu’il faut faire ? ». La question devient : que faisons-nous de cette vie offerte ? Allons-nous vivre, véritablement, de ce qui nous est donné ? Quels partages deviennent alors possibles ?

Nous devenons capables de partager ce qui ne nous appartient pas : une Parole. Une promesse. Une espérance offerte. Une présence en nous. Nous prenons conscience que tout ce que nous avons ne fait que passer par nous. Nous pouvons couper en morceaux ce bout de pain qui nous a été donné, pour apaiser la faim des autres. Nous pouvons partager un peu du temps que nous avons reçu, pour être présent aux autres. Nous pouvons partager nos histoires, pour ouvrir les autres à une réalité autre.

Et nous pouvons nous souvenir des paroles du baptiste, qui nous dit à quoi nous pousse le don reçu de Dieu. « Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n’en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même » (Lc 3,10-11). Nous entendons cela comme une liberté qui découle du don de Dieu. Le partage avec nos prochains découle du cadeau que Dieu nous fait lorsqu’il partage sa vie avec nous.

Au Défap, le partage est au cœur de l’action missionnaire. Partager une présence, une rencontre, des compétences. Partager un projet de vie, un désir de rencontre. Partager la vie d’une Église dans un autre pays et une autre culture, où la foi se vit parfois autrement que chez soi, et oser se laisser porter par la foi des autres. Cela exige de se laisser déplacer par l’expérience du partage.

Magali, envoyée au Sénégal, écrit ainsi : « Pendant mes premiers jours dans ce pays d’Afrique centrale, mes yeux s’étaient arrêtés sur une phrase parmi tant d’autres dans un livre relatant une conférence œcuménique s’étant déroulée il y a quelques années : « Partageons d’abord qui nous sommes avant de partager ce que nous avons ». Cette phrase m’accompagne chaque jour parce que partager c’est donner et recevoir, parce que partager c’est découvrir chaque jour à travers les yeux, les goûts, les paroles de l’Autre. En regardant le chemin que j’ai parcouru jusqu’à aujourd’hui dans ce pays je me rends compte de la richesse des rencontres qui ont ponctué ma route. Prêts à partager leur table, une recette, un chant, une prière, ou tout simplement un bonjour, chaque personne témoigne de l’amour de son prochain ».

Nous vivons aussi le partage, de façon intense et souvent inattendue, lors des sessions de formation des envoyés, tous les ans : partage d’idées, de rêves et d’inquiétudes, partage d’histoires de vie, partage de ce qui nous anime et nous retient. Se laisser surprendre par l’autre, c’est ça aussi le partage, et ça nous ouvre des horizons insoupçonnés.

Nous apprenons aussi à partager sans s’imposer. Parmi les envoyés, tous ne sont pas motivés par une foi, et pourtant leur désir de partir dans une réalité ecclésiale, parmi nos partenaires sur le terrain, est fort et vivant. Ils prennent le risque de recevoir quelque chose des autres, qui vient bousculer leur vision du monde – et le monde en est meilleur. Beaucoup de jeunes qui n’ont pas particulièrement de vie de foi ou de vie d’Église témoignent ainsi qu’au cours de leur formation au Défap, ils se sont sentis accueillis et ils ont découvert la foi protestante, la diversité du monde protestant, et ils ont pu approfondir leurs interrogations en toute liberté. L’arrivée dans une communauté ecclésiale sur le terrain est parfois un choc, notamment parce que dans beaucoup de pays la foi irrigue l’entièreté de la vie quotidienne et qu’une foi très vivante se vit avec les autres, sans complexe. Certains ont trouvé là le socle d’une vie de foi, même une fois revenus chez eux, où ils se sont engagés dans leur Église locale. Pour tous, il y a la conscience que par-delà les différences de religion, une chose unit les humains : la volonté d’aider son prochain.

Pour ceux que nous accueillons en France, pour une formation ou un diplôme universitaire par exemple, il y a la confrontation à la réalité des Églises dites historiques et à d’autres façons de penser l’Évangile. Ils ont, eux aussi, bien des choses à nous dire.

Toutes ces choses que nous vivons par le Défap, elles nous viennent d’une réalité qui nous dépasse : Dieu partage avec nous l’essentiel.

Jésus, devenu notre nourriture, nous transforme de l’intérieur, tranquillement, pour la vie. C’est la vie éternelle que nous recevons du Christ : non pas seulement une promesse de résurrection au dernier jour mais la vie pleine et entière, une vie qui ne s’achève pas avec la mort. Voilà qu’il vit en nous. Voilà qu’il nous rend libres d’user de cette vie pour être à notre tour source de vie. C’est à partir de lui que nous nous tournons vers les autres, que nous partageons vraiment. Que nous pouvons espérer. Aimer. Soutenir notre prochain. Protéger ceux qui souffrent. Voilà que nous nous surprenons à être des grains de blé, des bouchées de pain, des regards pleins d’espérance, une force de vie au cœur du monde. Nous nous surprenons à être ceux qui reçoivent des autres, et pas forcément ceux qui donnent.

Cette Église, cette communauté qui se réunit dans le culte, dans la communion, c’est bien là que vient s’inscrire la promesse de vie donnée par Dieu. En partageant la Parole que nous mâchonnons, que nous mastiquons ensemble, que nous accueillons comme un pain de vie. Mais aussi bien sûr, et avec l’Église universelle, autour de la table, autour du pain et du vin. Dans la Cène, Jésus est à la fois notre hôte et notre nourriture : il nous accueille, et se donne à nous.
Alors nous pouvons cesser de poser cette question technique qui nous revient toujours, « Qu’est-ce que tu fais pour nous ? Comment ça marche ? » La réponse qui nous est donnée, c’est de cesser de nous demander ce que Dieu fait pour nous. C’est simplement de croire. Comme si Dieu nous disait : « Croyez… croyez simplement en moi : c’est ce que je suis pour vous qui compte, pas ce que je fais. »

Oui vraiment, Dieu a des choses à dire sur ce qui nous fait vivre. Mais surtout : il est ce qui nous fait vivre.

Amen.

Cantique : 24-14 : Le Seigneur nous a aimés

 

Confession de foi

Éclairés et rassemblés par la Parole de Dieu, nous confessons ensemble notre foi.

Nous croyons en Jésus-Christ :
Il « est venu pour servir et non pour être servi »
Reconnaître son autorité, c’est d’abord accepter de se laisser servir par lui.
Il nous donne la liberté, la confiance et le courage pour agir et être.

Nous croyons en Jésus-Christ :
Il nous libère de devoir chercher l’assurance de notre valeur dans le regard des autres
Ou dans nos actes.

Grâce à son autorité nous ne sommes plus le centre de nous-mêmes
Il donne à notre vie une dignité et une identité que nous n’avons plus à conquérir.

Nous croyons en Jésus-Christ :
Il a vécu de la parole du Père, inspiré par l’Esprit du Père.
Son autorité est créatrice, et elle nous fait grandir dans notre humanité.
Son autorité ne contraint pas. Elle construit la confiance,
Elle ouvre à l’espérance.
Amen !

Cantique : 46-09 Laisserons-nous à notre table

 

Annonces puis offrande

Père, ne nous soumets pas à la tentation de la facilité. Ne nous laisse pas oublier que ton Église, c’est toi qui l’as appelée pour aller dans le monde, mais que c’est à nous de la faire vivre. Inspire-nous des gestes de partage et d’offrande chaque jour, comme cette offrande que nous faisons aujourd’hui pour faire vivre l’Église, auprès et au loin.

Intercession

Mon Dieu, je ne savais pas qu’il y aurait un encore.
J’avais peut-être pensé que plus rien d’important ne me surviendrait.
Je répétais peut-être par habitude des gestes dont j’avais perdu le sens.
Et puis voici qu’il y a encore quelqu’un qui me découvre et que je découvre.
Il y a encore un ami, un frère, un enfant qui m’appelle.
Et voici qu’il y a encore une parole de toi à recevoir
pour en goûter toute la force, l’espérance et la beauté.
Il y a encore tous ceux-là que je peux aimer et accompagner.
Et puis, il y a encore les plus petits d’entre nos frères, dont je suis parfois,
avec lesquels je puis combattre sans relâche.
Je ne savais pas, mon Dieu, que je pourrais accueillir
ce qui survient pour moi comme une grâce.
Et puis voici que tu viens aujourd’hui
et que ta présence me relève et me donne la confiance nécessaire
pour travailler à plus de justice et de paix, pour partager ce que tu nous donnes chaque jour.
Je ne savais pas mon Dieu qu’un jour je te prierais
de rester avec moi jusqu’à la fin du monde.
Et c’est ce que je te demande pour ce monde que tu as aimé au point de lui donner ton fils.
Et c’est ensemble que nous pouvons prier : Notre Père…
Amen

 

Envoi et bénédiction

Les choses anciennes sont passées. Toutes choses sont devenues nouvelles.
Nous avons entendu la parole de la confiance qui nous lance sur les chemins, nous avons reçu le pain qui nourrit vraiment et nous donne la vie.
Partageons avec le monde cette force de vie !
Dieu nous bénit et nous garde.
Il nous accorde sa grâce.
Il tourne sa face vers nous et nous donne sa paix.
Amen !

Cantique : 62-81 : Que la grâce de Dieu

 

Version téléchargeable :

 

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Partager : Animation

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Cette activité concerne en priorité les jeunes, mais elle peut être vécue dans le cadre d’une catéchèse intergénérationnelle.

Objectifs :

  • Faire réfléchir sur la complexité du verbe partager ainsi que ses différents aspects, car si ce mot suscite pour beaucoup un élan de générosité et la joie de donner, pour d’autres cela peut résonner avec renoncement et séparation voire division.
  • Et si partager était beaucoup plus que partager des biens ?

 

Questions

Qu’évoque en vous cette image en lien avec le verbe partager ?
Que pourraient partager avec nous les personnes sur cette image ?
Comment peut-on mieux connaître quelqu’un pour mieux se comprendre ?

 

Se rencontrer et partager…

Jésus et la femme samaritaine

Le Seigneur apprit que les pharisiens avaient entendu dire qu’il faisait et baptisait plus de disciples que Jean. – A vrai dire Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c’étaient ses disciples qui le faisaient. – Alors il quitta la Judée et retourna en Galilée. Comme il devait traverser la Samarie, il arriva dans une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C’était environ midi.

Une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » En effet, ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger. La femme samaritaine lui dit : «Comment ? Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ?» (Les Juifs, en effet, n’ont pas de relations avec les Samaritains.) Jésus lui répondit : «Si tu savais quel est le cadeau de Dieu et qui est celui qui te dit : ‘Donne-moi à boire’, tu lui aurais toi-même demandé à boire et il t’aurait donné de l’eau vive.» «Seigneur, lui dit la femme, tu n’as rien pour puiser et le puits est profond. D’où aurais-tu donc cette eau vive ? Es-tu, toi, plus grand que notre ancêtre Jacob qui nous a donné ce puits et qui a bu de son eau, lui-même, ses fils et ses troupeaux ?» 

Jésus lui répondit : «Toute personne qui boit de cette eau-ci aura encore soif. En revanche, celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle.» La femme lui dit : «Seigneur, donne-moi cette eau afin que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici.» «Va appeler ton mari, lui dit Jésus, et reviens ici.» La femme répondit : «Je n’ai pas de mari.» Jésus lui dit : «Tu as bien fait de dire : ‘Je n’ai pas de mari’, car tu as eu cinq maris et l’homme que tu as maintenant n’est pas ton mari. En cela tu as dit la vérité.» «Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites, vous, que l’endroit où il faut adorer est à Jérusalem.» «Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l’heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l’heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l’adorent en esprit et en vérité.» La femme lui dit : «Je sais que le Messie doit venir, celui que l’on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout.» Jésus lui dit : «Je le suis, moi qui te parle.»

Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils étaient étonnés de ce qu’il parlait avec une femme. Toutefois, aucun ne dit : «Que lui demandes-tu?» ou : «Pourquoi parles-tu avec elle?» Alors la femme laissa sa cruche, s’en alla dans la ville et dit aux habitants: «Venez voir un homme qui m’a dit [tout] ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Messie?» Ils sortirent de la ville et vinrent vers lui.

Pendant ce temps, les disciples le pressaient en disant : «Maître, mange.» Mais il leur dit : «J’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas.» Les disciples se disaient donc les uns aux autres : «Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger?» Jésus leur dit : «Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas qu’il y a encore quatre mois jusqu’à la moisson? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs : ils sont déjà blancs pour la moisson. Celui qui moissonne reçoit un salaire et amasse du fruit pour la vie éternelle, afin que celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. En effet, en cela cette parole est vraie : ‘L’un sème et l’autre moissonne.’ Je vous ai envoyés récolter une moisson qui ne vous a pas demandé de travail; d’autres ont travaillé et vous êtes entrés dans leur travail. »

Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus à cause des paroles de la femme qui rendait ce témoignage : «Il m’a dit tout ce que j’ai fait.» Ainsi donc, quand ils vinrent le trouver, les Samaritains le prièrent de rester avec eux. Il resta là deux jours. Un bien plus grand nombre crurent à cause des paroles de Jésus, et ils disaient à la femme : «Ce n’est plus seulement à cause de ce que tu as dit que nous croyons, car nous l’avons entendu nous-mêmes et nous savons qu’il est vraiment [le Messie,] le Sauveur du monde.»

Questions

Qu’est-ce qui est partagé lors de la rencontre de Jésus et la femme samaritaine ?
Quelle est cette eau vive que Jésus peut partager avec la femme ?
Quel effet a ce partage sur elle et quelles sont les conséquences pour les personnes de son village ?
A la lumière de ce récit, que reçoit véritablement cette femme de Jésus ?
Comment qualifier cette rencontre du point de vue de Jésus, et du point de vue de la femme ?

 

Ouvertures pour aujourd’hui

Est-ce que je peux tout partager avec Jésus ? Comment ?
Que veut dire l’accueil de Jésus sans conditions ?
Comment parler aux autres de Jésus et de sa présence auprès de chacun d’entre nous ?

Et si on jouait !

Objectif :

Comprendre que partager sa culture mais aussi qui on est, d’où on vient, quelles sont nos préoccupations, nos joies et nos peines, permet une meilleure connaissance de chacun et aide à lutter contre les préjugés, les stéréotypes, l’exclusion.

Jeu des citrons

Matériel :

Pour la Partie 1 de l’exercice, il est nécessaire d’avoir un citron pour chaque groupe de 4 ou 5 participants. Pour la partie 2, il est nécessaire d’avoir un autre type de fruit (banane, kiwi, etc.) pour chaque petit groupe.
Il est utile de disposer d’une salle assez grande pour pouvoir diviser les participants en petits groupes afin de discuter sans déranger les autres.

Étapes :

Partie 1

  • Temps 1 :
    Mettez tous les citrons sur une table afin que tout le monde puisse les voir. Demandez aux participants de décrire les caractéristiques d’un citron (rond, jaune, acide…). Inscrivez les réponses au tableau.
  • Temps 2 :
    Divisez les participants en petits groupes et donnez à chaque groupe un citron.
    Demandez aux participants d’apprendre à connaître leur citron dans le détail en l’étudiant attentivement et en prenant note de toutes ses caractéristiques spécifiques.
    Veillez à ce qu’ils n’abîment pas leur citron.
    Ils peuvent lui donner un nom, lui inventer une histoire et commencer à le considérer comme une personne.
  • Temps 3 :
    Après un court instant, demandez à quelqu’un de chaque groupe de parler de son citron aux autres.
  • Temps 4 :
    Ramassez tous les citrons et mélangez-les. Demandez à une personne de chaque groupe de venir récupérer son citron.
  • Débat :
    Pourquoi était-ce si facile pour vous de reconnaître votre citron ?
    Avez-vous déjà changé d’opinion sur une personne après avoir appris à la connaître ?
    Connaissez-vous quelqu’un qui aurait changé d’opinion sur vous, après avoir appris à vous connaître?

Partie 2

  • Temps 1 :
    Distribuez un fruit différent à chaque groupe.
  • Temps 2 :
    Dites aux participants qu’un nouveau fruit va emménager dans le pays des Citrons qui est mono-culturel. Chaque groupe aura 5 minutes pour décider d’accepter ou refuser ce nouveau venu. Ils devront alors inventer une histoire/un jeu de rôle sur le processus de décision qui sera présenté à l’ensemble des participants.
  • Temps 3 :
    Chaque groupe aura 2 minutes pour présenter les motivations de sa décision (de refus ou d’acceptation du fruit « étranger »).
  • Débat :
    – Quelle a été votre décision concernant le fruit « étranger » ?
    – Avez-vous déjà été un kiwi dans un monde de citron ? Comment avez-vous vécu cette expérience ?
    – Qui sont les « étrangers » dans votre école, chez vous ? Avez-vous changé d’avis après avoir discuté avec une personne différente (car étrangère, ou ayant une difficulté particulière à l’école, etc…)
    – De quelles manières peut-on faire comprendre à quelqu’un qu’il n’est pas le bienvenu ?
    – Comment pouvons-nous aider des personnes à se sentir à l’aise dans notre communauté ?
    – Quand on rencontre quelqu’un d’une autre culture peut-on tout partager de ses valeurs, de ses traditions, de ses manières de faire ?
    – Quelles sont les limites au partage ?
    – Comment faire en sorte que la partage permette une égalité et non une oppression ?
    – Une banane seule au milieu des citrons – que peut-elle partager ?
    – Comment lui permettre de pouvoir partager ?
    – Est-ce que partager c’est perdre quelque chose de soi ?

Durée : 30 à 45 minutes d’animation pour chaque partie
Public : Tout type de public

Version téléchargeable :

 

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Méditer

« Il y a diverses sortes de dons spirituels, mais c’est le même Esprit qui les accorde. Il y a diverses façons de servir, mais c’est le même Seigneur que l’on sert (…). C’est le seul et même Esprit qui produit tout cela ; il accorde à chacun un don différent, comme il le veut. »
1 Corinthiens 12,4-5 ; 11

Prenez un temps personnel pour méditer sur cette photo et ce verset.

Puis, en quelques mots, exprimez ce que vous inspire cette photo en lien avec le verbe partager. Quelle résonance ce verset trouve-t-il en vous ?

Dans les langues du monde ?

En latin « partes agere » signifie faire des parts, et viendrait du sanskrit « purta » qui porte l’idée de récompense, de dû, puis du grec « peprotai », issu lui-même de « porein » qui signifie fournir.
En italien « dividere » : couper, diviser, s’accompagne d’un préfixe au sens figuré « condividere » : partager des idées des sentiments, et l’on trouve, comme synonyme de répartir « suddividere » : partager un héritage, une fortune.
En espagnol « compartir » contient à la fois la présence de l’autre (com = avec) et l’idée de séparation vis-à-vis de ce qu’on lui octroie par le partage, même si le partir français ne se traduit pas par le même verbe en espagnol.

En anglais, « to share » signifie « partager » et, comme en français, les sens sont multiples, de partager une information à diviser des possessions (dans ce dernier cas on pourra préciser « to share out ») ; on peut aussi partager la vie de quelqu’un, ou partager le goût du cinéma. « Share » est aussi un nom qui signifie « partage » au sens de faire sa part ou de recevoir sa part. Ce nom est intéressant parce qu’il désigne aussi les parts qu’on peut posséder dans une entreprise, ce qu’en français on appellerait les actions : un actionnaire est un « shareholder », celui qui possède des parts. Dans le monde d’aujourd’hui, où on peut posséder un portefeuille d’actions sans jamais rencontrer les gens qui font vivre les entreprises ainsi possédées, avoir une part signifie simplement posséder un morceau – et non plus prendre part à une vie commune.

Partager, une exigence fondamentale ?

Voici quelques exemples de verbes qui résonnent avec le verbe partager, dans le même sens ou à l’opposé. En voyez-vous d’autres ? Que vous inspirent ces exemples ?

Et dans la Bible ?

Le Dieu de la Bible a créé le monde en séparant les jours, les éléments, les espèces, et en distinguant l’humain, créé homme et femme à son image et à sa ressemblance. Mais si au commencement était l’abondance de nourriture, tout de suite surgissent le besoin et la dureté du travail de la terre, et plus tard l’existence de riches et de pauvres. C’est là que s’enracine la nécessité du partage, les forts devenant responsables de prendre soin des plus faibles, et donc de partager avec eux. Et ceci relève de la loi autant que de la morale ; ce n’est que justice.

A travers toute la Bible, Dieu porte un œil attentif et aimant sur « le pauvre », pour le sauver de sa misère, en même temps qu’il veut sauver le « riche » de l’enfermement de sa richesse par le partage. En ce sens, l’inverse du partage entre tous est l’esclavage des uns et des autres. La liberté que Dieu nous propose réside dans l’acceptation de sa propre part – en renonçant au fantasme de tout posséder -, pour se dessaisir ensuite d’une part de ce que l’on a ou de ce que l’on est en faveur de l’autre. C’est exactement ce que fait Jésus : du Père il reçoit sa part, c’est-à-dire son identité de Fils, mais « il ne s’est pas prévalu d’un rang d’égalité avec Dieu » (Philippiens 2,6). Puis il donne sa vie en partage à tous les humains, ce qui génère une multiplication à l’infini, comme on peut le voir au début du Livre des Actes des apôtres.

Jésus a été appelé d’urgence par un chef de synagogue car sa petite fille est mourante et il va croiser le chemin d’une femme souffrante.

« Tous s’appliquaient fidèlement à écouter l’enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à prendre part aux repas communs et à participer aux prières. Chacun ressentait de la crainte, car Dieu accomplissait beaucoup de prodiges et de miracles par l’intermédiaire des apôtres. Tous les croyants étaient unis et partageaient entre eux tout ce qu’ils possédaient. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et répartissaient l’argent ainsi obtenu entre tous, en tenant compte des besoins de chacun. Chaque jour, régulièrement, ils se réunissaient dans le temple, ils prenaient leurs repas ensemble dans leurs maisons et mangeaient leur nourriture avec joie et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe ceux qu’il amenait au salut. » Actes 2,42-47

Questions

Comment comprenez-vous le « partage » de la Parole de Dieu ? Qu’est-ce que cela met en jeu en vous-mêmes et entre vous ?

Avez-vous conscience d’avoir reçu « votre part » de la part de Dieu, de vos parents, de la vie ?

Pouvez-vous évoquer le processus de transformation qui conduit les croyants de la première Église à un partage total de leurs biens ? Est-ce possible aujourd’hui ? Souhaitable ? Adaptable?

Que vous inspire l’accent mis sur les repas en commun ? Sont-ils fréquents dans votre Église? Quel impact ont-ils sur l’esprit et la vie de la communauté ?

Comment vivre le partage et la communion fraternelle au-delà des frontières, dans l’Église universelle ?

Vous pouvez poursuivre ou conclure la réflexion avec 2 Corinthiens 8, 1-15 :

« Car il ne s’agit pas de vous exposer à la détresse pour le soulagement des autres, mais de suivre une règle d’égalité : dans la circonstance présente, votre abondance suppléera à ce qui leur manque, pour que leur abondance aussi supplée à ce qui vous manque ; de sorte qu’il y aura égalité, ainsi qu’il est écrit : Celui qui avait beaucoup n’avait rien de trop, et celui qui avait peu ne manquait de rien. » 

Quelqu’un a dit : «Je ne me plains pas d’un sort que je partage avec les fleurs, avec les insectes, avec les astres. Dans un univers où tout passe comme un songe, on s’en voudrait de durer toujours.»
Marguerite Yourcenar, « Nouvelles orientales »

 

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