PREVENOH : Un projet au service des enfants d’Haïti

Cette initiative qui s’étend sur douze mois, a permis de contribuer à réduire les risques et désastres dans les communautés scolaires du Nord et du Nord-Est d’Haïti par la formation et l’entrainement des équipes pédagogiques et des écoliers.

Ce projet s’articule autour de trois axes : la formation, l’extension du système d’alerte par SMS et l’évaluation technique du bâtiment du bureau régional du Nord – Nord-Est.

La formation a concerné 3 formateurs départementaux, 32 formateurs communaux, 966 maitres et directeurs d’école et 26 533 écoliers.

 

La Fédération des écoles protestantes d’Haïti (FEPH)

La Fédération des écoles protestantes d’Haïti (FEPH) coordonne les écoles (premier et deuxième cycle) de ses membres (églises et missions) avec un ’organisation décentralisée qui permet de mieux suivre les réalités locales.
Avec plus de 3 000 écoles accueillant 300 000 élèves environ, elle travaille pour améliorer la qualité de l’éducation. Bien que les écoles coordonnées soient privées et confessionnelles Près de 30 % des enfants haïtiens sont ainsi scolarisés, sans distinction de sexe et de religion. Défendant et promouvant le droit de tous les enfants à une éducation de qualité et pérenne, la Fédération élabore des programmes et projets répondant aux besoins éducatifs des enfants vulnérables, orphelins et en grande difficulté financière, qui constituent son public cible. Ainsi, des enfants vulnérables sont accueillis dans des écoles protestantes, souvent vulnérables elles-mêmes.

Des Facilitateurs Locaux de Protection de l’Enfant en formation

Bureau régional de la FEPH, Cap-Haïtien, Nord. (2017, DR)

 

La formation des formateurs

La formation du projet de réduction de la vulnérabilité des écoliers dans le Nord d’Haïti (PREVENOH), d’une durée de 30 heures, traite des phénomènes naturels, des catastrophes naturelles, du cycle de gestion des risques et désastres, de la communication en situation d’urgence et du système d’alerte scolaire, des techniques d’évacuation, de premiers soins et de secours, ainsi que de l’évaluation rapide en éducation en situation d’urgence.

Aujourd’hui, plus d’une trentaine de formateurs départementaux et communaux sont opérationnels.
L’accueil des participants en internat et non en externat s’est avéré très efficace : éloignement de la famille et rupture avec le quotidien permettant une meilleure concentration, ponctualité des participants. Cette pratique pourrait être reproduite dans d’autres projets et d’autres régions.

 


Des formateurs communaux lors d’un exercice de simulation.
Ecole Fondamentale d’Application-Centre d’Appui Pédagogique (EFACAP),
Fort-Liberté, Nord’Est. ( 2017, DR)

 

Haïti : former, informer, soigner

Dans le cadre du projet de réduction de la vulnérabilité des écoliers dans le Nord d’Haïti (PREVENOH), les écoles ont reçu un certain nombre d’outils pour former, informer et soigner :

  • 60 unités de planches pédagogiques utilisables par les enseignants et 4 082 exemplaires de livrets de sensibilisation à distribuer aux élèves des téléphones portables évitant l’isolement.
  • 64 unités de kit de premiers soins contenant des pansements, de la Bétadine, des gazes, de la pommade contre la douleur, des antibiotiques, des ciseaux et des gants, un thermomètre, des comprimés (contre la douleur, la fièvre, la diarrhée, la nausée), des couvertures de secours, …

Des outils indispensables qui, conjugués à la formation, permettront de mieux gérer les crises.

 

Contre les violences à l’Ecole

Les facilitateurs locaux de protection de l’enfant ont participé à un atelier sur les alternatives aux châtiments corporels en vue de réduire les violences faites aux enfants en salle de classe sous prétexte de les discipliner. Cet atelier a débouché sur des alternatives telles que les retenues, des lignes à copier, les privations de récréation, de jeux, l’interdiction d’aller dans certaines salles, les réparations (nettoyer ce qu’on a sali) …

Toutes ces mesures disciplinaires doivent figurer dans les règlements de l’école élaborés avec la participation des élèves. Cette intervention s’inscrit aussi dans le cadre de la mise en place prochaine du programme d’Action contre les violences à l’école haïtienne (ACVEH) par le ministère de l’Education nationale et de la formation professionnelle (MENFP) auquel la FEPH contribue techniquement.


Des formateurs communaux lors d’une session basée sur le jeu éducatif «Tè malè».
Ecole Fondamentale d’Application-Centre d’Appui Pédagogique (EFACAP),
Fort-Liberté, Nord’Est. ( 2017, DR)




Objectif Tunisie

Depuis de nombreuses années, le Défap collabore avec l’Eglise Reformée de Tunisie (ERT) et d’autres partenaires pour des actions sociales et culturelles. Du 7 au 13 décembre dernier, Laura Casorio, la secrétaire exécutive en charge des envoyés, était en déplacement en Tunisie pour rencontrer ses envoyés et ses partenaires présents sur place.

Visite de l’école Kallaline

Située à Tunis, l’école privée Kallaline bénéficie d’un accompagnement constant du service protestant de mission, dans le cadre de l’enseignement et de l’animation autour de la langue française. Anciens envoyés du Défap, Bernhard et Michèle Reiss, sont aujourd’hui chargés de la direction et de la gestion de l’école. Ils peuvent s’appuyer sur une équipe internationale composée de professionnels, volontaires et animateurs. En partageant leurs cultures d’origine, ils contribuent grandement aux activités scolaires et extra-scolaires de l’établissement.

 


Classe de l’école Kallaline, décembre 2016, DR

 

L’ERT et le protestantisme tunisien

Née suite à une action de l’aumônerie militaire et des familles d’expatriés de la communion luthéro-réformée, l’ERT réunit aujourd’hui le protestantisme local en fédérant les différentes communautés qui se retrouvent pour des activités et des cultes en différentes langues (français, anglais et arabe).

L’équipe pastorale est composée de pasteurs américains, français, congolais et rwandais.
Le quotidien de l’ERT est fait de rencontres, d’accompagnements et de formation continue pour ses membres.

 


Freddy Nzambe, pasteur de l’ERT
et Michèle Reiss de l’école Kallaline, décembre 2016, DR

 

Une présence discrète mais en constante augmentation

Comme d’autres Eglises locales, l’Eglise Reformée de Tunisie connait depuis quelques années une large croissance, liée à l’immigration importante de différentes communautés. Chaque année, elle est en effet témoin des arrivées et des départs de ses membres, originaires principalement de l’Afrique subsaharienne et issus de différentes paroisses protestantes.

 

Le culte : un lieu de rencontre pour les jeunes Tunisiens

A la différence des églises protestantes européennes, la moyenne d’âge de fréquentation de l’ERT atteint à peine la trentaine. Les participants au culte sont étudiants et ont moins de 30 ans. Le culte hebdomadaire est alors pour cette jeune communauté un lieu de rencontre et de transmission incontournable.

 

 




Centrafrique : comment écouter et accompagner les victimes ?

Psychologue de formation et expert de la dimension post-traumatique, Yann Jurgensen a été sollicité par le Défap pour professionnaliser une cellule d’écoute de victimes mise en place à Bangui, dans le cadre de la mission d’accompagnement pastoral de l’Église protestante Christ-Roi de Centrafrique. Il est intervenu en binôme avec le pasteur Bernard Croissant. Une expérience qui l’a profondément marqué et qu’il partage aujourd’hui avec nous, depuis son retour de Bangui.

En quoi consistait votre mission en Centrafrique ?

Après avoir été contacté par le Défap, je suis parti à deux reprises : en mars et décembre 2016. Le premier séjour avait pour objectif d’observer le fonctionnement actuel de cette cellule d’écoute et la mise à disposition de nouveaux outils. Mon second déplacement avait pour but la professionnalisation des pratiques, au moyen de suivi et de supervision.

A l’origine, la cellule d’écoute a été mise en place par des femmes africaines en 2013.

Je suis venu pour partager mes expériences et apporter des outils théoriques et des méthodes, en vue de professionnaliser la cellule et son équipe de permanents, avec beaucoup de modestie et de précautions. Sur place, j’ai fait dans un premier temps du suivi individuel des victimes et dans un second temps de l’accompagnement des écoutants. Cette dizaine de personnes, empreintes de bonne volonté et d’empathie, sont elles-mêmes des victimes traumatisées par les évènements.

L’objectif de cette structure est l’écoute et l’accompagnement des victimes des exactions. Ce sont essentiellement des femmes et des enfants, à 90 %. Le traumatisme des femmes est direct (par les viols et les exactions). Celui des enfants est indirect (ils ont été spectateurs des évènements). Quel que soit le cas de figure, ces personnes ont besoin d’être écoutées et accompagnées.

La dimension interculturelle est essentielle pour comprendre et améliorer le fonctionnement de cette cellule et apporter des méthodes qui soient spécifiques et qui répondent à la fois aux besoins, aux attendes et aux référentiels des Africains.

 


Equipe de la cellule d’écoute, déc 2016, DR

 

Comment avez-vous collaboré avec le pasteur Bernard Croissant sur place ?

Dans ce type de cellule de soutien psychologique et d’écoute, le travail en binôme pasteur-psychologue est essentiel. Il s’agit dans ce type d’approche, de concilier la foi, la théologie et la dimension psychologique.

La population en RCA est éminemment croyante. L’acceptation de l’approche psychologique va de pair avec la déclinaison du principe du religieux. Car croire permet aussi aux personnes de cicatriser leur traumatisme.

 

Retournerez-vous à Bangui ?

Oui, il est déjà prévu que j’y aille en mars et en décembre 2017. Pour après, on verra… Il faut consolider le tout et développer une approche psychologique de qualité.

En dehors de l’aspect thérapeutique, nous allons aussi développer la mise en place de projets professionnels et la prise en charge médicale des femmes.

Le projet permet de tourner la page du traumatisme, de cicatriser et de reconstruire un autre avenir. Mais il nécessite un financement.

La question de la loi est aussi importante. Dans le labyrinthe juridique, porter plainte et accéder à ses droits n’est pas chose aisée.

 


Yann Jurgensen dans son cabinet à Colmar, DR

 

Que retenez-vous de cette mission ? En quoi vous a-t-elle marqué ?

Ce qui m’a marqué c’est le courage de ces femmes victimes et leur capacité de reconstruction. Ce qui prouve bien que ce sont les personnes et leurs actions au quotidien qui font reculer la pauvreté, la misère, la souffrance…

Il y a aussi sur place beaucoup de talents individuels et collectifs, une grande capacité de résilience et de reconstruction des choses. Il n’y a pas de haine mais juste la volonté qu’il y ait une société juste pour tous.

Dans ce contexte, l’attente de justice et d’exemplarité est très importante. Elle seule pourra endiguer cette dynamique perverse de corruption et d’impunité.

De manière plus générale, ce qui fait avancer une société c’est l’éducation. Il faut que les enfants puissent aller à l’école et que l’espérance perdure. Pour cela il faut financer les études et cela, pour nous autres européens, n’est pas grand-chose : 60 euros par enfant et par an pour la petite école.

Durant ma mission, j’ai rencontré de nombreuses victimes, j’étais préparé à pouvoir les écouter et les accompagner. Mais un évènement m’a profondément marqué, peut-être parce que je ne m’y attendais pas. Je me souviens d’un petit garçon de 7 ans qui est venu au centre. Il n’allait pas encore à l’école alors qu’il souhaitait y aller et que son année scolaire avait été financée.  Dans l’optique d’une scolarité proche, je lui ai offert mon stylo à bille. Au moment où je lui ai donné, il a répété plusieurs fois un mot à voix basse. Je n’ai pas compris sa remarque. Puis il a répété le mot plus fort. Mon stylo lui faisait penser à un objet qu’il avait vu…un missile ! Sa réflexion m’a profondément secoué. Je me suis dit : « alors qu’un stylo sert à construire le monde, il évoque ici la mort qui descend du ciel et qui tue ».

Dans ce type de mission, j’ai entendu beaucoup de choses difficiles mais cet épisode restera toujours gravé dans ma mémoire.

 




L’enseignement : un enjeu primordial pour le Défap

Les 19 et 20 avril 2016 s’est tenu le bureau du RIEP (Réseau International de l’Enseignement Protestant) en présence de trois de ses membres et de deux représentants du Défap. A l’ordre du jour, l’évolution du RIEP et une intervention de Sophia Bazille sur le montage d’un dossier de subvention.

Pour la deuxième année consécutive, le bureau du RIEP s’est réuni à Paris. Trois de ses quatre membres étaient présents : Samuel Mutabazi (Rwanda), Jean Kaseréka (République Démocratique du Congo ; nord Kivou) et Christon St Fort (Haïti ; directeur de la Fédération de l’Enseignement Protestant en Haïti).

 

Bureau du RIEP, DR

Bureau du RIEP, DR

 

Ce bureau a permis de faire le bilan de l’année écoulée suite à l’Assemblée générale de mars. Après le bilan, les membres ont échangé sur les perspectives d’évolution (nouveaux membres, nouveaux pays, plan d’action 2016-2018, aspects financiers…).

Comme l’année dernière, cette réunion a été l’occasion d’une intervention sur un thème d’actualité. Après la question des pédagogies de la paix en 2015, le sujet abordé cette année était plus pratique puisqu’il s’agissait du montage d’un dossier de subvention.

 

De l’idée à la réalisation d’un projet

 

Parce qu’il n’est pas toujours facile de concrétiser un projet, Sophia Bazile, ancienne envoyée du Défap à Madagascar et spécialiste en la matière, est venue apporter ses connaissances et témoigner de son expérience.

Formée à la « Gestion du Cycle des Projets », elle a présenté les étapes indispensables à la construction d’un projet pérenne : l’élaboration d’un cahier des charges, l’analyse des coûts, la planification, le pilotage et le contrôle…

Des éléments importants sont ressortis de la présentation : anticiper les moindres détails, bien connaître le contexte, avoir une réelle vision de la faisabilité et de la viabilité du projet, penser au co-financement, bien former les équipes locales, évaluer l’impact du projet et sa pérennité.

Une présentation très concrète source de nombreux échanges qui ont pointé la différence entre théorie et pratique. Les membres du bureau ont notamment insisté sur les spécificités de chaque projet qui nécessite de s’adapter, de travailler au cas par cas, d’intégrer la différence projet à court, moyen ou long terme.

 

Les projets du RIEP

 

Le RIEP est porteur de divers projets pour le Défap, nous vous en parlions sur le site il y a peu de temps. Il regroupe aujourd’hui seize départements d’enseignement protestant dans le monde, avec un idée phare : promouvoir une éducation de qualité.

Ses projets actuels portent plus précisément sur la pédagogie de la paix et l’environnement, avec la volonté d’impliquer les communautés locales, pour apprendre « autrement » (moins de compétition, plus d’entraide…).

 

Durant ces deux jours de travail, une bonne ambiance a régné, avec des personnes d’horizons différents, présents pour faire évoluer le programme dans la bonne direction.

 




Formation à l’islamologie : comprendre l’autre

Dans un souci de meilleur vivre-ensemble et de dialogue interreligieux, le Défap a ouvert un programme de bourses pour une formation à l’islamologie. Une première « promotion » est sortie fin juin 2015. Présentation et impressions.
Le programme

 

Ce programme a consisté à donner des bourses à cinq étudiants pour qu’ils étudient et obtiennent le certificat en islamologie de l’Institut al-mowafaqa de Rabat, au Maroc.
Cette première expérience a été un succès.

 

Les bourses pour l’Institut Œcuménique de Théologie ont été attribuées à un étudiant français en théologie, deux pasteurs centrafricains, une jeune pasteure camerounaise et une journaliste de l’Eglise sénégalaise.

 

Ce certificat de six mois d’initiation à l’islamologie est reconnu par l’université de Strasbourg. Il a pour but de former des gens dont ce n’est pas la spécialité mais qui travaillent ou sont en contact avec des musulmans, afin qu’ils comprennent mieux cette culture religieuse.

 

Cette première session a bien fonctionné, et les organisateurs espèrent que l’expérience sera renouvelée.

Le ressenti des étudiants

 

Les boursiers concernés étaient tous très contents d’avoir l’occasion de participer à ce programme. Ils l’ont trouvé très difficile : en six mois, ils ont dû apprendre l’arabe classique afin de lire des textes du Coran.
Les professeurs qu’ils ont eus, de grandes pointures en islamologie, ne réalisaient pas toujours que des chrétiens n’avaient pas de connaissances, ne seraient-ce que basiques, en culture islamique.

 

Les étudiants ont fait un rapport sur leur formation. Ils ont également dû faire, pour valider le certificat, une soutenance de fin de programme.

 

La pasteure camerounaise a soutenu sur le sujet « le dialogue interreligieux face au djihad ».

 

La pasteure camerounaise en train de présenter sa soutenance

Voici un extrait de son texte de soutenance :

« L’actualité est de plus en plus marquée par la manifestation des actes violents posés au compte du djihad. Le concept est donc connu par les sociétés entières, voire le monde entier, sans que l’on ait recours au sens fondamental de cette réalité. (…) Aujourd’hui, les medias ne s’embarrassent guère de nuances en traduisant le terme djihad par « guerre sainte ». (…)

 

La paix dans le monde commence par la paix dans nos quartiers, dans nos rues, en faisant que chacun devienne ambassadeur et responsable. Cela passe par une action concrète : rendre visite à son voisin, organiser un repas entre deux communautés religieuses pour ne citer que ceux-là. Pour bâtir un monde plus fraternel, il faut pouvoir conjuguer spiritualité et action, former aussi les jeunes musulmans et chrétiens à une vision juste du djihad. Car, un enracinement insuffisant en sa propre foi, une connaissance et une compréhension insuffisantes de la croyance et de la pratique des autres religions, peuvent mener à de fausses interprétations.

Pour affronter donc, les défis du dialogue avec l’Islam, il faut apprendre à affiner ses jugements, à déconstruire certaines certitudes, à relativiser certaines croyances et à redécouvrir le message intemporel et universel du Coran.  Déconstruire pour construire est un passage obligé, pour pouvoir discerner dans l’héritage des musulmans, la part du juste et du faux, la part d’utile à eux et à l’autre. 

Déconstruire pour construire, c’est aussi cesser de regarder le djihad, comme étant un problème lié à l’Islam, à l’arabe, au musulman. Nous pensons qu’il est impératif, de regarder le djihad tel que mené aujourd’hui, comme un fléau qui mine la société entière. »

 

Par ailleurs, un des pasteurs centrafricains a donné son ressenti sur la formation :

 

« J’ai beaucoup apprécié la manière avec laquelle nous avons été amenés dans les réflexions et échanges. Ceci a permis une réflexion active de tout le monde qui, malgré notre arrière-plan socio-culturel et religieux, notre vision du monde diverse, des approches différentes ont finalement rendu compte des enjeux des points inscrits aux débats. Je ne peux pas non plus oublier ces moments de partage libre, si enrichissants, où les expériences des uns viennent authentifier celles des autres. Oh ! C’est merveilleux cette formation ! »

Les avantages du programme

 

Cette formation a été bénéfique, notamment lorsque l’on sait que les pays où vivent les étudiants financés par le Défap possèdent une importante communauté musulmane : le Sénégal est majoritairement musulman, le Cameroun possède des problématiques liés à l’Islam au nord, la Centrafrique connaît des soucis de cohabitation entre les différentes cultures religieuses, et la France a un problème grandissant d’islamophobie.

 

Ces personnes vivant dans des zones où les relations avec les musulmans sont difficiles, il paraissait important de les « former » afin qu’ils aient une vision différente et plus juste de l’Islam, pour que la vie en communauté soit facilitée. Mais aussi, il est important qu’ils diffusent leurs connaissances autour d’eux.

 

Le Défap va suivre ce qu’ils vont faire, pour voir comment les choses peuvent avancer avec eux, et s’ils peuvent continuer leur réflexion en islamologie.

L’association espère également que plus de Français vont venir se former et utiliser leur connaissance en islamologie dans le réseau des paroisses.

 

L’idée de ce programme est de favoriser le dialogue interreligieux par une meilleure connaissance des autres cultures.

 

Pour en savoir plus sur l’Institut al-mowafaqa

 




Week-end ABS à Sète : rencontres et retrouvailles

Le week-end du 20 juin, une rencontre des ABS (Après-Bac-Service) a eu lieu à Sète. Retour sur ces journées.

Pendant trois jours, du 20 au 22 juin, les jeunes du programme ABS se sont retrouvés à Sète pour une rencontre organisée par le Défap.

Au programme : activités récréatives et culturelles, et bilan de l’année.

 

Le groupe des ABS à Sète

 

Des retrouvailles appréciées

 

Au cœur du programme, un temps d’animation et de réflexion.

Le thème de la discussion portait autour de la question suivante : comment profiter au mieux des opportunités de contacts qui se créent lorsqu’on vient en métropole ?

 

C’est le Pasteur d’origine togolaise Hope Nenonene qui a animé ce temps de partage. Il a fait part de sa propre expérience en Nouvelle-Calédonie, où il a passé six ans en tant qu’envoyé auprès de l’Eglise protestante locale et de l’Alliance Scolaire. Il a su parler aux étudiants en évoquant d’abord son vécu : événements enrichissants et difficultés auxquelles il a dû faire face. Il a ensuite invité les étudiants à répondre à quelques questions sur leur ressenti quant à la rencontre entre cultures calédonienne et métropolitaine.

Les participants ont bien répondu aux sollicitations. Ils ont proposé des animations et apporté leur vision au débat en évoquant les efforts nécessaires à leur intégration dans un environnement nouveau.

 

Temps d’animation

Ils sont cependant très contents de leur séjour : ce fut pour eux une année de découverte et c’est ce qui leur a le plus plu.

 

Le programme de suivi et accompagnement du Défap a été très apprécié par les étudiants, notamment en ce qui concerne les rencontres : ils ont beaucoup aimé avoir du temps pour se retrouver et être ensemble, temps trop rares d’après eux. En effet, les étudiants vivent tous dans des villes différentes.

 

Un programme chargé et varié

Après quelques complications mineures de voyage, les étudiants ont pu profiter de leur première journée : joutes à Sète et promenade dans la ville. Le soir, ils avaient quartier libre et ont pu se retrouver entre eux.

Le lendemain, ils ont fait une balade à bord d’un bateau à voile, accompagnés par des moniteurs qui leur ont expliqué la vie et la tradition marine de la ville, premier port de pêche de la Méditerranée, avant de participer au temps d’animation assuré par le pasteur Nenonene.

 

Activité nautique – ABS

La date n’était pas choisie au hasard : le soir, ils ont pu profiter de la fête de la musique au centre-ville et écouter divers style musicaux.

Le dernier jour, le programme était exclusivement culturel avec une visite du musée Paul Valery et une attention particulière portée à l’histoire de ce poète.

 

Plusieurs étudiants ont envoyé leurs remerciements au Défap pour ce week-end de rencontres et de retrouvailles, en déplorant le manque de temps.

 

Groupe des ABS à Sète

C’est d’ailleurs le dernier week-end ABS qui a lieu à Sète. Cela faisait quinze ans que les réunions avaient lieu dans cette ville.




Le Défap au Congo : projets en cours

Du 3 juin au 10 juin 2015, le pasteur Jean-Luc Blanc s’est rendu au Congo pour une mission de suivi de l’ensemble des projets du Défap dans ce pays. Retour sur les partenariats les plus importants.

Les centres de santé

 

L’enjeu est de finaliser la mise en place d’une formation de sensibilisation à la lutte contre le VIH SIDA pour les personnes travaillant dans tout le département de santé de l’Eglise. C’est un programme où le Défap est impliqué depuis le début, surtout par des formations pour des bénévoles, des pasteurs, et tous ceux qui font de la prévention et mettant en place des cellules d’écoute et d’accompagnement des malades atteints du VIH (dans chaque ville ou paroisse).

Le Défap a également pour projet de renvoyer des services civiques dans les centres de santé de l’Eglise Evangélique du Congo (il existe en tout seize centres). Il est prévu que deux services civiques travaillent dans trois centres de santé sur Brazzaville et Pointe Noire.

Une nouvelle formation en petits groupes verra le jour en novembre dans trois endroits (Brazzaville, Pointe Noire et Ngouedi), demandant ainsi moins de déplacements de la part des personnes formées. Elle sera assurée par les membres de l’organisme « Chrétiens et SIDA » et l’association « Signe-de-vie-Sida ».

 

Carte du Congo (Source : Google Maps)

 

L’Action évangélique pour la paix (AEP)

L’AEP, ou Action Evangélique pour la Paix, est une association liée à l’Eglise protestante mise en place avec le Défap et l’école de la paix de Grenoble. Cet organisme travaille sur la pédagogie de la paix et la promotion d’une culture de la paix dans les écoles et les Eglises. L’AEP est aussi membre du PCPA Congo, le programme concerté pluri-acteurs dont le Défap est également membre.
Le projet actuel, qui est aussi le dernier financé par le Défap, pose la question de la continuité : comment pouvons-nous pérenniser cette action au Congo alors que le financement touche à sa fin ? La recherche de nouveaux partenaires est donc indispensable.

 

Scolarisation des enfants sourds

Le projet de scolarisation des enfants sourds (mettre lien vers article) se poursuit. A partir de la rentrée, huit enseignants seront suffisamment formés pour prendre en charge une classe avec des enfants sourds. Toutefois, leur formation n’est pas encore achevée. Ils pourront commencer à mettre en place ce qu’ils ont appris, mais les enfants seront dans des classes spécialisées. Il faudra attendre encore un peu pour les voir dans des classes dites ‘classiques’.

Ecole de Owendo, Congo

 

La faculté de Théologie

Le Défap travaille également avec la faculté de théologie de Brazzaville.
Sur place, le but était de faire le point sur le partenariat entre cette faculté et celle de Strasbourg. Pour cela, le doyen de la théologie de Brazzaville est en ce moment en France, et, c’est en automne prochain que celui de Strasbourg ira à Brazzaville, pour qu’ils puissent ainsi finaliser leur partenariat.

 

En outre, deux sujets reviennent dans toutes les discussions : le premier concerne l’avenir du président de la république, Denis Sassou Nguesso. Va-t-il se maintenir au pouvoir, au moyen d’un changement de constitution ou y aura-t-il une alternance ? Le second sujet, lui, recouvre la question de la bénédiction des couples de même sexe débattue et autorisée lors du dernier synode de l’EPUdF.

 




Des Bibles pour la mission

Le « projet NBS » s’appuie sur un constat simple : dans les Églises du Sud, les outils théologiques manquent souvent pour les pasteurs et les évangélistes. D’où cette initiative du Défap lancée dès 2007 et combinant la diffusion d’exemplaires de la « Nouvelle Bible Segond » avec l’envoi d’enseignants et l’organisation d’ateliers. Après le succès d’une première phase de diffusion de 1500 Bibles « NBS », le Défap renouvelle l’opération.

Depuis 2007, le constat n’a pas changé. Dans beaucoup d’Églises du Sud, la bibliothèque théologique personnelle des pasteurs, prédicateurs et évangélistes se limite régulièrement à un seul ouvrage : une Bible, souvent d’une édition modeste. Ceux qui achètent quelques livres durant leurs études doivent généralement les revendre au moment où ils terminent. Or, il existe une Bible d’étude dans la version NBS (Nouvelle Bible Segond) qui intègre de nombreuses aides pour un travail exégétique, historique, théologique. C’est précisément cet outil très complet – avec introductions détaillées, notes exégétiques, tableaux et encadrés thématiques, cartes, index détaillé et concordance – que le Défap contribue à diffuser, grâce à un partenariat avec l’Alliance biblique française et au soutien financier de ses Églises membres. En l’accompagnant de l’envoi d’enseignants et de la mise en place d’ateliers, aidant ainsi à la transmission de l’Évangile, au soutien à la formation biblique, ainsi qu’au renforcement des liens ecclésiaux dans l’espace francophone.

Un « passeport vers la fraternité »

La première phase de ce « projet NBS » a permis de diffuser 1500 Bibles. La « NBS », édition d’étude personnalisée pour le Défap, a déjà été distribuée en de nombreux endroits, notamment au Cameroun, au Congo, au Sénégal, au Bénin, à Madagascar, au Rwanda, en Tunisie… Une deuxième phase portant sur un nombre équivalent a d’ores et déjà été lancée par le Défap, devant l’accueil très favorable reçu dans les Églises du Sud. De nombreux organismes de formation (instituts bibliques et facultés de théologie) ainsi que des Églises ont d’ailleurs demandé à ce que ce programme continue. Ce dont témoigne un étudiant qui a bénéficié au Sénégal du programme de diffusion de Bibles NBS et des formations qui y étaient associées :

« Il reste des besoins non pourvus »

 

La Bible d’étude NBS est ainsi apparue, lors de cette première opération, comme un outil dont les bénéficiaires ont apprécié la qualité et l’utilité pour la lecture dans un cadre académique ou pour le travail pastoral. Les ateliers ou séminaires de formation ont permis des échanges souvent très riches, les animateurs des sessions (professeurs ou biblistes) revenant souvent impressionnés par le désir d’apprendre des étudiants, par leur curiosité et par la pertinence de leurs réflexions.Comme le soulignait dès 2007 Marc Frédéric Müller, ancien Secrétaire Exécutif du Défap, à l’époque en charge du projet des NBS : « Aujourd’hui la Bible, porteuse de paroles qui font vivre, ne cesse de nourrir la foi de tous ceux qui s’engagent, à la suite du Christ ; elle est offerte pour l’édification de l’Église universelle qui préfigure de bien des manières le Royaume à venir. Plus nous serons enracinés dans le témoignage des prophètes et des apôtres, plus nous serons capables de nous ouvrir aux réalités des autres, à leur culture et à leur langage, à leur souffrance et à leur espérance. Dans un monde où les frontières des hommes sont parfois un empêchement à la rencontre, la Bible est un passeport, marqué du visa de la grâce, qui nous donne de lever les barrières posées en travers des chemins de fraternité. »

30 euros par Bible, frais d’envoi inclus

Un « passeport vers la fraternité » qui revient à un maximum de 30 euros pièce : c’est ce que représentent le coût de la Bible elle-même, et les frais d’envois (qui peuvent varier selon les pays). Pour avoir une idée de la qualité de l’ouvrage distribué, en voici un exemple disponible en ligne (disponible à partir du site spécialisé « La Nouvelle Bible Segond – édition d’étude ») :




Enseignement protestant ici et là-bas !

Séminaire sur l’Enseignement Protestant, du 15 au 19 avril 2013 au Défap

Du 15 au 19 avril 2013, le Défap accueillera une trentaine de représentants d’organismes protestants engagés dans l’enseignement primaire et secondaire en Afrique, en Europe, en Océanie et dans les Caraïbes.

Organisé conjointement avec la Cevaa, ce séminaire multiculturel sur l’enseignement protestant fait suite à une première rencontre de janvier 2011, qui aura permis de prendre connaissance de la situation contextuelle de l’enseignement protestant dans chaque pays représenté et de favoriser l’échange d’expériences sur différents projets et initiatives.

L’objectif de la rencontre de cette année est triple, à savoir :

  • Identifier les défis de nos sociétés et enjeux de l’enseignement protestant à travers une réflexion théorique sur sa valeur ajoutée ;
  • Identifier des axes de travail émanant de préoccupations communes afin de bâtir un programme d’actions ;
  • Poursuivre une collaboration commune, pérenniser les liens et dynamiser les échanges.

2017 – année de célébration des 500 ans de la Réforme – est l’horizon que se sont fixés les participants pour mener à bien cette réflexion sur le caractère spécifique de l’Enseignement Protestant, sa valeur ajoutée, ainsi que sa place dans les Eglises et la société…

N.B : Ce séminaire n’est pas ouvert au public
Pour plus d’informations, téléchargez le programme.