Éduquer à la paix et au développement durable au Burundi

Une paix récente et fragile, une pauvreté endémique avec une partie de la population toujours menacée par la faim : autant de facteurs qui entretiennent les risques de résurgences de violences au Burundi. Comment aider à sortir de ce cycle où le dénuement et les antagonismes s’alimentent mutuellement ? En prenant en compte à la fois les deux aspects : les besoins matériels et la sensibilisation à une culture du vivre-ensemble. Tels sont les fondements du projet soutenu par le MIR France (Mouvement International de la Réconciliation), avec l’aide du Défap, à travers la ferme-école de Bujumbara.


Dans les projets qu’il co-construit avec ses partenaires, dans les liens entre Églises qu’il entretient, le Défap veut travailler à un équilibre qui restaure les personnes, les relations et les sociétés. Cet objectif fait partie des grandes lignes détaillées dans sa « feuille de route » : « Convictions et actions – 2021-2025 ».

Au Burundi, les guerres successives depuis 1962, date de l’indépendance du pays, ont terriblement fragilisé la société. Non seulement par les centaines de milliers de morts qu’elles ont provoquées, mais aussi en faisant voler en éclats le vivre-ensemble, en multipliant le nombre de veuves, orphelins, enfants de la rue et ex-enfants soldats, et en empêchant tout décollage économique du pays. Comme dans le Rwanda voisin, ces conflits ont éclaté à l’occasion de tensions inter-ethniques, entre Hutus et Tutsis. Les massacres de 1972 avaient fait près de 100.000 morts, ceux de 1988 20.000 morts ; la guerre civile de 1993, déclenchée à la suite de l’assassinat par des militaires du président Melchior Ndadaye et de six de ses ministres, a fait un nombre de morts encore difficile à évaluer, les estimations basses tablant sur 50.000 quand d’autres vont jusqu’à 300.000. Si l’accord de paix d’Arusha, signé fin août 2000 sous l’égide de Nelson Mandela, a permis d’éviter de nouveaux bains de sang, la paix reste fragile, émaillée de tentatives de putsch et de violences.

Des maux multiples et enchevêtrés

Paysans au Burundi © Asimbahwe Gratien and CubeMEDIA CM – Wikimedia Commons

Dans une société encore très rurale et dans un pays que les comparaisons de PIB classent comme le plus pauvre du monde, dans un État qui redoute toujours les explosions de violence, les plus fragiles parmi les fragiles, ce sont les femmes et les enfants. Les maux sont multiples et enchevêtrés : précarité matérielle (88% de la population vit avec moins de 2 dollars par jour) et faible autonomie, rôle peu reconnu des femmes, difficulté à régler les conflits autrement que par la violence… Ce sont à tous ces maux que le MIR (Mouvement International de la Réconciliation) entend s’attaquer, à travers un projet soutenu par le Défap. Il s’agit d’une ferme-école, dans la banlieue de Bujumbara, la capitale, située sur les rives du lac Tanganyika. Elle vise, dans un premier temps, à permettre à ses élèves de devenir matériellement autonomes, à la fois sur le plan des cultures et sur le plan de la commercialisation de leurs produits ; et dans un second temps, à renforcer les solidarités et le dialogue.

Sur le plan pratique, il s’agit d’enseigner tout ce qui concerne le maraîchage, le petit élevage, l’apiculture, l’horticulture, l’agroforesterie ; d’enseigner, aussi, des techniques de protection des sols contre l’érosion, à la fois dans un souci d’efficacité sur le plan agricole, et de protection de l’environnement et des ressources. Au-delà de ces enseignements, il s’agit ensuite d’organiser les jeunes élèves en groupements d’exploitants agricoles financièrement autonomes, et capables de conserver, transformer et commercialiser eux-mêmes leurs produits. Et enfin, à travers cette amélioration de leur quotidien et ces solidarités concrètes, diffuser une culture du respect de l’autre, de la paix et de la non-violence.

Installations agricoles en bordure de la forêt © Jostemirongibiri – Wikimedia Commons

Le MIR, à l’origine de ce projet, se définit comme un mouvement non-violent inspiré de l’Évangile. Il travaille à l’élaboration et à la diffusion d’une théologie de la non-violence et entend lutter contre la guerre sous toutes ses formes. Il est membre de la Fédération protestante de France et préside la Coordination pour l’éducation à la non-violence et à la paix. Ce projet de ferme-école, développé avec le Défap, est mené en partenariat avec l’Église baptiste de Bujumbara, et avec le soutien, en France, de la paroisse de Saint-Germain-en-Laye de l’Église Protestante Unie. Montant prévu du projet : 20.000 euros sur 3 ans. De quoi semer de belles graines d’unité.




RDC : renforcer la place de la femme dans les Églises

En République Démocratique du Congo, la place des femmes est fragile et peu reconnue : pénalisées par un faible accès à l’éducation, elles accèdent rarement à des emplois décents et encore plus difficilement à des postes politiques importants, sont les premières victimes de violences et de la pauvreté. Les Églises, de par leur poids dans la société, ont la capacité de faire évoluer les mentalités. Encore faut-il qu’elles accordent elles-mêmes plus de place aux femmes. C’est dans ce but que le Défap propose des bourses pour permettre à des jeunes femmes de poursuivre des études supérieures en théologie à l’Université Libre du Pays des Grands Lacs de Bukavu, de manière à former de futures cadres de l’Église du Christ au Congo (ECC), principale dénomination protestante en RDC.


Le Défap, dont les activités se déploient à travers des relations entre Églises de divers pays, entend travailler à une égale dignité des hommes et des femmes dans l’Église et dans la société. Un objectif qui figure parmi les priorités de ses actions, détaillées dans sa « feuille de route » : « Convictions et actions – 2021-2025 ». Pour cela, le Défap veut soutenir la formation théologique des femmes, encourager des projets d’éducation à l’égalité femme-homme dans l’Église, et travailler avec ses partenaires pour favoriser les candidatures féminines et encourager leur leadership dans l’Église.

Dans un pays comme la République Démocratique du Congo, les Églises sont des acteurs sociaux majeurs. Elles gèrent des écoles, des hôpitaux, ont une importante action sociale et pallient les défaillances de l’État dans de nombreux domaines. Selon le dernier rapport du cabinet d’étude « Target » sur les Églises en RDC, plus de 93% des Congolais se déclarent chrétiens, avec 42% de catholiques, 25% de protestants, 15% d’adeptes des Églises évangéliques dites de Réveil, 4% de pentecôtistes et 1% de kimbanguistes. Avec ses 1447 paroisses réparties en 47 diocèses disséminés à travers le pays, l’Église catholique joue par exemple un rôle de premier plan. Depuis la signature d’une convention en 2011, l’État lui a délégué, à travers son organisation Caritas, l’organisation de la paye des enseignants du primaire et du secondaire dans les zones rurales. Elle administre directement entre 40 et 60 % des écoles et des services de santé, privés comme publics.

Remise des diplômes en décembre 2021 aux participants à la formation continue sur « Église et leadership » à l’ULPGL © ULPGL

Les Églises protestantes gèrent également nombre d’activités cruciales pour la société congolaise – avec d’autant plus de visibilité que beaucoup d’entre elles sont regroupées au sein d’une même structure, cumulant les caractéristiques d’une Église et d’une fédération : l’ECC – l’Église du Christ au Congo. L’ECC rassemble 95 communautés ecclésiales différentes (on préférera parler de « communautés » plutôt que « d’Églises » au sein de l’ECC), dont 70 sont présentes dans la seule ville de Kinshasa. Un partenaire de taille… et surtout, une institution représentant un protestantisme moins divers qu’il n’y paraît : toutes les dénominations qui la composent se retrouvent lors d’un même synode. Et d’une communauté à l’autre, les théologies dialoguent, les liturgies se rapprochent. Les facultés de théologie jouent pour cela un grand rôle : entre les communautés baptiste, anglicane ou mennonite, on retrouvera des pasteurs qui ont fréquenté les mêmes universités et suivi les mêmes cours.

Les Églises ont la capacité de faire évoluer les mentalités

Mais dans les Églises comme dans le reste de la société congolaise, les femmes restent bien souvent cantonnées à des places subalternes. Du fait de leur poids au sein de la société, les Églises ont la capacité de faire évoluer les mentalités ; encore faut-il d’abord qu’elles évoluent elles-mêmes. L’un des principaux frein au renforcement du rôle des femmes, et à leur accession à des postes d’encadrement au sein de l’ECC, est bien souvent leur manque de formation en théologie. Ce qui est un reflet de la situation de l’ensemble du pays, où les femmes ont un accès plus difficile à l’éducation.

Un groupe de femmes congolaises dans la province du Kasaï © Myriam Samani – MONUSCO – Flickr creative commons

Le Défap propose donc des bourses pour permettre à des jeunes femmes de poursuivre des études supérieures en théologie à l’Université Libre du Pays des Grands Lacs de Bukavu, de manière à former de futures cadres de l’Église du Christ au Congo. Il s’agit d’un pôle universitaire accueillant chaque année près de 800 étudiants au sein de sept facultés : théologie, droit, sciences économiques et gestion, santé et développement communautaires, psychologie et sciences de l’éducation, sciences et technologies appliquées. Au sein de la faculté de théologie, seules une quinzaine d’étudiants sont des étudiantes. Le Défap envisage de quasiment doubler ce nombre en proposant une douzaine de bourses, permettant de payer les frais liés aux études d’une douzaine de jeunes femmes.




Le Défap et Djibouti : un documentaire à voir sur France 2 le 12 décembre à 10h

Dimanche 12 décembre, retrouvez sur France 2 le documentaire de Présence protestante «Le Défap, 50 ans au service des Églises en mission – L’Église protestante évangélique de Djibouti». Un thème qui sera aussi au centre de la prochaine émission « Courrier de mission – le Défap », présentée par Marion Rouillard sur la radio Fréquence Protestante.

Une cérémonie de remise de diplômes se prépare dans le temple de l’Eped © Défap, mars 2019

Depuis sa création en 1971, le Défap s’inscrit dans un réseau d’Églises, au sein desquelles il joue le rôle de facilitateur pour permettre de réaliser des projets, des échanges de personnes… autant d’actions qui ont avant tout pour but d’entretenir des relations entre Églises par-delà les distances géographiques et culturelles. Cet aspect de relations entretenues au sein d’une communauté, qui se comprend avant tout au sein du réseau de la Cevaa – Communauté d’Églises en mission, mais sans s’y limiter strictement, est tout particulièrement important pour des Églises qui sont minoritaires dans leur pays. La petite Église de Djibouti, officiellement désignée sous le titre d’Eped (Église protestante évangélique de Djibouti) fait partie de ces communautés pour lesquelles les relations avec le Défap sont cruciales, car elles représentent l’inscription au sein d’une communauté plus large. Pour l’Eped, la relation avec les Églises d’Europe passe ainsi à la fois par son appartenance à la Ceeefe (la Communauté des Églises francophones) et par le Défap.

L’histoire du Défap, de sa création aux célébrations de son cinquantenaire en 2021, et ses actions concrètes, à travers l’exemple des relations avec l’Église Protestante Évangélique de Djibouti, sont à la base du documentaire qui sera diffusé dimanche 12 décembre sur France 2, dans le cadre de l’émission Présence protestante : «Le Défap, 50 ans au service des Églises en mission – L’Église protestante évangélique de Djibouti». Un film réalisé par Pierre Vella, que vous pourrez retrouver par la suite en replay sur le site de France 2 et sur celui du Défap ; et ces relations seront aussi au centre de la prochaine émission « Courrier de mission – le Défap », présentée par Marion Rouillard sur la radio Fréquence Protestante.

L’Eped, une Église qui croît

À Djibouti, l’islam est religion d’État depuis 1992. La liberté religieuse est garantie par la constitution, mais le prosélytisme est découragé par les autorités. La plupart des chrétiens présents dans ce petit pays d’un peu plus de 23.000 km2, frontalier de l’Érythrée, de l’Éthiopie, et de la Somalie, appartiennent en majorité soit à l’Église catholique romaine, soit à l’Église éthiopienne orthodoxe. Officiellement, le protestantisme est exclusivement représenté par l’Eped (Église protestante de Djibouti). Seule Église protestante officiellement reconnue par le gouvernement de ce pays musulman, l’Eped est héritière d’une situation historique unique, qui l’amène à accueillir une très grande diversité confessionnelle. À l’origine, elle avait été créée par l’aumônier des troupes françaises stationnées à Djibouti. La construction du temple proprement dit avait eu lieu en 1962. Le chantier avait été rendu possible grâce à la bienveillance du gouverneur de l’époque, et grâce au soutien de l’Assemblée Territoriale, à majorité musulmane, qui avait apporté le terrain. Le chantier avait aussi bénéficié de l’aide financière du FIDES (Fonds d’Investissement et de Développement Économique et Social – des fonds publics donc) et des Églises Réformées de France. Après le référendum d’autodétermination de 1977 et la naissance de la République de Djibouti, les bâtiments devaient devenir officiellement propriété de la Ceeefe, mise en place par la Fédération Protestante de France précisément pour s’occuper des Églises créées par des Français à l’étranger, pendant que le Défap assumait la responsabilité de cette paroisse unique.

Le Centre de l’Eped a développé une formation pour la maintenance des panneaux solaires © Eped

Aujourd’hui, l’Eped est une Église qui croît. Elle accueille des chrétiens de différents pays (Éthiopie, France, Burundi, États-Unis, etc.) et de différentes branches du protestantisme. Elle bénéficie tout à la fois de la forte croissance économique de Djibouti et de sa situation stratégique à la Corne de l’Afrique, qui en fait un lieu de passage et un enjeu incontournable : fait révélateur, l’activité portuaire est le premier secteur économique du pays. Mais l’Église se situe dans un contexte fortement instable. Instabilité de la politique intérieure de Djibouti, qui sur le plan extérieur entretient des relations complexes à la fois avec la France et les États-Unis ; inégalités sociales criantes, dénoncées à la fois par l’Église et les ONG, et aggravées par une forte immigration du fait des conflits au Yémen et en Érythrée ; et forte mobilité des membres mêmes de l’Église, dont peu restent à Djibouti plus de trois ans.

Pour cette Église à la communauté aussi diverse que fluctuante, les bâtiments jouent un rôle fondamental : lieu d’accueil, lieu où se rassemble la communauté, mais aussi lieu de témoignage. Le chantier de rénovation du temple, mené à bien avec le soutien du Défap, qui s’est étalé sur près d’une dizaine d’années, a ainsi donné une visibilité et une crédibilité à cette communauté protestante de Djibouti ; un effet qui s’est trouvé renforcé avec la réhabilitation du centre de formation, dans lequel ont été déjà formés nombre de jeunes Djiboutiens aux métiers de la maçonnerie, de l’électricité, de la plomberie, de la soudure ou des panneaux solaires. Aujourd’hui, ce centre est reconnu par les autorités djiboutiennes pour son expérience dans la formation des jeunes en général, et des jeunes en situation de handicap en particulier. Derrière les bâtiments, il y a donc toute une communauté qui vit. Une communauté avec un pasteur, Pierre Thiam, venu du Sénégal, qui a su trouver un équilibre liturgique tenant compte de la grande diversité des origines des paroissiens ; une communauté qui se projette dans l’avenir et s’attache à programmer de nouvelles formations de façon à pérenniser le fonctionnement du Centre et de son personnel.

Retrouvez ci-dessous la présentation de l’émission Présence Protestante sur France 2 :

 





La Réunion : l’aboutissement d’un projet, le Centre Martin-Luther-King

L’inauguration administrative du Centre Martin-Luther-King a eu lieu le samedi 20 novembre 2021 à Saint-Pierre de la Réunion. La concrétisation d’un projet de près de 20 ans, porté par l’EPR (l’Église Protestante de la Réunion) avec le soutien financier du Défap et de la Cevaa. Le Secrétaire Général de la Cevaa, Célestin Kiki, était présent à la cérémonie, et a porté un message du Président du Défap, Joël Dautheville.

Vue du Centre Martin Luther-King, qui a pu être construit avec l’aide financière du Défap © Cevaa

Située dans l’Océan Indien à 700 km à l’est de Madagascar et à 200 km de l’île Maurice, l’île de la Réunion est un petit monde en soi. Non pas seulement par sa géographie spectaculaire et pleine de contrastes, modelée par le volcanisme et l’érosion d’un climat tropical, mais aussi par la diversité de sa population. Ses 872 000 habitants ont pour origines Madagascar, l’Afrique, l’Inde, la Chine, l’Europe… Une diversité que l’on retrouve sur le plan religieux : l’île est à 85% catholique, 7% hindouiste, 2% musulmane. Les protestants représentent moins de 1% de la population et se répartissent entre évangéliques et luthéro-réformés.

L’Église protestante de La Réunion (l’EPR) est membre de la Cevaa-Communauté d’Églises en mission et de la Ceeefe-Communauté d’Églises protestantes francophones ; elle est aussi membre de la Fédération Protestante de France et associée à l’Église Protestante Unie de France. Elle rassemble environ 500 personnes. Cette communauté protestante réunionnaise fait partie des Églises de sensibilité luthéro-réformées présentes aux Antilles, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte, que le Défap accompagne notamment en contribuant à financer des postes pastoraux, mais aussi à travers le soutien à des projets. Église jeune, implantée dans les années 1980 à Saint-Denis de la Réunion et soutenue pastoralement par l’aumônerie militaire avant de devenir autonome, l’EPR a été pendant plus de 10 ans sans lieu de culte propre : c’est seulement en 1992 qu’elle a pu acquérir ses locaux. Elle travaille aujourd’hui sur deux pôles, un à Saint-Denis dans le nord de l’île, et un dans le sud, où a été construit le centre communautaire Martin-Luther-King, avec le soutien du Défap et de la Cevaa. Ce bâtiment polyvalent était pour elle un enjeu crucial de visibilité dans l’île.

Retour sur un long parcours

Vue de la cérémonie d’inauguration du Centre Martin Luther-King © Cevaa

L’inauguration administrative de ce Centre, qui a eu lieu le samedi 20 novembre 2021 à Saint-Pierre de la Réunion, et le culte de dédicace organisé le lendemain, ont donc marqué une étape symbolique importante pour l’Église, mais aussi l’aboutissement d’un parcours difficile. Ce que n’a pas manqué de souligner le pasteur Célestin Kiki, Secrétaire Général de la Cevaa, qui était présent à la cérémonie, en rappelant : « Le chemin a été long et parsemé d’embûches, mais le Seigneur a permis que le rêve devienne réalité… ». Il a également souligné que ce projet enfin concrétisé « va permettre à l’EPR de rayonner sur l’ensemble de la Réunion ». Le pasteur Célestin Kiki a par ailleurs porté un message de Joël Dautheville, retenu en métropole par la période des synodes régionaux de l’EPUdF, dans lequel le Président du Service Protestant de Mission a rappelé que « le Défap, notamment grâce à Norbert Lamy, a accompagné ce projet depuis longtemps ».

De gauche à droite : les pasteurs Charles Bossert et Christophe Cousinié, Perle Ravoninjatovo, ancienne Présidente du Conseil Presbytéral de l’EPR, le pasteur Célestin Kiki, Secrétaire Général de la Cevaa, Nomena Ralibera, nouveau trésorier de la Cevaa, la pasteure Caroline Cousinié, et Michel Bertrand, conférencier © Cevaa

Réalisé avec le soutien financier du Défap (qui s’est engagé à la fois à travers un prêt immobilier et des dons) et de la Cevaa, ce centre, destiné notamment à accueillir des associations engagées dans l’action sociale, était un projet porté par toute la communauté de l’EPR depuis le début des années 2000. C’est en 2002 que fut rédigé un premier dossier par la pasteure stagiaire Marie-Odile Miquel et une petite équipe de paroissiens, où l’on pouvait trouver une description du rôle du futur centre, qui devait devenir le cœur de la paroisse de Saint-Pierre de la Réunion : « La mission principale de la nouvelle paroisse du Sud est le rayonnement, le témoignage, en actes, de la pertinence non démentie des valeurs de la Réforme et le développement de l’Église Protestante de la Réunion. Ce qui passe nécessairement par l’amélioration de la communication, l’élaboration de partenariats et la mise en place d’activités à la fois paroissiales et à caractère social… » Mais l’EPR, qui ne comptait alors qu’une seule paroisse et des moyens financiers limités, a dû passer par des phases nombreuses de révisions du projet et de recherche de partenaires financiers. Tout au long de ce processus, le Défap aura été présent ; et après la forte implication du pasteur Charles Bossert, c’est en présence du pasteur Christophe Cousinié, envoyé du Défap, que le projet aura vu son aboutissement.

« Voulu par votre Église, soutenu entre autres, par le Défap, Service Protestant de Mission de trois Églises, le Centre Martin-Luther-King est appelé à vivre un double mouvement : se recentrer autour de la Parole de Dieu pour mieux se décentrer et aller à la rencontre de l’autre », a souligné dans son message le Président du Défap, Joël Dautheville. Avant de souhaiter : « Qu’à travers le Centre Martin Luther King, notre Seigneur bénisse votre lecture partagée de la Parole de Dieu et votre témoignage ici et partout. »




Liban : garder les «couloirs humanitaires» ouverts

La convention permettant l’arrivée de réfugiés particulièrement vulnérables issus de camps présents au Liban vient d’être reconduite avec le gouvernement français, après plusieurs mois de négociations. Elle porte sur l’accueil de 300 personnes via des « couloirs humanitaires » sûrs, alternative légale aux « voyages de la mort » en Méditerranée. Le Défap, qui a déjà une VSI sur place, Soledad André, chargée de mission de la FEP, va y envoyer prochainement une autre volontaire.

Groupe de réfugiés au départ de Beyrouth le 15 mars 2020. Au premier plan, prenant la photo : Soledad André, envoyée du Défap pour la FEP © Soledad André pour Défap

 

François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France (FPF), le reconnaît : « Le nombre de réfugiés accueillis ne représente qu’une goutte d’eau mais nous voulons rester fidèles à une parole reçue, celle de l’hospitalité ». Depuis 2017, date de la signature en France du premier protocole sur les « couloirs humanitaires », un peu plus d’un demi-millier de Syriens ou d’Irakiens fuyant la guerre ont pu être accueillis en France grâce à la mobilisation d’un réseau œcuménique. Après plusieurs mois de négociations, le dispositif vient d’être reconduit grâce à une nouvelle convention signée par les ministères des Affaires étrangères et de l’Intérieur avec la FPF et la Fédération de l’entraide protestante (FEP). Il prévoit l’accueil sur trois ans de 300 réfugiés ayant fui leur pays et actuellement installés dans des camps au Liban.

Dans l’organisation qui permet de faire venir ces réfugiés en France, et qui associe de nombreux partenaires, notamment issus du milieu protestant, le Défap intervient au niveau de la logistique. C’est ainsi que Soledad André, chargée de mission de la FEP qui accompagne à Beyrouth les réfugiés dans le cadre de ce programme, qui aide à monter leurs dossiers et qui les accompagne dans l’avion jusqu’à leur arrivée à Roissy, est une envoyée du Défap depuis 2018, avec le statut de VSI (Volontaire de Solidarité Internationale). Elle a été rejointe récemment par une autre envoyée du Défap, pour tenir compte à la fois de l’augmentation du nombre des personnes à accompagner, et des difficultés de la FCEI (la Fédération des Églises évangéliques italiennes, partenaire et porteuse du projet des « couloirs humanitaires » au Liban) à continuer le financement du projet et donc la continuité de la permanence de l’équipe à Beyrouth.

Une mobilisation exemplaire

Car, c’est là un point crucial, le projet ne bénéficie d’aucun financement public : il est porté essentiellement, tant sur le plan des fonds que sur le plan de l’organisation, par les Églises et les bénévoles qui y participent. À l’origine de cette initiative, il y a eu tout d’abord un constat : nombre de familles fuyant des pays en guerre comme l’Irak ou la Syrie se retrouvaient soit bloquées dans des camps au Liban… soit tentaient de traverser la Méditerranée, devenant ainsi la proie des réseaux de passeurs et de trafiquants d’êtres humains, risquant leur vie dans le naufrage d’embarcations surchargées. Le programme ayant servi de modèle à cette convention est ainsi né en Italie en 2016, à la suite de plusieurs drames particulièrement meurtriers qui avaient servi d’électrochocs au sein des opinions publiques européennes : il s’agissait d’une initiative de la Communauté catholique de Sant’Egidio, dont les juristes spécialistes du droit des étrangers avaient su utiliser les textes européens pour imaginer ces « couloirs humanitaires », destinés prioritairement aux réfugiés les plus vulnérables : enfants et familles monoparentales, patients en attente de soins urgents, personnes en butte à des persécutions. Ce dispositif avait été mis en place en association avec la FCEI et avec l’Église vaudoise, membre de la Cevaa. Une opération rendue possible non seulement par l’engagement des Églises qui avaient décidé de le prendre en charge, mais aussi grâce à l’appui de bénévoles et d’associations se chargeant d’accueillir les réfugiés et de les aider à s’intégrer au sein de la société italienne.

Devant le succès de cette initiative, le modèle a été repris dès l’année suivante en France, par le biais d’un protocole d’entente signé à l’Élysée et associant les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères à cinq partenaires issus du milieu des Églises. Les réfugiés arrivant en France via ce dispositif se sont retrouvés ainsi accueillis légalement dans le réseau de la FEP et de ses partenaires locaux ; des collectifs et des hébergements pour lesquels se sont mobilisés nombre de bénévoles issus de l’Église protestante unie de France (EPUdF) ou de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), deux des unions d’Églises constitutives du Défap.

La FEP et les associations partenaires du projet ont publié en 2018 une première étude sur les familles arrivées en France depuis juillet 2017. Elle révélait que 65% des familles accueillies se disaient satisfaites de leur hébergement en France. Toutefois, si 83% des familles avaient enregistré leur demande d’asile 15 jours après leur arrivée en France comme prévu dans le protocole, près de la moitié de ces familles n’avaient pas été entendues par l’Ofpra (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) durant les trois premiers mois suivant leur arrivée en France. Des délais que l’État s’est engagé à réduire dans la nouvelle convention signée au cours de ce mois d’octobre.




Hope 360 : revivez la journée du 9 octobre en vidéo

Hope 360, c’est fini pour 2021… et c’est maintenant que tout commence pour la suite ! Retrouvez en images le reportage concocté par Asah sur cette journée de courses sportives et solidaires, en attendant GO 360 en 2022 et la troisième édition de Hope 360 en 2023 !

Sur le stand du Défap à Valence lors de la deuxième édition de Hope 360 © Défap

De la bonne humeur, des sourires et des rires, mais aussi de l’engagement et la volonté de se dépasser pour apporter plus aux autres : c’est ça, l’esprit de Hope 360, cette initiative à la fois ludique et solidaire portée par Asah, collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale.

Retrouvez en images l’ambiance de la journée du 9 octobre à Valence, dans le parc de l’Épervière où on été organisés à la fois les courses, les concerts et les rencontres (vous pourrez retrouver quelques aperçus de l’équipe du Défap) ; merci à tous les participants et rendez-vous en 2022 pour GO 360, puis en 2023 pour la troisième édition de Hope 360 !
 





Hope 360 : Valence, et après ?

La deuxième édition de Hope 360 s’est achevée : cette course festive et solidaire organisée par Asah, le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale dont fait partie le Défap, s’est tenue cette année en deux temps, avec tout d’abord une course connectée et délocalisée, avant de culminer en un rendez-vous physique d’une journée au parc de l’Épervière, à Valence. L’événement a eu des échos indéniables au niveau local, les dons pour les projets présentés finissent d’être recueillis : c’est l’heure de tirer le bilan et de préparer la suite.

Sur le stand du Défap à Valence lors de la deuxième édition de Hope 360 © Défap

Hope 360 est plus qu’une course, plus qu’un événement solidaire : c’est un agrégateur de volontés de changement. Celles des membres des ONG qui s’engagent dans son organisation et sont présentes sur leurs stands lors de la journée où se déroulent les épreuves ; celles des coureurs et bénévoles qui s’investissent, chacun à son niveau, soit pour courir, soit pour aider aux préparatifs ; celles de toutes les personnes qui découvrent le concept et décident d’y adhérer, que ce soit par un don ou en décidant de s’informer sur les manières de s’investir… Pour cette année 2021, Hope 360 a réuni au parc de l’Épervière, à Valence, environ 1200 personnes lors d’une journée combinant rencontres festives, courses solidaires et points d’information sur les possibilités d’engagement. Et en tout, environ 800 coureurs ont participé aux épreuves, soit en présentiel, soit à travers les défis connectés, pour aider à faire connaître les projets de la quinzaine d’acteurs chrétiens de la solidarité internationale participant à l’opération. Et pour motiver les donateurs en faveur de ces projets…

Au-delà de cette journée, qui a eu des échos positifs dans la presse locale et dont le déroulement a été suivi en direct par RCF, Hope 360, c’est un événement qui représente des mois de préparation, non seulement pour l’équipe d’Asah (Association au Service de l’Action Humanitaire, collectif rassemblant des mouvement chrétiens engagés dans l’action solidaire à l’international), mais aussi pour les associations directement engagées. L’événement culminant du 9 octobre à Valence a été précédé, non seulement par une longue période de mise en place, mais aussi par une phase de mobilisation « virtuelle » des coureurs à travers une course connectée. L’idée avait émergé lors de la précédente édition de Hope 360, lorsque Célin Nzambé, médecin-chef de l’hôpital de Bafia et référent pour le projet porté cette année-là par le Défap, avait aidé à l’organisation d’une course au Cameroun en parallèle de celle prévue en France. Un concept développé bien plus largement en cette année 2021, alors que les contraintes sanitaires ont conduit beaucoup d’organisations à innover dans le travail et la mobilisation à distance en période de Covid… Cette « course connectée », grâce à laquelle des équipes pouvaient s’engager de partout pour soutenir les divers projets présentés lors de l’édition 2021 de Hope 360, a ainsi pu débuter dès le début de l’été, et se poursuivre même après le 9 octobre.

Une dynamique locale positive pour tous

Présentation du projet « Microcrédits à Bukavu » sur le stand du Défap à Valence © Défap

Bilan global en quelques chiffres : pas loin de 45.000 euros collectés en faveur des divers projets (somme qui n’inclut pas les frais d’inscription des coureurs), près de 37.000 km parcourus à l’occasion du « défi connecté » qui fixait comme objectif de « faire le tour de la Terre » (soit 40.000 km)… et au-delà des nombreux projets qui ont pu mieux se faire connaître, la mise en place de multiples rencontres et dynamiques locales. Car c’est là un aspect dont les chiffres ne peuvent rendre compte : les liens qui se tissent lors de telles opérations dépassent les cadres des institutions participantes et les frontières confessionnelles. Asah, réunissant des acteurs chrétiens engagés dans la solidarité, participe d’un mouvement œcuménique dans lequel s’unissent les efforts d’organisations, de bénévoles et de coureurs issus de milieux qui entretiennent généralement peu de liens. Valence a d’ailleurs été choisie pour cette même raison – pour la dynamique œcuménique qui existe déjà dans cette ville. Et comme il s’agissait de la deuxième édition de Hope 360 dans cette ville, la municipalité a témoigné elle aussi d’un engagement inédit, allant jusqu’à participer aux épreuves avec sa propre équipe de coureurs.

Une dynamique dont les effets se révèlent bénéfiques aussi pour chacune des organisations participantes : c’est ainsi que, dans le cas du Défap, Hope 360 a permis de mobiliser sur place un réseau local au sein des paroisses de l’EPUdF (avec notamment le rôle pivot du pasteur Dina Radafiarijaona) et a vu la participations de coureurs où se retrouvaient à la fois des membres des paroisses de l’EPUdF, des anciens envoyés du Défap, des jeunes de l’Unepref emmenés par le pasteur Pascal Gonzales… Les visites au stand du Défap, nombreuses, ont permis de présenter non seulement le projet porté à l’occasion de cette édition 2021 de Hope 360 (des microcrédits pour des familles précarisées de Bukavu), mais aussi plus largement les actions du Service protestant de mission… L’événement a même trouvé des échos auprès d’autres communautés avec lesquelles le Défap est en lien, car implantées en France par des membres d’Églises venus de pays où le Défap a des activités et des partenaires : c’est le cas du consistoire Europe de l’Église presbytérienne camerounaise, dont le modérateur, Moïse Ngwe, était à Valence le 9 octobre.

Quant au projet présenté par le Défap à l’occasion de cette édition 2021 de Hope360, il a été porté par une équipe de 39 coureurs qui ont totalisé 1174 km : il s’agissait de microcrédits pour aider des familles de Bukavu, en République Démocratique du Congo, à sortir de la précarité. Vous pouvez afficher cette présentation en plein écran en cliquant sur les trois petits points verticaux en bas, à gauche des numéros de slides.

Cette « course solidaire » organisée par Asah sera prolongée en 2022 à travers GO 360, un événement jeunesse pour les 18-30 ans, avant une troisième édition de Hope 360 prévue en 2023.

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Hope 360 : à vos baskets, prêts… Partez !

Pendant que se poursuit la course connectée, le grand rendez-vous du 9 octobre à Valence se prépare pour tous les participants de Hope360, la course solidaire organisée par Asah. Bientôt 20.000 km parcourus par tous les « hopeurs » et plus de 14.000 euros récoltés… Inscrivez-vous et venez vous joindre à nous ! Le Défap sera présent, parmi une quinzaine d’acteurs chrétiens de la solidarité internationale, avec un projet de microcrédits à Bukavu, en République Démocratique du Congo.

Participantes du projet porté par le Défap lors de la deuxième édition de Hope 360 © Défap

Des « hopeurs » venus de tous les horizons : le « défi connecté » lancé à l’occasion de la deuxième édition de Hope360 réunit déjà dans une même course des participants présents un peu partout en France, mais aussi en Allemagne, en Suède et en Italie. Lancé au début de l’été, ce nouveau concept permet à tous ceux qui veulent s’engager pour défendre un projet de solidarité de cumuler des kilomètres où qu’ils se trouvent, et de les créditer, via une appli de sport, sur le site de Hope360. À ce jour, plus de 330 participants prennent part à ce challenge. Les coureurs/marcheurs/cyclistes engagés pour soutenir le projet du Défap totalisent près de 1000 km… Mais au-delà du soutien à un projet, il s’agit de parvenir, collectivement, à un seuil symbolique : engranger ensemble plus de 40.000 km – soit le tour de la Terre ! Pour l’instant, c’est près de 20.000 km qui ont été enregistrés sur le site de Hope360, tous projets confondus… On compte sur vous pour doubler la mise d’ici le 9 octobre !

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Pour nous aider à y parvenir, une seule chose à faire : venir vous inscrire ici, et vous laisser guider pour découvrir comment accumuler des kilomètres pour le projet qui vous tient à cœur ! Et pour le faire savoir autour de vous, afin de susciter les bonnes volontés et que des amis et des proches viennent eux aussi soutenir ce projet… Le but étant de faire connaître la course et les divers projets présentés afin de recueillir des fonds.

Le 9 octobre : des courses à pied, à vélo ou en caisse à savon

Et le 9 octobre, ce sera… le grand rendez-vous de Hope360 : une journée festive durant laquelle tous les coureurs engagés pourront se retrouver à Valence, au parc de l’Épervière, pour participer ensemble à des courses à pied, à vélo ou en caisse à savon… Au programme toute la journée : interviews de grands témoins, musique, animations, village d’exposants, restauration, ateliers. Accueil des participants sur place dès 8h30 ; lancement des festivités et échauffement pour la première course à 9h30 ; puis les diverses courses s’enchaîneront à partir de 10h, jusqu’à la remise des prix à 17h. Le 9 octobre, soyez des nôtres !

Hope360 est un concept imaginé par Asah (Association au Service de l’Action Humanitaire), le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale – un réseau agissant dans l’urgence, le développement, le plaidoyer, l’environnement ou la solidarité au Nord et au Sud, dont fait partie le Défap. L’objet d’Asah est de favoriser l’échange, la réflexion et la collaboration entre les associations humanitaires et autres organismes, de mutualiser et renforcer l’efficacité et la qualité des actions de ses membres, et plus largement des acteurs de solidarité, afin de répondre aux besoins réels des populations les plus démunies.

Pour cette édition 2021 de Hope360, voici un aperçu du projet du Défap (pour le soutenir, cliquez ici) : des microcrédits pour aider des familles de Bukavu, en République Démocratique du Congo, à sortir de la précarité. Vous pouvez afficher cette présentation en plein écran en cliquant sur les trois petits points verticaux en bas, à gauche des numéros de slides. Et pour en savoir plus, rendez-vous le 9 octobre sur le stand du Défap à Valence !




Vivez un été solidaire avec Hope 360

En attendant le grand rendez-vous du 9 octobre à Valence, vous pouvez participer cet été aux divers défis proposés par Hope 360, course solidaire et connectée mise en place par Asah, le collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale. Vous pouvez courir ou marcher et accumuler les kilomètres pour aider tous les «hopeurs» à atteindre collectivement les 40.000 kilomètres, soit le tour de la Terre ; et vous pouvez aussi participer au concours de photos lancé en partenariat avec A Rocha, pour faire profiter tous les participants des paysages que vous aurez traversés au fil des kilomètres ! Alors, en piste !

Le concours photo lancé par les organisateurs de Hope 360 en partenariat avec A Rocha © Hope 360

Hope 360 : vous connaissez, bien sûr ! Ce rendez-vous à la fois sportif, ludique et solidaire en est à sa deuxième édition. Coordonné par Asah, collectif des acteurs chrétiens de la solidarité internationale, il rassemble désormais une bonne quinzaine d’associations participantes, toutes porteuses d’un projet qu’elles présentent sur le site dédié à l’événement. Le concept est simple : pour les participants, il s’agit de choisir la cause que l’on veut défendre, puis de courir afin de récolter des fonds. Comme l’indiquent les organisateurs dans leur présentation du projet, «les «hopeurs» sont tous ceux qui, touchés par la situation des démunis, décident de se mettre en mouvement pour leur rendre l’espoir. Chaque hopeur relève un défi sportif et mobilise son réseau pour soutenir le projet humanitaire qui lui tient à cœur.» Parmi les membres de cette plateforme, on trouve des organismes comme Adra, Medair, A Rocha, Portes Ouvertes ou le Défap : des représentants de toutes les facettes de l’engagement humanitaire chrétien.

Le rendez-vous principal est prévu pour le 9 octobre à Valence, au parc de l’Épervière, pour une journée de défis sportifs à pied ou à pédales… et surtout de rencontres et de festivités. Mais d’ici là, vous pouvez déjà mettre à profit l’été, non seulement pour vous préparer… mais aussi pour accumuler des kilomètres lors de la course connectée, et participer aux divers défis et concours proposés par Hope 360 !

Courez, marchez… photographiez !

Actuellement, plus d’une centaine de coureurs sont engagés dans ce défi collectif : qu’ils soient à pied ou à vélo, qu’ils marchent ou joggent, qu’ils participent de manière quotidienne ou plus épisodique, tous ont enregistré, via l’appli sportive de leur smartphone, un total de plus de 7000 km ! On est encore loin des 40.000 km, objectif symbolique fixé par ce défi (soit l’équivalent du tour de la Terre) : alors, venez apporter votre contribution ! Vous pourrez faire de vos balades, randonnées ou de vos courses de cet été un événement solidaire en participant à ce défi collectif… et vous pourrez soutenir un projet dans la perspective du grand rendez-vous du 9 octobre…

L’équipe du Défap dans les rues de Paris, lors de son parcours connecté du 12 juin © Défap

Celui du Défap concerne des micro-crédits à Bukavu, en République Démocratique du Congo. Ils sont destinés à des femmes qui, par de petites activités commerciales, s’efforcent de faire vivre leur famille au quotidien. Des activités aujourd’hui très menacées par la pandémie de Covid-19 : les mesures de confinement sans accompagnement décrétées par les autorités risquent de les priver de tout moyen de subsistance. Actuellement, les coureurs engagés pour soutenir ce projet du Défap totalisent 419 km. Un classement honorable au sein de l’ensemble des associations participantes ; mais d’autres ont fait bien mieux, comme Mercy Ships avec 867 km parcourus… ou La Gerbe, qui caracole loin devant avec la distance impressionnante de 3190 km engrangés par ses 42 coureurs ! Alors, venez nous aider à porter le projet du Défap !

Et les organisateurs de Hope 360, jamais à court d’idées, ont choisi ce jeudi 19 août, qui marque tout à la fois la date de la journée mondiale de l’aide humanitaire et celle de la photographie, pour lancer un concours destiné aux participants de ce défi connecté : il s’agit de photographier toute la diversité des paysages de la faune et de la flore que vous pourrez observer au fil de vos kilomètres parcourus. Une idée lancée en partenariat avec A Rocha France. La seule condition pour participer : être inscrit à Hope 360… Alors, inscrivez-vous et envoyez dès à présent vos photos à l’adresse suivante : elena@collectif-asah.org. Fin du concours et remise du prix : le 9 octobre 2021, lors de la course de Valence.

La première édition en 2019 avait réuni 1600 personnes dans le Parc de l’Épervière. Pour cette édition, les organisateurs espèrent atteindre les 2000 participants, à la fois sur les quatre mois de course connectée et lors de l’événement de Valence.

Retrouvez la présentation de cette deuxième édition de Hope 360 ici :



Venez participer avec nous ! Inscrivez-vous pour la deuxième édition de Hope 360 ; et vous pouvez aussi donner directement pour soutenir le projet du Défap.




Madagascar : construire l’avenir des élèves de Mahanoro

En dépit des contraintes liées à la situation sanitaire, il y a des projets qui avancent. À Mahanoro, ville de la côte orientale de Madagascar, le collège-lycée géré par la FJKM, l’Église réformée malgache, compte désormais une nouvelle salle de classe, construite avec le soutien financier du Défap.

Élèves de Mahanoro © Florence Taubmann, Défap

Même si Madagascar ne figure pas parmi les pays les plus touchés par la pandémie de Covid-19, les effets en sont dramatiques pour les plus fragiles. Au-delà de l’aspect purement sanitaire, cette crise s’est traduite, comme dans de nombreuses autres régions du monde, par un blocage de l’économie et des échanges, par des limitations des libertés, et par un accroissement des inégalités. Selon la Banque Mondiale, avec la pandémie, près de 1,9 millions de Malgaches supplémentaires devraient tomber sous le seuil international de pauvreté de 1,90 dollar par jour, portant le taux de pauvreté à près de 78% de la population. Pour de très nombreuses familles contraintes de survivre au jour le jour, les frais liés à la scolarisation des enfants ne peuvent plus être payés. Madagascar est actuellement le cinquième pays au monde avec le plus grand nombre d’enfants non scolarisés. Facteur aggravant : les échanges étant réduits du fait des contraintes sanitaires, de nombreux projets soutenus par des ONG internationales ont dû être reportés.

Il y a pourtant des chantiers qui avancent : c’est le cas de la nouvelle salle de classe du collège-lycée de Mahanoro dont s’occupe l’Église réformée malgache, la FJKM. Il a pu être mené à son terme avec le soutien financier du Défap. Comme en de nombreux lieux à Madagascar, tout particulièrement dans les régions éloignées de la capitale Tananarive, tout ce qui est nécessaire à l’enseignement est rationné : on manque d’enseignants, de livres… et même de classes. Une nouvelle salle construite, c’est l’assurance de pouvoir accueillir plus d’élèves, dans de meilleures conditions : celle qui a été édifiée au collège-lycée de Mahanoro est destinée aux classes de seconde.

Mieux accueillir les élèves et mieux former les enseignants

S’il arrive que des projets soient retardés, la construction de cette salle a connu un destin tout à fait différent. Notamment à cause des fréquents cyclones, qui de la mi-décembre à la mi-avril arrivent de l’océan Indien pour frapper l’Est de Madagascar, avant de traverser l’île. Accompagnés de pluies diluviennes, ils emportent les routes et submergent les cultures, ravagent infrastructures et bâtiments. C’est précisément sur cette côte orientale particulièrement exposée, au climat tropical humide, que se situe le district de Mahanoro. L’une de ces tempêtes chroniques a provoqué l’effondrement d’une salle de l’école FJKM de Mahanoro, construite en bois. Les travaux rendus nécessaires se sont donc aussi traduits par une anticipation sur le chantier de la nouvelle classe, construite, elle, en dur.

Au total, le collège-lycée de Mahanoro compte dans les 600 élèves. Il est géré par un couple d’enseignants qui ont à cœur de donner un nouvel élan à l’enseignement protestant dans cette partie de l’île – une volonté qui s’inscrit dans la dynamique de la FJKM en plein essor, et dont l’un des projets est de créer des écoles de formation de professeurs dans toutes les régions. Accueillir plus d’élèves et mieux former les enseignants étant deux des enjeux cruciaux de l’éducation à Madagascar… Car au-delà de l’alphabétisation, l’autre critère majeur pour accéder aux études supérieures et aux emplois publics est la bonne connaissance du français, qui est à Madagascar la langue des lettrés, des juristes, des universitaires. Un véritable plafond de verre pour la grande majorité de la population. Voilà pourquoi les actions du Défap dans ce pays tournent essentiellement autour de l’enseignement ; et notamment celui du français. Avec des envoyés dont certains sont présents auprès des plus jeunes (par exemple auprès de la communauté des sœurs de Mamré, à Tananarive, qui fait de l’accueil périscolaire) et jusqu’au niveau des études supérieures. À Mahanoro, Louise est la plus récente envoyée du Défap : elle a témoigné de son expérience de VSI (Volontaire de Solidarité Internationale) à l’occasion de nos « 50 témoignages de Pâques à Pentecôte ».

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Hope 360 : de partout vers… Bafia

J-1 pour l’événement solidaire HOPE & GO 360, qui se déroule ces 19-20 octobre à Valence. Pendant que les bénévoles sont à pied d’œuvre pour les derniers préparatifs, les membres de la vingtaine d’associations et acteurs de la solidarité internationale qui participent à l’événement mobilisent leurs équipes et se rendent sur place. C’est le cas du Défap, dont une bonne partie des permanents seront présents à la fois lors de la course, et sur le stand qui accueillera, à l’occasion de GO 360, tous les jeunes intéressés par l’envoi en mission et les dispositifs d’engagement à l’étranger. Et autour du projet porté par le Défap, la réhabilitation de l’hôpital de Bafia, les bonnes volontés se multiplient : en France, mais aussi au Cameroun, où l’on va courir aussi pour l’hôpital ; et même à Madagascar…

L’hôpital de Bafia, géré par l’EPC : une structure hospitalière, mais aussi un témoignage de l’EPC au sein de la société camerounaise © Défap

HOPE & GO 360, le grand-rendez-vous de ce week-end des 19-20 octobre mis sur pied par le collectif Asah, c’est deux événements en un : le premier, largement ouvert au public, est une course solidaire (HOPE 360). Il s’agit de courir pour récolter des fonds et susciter les engagements en faveur d’un projet que l’on veut promouvoir. Une vingtaine d’associations et organisations de solidarité internationale sont inscrites et portent des projets aussi divers que l’accès à l’éducation, aux soins, l’accompagnement de victimes d’abus… Les coureurs, en s’inscrivant, choisissent le projet qu’ils comptent promouvoir. Tous vont se retrouver dès ce samedi 19 octobre au parc de l’Épervière, à Valence, pour une journée à la fois sportive (un peu…), conviviale (surtout !), marquée par une série de courses organisées sur deux parcours (1,7 km et 6,8 km), avec possibilité de courir, marcher, faire du vélo ou… d’utiliser tout autre moyen de transport à roues non motorisé. La seule limite étant, pour cette dernière course, l’imagination des participants… Quant au deuxième événement, GO 360, qui suit directement HOPE 360 et durera jusqu’au dimanche, c’est une occasion de rencontre entre des jeunes intéressés par l’engagement, la mission à l’étranger, mais qui cherchent encore des pistes pour concrétiser. Les associations présentes lors de ce week-end animeront des stands d’information, avec des événements spéciaux et des rencontres.

Plan pour se rendre au parc de l’Épervière © Hope 360

Donner, courir, marcher… en France, au Cameroun ou à Madagascar…

Le Défap est présent aux deux : à la fois HOPE 360 (pour lequel l’équipe est largement mobilisée) et GO 360 (vous êtes donc cordialement invités à venir voir le stand du Défap !). Et pour cette première participation à cette première édition de cet événement solidaire «deux en un», le Défap porte comme projet la réhabilitation de l’hôpital de Bafia, et le soutien à son médecin-chef, le docteur Célin Nzambé. Avec une spécificité : ce samedi, au moment même où les coureurs s’élanceront sur les parcours du parc de l’Épervière, d’autres seront engagés aussi dans une course au Cameroun pour soutenir le même hôpital. Et de même qu’une cagnotte a été lancée en France pour Bafia, au Cameroun aussi on donne pour l’hôpital : une collecte spéciale a été organisée (500 CFA sont demandés par coureur) pour aider à réparer un lit d’accouchement, adapter un brancard pour sortie des malades et acheter un pèse-bébé. Quelques euros investis peuvent faire beaucoup sur place ! Voici quelques exemples :

  • un accouchement coûte 11 500 francs CFA (6 500 pour l’acte médical + 5 000 pour le matériel), soit un total de 17,50 euros
  • une opération : 60 000 CFA pour une hernie (91 euros), 120 000 pour une césarienne (182,30 euros)
  • une table d’accouchement : 320 000 CFA (486 euros)
  • une table d’examen : 150 000 CFA (228 euros)
  • un tensiomètre électrique : 30 000 CFA (45,50 euros)
  • un déambulateur : 25 000 CFA (38 euros)
  • un doppler fœtal (pour écouter le cœur du bébé) : 120 000 CFA (182,30 euros)

Cette course au Cameroun verra notamment la participation d’Amandine Drouaillet, actuellement envoyée du Défap sur place, pour assister l’équipe du docteur Célin Nzambé. Aurélie Chomel, qui l’avait précédée, pourra de son côté témoigner de son expérience à Valence, sur le stand du Défap. Elle aura l’appui de Patricia Champelovier, également infirmière, qui a elle aussi fait le voyage à Bafia pour soutenir le projet, et qui est en outre présidente du conseil presbytéral de Saint-Péray au sein de l’Ensemble Valence-Deux-Rives. Ci-dessous, vous pouvez retrouver un témoignage d’Aurélie lors de sa mission à Bafia, où elle a appuyé l’équipe du docteur Célin Nzambé :

Et comme l’engagement pour Bafia fait boule de neige, à Madagascar aussi, ce sera non pas une course, mais une marche qui va être organisée par le pasteur Raymond Rakotoarisoa pour soutenir le projet porté par le Défap à Valence. Il s’occupe actuellement d’une paroisse de la FJKM située à une vingtaine de kilomètres de la ville d’Antsirabe, après avoir été pendant des années en poste à Faratsiho, dans la partie centrale de la région de Vakinankaratra, sur les plateaux. Il avait déjà participé avec la pasteure Tünde Lamboley, du Défap, à un échange avec la région Centre-Alpes-Rhône de l’Église protestante unie de France, qui s’était traduit par un voyage de Français à Madagascar en 2014, et un voyage retour de Malgaches en France en 2016. La FJKM, dont il fait partie (Fiangonan’i Jesoa Kristy eto Madagasikara, l’Église de Jésus-Christ à Madagascar en malgache) est l’une des deux Églises partenaires du Défap dans ce pays avec la FLM (luthériens). Elle est née en 1968 de l’union de trois Églises protestantes malgaches historiques, à savoir celle issue de la Société missionnaire de Londres, celle issue de la Société des missions évangéliques de Paris (ancêtre du Défap), la troisième provenant de la Société des Missions étrangères des Amis (aujourd’hui Paix et témoignage social quaker). Plus grande Église chrétienne du pays, elle compte environ 11 millions de membres. La FLM, pour sa part (l’Église luthérienne malgache, en malgache Fiangonana Loterana Malagasy), était née née dès 1950 de la fusion des sociétés missionnaires luthériennes présentes dans l’île.

Une Église de la FJKM à Tananarive (FJKM Andravoahangy Fivavahana) © DR

Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues, et tous les dons peuvent sauver des vies ! Car avant de soigner les malades de Bafia, il faut soigner l’hôpital. C’est ce que vous pouvez faire en soutenant le travail entrepris par le docteur Célin Nzambé. Dans la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous, il explique dans quelles conditions il intervient, au cours d’un entretien réalisé durant l’été 2018 par Jean-Marc Bolle, qui s’est rendu sur place.

Et vous, le 19 octobre, vous joindrez-vous à l’aventure ?




Couloirs humanitaires : à Roissy, l’espoir d’un accueil

L’arrivée de réfugiés syriens et irakiens à l’aéroport de Roissy, le soir du jeudi 3 octobre, était doublement symbolique : non seulement parce qu’avec ce dix-neuvième accueil organisé dans le cadre des couloirs humanitaires, on approche des 400 personnes accueillies en France grâce à ce dispositif ; mais aussi parce que cette arrivée coïncidait avec le sixième anniversaire du naufrage de Lampedusa, une catastrophe qui avait vu la mort de 366 migrants.

Arrivée à Paris de familles syriennes et irakiennes, 3 octobre 2019 © Communauté de Sant’Egidio

 

Le 3 octobre 2013, une embarcation provenant de Libye et transportant environ 500 migrants, principalement des Somaliens et des Érythréens, faisait naufrage près de Lampedusa, à proximité de la Sicile. La catastrophe provoquait 366 morts, faisant de ce naufrage la deuxième plus grande tragédie en Méditerranée depuis le début du XXIème siècle. Seules cent 55 personnes avaient pu être secourues. «C’est un drame européen, pas seulement italien», déclarait alors le ministre italien de l’Intérieur de l’époque, Angelino Alfano. Trois semaines plus tard, le Conseil européen se prononçait en faveur du renforcement du rôle de Frontex, l’agence de surveillance des frontières extérieures de l’Europe, et annonçait la mise en place d’une «task force pour la Méditerranée» pour éviter de nouveaux drames.

Six ans plus tard, la situation ne s’est pas améliorée, bien au contraire. Au moment du drame de Lampedusa, les organisations internationales estimaient à 20 000 le nombre de victimes de l’émigration vers l’Europe en vingt ans. Aujourd’hui, c’est plus de 34 000. Un scandale d’une telle ampleur qu’en juin 2018, l’ONG néerlandaise United for intercultural action a publié les noms des 34 361 migrants morts en Méditerranée à cette date, une liste reprise par trois grands quotidiens européens : The Guardian au Royaume-Uni, Der Tagesspiegel en Allemagne et Il Manifesto en Italie. Sans réussir à inverser la tendance : en 2018, plus de 2 260 migrants ont trouvé la mort en tentant de traverser la mer. Et pourtant, des motifs d’espérer existent.

Près de 400 personnes accueillies en France

Car le jour anniversaire du naufrage de Lampedusa, ce 3 octobre 2019, un groupe de réfugiés syriens et irakiens a été accueilli en soirée à l’aéroport de Roissy. Ils faisaient partie du 19ème voyage organisé depuis le Liban dans le cadre des couloirs humanitaires. Désormais, on approche des 400 personnes accueillies en France par le biais de ce dispositif qui engage les collectifs de la Fédération protestante de France, de la Fédération de l’Entraide protestante, de la Conférence des évêques de France et du Secours catholique – Caritas France.

Ce programme est directement inspiré d’un exemple italien associant la Fédération des Églises évangéliques italiennes et la communauté catholique de Sant’Egidio. Il a pour objectif l’accueil de personnes vulnérables se trouvant dans les camps au Liban, indépendamment de leur appartenance religieuse ou ethnique. Il est régi par un protocole d’entente signé à l’Élysée et qui associe les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères à cinq partenaires issus du milieu des Églises. Ces personnes sont accueillies légalement dans le réseau de la FEP et de ses partenaires locaux, et n’arrivent en France qu’une fois assuré leur accueil dans de bonnes conditions par un collectif d’accueil local. Des collectifs et des hébergements pour lesquels se sont mobilisés nombre de bénévoles issus de l’Église protestante unie de France (EPUdF) ou de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), deux des unions d’Églises constitutives du Défap. À Beyrouth même, une envoyée du Défap, Soledad André, a participé à l’organisation des couloirs humanitaires en tant que chargée de mission de la FEP.

Ci-dessous, Isabelle Yard, présidente du collectif d’accueil de Combas, témoigne de son engagement en tant qu’hébergeur :

 

«C’est dans ces moments où il semble le plus difficile d’accueillir, que les promoteurs des corridors humanitaires en France (…) ont vu au contraire se développer la solidarité, grâce à la générosité de nombreux Français, avec un engagement volontaire et gratuit», souligne la communauté de Sant’Egidio, qui a publié les photos de cette dix-neuvième arrivée à Roissy. Une situation qui, au-delà de l’Italie et de la France, interroge toutes les Églises européennes, dont beaucoup ont commencé à s’engager en faveur d’un accueil plus humain des réfugiés. En France, la FEP et les associations partenaires du projet ont publié récemment une première étude sur les familles arrivées en France depuis juillet 2017.