«PM» lance sa newsletter sur l’actualité de la missiologie

Perspectives Missionnaires, qui publie depuis 2022 les « Cahiers d’études missiologiques et interculturelles » de Foi & Vie, vise à diffuser quatre fois par an des nouvelles sur tout ce qui fait l’actualité de la missiologie : rencontres, colloques, cours, publications…

Il ne suffit pas de vouloir témoigner ; encore faut-il savoir à qui l’on s’adresse. Et comment entamer un dialogue. C’est l’un des grands défis de la mission aujourd’hui, dans un monde changeant, travaillé par une mondialisation qui érige souvent plus de murs qu’elle n’abat de frontières. Quels mots pour la mission au XXIème siècle ? Quelles relations entre mission, évangélisation, action sociale ? Comment tenir compte du contexte de chacun, de sa culture et de son histoire ? La mission est-elle la même au loin et au près ? Quel rôle pour les Églises et quelle place pour les organismes missionnaires ? Peut-on être en mission ensemble, ou les Églises sont-elles condamnées à la concurrence ? Comment intégrer des thématiques comme la sauvegarde de la création, la place des femmes, les discriminations, la parole des Églises dans l’espace public ?

La mission a besoin de lieux de débats et d’espaces de réflexion. C’est le rôle que joue depuis plus de quarante ans Perspectives missionnaires.

Retrouvez la première newsletter de PM

À l’origine, c’était une revue, née en 1981 dans la mouvance évangélique, à une époque de remise en question des modèles missionnaires. Elle s’est ensuite élargie aux différents acteurs francophones de la mission dans le monde protestant et avec une ouverture œcuménique. Longtemps, elle est restée la seule et unique revue de missiologie protestante dans l’espace francophone. Elle est gérée depuis des années par une association indépendante qui s’appuie sur plusieurs organismes de mission de Suisse et de France (DM-échange et mission, et le Défap, avec lesquels elle entretient des partenariats étroits), ainsi que, depuis fin 2017, la Cevaa. Son président, Jean-François Zorn, est un ancien du Défap ; Claire-Lise Lombard, qui en est vice-présidente, est responsable de la bibliothèque du Défap ; son trésorier, Étienne Roulet, est l’ancien président de DM, l’équivalent suisse du Défap pour la Suisse romande.

Avis aux chercheurs, spécialistes ou curieux

De 1981 à 2022, « PM » a publié de manière indépendante. Au bout d’une quarantaine d’années et après plus de quatre-vingt-deux numéros parus, elle a rejoint Foi & Vie dont elle publie désormais les « Cahiers d’études missiologiques et interculturelles ». Deux premiers cahiers sont disponibles sur le site de Foi & Vie :

  • « Prosélytismes … au pluriel ! »
  • « Chrétiens d’Orient : entre précarité et espérance »

Mais « PM » poursuit par ailleurs ses activités, comme en témoigne sa participation à un colloque qui aura lieu du 26 au 29 juin au Défap et à l’IPT (Institut protestant de théologie) sur le thème « Mission : le sens des mots », et réunit de nombreux partenaires dont l’AFOM (Association francophone œcuménique de missiologie), l’ICP (Institut catholique de Paris), Foi & Vie… Elle a également lancé une newsletter spécialisée sur la missiologie qui doit faire le point quatre fois par an sur l’actualité des rencontres, colloques, cours ou publications dans ce domaine.

Vous pouvez retrouver ici la première newsletter. Au menu : colloque de l’IPT et du Défap, les prochaines rencontres de Pomeyrol et les Jeudis du Défap, l’Action Commune de la Cevaa et la prochaine session de formation à la théologie interculturelle qui se prépare à l’Institut de Bossey…




Al Mowafaqa : «Il y a quelque chose d’extraordinaire dans les rencontres qu’on fait»

Poursuite de notre série d’articles sur l’Institut Al Mowafaqa, organisme œcuménique soutenu par le Défap et installé à Rabat, au Maroc : après nos rencontres avec Marysol et Ewa, toutes deux bénéficiaires d’une bourse du Défap pour y suivre un cursus de plusieurs mois, voici Jean-Claude Girondin, un des professeurs intervenants. L’Institut Al Mowafaqa fait appel à des enseignants venus de divers pays, et de divers horizons culturels et religieux, en fonction des thématiques. À la fois sociologue, écrivain, conférencier et pasteur mennonite, Jean-Claude Girondin est professeur associé en sociologie à la FLTE (Faculté libre de théologie évangélique), à Vaux-sur-Seine.

Vue d’un cours à l’Institut Al Mowafaqa © Jean-Claude Girondin pour Défap


Dans quel contexte avez-vous été amené à intervenir à l’Institut Al Mowafaqa ?

Jean-Claude Girondin : J’avais entendu parler de l’Institut il y a plusieurs années par Bernard Coyault [qui en a été le premier directeur de 2012 à 2018, NDLR]. Mais, c’est en juillet 2023, à Lomé, lors de la Consultation des Institutions Théologiques d’Afrique francophone, que son actuel directeur Jean Koulagna m’a invité à y intervenir. Je le remercie grandement de m’avoir permis de découvrir ce lieu et cette ambiance magnifiques.

Quelle était la teneur de votre intervention ?

Il s’agissait d’un cours sur l’anthropologie du christianisme. Il était construit sur une double approche, à la fois catholique et protestante, et j’ai travaillé en binôme avec Brigitte Cholvy [maître de conférences au Theologicum, Faculté de Théologie et de Sciences Religieuses de l’Institut Catholique de Paris, NDLR]. Cette double approche et ce cours à deux voix permettaient de construire un dialogue, en faisant ressortir aussi bien les convergences que les divergences catholiques/protestants. Étant à la fois théologien et socio-anthropologue, j’ai également nourri mes interventions de textes provenant de la littérature antillaise et africaine, et de réflexions menées par des philosophes antillais et africains. Pour aborder la question de l’image de Dieu et de la culture, je me suis par exemple beaucoup appuyé sur Édouard Glissant [poète, écrivain et philosophe antillais, penseur de la « créolisation » et créateur de concepts comme celui « d’antillanité » ou de « Tout-monde », ce monde qui est le nôtre et dans lequel toutes les cultures et les langues sont mises en relation et s’influencent, NDLR]. Ma contribution a aussi été liée à mon cheminement personnel, à mes origines culturelles, ainsi qu’à mon parcours de protestant évangélique et de professeur associé à la FLTE.

Jean-Claude Girondin à l’Institut Al Mowafaqa © Jean-Claude Girondin pour Défap

Que pourriez-vous dire des étudiants que vous avez rencontrés ?

Ce qui est frappant, c’est de se retrouver au Maroc, dans un Institut installé à Rabat, au milieu d’étudiants qui sont à la fois catholiques, protestants, et largement originaires d’Afrique subsaharienne. J’ai rencontré aussi des personnes originaires d’Haïti, qui sont dans le pays depuis des années : ils avaient été accueillis par le Maroc après le séisme de 2010, et sont toujours là. Et deux étudiantes françaises [Ewa et Marysol, boursières du Défap, NDLR].

En quoi un lieu comme l’Institut Al Mowafaqa vous semble-t-il favoriser la compréhension mutuelle entre cultures et religions ?

Tout d’abord, la communauté humaine qui se retrouve à l’Institut (les administrateurs, les professeurs, les étudiants) est issue de différents pays et contextes culturels : il y a d’emblée une dimension multiculturelle et interreligieuse évidente. On est à Rabat, en terre musulmane ; on trouve à la fois des étudiants qui incarnent toute la diversité du catholicisme et du protestantisme, des membres du personnel ou des intervenants musulmans… On croise des prêtres catholiques, mais aussi des pasteurs ou responsables protestants. Au-delà de ces rencontres, les interventions en binômes lors des cours favorisent la compréhension interculturelle. Les professeurs s’écoutent, se respectent. Les étudiants dialoguent, échangent. Tout le monde partage le thé lors des pauses. On mange ensemble, on discute beaucoup. L’une de ces discussions, portant sur les ancêtres, avait pour origine deux des textes que j’avais utilisés pour illustrer certains aspects de mon intervention : « Prière du petit enfant nègre » de Guy Tirolien et « Souffles » (1), un poème d’un auteur sénégalais, Birago Diop. Il y a évidemment des désaccords, mais les échanges restent toujours iréniques. Même lorsqu’on aborde des points sur lesquels il est impossible de se rejoindre sur le plan théologique, chacun donne ses arguments, sa position, dans le respect mutuel. On voit que ces étudiants ont cheminé ensemble.

Discussion entre étudiants entre deux cours à l’Institut Al Mowafaqa © Jean-Claude Girondin pour Défap

Que pourriez-vous dire à des étudiants qui envisageraient de suivre un cursus à l’Institut Al Mowafaqa ?

Il y a quelque chose d’extraordinaire dans les rencontres qu’on fait. Plus qu’un cursus, c’est un apprentissage, une mise en situation. On s’immerge dans les senteurs, odeurs et saveurs de la culture marocaine. On mange ensemble, on discute, on se promène : on voit les autres sous différents angles, on perçoit différentes facettes de leur vie, on les comprend beaucoup mieux qu’en suivant simplement des cours ensemble. C’est un stage formidable. C’est très riche pour tous les étudiants qui s’y rencontrent, qu’ils viennent d’Afrique subsaharienne ou d’Europe. Pour quelqu’un qui se destinerait à devenir pasteur en Europe, c’est une manière de mieux comprendre ce qu’est une Église multiculturelle.

Quelle est pour vous, aujourd’hui, la principale raison pour laquelle il est nécessaire de soutenir l’Institut Al Mowafaqa ?

On se rend trop peu compte de toutes les manières dont les chrétiens contribuent à la mission mondiale. On réalise mal l’impact que peuvent avoir des gens qui se retrouvent « disséminés » dans le monde, qui ont parfois dû fuir la guerre ou la pauvreté, et dont Dieu change le parcours en engagement missionnaire. Et Dieu change à travers eux le mal en bien (Gn 50.20). On ne mesure pas à quel point, en ce qui concerne l’expansion de la foi chrétienne, l’Afrique nous bénit. À travers les migrations, les diasporas se font semences de l’évangile. Et un lieu comme l’Institut Al Mowafaqa permet de leur fournir une formation théologique solide. C’est un projet qu’il faut soutenir.


(1) »Écoute plus souvent
Les Choses que les Êtres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’Ombre qui s’épaissit (…) »
(« Souffles », recueil Leurres et lueurs, 1960)




L’école Kallaline recrute son directeur pédagogique

L’école Kallaline, partenaire de longue date du Défap en Tunisie, cherche un nouveau directeur pédagogique. Respect des différences, de l’autre et de soi-même font partie des valeurs prônées à travers l’enseignement dispensé dans cet établissement atypique de Tunis, résolument inscrit dans la langue et la culture françaises.

Vue de l’école Kallaline © école Kallaline

Derrière les murs blancs de l’école Kallaline, au 12 place des Potiers, dans le faubourg nord de la médina de Tunis, près de Bab Souika, on trouve plus d’un siècle et demi d’histoire : cet établissement est aujourd’hui l’un des plus anciens de la capitale tunisienne. Tout remonte au XIXe siècle, avec sa fondation par un révérend anglais… Depuis, la petite école a bien grandi et fait son chemin. Résolument ouverte au monde, l’école Kallaline prône une éducation bienveillante : chaque enfant est ainsi respecté de manière à faire ressortir ses qualités. Tout comme il est incité à respecter les autres et à respecter les différences. L’équipe enseignante est à la fois multiculturelle et multiconfessionnelle. Les collaborateurs peuvent être tunisiens, français, originaires d’Afrique subsaharienne ; ils peuvent être chrétiens, musulmans, athées ; et le travail s’effectue en bonne intelligence, et dans le respect des valeurs d’ouverture que prône l’école.

L’école Kallaline fait partie des établissements d’enseignement soutenus par le Défap, qui y envoie régulièrement des services civiques. Une école ancienne, mais aussi atypique, qui s’inscrit dans la tradition et la culture françaises : une partie importante des cours, des activités et de la vie scolaire se fait en français. C’est aussi un établissement qui vise à transmettre des valeurs, qui sont celles portées par le Défap et la tradition protestante : le respect, l’amour de l’autre, la justice et l’honnêteté.
 

 

Offre d’emploi : directeur pédagogique

L’École des Potiers / École Kallaline est un établissement privé à Tunis créé en 1830. L’école est actuellement gérée par une structure locale, et fonctionne de manière autonome, en partenariat souple avec des associations et des Églises chrétiennes. L’établissement accueille entre 200 et 250 élèves issus dans leur majorité de familles musulmanes. Les classes vont de la grande section de maternelle (5 ans) jusqu’à la 6ème année primaire (12 ans). L’effectif par classe varie de 15 à 25 élèves. Le programme est dispensé en arabe (2/3 du temps). Les langues étrangères (français et anglais) occupent le reste de l’emploi du temps et sont confiées à des enseignants spécialisés. La langue de travail est le français.

Votre Mission

Vous devrez assurer la direction pédagogique de l’école en renforçant sa vigueur avec l’équipe en place. Vous aurez la responsabilité d’assurer le recrutement de l’équipe pédagogique en collaboration avec la Gérance de l’école.

Vous serez l’interlocuteur des services de l’Éducation nationale tunisienne et serez responsable du respect du cahier des charges imposé aux établissements d’enseignement privé. Vous serez également l’interlocuteur privilégié des parents d’élèves. Vous assurerez l’encadrement des activités périscolaires ainsi que l’animation des partages et échanges spirituels.

Lien hiérarchique

Le poste de directeur pédagogique rapporte hiérarchiquement à la Gérance de l’école qui porte le mandat social.

Formation

Vous avez une expérience d’enseignement d’un minimum de 5 années permettant d’être agréé par le ministère de l’Éducation nationale tunisienne. Une expérience de direction serait aussi appréciée.

Conditions d’engagement

Le poste est basé à Tunis avec un engagement idéal pour une période de 5 années (ou plus) et un minimum de 3 années. Dans un souci de continuité, une période de tuilage avec le titulaire actuel est envisagée. Le statut de volontaire de solidarité internationale (VSI) est accepté. Un logement de fonction vous sera proposé dans l’enceinte de l’école. Vous êtes francophone et possédez une parfaite maîtrise de la langue et de la culture française. Vous pouvez justifier de votre foi.

Rémunération

La rémunération versée sur place en dinars tunisiens (DT) correspond à une majoration de 50% par rapport à la grille de l’enseignement privé tunisien. Il est conseillé de s’assurer un complément financier extérieur.

Votre profil

Vous avez une personnalité équilibrée entre « savoir-être », « savoir-faire » et « savoir-faire-faire » répartie sur 9 familles de compétences principales classées dans l’ordre de préférence suivant : 1) leadership ; 2) pédagogie ; 3) exemplarité ; 4) relationnel ; 5) représentativité ; 6) communication ; 7) management ; 8) disponibilité ; 9) administration.

Dépôt de votre candidature

Pour déposer votre candidature, merci d’adresser par email, avant le 15 juin 2024, votre dossier de candidature composé des 3 pièces suivantes : lettre manuscrite de motivation ; curriculum vitae à jour ; témoignage écrit.

Le dépôt de candidature et les échanges avec l’école pourront se faire à l’adresse suivante : recrutement@kallaline.com.tn




À la découverte du Maroc, et d’Al Mowafaqa

Du 23 au 30 avril 2024, des jeunes protestants de l’UEPAL âgés de 15 à 22 ans, emmenés par les pasteurs Maximilien Luzeka et Hanitra Ratsimanampoka, se sont rendus au Maroc avec le soutien du Défap. Un séjour d’une semaine qui leur a permis de rencontrer l’Église évangélique au Maroc et la pasteure Karen Thomas Smith, les étudiants et le directeur de l’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa, mais aussi Mgr Cristobal Lopez, archevêque de Rabat. Impressions de voyage par les jeunes participants.

Arrivée à Fès le 23 avril © UEPAL

Un voyage dense. En une semaine, du 23 au 30 avril 2024, le petit groupe de jeunes de l’UEPAL sera allé à Fès, Meknès, Rabat, Casablanca et Agadir. Il aura visité le site archéologique de Volubilis, où l’on trouve encore des témoignages de la présence du christianisme au Maroc à l’époque antique. Les voyageurs, emmenés par les pasteurs Maximilien Luzeka et Hanitra Ratsimanampoka, auront eu l’occasion de dialoguer avec de jeunes protestants marocains et de participer à un culte de l’EEAM (l’Église évangélique au Maroc) ; d’échanger avec des étudiants de l’Institut Al Mowafaqa et avec son directeur, Jean Koulagna ; de rencontrer la pasteure Karen Thomas Smith, présidente de l’EEAM, la communauté franciscaine des sœurs de Jésus, mais aussi Mgr Cristobal Lopez, archevêque de Rabat… À chaque étape de leur parcours, ils auront aussi distribué des lots de médicaments à chaqu bureau du CEI, le Comité d’Entraide Internationale, bras diaconal de l’EEAM et très engagé notamment dans le soutien aux migrants. Un séjour à l’issue duquel les jeunes de l’UEPAL sont revenus, selon les mots de leurs accompagnateurs, « transformés par ce qu’ils ont vu, vécu et expérimenté ».

Ce séjour avait reçu le soutien du Défap, qui est également en lien avec nombre d’interlocuteurs avec lesquels les jeunes voyageurs ont eu l’occasion de dialoguer tout au long de leur voyage. Le Défap soutient ainsi depuis des années l’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa, à la fois de manière directe et par l’octroi de bourses à des étudiants en théologie. Il soutient aussi le ministère de Karen Smith comme aumônier de l’Université d’Ifrane. Il est enfin en lien avec le CEI.

Impressions de voyage par quelques participants :

Le groupe des jeunes voyageurs © UEPAL

Tsiry : « 7 jours inoubliables »

Le Maroc : rien que le fait d’évoquer ce voyage me rend nostalgique. Il a débuté le 23 avril dernier, j’avais quelques appréhensions avant le départ parce qu’on était sur le point de fouler des terres inconnues, à l’aventure vers de nouveaux paysages et avec pour la plupart des personnes que je ne connaissais pas du tout. Et pourtant à la seconde où on a atterri à Paris ce 30 avril, la seule idée qui m’était venue en tête était de tout recommencer. Parce que j’avais adoré chaque journée, chaque seconde à vrai dire : j’étais happé par tout ce qu’on voyait : les montagnes, les villes, les rues, les visages, les routes, les couleurs, les chats, et également par tout ce qu’on vivait : je pense au soleil qui nous illuminait tous les jours, à tous ces rires et souvenirs qu’on a partagés ou encore à ces plats traditionnels dont les goûts n’ont toujours pas quitté mon palais.

Je pense notamment à tous ces gens qu’on a rencontrés au fil de la semaine. Certains m’ont marqué plus que d’autres : il y a eu d’abord l’archevêque de Rabat : un homme de grande envergure, je n’ai pas l’habitude d’écouter énormément les grands discours et pourtant je crois qu’on était tous d’accord pour dire qu’on buvait chacune de ses paroles les unes après les autres. Les hommes appelés par Dieu je n’en connaissais pas beaucoup, à l’image d’un autre résident cette fois-ci rencontré à Agadir, qui nous prêchait sa foi au petit matin. On venait d’arriver en bus après un périple de plusieurs heures, j’étais fatigué et la tête dans les nuages mais il nous contait si bien ses rêves et son propre parcours dans la religion chrétienne que je n’en ai pas loupé une miette.

Les crèches m’ont beaucoup marqué également, une dizaine d’enfants qui n’avaient pas de lieu où dormir, se rassemblent dans un endroit minuscule dans des conditions minables, insalubres.

Et puis aussi quand on s’est mis à danser et chanter à l’église. Je dansais ma joie, celle qui nous accompagnait à travers ces 7 jours inoubliables. J’étais heureux et je le suis encore du simple fait de raconter tous ces périples qu’on a vécus ensemble (…)

Le groupe de jeunes de l’UEPAL très concentré lors d’un culte © UEPAL

Elisa : « Cette visite m’a ouvert les yeux sur les réalités auxquelles les migrants sont confrontés »

(…) Dès notre arrivée à Fès, j’ai été émerveillée par les couleurs vives, les odeurs agréables et la chaleur, cette ville est connue pour sa médina et ses célèbres tanneries, nous avons aussi goûté à la cuisine marocaine, avec ses épices et ses plats traditionnels comme le tajine ou encore le couscous. Nous avons rencontré aussi la jeunesse qui était très gentille et accueillante dès notre arrivée.

Ensuite, nous avons pris la route vers Meknès pour visiter la ville de Volubilis. Le paysage était superbe, avec ses ruines qui nous rappellent l’époque romaine, on peut y voir également des mosaïques magnifiques et des vestiges de bâtiments.

Par la suite nous avons visité la ville de Rabat, la capitale du Maroc (…) puis nous avons fait une journée à Casablanca pour rencontrer la jeunesse et écouter un chant dans leur église. Et pour terminer nous avons passé un séjour de 3 jours à Agadir qui pour moi était le meilleur, la jeunesse qu’on a rencontrée était très accueillante, le culte du dimanche a été une belle découverte (…)

Le dernier jour nous avons eu l’opportunité de rendre visite à des migrants au Maroc et je dois dire que cette expérience a été à la fois enrichissante et émouvante. J’ai été touchée par la force de ces personnes qui ont dû quitter leur pays pour différentes raisons. Lors de notre visite dans un centre d’accueil, nous avons pu rencontrer des migrants venant de différents pays d’Afrique. Ils nous ont partagé leurs histoires, leurs espoirs et leurs difficultés. Malgré les difficultés auxquelles ils font face, ils gardent une détermination à reconstruire leur vie et à trouver un avenir meilleur.

Cette visite m’a ouvert les yeux sur les réalités auxquelles les migrants sont confrontés et m’a rappelé l’importance de la solidarité envers les autres. C’était une expérience qui m’a marquée et qui m’a encouragée à continuer de soutenir les personnes dans le besoin (…)

Des médicaments pour le CEI © UEPAL

Noémie : « l’amitié entre musulmans et chrétiens doit être entretenue »

(…) La journée qui m’a le plus marquée a été la dernière car nous avons passé la matinée dans un quartier défavorisé proche d’Agadir. Nous avons eu l’occasion de rendre visite à de jeunes femmes immigrées, seules avec un enfant. Elles ont parlé et ont témoigné face à nous, même si elles ne semblaient pas réellement à l’aise. Ayant quitté le pays pour travailler en Europe, elles ont traversé le désert pendant des mois afin d’arriver au Maroc, dans des coins pauvres et peu fréquentés. Elles ont commencé à fréquenter un homme. Lorsqu’elles ont découvert qu’elles étaient enceintes, il les a abandonnées et ne leur a jamais donné de nouvelles. On nous a expliqué que leur famille qui vivait encore au pays ne leur apporte aucun soutien et coupait tout contact avec elles. Leur famille les envoie là-bas pour travailler, les sortir de la pauvreté en vendant certaines terres parfois. Ces femmes travaillaient jusqu’à leur 8e mois de grossesse pour gagner peu d’argent. Elles ne peuvent retourner au pays par manque de moyens. Elles sont logées par des personnes de l’Église protestante. Dans leur pays, tout le monde pense que l’Europe est parfaite car elles ne reviennent pas.

Nous avons aussi pu aller dans des crèches afin de rendre visiter à des enfants. Ils dormaient par terre avec une couverture et étaient une dizaine à occuper un petit endroit, gardés par une seule nourrice (…)

J’ai adoré l’après-midi passée avec l’archevêque de Rabat. Ses paroles étaient sages et très intéressantes, on ne pouvait que l’écouter. Il était très captivant et nous a beaucoup sensibilisé sur l’importance de l’entente entre musulmans et chrétiens. Les chrétiens ne représentant que 0,08% de la population marocaine, il a affirmé que c’était une présence insuffisante mais significative. Cependant, l’amitié entre musulmans et chrétiens doit être entretenue, se faire la guerre entre religions est insensé (…)

Le groupe de jeunes participant au culte de la paroisse EEAM d’Agadir © UEPAL

Joshua : « le cœur du voyage est dans les rencontres »

(…) Ce voyage est iconoclaste dans la mesure où il permet de découvrir une société, un monde et une vie autre que celle que nous avons en Occident par les usages, mœurs et coutumes, renouvelant alors l’image et la vision d’un monde versatile.

Le Maroc est un pays chaleureux et bienveillant qui offre un paysage africain idyllique.

Mais le cœur du voyage est dans les rencontres vécues avec des frères et sœurs en Christ, inconnus, tous unis dans le même esprit.

Le voyage fut rythmé par toutes ces rencontres, chacune singulière, dans la traversée du pays d’Est en Ouest par Fes, Meknes, Rabbat, Casa et Agadir. Un pays où les chrétiens représentent 0,08% de la population. Cette présence est une lueur d’espoir pour les chrétiens vivant dans un monde en déchristianisation dans la mesure où chacun est une pierre vivante de l’Eglise envoyée dans le monde, en charge d’un vase d’argile apportant la Bonne Nouvelle.

Visite du site archéologique de Volubilis © UEPAL



«À Al Mowafaqa, je sens que je grandis»

Nouveau témoignage cette semaine d’une étudiante partie suivre un cursus de plusieurs mois à l’Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa, à Rabat (Maroc), avec le soutien financier du Défap. Après Marysol, étudiante à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, voici Ewa. Elle évoque des découvertes qui vont bien au-delà du cadre universitaire : une mise en dialogue au quotidien des cultures et des religions, une véritable expérience de vie.

Ewa en compagnie d’une autre étudiante de l’Institut Al Mowafaqa : Sœur Aimée © Ewa pour Défap

Qu’est-ce qui vous a incitée à suivre ce cursus à l’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa ?

Ewa : Je suis sculpteur de profession. J’ai déjà deux diplômes en art. J’avais décidé de suivre des études en théologie pour approfondir et conjuguer différentes manières de servir le Seigneur dans ma vie professionnelle, ce qui m’a poussée à m’inscrire en licence à la Faculté de Théologie protestante de Strasbourg. Au bout de trois semestres, je me suis rendue compte que j’avais besoin de retrouver un côté plus humain, plus ouvert et en dialogue avec des croyants et des non croyants de différentes communautés. Et j’ai appris que j’avais la possibilité de le faire au Maroc.

Je suis d’origine polonaise ; et en Pologne, pays majoritairement catholique, les aspects interculturels et interreligieux sont peu présents, ce qui me manquait. Dans ma manière de témoigner à travers l’art, où je m’exprime par les couleurs et par les formes, j’ai trouvé une façon d’intégrer les regards des autres cultures, et notamment des cultures d’Afrique. Il y a là un regard différent de ce que l’on peut trouver à travers l’art que nous connaissons en Europe. Ce cursus à Al Mowafaqa représentait précisément une ouverture dont j’avais besoin par rapport aux études que je suivais à Strasbourg, qui sont d’un format plus universitaire.

Qu’avez-vous découvert ?

Les professeurs sont très variés, ce qui permet, à chaque cours, de découvrir une problématique à travers le parcours d’une personne qui la connaît bien. Par exemple, pour le cours « Histoire et anthropologie de l’islam », la professeure venait du Maroc, elle était baignée dans la culture marocaine : c’était magnifique de voir ces relations étroites entre la matière enseignée, et l’histoire personnelle de la personne qui donnait le cours. Les professeurs sont aussi plus faciles d’accès qu’à l’université, ce qui permet, en échangeant avec eux, de découvrir le parcours et la vision du monde de personnes venant du Cameroun, du Rwanda (mais habitant en Belgique), ou du Sénégal, ou du Maroc (mais avec des racines berbères)… À Al Mowafaqa, on apprend à mieux comprendre les autres : on découvre non seulement des thématiques, mais des personnes avec leur histoire et leur vécu. Je ne m’attendais pas à trouver une telle densité d’humanité. On se rend compte que si l’on fait de telles études, c’est aussi pour comprendre ce qui fonde l’humanité et notre relation avec Dieu.

On travaille souvent en groupe – et les groupes aussi sont très variés. Il y a une grande diversité d’histoires personnelles parmi les étudiants de ce Certificat ; une grande diversité de contextes culturels, d’âge (de moins de 20 ans à plus de 70) : c’est comme si on était tout un petit village, où se retrouvent toutes les générations. On échange, on mange ensemble, on parle de nos vécus ; ce sont des moments importants et qui ajoutent quelque chose, qui permettent de se parler en vérité. À Al Mowafaqa, je sens que je grandis ; que je vis là une étape de ma vie dont je sortirai avec un beau bagage. J’entends des témoignages de participants qui sont des gens engagés (pour les droits de l’homme, pour les réfugiés…), et qui apprennent ici des choses qu’ils pourront mettre directement en lien avec leur engagement. Je suis aussi touchée par le parcours de personnes que je rencontre, et qui ont donné toute leur vie à l’Église, des pasteurs, des frères ou des sœurs… Je sens véritablement ici que nous sommes tous ensemble le corps de Christ, tout en étant tous très différents.

Tous différents, mais marchant dans la même direction © Ewa pour Défap

Que vous apporte cette expérience à titre personnel ?

Sur le plan universitaire, les cours suivis ici me permettent de valider mon quatrième semestre. Et j’ai aussi décidé de suivre deux cours supplémentaires et de faire un mémoire pour valider la totalité du Certificat Al Mowafaqa. J’ai pris confiance pour parler en public : pour moi, ce passage à Al Mowafaqa, c’est comme une porte qui s’ouvre.

Le matin, nous avons un temps de prière : un membre du groupe choisit de raconter une histoire biblique. Pour ma part, j’ai proposé un clin d’œil artistique, et les autres étudiants m’y ont encouragée, connaissant mon parcours. J’ai choisi une thématique : la différence entre un vagabond, qui va sans but, et un pèlerin, qui marche avec Dieu et se laisse guider. Pour l’illustrer, j’ai pris l’empreinte des pieds de chaque participant. Je me suis retrouvée avec les empreintes d’une trentaine de pieds, qui m’ont servi à illustrer le fait que nous marchons tous dans la même direction. Venus de différents milieux, issus de différentes théologies, nous allons vers le même but… J’ai aussi été invitée par l’Institut à faire un témoignage artistique le 2 mai, pour montrer comment je parle de ma foi à travers mon art.

J’apprécie énormément d’étudier des sujets comme le dialogue islamo-chrétien ou l’histoire de l’islam, d’apprendre l’arabe, dans un pays de culture musulmane : on a tellement besoin aujourd’hui d’apprendre à nouer ou à rétablir le dialogue, à respecter l’autre… Et venir faire ces études ici, au Maroc, en m’éloignant de ma vie quotidienne, me permet de prendre de la distance par rapport à ma propre vie et à mon propre parcours. C’est toujours bien de s’éloigner ainsi, pour mieux voir dans quelle direction on aimerait aller. Je me rends compte aussi de l’étendue des choses que je ne connais pas encore ; et qu’il est important de s’accorder la liberté de dire : je ne sais pas. On peut apprendre toute la vie à condition de ne pas être figé, et d’accepter de s’ouvrir à des choses nouvelles ; mais pour autant, il ne faut pas oublier qui l’on est, d’où l’on vient et ce que l’on peut apporter aux autres.

Que pourriez-vous dire à un étudiant français pour l’encourager à venir à l’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa ?

Je lui dirais qu’ici, il ne va pas découvrir seulement un pays et une culture, mais aussi se découvrir lui-même. Pour marcher sur l’eau, il faut d’abord sortir du bateau. Très souvent, on attend des miracles dans sa vie, mais sans être prêt à prendre des risques. On ne peut pas passer sa vie à aller toujours tout droit ; il faut prendre le temps d’aller à droite ou à gauche pour découvrir.




Marysol, étudiante à Al Mowafaqa : «J’avais envie de sortir de ma zone de confort»

L’Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa, installé à Rabat (Maroc), est soutenu depuis des années par le Défap, à la fois par un financement direct et par l’envoi de boursiers. On ne se contente pas d’y étudier le dialogue interculturel et interreligieux : on l’expérimente au quotidien. Témoignage de Marysol, étudiante à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, partie pour y suivre un cursus de plusieurs mois avec le soutien financier du Défap.

Étudiants de l’Institut Al Mowafaqa : le groupe dont fait partie Marysol © Marysol pour Défap

Le Maroc est un pays-charnière entre l’Europe et l’Afrique. Une étape sur la route des migrants qui cherchent à passer en Espagne ; une monarchie où l’islam est religion d’État mais dont le souverain veut promouvoir une pratique modérée, s’efforçant de résister aux effets déstabilisateurs de l’islamisme radical… Un lieu au croisement de multiples influences. Il est particulièrement significatif que dans ce pays où le prosélytisme est interdit pour les non-musulmans, des lieux permettant la rencontre des religions aient vu le jour avec l’appui ou par la volonté de l’État, comme l’université d’Ifrane, créée en 1995 par Hassan II pour former les futures élites marocaines. L’Institut œcuménique de théologie Al Mowafaqa, pour sa part, a été créé en 2012 à l’initiative des Églises catholique et protestante au Maroc. Les formations y sont assurées sous forme de sessions intensives avec des professeurs visiteurs venus d’Europe et d’Afrique auxquels s’ajoutent, pour le domaine de l’islam, des universitaires marocains. C’est à la fois un lieu d’enseignement, de réflexion et de brassage interculturel. L’Institut bénéficie d’une convention de coopération internationale avec la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg et avec la Faculté de Théologie et de Sciences Religieuses / Theologicum de l’Institut catholique de Paris. Il est soutenu par le Défap, à la fois par un financement direct et par l’envoi de boursiers.

Marysol, étudiante à la Faculté de théologie protestante de l’Université de Strasbourg, est partie pour suivre un cursus d’un semestre au Maroc : le Certificat Al Mowafaqa pour le dialogue des cultures et des religions, avec le soutien du Défap. Elle témoigne.

Visite de la bibliothèque nationale © Marysol pour Défap

Pourriez-vous me dire ce qui vous a donné envie de suivre ce cursus au Maroc ?

Marysol : C’était un cursus en accord direct avec ma faculté, ce qui rend l’inscription plus simple. Beaucoup de nos professeurs à Strasbourg nous avaient fait part des bénéfices humains que ce semestre pouvait nous apporter. J’avais envie de sortir de ma zone de confort, de m’ouvrir à de nouvelles cultures, et de sortir d’une vision binaire européenne, pour entrer dans une vision qui se veut plus universelle.

Qu’avez-vous découvert sur Al Mowafaqa depuis que vous avez débuté cette formation ?

J’ai déjà découvert une multitude de manières d’enseigner. Étant donné que les profs viennent de lieux différents avec des enseignements très variés, nous passons d’une pédagogie à une autre. J’ai aussi découvert la diversité du continent africain. Une chose que j’avais sous-estimée, et que je trouve aujourd’hui particulièrement intrigante et magnifique !

Pourriez-vous me parler des autres étudiants que vous avez pu rencontrer ?

Dans le Certificat, je dirais que les étudiants sont à 40% protestants et 60% catholiques. Avec des pasteurs, des prêtres, des frères et sœurs. La tranche d’âge va de 30 à 70 ans… Je suis vraiment une enfant dans le groupe, à 19 ans ! Ils sont tous super-ouverts à la discussion, j’ai l’impression qu’il n’y a jamais de mauvaise question ou réponses entre nous. Nous nous soutenons beaucoup. Les étudiants en licence sont tous protestants : des pasteurs ou des jeunes qui souhaitent se former.

Comment sont vécues les relations entre cultures au sein de votre groupe d’étudiants ? Est-ce un sujet de discussions entre vous ?

C’est un sujet de discussions entre nous, oui ! On échange beaucoup, pour éviter le plus de tensions ou d’incompréhensions possible. Je sais que, parfois, je peux oublier de serrer la main pour dire bonjour, et juste sourire de loin, ce qui a été mal pris par certains étudiants. On en a discuté, on s’est rendu compte de nos différences, et on en a ri ! Sinon, on parle beaucoup des situations géopolitiques de nos pays, des vécus en tant que peuple colonisés pour eux, et moi, venue d’un pays qui a un jour colonisé… Nous essayons de voir comment cela impacte notre éducation. J’ai été désolée d’apprendre que la France avait toujours un poids sur plusieurs pays africains grâce à l’argent.

Est-ce que votre regard sur les relations entre chrétiens et musulmans a évolué ?

Je dirais que oui. J’avais intériorisé cette peur de l’islam, une chose présente en France, appuyée par les informations télévisées. Les cours à Al Mowafaqa me permettent de comprendre d’où pourrait venir cette peur, et de voir une porte de sortie, qui est le dialogue. En plus de cela, vivre dans un pays musulman permet aussi de se sentir plus proche de l’autre, d’oublier son soi, et de se renouveler. Je vois aujourd’hui un lien très fort entre nos deux religions abrahamiques. Sans pour autant vouloir effacer nos différences.

Un élève de l’Institut Al Mowafaqa parlant des religions traditionnelles dans son pays d’origine, le Burkina Faso © Marysol pour Défap

Pensez-vous que ce que vous avez déjà découvert à Al Mowafaqa vous sera utile par la suite, une fois revenue en France, à la fois sur le plan personnel et sur le plan professionnel ?

Bien sûr ! Sur le plan personnel, cette faculté permet beaucoup de réflexions, d’ouverture d’esprit et d’espérance pour un futur meilleur. Sur le plan professionnel, je pense pouvoir aujourd’hui mieux échanger avec une personne drastiquement différente de moi. Les cours nous permettent vraiment de prendre ce recul nécessaire, et nous aident à forger nos propres valeurs aussi. Nous avons appris que pour pouvoir discuter avec quelqu’un, il faut déjà savoir qui nous sommes en détail.

 
Pour en savoir plus sur l’Institut Al Mowafaqa, retrouvez la présentation faite par son Directeur, Jean Koulagna, pour les dix ans de l’Institut ; et retrouvez ci-dessous quelques images du colloque organisé à cette occasion :
 





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Jonas et la liberté du chrétien

Jonas Zame fait partie des chercheurs en congé-recherche en France, dont les travaux en théologie sont soutenus par le Défap. Venu de Côte d’Ivoire et menant ses recherches à l’Institut Protestant de Théologie à Montpellier, il sonde l’œuvre de Jürgen Moltmann et s’attache à la question de la liberté du chrétien. Une liberté qui trouve son fondement dans l’abaissement volontaire de Dieu par amour pour l’humanité : la kénose.

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Al Mowafaqa : 10 ans de soutien au dialogue entre les religions

Une année particulière s’achève pour l’Institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa, installé à Rabat, au Maroc : celle de ses dix ans. Une décennie de défis et des résultats sur lesquels a tenu à revenir Jean Koulagna, Directeur de cet organisme unique en son genre, tout en remerciant les soutiens multiples (autorités marocaines, institutions catholiques et protestantes) qui permettent aujourd’hui à l’aventure Al Mowafaqa de se poursuivre, et au sein desquels les protestants de France sont largement représentés. Alors que le Défap, lors de son dernier Conseil, vient de confirmer et d’augmenter sa participation, Jean Koulagna fait le point sur ce qui a été accompli en dix ans.

Étudiants de la 4ème promotion de licence/DUET à l’Institut Al Mowafaqa (mai 2023) © Al Mowafaqa

 

À l’Institut Al Mowafaqa, l’année académique 2022-2023 touche à sa fin. Une année normale dirait-on, avec ses joies et ses défis, mais aussi une année spéciale, parce qu’elle a été marquée par la célébration du dixième anniversaire de l’institution. Le rêve des fondateurs est définitivement devenu réalité, et cela fait déjà dix ans !

Dix ans que la graine semée, toute petite en 2012, a germé et donné naissance à un jeune plant. S’il n’est pas encore assez grand pour que des oiseaux puissent y nicher, ce plant l’est suffisamment pour que de petits insectes puissent y trouver abri et nourriture.

Dix ans, c’est 29 licenciés en théologie protestante de l’Université de Strasbourg, 10 diplômés en théologie de l’Institut catholique de Paris, 102 certifiés en dialogue interreligieux et interculturel de l’ISTR de l’Institut catholique de Paris, près de 80 bénéficiaires du séminaire d’islamologie, bientôt 5 titulaires du master « Religions, société et dynamiques transnationales » de l’Université catholique d’Afrique centrale et un peu plus d’une centaine de responsables d’églises de maison formés dans le cadre du programme qui leur est dédié, à Rabat et Casablanca.

Les étudiant(e)s du Certificat 2023 en visite au village de Tatiouine, près de Midelt (mai 2023) © Al Mowafaqa

 

Dix ans, c’est une coopération fructueuse, formelle ou informelle, avec des institutions universitaires et de recherche au Maroc (Université Mohammed Premier d’Oujda, Institut Dar el Hadith el Hassania de Rabat, Centre Jacques Berque, Institut de recherche pour le développement, Université internationale de Rabat, Rabita Mohammedia des oulémas, etc.) et ailleurs (Timbuktu Institute de Dakar, Tierra Nova aux États-Unis, etc.). C’est aussi l’accompagnement par nos partenaires financiers, à long ou court terme, pour le fonctionnement, les bourses ou des projets et activités spécifiques (Amis d’Al Mowafaqa, Missio München et Aachen, Défap, EMW, Kerk in Actie, Porticus, Gustav Adolf Werk, Temple et parvis, Cevaa, Futur 21, EKIR, Fondation Bersier, UEPAL, Fondation du protestantisme, EPUdF, Fondation High Atlas (et USAID), Konrad Adenauer Stiftung, des paroisses en France et aux États-Unis, etc.). C’est aussi les Églises qui nous font confiance en nous envoyant des étudiants…

Le Directeur de l’Institut Al Mowafaqa, Jean Koulagna (au centre) entouré par la Secrétaire générale de la Cevaa, Claudia Schulz et le Secrétaire général du Défap, Basile Zouma © Cevaa / Al Mowafaqa

 

Dix ans c’est, sur le plan culturel, quatre colloques organisés et plusieurs autres auxquels l’Institut a participé comme co-organisateur ou invité, des journées d’étude, plus d’une centaine de conférences, des visites et voyages d’immersion, des moments de fraternité œcuménique ou interreligieuse… C’est aussi dix ans de respect et de reconnaissance entre communautés religieuses, d’amitié, de rencontres, de concorde. C’est là notre nom : Al Mowafaqa !

Il est impossible d’être exhaustif. Mais il est bien clair que rien de ce qui a été réalisé au cours de cette décennie n’aurait été possible sans le soutien et la participation de tous ces partenaires et de bien d’autres. C’est peu dire que de leur adresser un merci.

Le même merci va aux initiateurs et fondateurs de ce formidable projet (Samuel Amédro, Vincent Landel, Bernard Coyault, Daniel Nourissat, Anne-Marie Teeuwissen…), aux autorités marocaines qui ont accueilli et accompagné le projet, qui facilitent les mouvements d’enseignants et d’étudiants et qui assurent la sécurité, aux universitaires marocains qui lui ont fait confiance, au Conseil d’administration, au Bureau, au Conseil scientifique, aux enseignants, à l’équipe permanente, aux étudiants, à tous les amis Marocains ou vivant au Maroc qui nous encouragent. À Dieu soit la gloire, à jamais.

Jean Koulagna, Directeur de l’Institut Al Mowafaqa



Guy Martial et le christianisme chez les Boulous du Cameroun

Guy Martial Ndjonlo, chercheur en congé-recherche en France, dont les travaux en théologie sont soutenus par le Défap, s’intéresse aux pratiques chrétiennes chez les Boulous, un peuple du Sud du Cameroun. Des pratiques qui sont encore aujourd’hui très largement mêlées de références aux croyances traditionnelles, auxquelles la majorité se conforme, sous cape : car même si on ne pratique pas, on redoute toujours les effets possibles de ces anciennes croyances.

Guy Martial et le christianisme chez les Boulous du Cameroun


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«Ce sont des problèmes concrets qui font évoluer les lectures de la Bible»

Suite de notre série de témoignages sur les expériences d’interculturalité vécues à travers le Défap : Esther Wieland-Maret, qui a pris en charge de 2009 à 2016 les stages CPLR-Défap en tant que Coordinatrice de la Formation permanente dans le cadre de la CPLR, évoque le rôle central du texte biblique pour permettre le dialogue par-delà les frontières culturelles. Mais elle revient aussi sur l’impact du contexte de l’Église ou de la société sur la manière dont évoluent les approches de la Bible : les problématiques du quotidien pèsent plus que les débats théologiques.

Participants du stage interculturel franco-béninois en avril 2016. Au premier rang, côte à côte, Esther Wieland-Maret et Natacha Cros-Ancey, qui lui a succédé comme Coordinatrice de la Formation permanente dans le cadre de la CPLR © Défap

 
Les stages CPLR-Défap, dont les participants sont des pasteurs de France et d’Afrique, existent depuis 2009 et sont construits sur le modèle d’un aller-retour : une première session est accueillie par l’un des deux pays, après quoi l’autre pays recevra les mêmes participants. Après diverses expériences d’échanges de pasteurs (un pasteur français pouvait partir un mois au sein d’une Église d’Afrique, et en retour, un pasteur de cette Église pouvait venir en France), expériences qui requéraient des pasteurs une longue période de disponibilité, le Défap a décidé de s’insérer dans les stages de formation de la CPLR. Avec l’idée d’organiser tous les deux ans un stage en commun Défap-CPLR, le Défap s’occupant de l’animation internationale. C’est ainsi qu’ont été mis sur pied des stages au Sénégal, au Bénin, au Cameroun, au Maroc, au Togo… Rencontre avec Esther Wieland-Maret, qui a assuré pendant plusieurs années l’organisation de ces stages pour la CPLR.
 

Comment fait-on pour trouver un terrain propice au dialogue et à la rencontre lors de stages réunissant des pasteurs de pays si différents ? Les risques d’incompréhension ou de tension ne sont-ils pas multiples ?

Esther Wieland-Maret : Lors de la première formation co-organisée entre pasteurs de France et d’un autre pays, le thème choisi était un sujet de société plutôt qu’un thème biblique. C’était en 2009, au Sénégal, et j’avais travaillé à le mettre en place avec Marc Frédéric Müller, qui était alors au Défap. Il y avait eu des difficultés, y compris matérielles (avec par exemple la faillite d’Air Sénégal au moment de rentrer en France). Notre manière de procéder, de réfléchir, d’animer n’allait pas forcément de soi pour nos collègues sénégalais. Mais les moments où nous avions lu la Bible ensemble s’étaient révélés très riches : le texte créait du lien. Aussi, dès le deuxième stage au Cameroun, nous avons décidé de prendre le texte biblique comme porte d’entrée. Lors de ces lectures en commun, si chacun arrive avec ses interprétations, sa tradition, sa culture, pour tous, le texte biblique apparaît comme un « bien commun ». Et c’est ce texte qui nous unit. Tout le monde se sent impliqué, tout le monde prend la parole, les différences et les divergences peuvent s’exprimer. J’ai trouvé ça assez remarquable.

Comment apparaissent les frontières entre cultures lors de tels stages, et avec quelles conséquences pour les participants ?

On a tout le temps un biais en lisant un texte biblique. Mais les frontières interculturelles ne se manifestent pas seulement entre divers pays : elles sont d’abord à l’intérieur de nos Églises, où cohabitent des approches bibliques très différentes. Ce qui oblige à toujours clarifier nos propos. Au cours d’un stage CPLR-Défap, les approches des uns et des autres sont sans arrêt en dialogue : on chemine avec l’autre. On peut vouloir camper sur ses positions, mais au contact des autres, notre approche des textes bibliques évolue. Outre ce dialogue, c’est souvent le fait d’être confronté à des situations concrètes qui influe sur la manière dont on lit ces textes, plus que les débats théologiques.

Avez-vous des exemples de sujets sur lesquels vous avez pu observer de telles évolutions ?

La question des aînés. La façon dont ils sont perçus et dont sont lus les textes bibliques qui les concernent évolue en fonction des problèmes posés par leur prise en charge. C’est ce que nous avons pu observer au Bénin. Pendant longtemps, les personnes âgées y étaient peu nombreuses ; elles étaient prises en charge par leur famille, et considérées comme d’autant plus précieuses que les aînés étaient un petit nombre. Au sein des Églises béninoises, les textes bibliques concernant les parents étaient lus de manière très littérale pour justifier cette prise en charge familiale. C’était le cas de versets comme Exode 20:12 : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne ». Comme Proverbes 16:31 : « Les cheveux blancs sont une couronne d’honneur » ; ou Proverbes 17:6 : « Les enfants des enfants sont la couronne des vieillards, et les pères sont la gloire de leurs enfants »… Par contraste, il y avait une vision assez négative des sociétés européennes où les anciens étaient « abandonnés » dans des maisons de retraite. Mais à partir du moment où l’espérance de vie s’est significativement accrue, il a fallu trouver un moyen de s’occuper de vieillards que leur famille ne pouvait plus prendre en charge, et qui étaient de plus en plus nombreux. Voilà comment, au Bénin, ont commencé à être créées des maisons de retraite en lien avec les Églises pour lutter contre la pauvreté des aînés. Et dès lors, la lecture de la Bible sur cette question des parents et des personnes âgées a évolué…

Et avez-vous des exemples de sujets sur lesquels des pasteurs français ont été amenés à cheminer au contact de leurs collègues d’un autre pays ?

Nous avions pu voir de tels cheminements dès le premier stage, au Sénégal. Nous avions principalement travaillé avec l’ELS (l’Église luthérienne du Sénégal), qui est surtout présente dans des territoires ruraux : Fatick et alentour. La population du Sénégal est majoritairement musulmane et animiste ; il y a un vivre-ensemble qui s’est développé entre ces communautés, avec des échanges, voire des appartenances à plusieurs communautés : on rencontre par exemple des chrétiens qui sont également animistes. Les pasteurs sénégalais nous avaient fait remarquer que lorsqu’on lit l’épître aux Corinthiens dans la perspective d’une telle cohabitation, on peut envisager facilement qu’au temps de Paul également, des chrétiens nouvellement convertis avaient encore conservé d’autres pratiques et d’autres appartenances. Et ils nous avaient parlé du problème très concret de l’accompagnement de personnes qui, bien que chrétiennes, avaient aussi des pratiques traditionnelles, que le christianisme ne reconnaît pas.

L’un des exemples qu’ils avaient cités concernait les jeunes mères et leurs enfants. Au Sénégal, un bébé est porté sur la poitrine par sa mère durant plusieurs semaines. Mais ensuite, du fait des nécessités de la vie quotidienne, elle doit se mettre à le porter sur son dos. Et c’est une sorte de deuxième séparation : la mère n’a plus de contact visuel avec son enfant à tout moment ; il est moins bien protégé en étant sur son dos… Il existe des rites traditionnels pour rassurer la mère et protéger l’enfant. Les pasteurs de l’ELS ont eu des demandes en ce sens… et l’Église a créé un rite spécifique pour ce moment où la mère va se mettre à porter son enfant sur son dos.

Pour les pasteurs français, ça avait été une découverte très instructive : ils avaient pu voir comment leurs collègues sénégalais avaient pris en compte un besoin qui leur était exprimé, et comment ils avaient répondu à cette demande de rite protecteur. Ils avaient été frappés par cette écoute et cet enrichissement mutuel, et ils avaient tout à fait approuvé la démarche.




10 ans d’Al Mowafaqa : revivez l’intégralité du colloque

À l’occasion de ses dix ans, l’institut œcuménique de Théologie Al Mowafaqa s’est penché sur les minorités religieuses en Afrique méditerranéenne et subsaharienne lors d’un colloque de deux jours. Avec la participation de membres fondateurs d’Al Mowafaqa, d’universitaires, de partenaires publics et académiques… Retrouvez l’ensemble des interventions ici en vidéo.

Colloque des dix ans d’Al Mowafaqa : de gauche à droite : Sophie Bava (IRD, Marseille), Seydi Diamil Niane (IFAN, Dakar) et Karima Dirèche (IREMAM, MMSH, Aix-en-Provence) © Al Mowafaqa

 

Les interventions du jeudi matin :

OUVERTURE OFFICIELLE
OUVERTURE DE LA PARTIE ACADÉMIQUE ET PRÉSENTATION DES TROIS PANELS
CONFÉRENCE D’OUVERTURE : FADI DAOU (FONDATION ADYAN, GLOBETHICS)

Le concept de minorités dans les discours religieux et géopolitiques contemporains : vers un changement paradigmatique risqué et prometteur.
 



 

Les interventions du jeudi après-midi :

PANEL 1 : SOURCES, GENÈSES, TEXTES DE RÉFÉRENCE OU FONDATEURS, COMMENT SE CONSTRUISENT LES MINORITÉS RELIGIEUSES ? Modération : Brigitte Cholvy (ICP, Paris) et Abderrahmane Gharioua (EDHH, Rabat)
  • Jean Koulagna (Al Mowafaqa, Rabat)
  • Fouad Ben Ahmed (EDHH, Rabat)
  • Oissila Saaidia (Lyon 2, Lumière)
  • Témoin : Jessica Abeni Komba (Al Mowafaqa)
PRÉSENTATION DU LIVRE « DIEU VA OUVRIR LA MER, CHRISTIANISMES AFRICAINS AU MAROC » de SOPHIE BAVA, BERNARD COYAULT, MALIK NEJMI

Publié aux éditions Kulte, avec Sophie Bava et Jean Landu Massembila
 



 

Les interventions du vendredi matin :

PANEL 2 : LES PERCEPTIONS : QUELS REGARDS PORTÉS SUR CE QUI SE PASSE ET SE VIT ?

Le rôle et la place des diasporas et des communautés migrantes dans les dynamiques perceptibles au Maroc, en quoi conduisent-elles à des reconfigurations ?
Les groupes minoritaires au sein des différentes traditions monothéistes, au nord de l’Afrique (Maghreb et Afrique sub-saharienne), comment définir leurs situations ? Quels défis pour les uns et les autres ? Quelle place et rôle pour les minorités de type spirituel ou mystique dans les différentes traditions ? Modération : Sara Mejdoubi (Université Internationale de Rabat) et Pierre Adimi (Université de Tanger).

  • Seydi Diamil Niane (IFAN, Dakar)
  • Karima Dirèche (IREMAM, MMSH, Aix-en-Provence)
  • Sophie Bava (IRD, Marseille)
  • Témoin : Michelle Lakpa (Al Mowafaqa)

 



 

Les interventions du vendredi après-midi :

PANEL 3 : QUELS SENS DONNER À L’EXPÉRIENCE D’ÊTRE MINORITAIRES ?

Comment une situation minoritaire peut être vécue comme une grâce donnée par Dieu, d’un point de vue de théologies chrétiennes, musulmanes ?
Modération : Rachid Saadi (Al Mowafaqa) Anouk Cohen (Centre Jacques Berque).

  • Xavier Gué (ISTR, Paris)
  • Farid El Asri (UIR, Rabat)
  • Frédéric Rognon (Faculté de Théologie Protestante de Strasbourg)
  • Témoin : Christian Ntap (Al Mowafaqa)

QUESTIONS-DÉBAT

CONCLUSIONS À DEUX VOIX : PASTEUR KAREN SMITH ET CARDINAL CRISTOBAL LOPEZ ROMERO, CO-PRÉSIDENTS D’AL MOWAFAQA