Madagascar : soutenir l’éducation des enfants de Topaza

Ce centre d’accueil pour enfants, qui héberge, nourrit et éduque des orphelins, mais aussi des enfants de familles démunies, se trouve à Tananarive. La capitale malgache est en effet un des lieux où la pauvreté progresse le plus vite, et les enfants en sont les premières victimes. Le centre Topaza reçoit un soutien financier du Défap pour l’éducation de ses jeunes pensionnaires, et recevra l’an prochain l’appui d’un envoyé du Défap sous statut de VSI.

Enfants accueillis au centre Topaza © Topaza

Cinquième plus grande île du monde, disposant de ressources naturelles considérables et d’une biodiversité inégalée, Madagascar est pourtant encore aujourd’hui l’un des pays les plus pauvres du monde. Selon le Programme des Nations unies pour le développement (le PNUD), les trois quarts des habitants sont pauvres : 75,2% de la population vit avec moins de 0,89 dollars par jour et 51,8% est en situation d’extrême pauvreté. À cela s’ajoute le fait que presque chaque année les cyclones, les sécheresses et autres aléas climatiques réduisent fortement ou même annihilent les progrès du développement durable. En se basant sur l’indice de développement humain, en 2024, Madagascar est classé au 177ème rang sur 191 pays étudiés.

C’est dans les villes que cette pauvreté se développe le plus. Si la grande pauvreté touche la plus grande partie des régions rurales, les zones urbaines, au premier rang desquelles la capitale Tananarive, sont elles aussi de plus en plus touchées : selon un rapport de la Banque mondiale de février 2024, en 10 ans, de 2012 à 2022, le taux de pauvreté urbaine est passé de 42% à 55%. À cela, diverses raisons : l’exode rural, qui pousse des populations démunies vers les villes où elles ne trouvent guère à subsister ; les crises politiques récurrentes aggravant la fragilité de l’île face aux chocs économiques… Exemple le plus frappant ces dernières années, la pandémie de Covid-19 s’est traduite par une crise sociale sans précédent.

Un bâtiment du centre © Topaza

Les enfants, premiers à pâtir des conséquences de la pauvreté

L’un des visages de cette pauvreté qui s’accroît dans les villes, ce sont les enfants des rues. Dans la seule capitale Tananarive, ils étaient près de 12 000 en 2015. Depuis la pandémie de Covid-19, toutes les ONG présentes sur place témoignent que leur nombre a nettement augmenté, mais faute de chiffres, impossible de savoir dans quelle proportion. Leur présence montre surtout que les enfants sont parmi les premiers à pâtir des conséquences de la pauvreté, qui mine les structures familiales, empêche l’accès aux soins, accroît le risque de déscolarisation.

Dans un pays dépourvu de structures de protection sociale, les Églises ont un rôle incontournable pour limiter les effets de la pauvreté ; et une partie de leur activité diaconale se manifeste à travers des centres pour enfants, qui peuvent accueillir des orphelins mais aussi des enfants de familles démunies, leur procurent un toit, de la nourriture, des soins et une éducation. C’est le cas, à Tananarive, du centre Topaza, œuvre de la FJKM (l’Église réformée, l’une des deux Églises avec lesquelles le Défap est en lien à Madagascar) fondée en 1945 et héritée de la Mission protestante française. Il reçoit des orphelins, des enfants abandonnés et aussi des « cas sociaux ». Il compte une cinquantaine de pensionnaires – à peu près autant de filles que de garçons – qui peuvent être accueillis depuis leur plus jeune âge et jusqu’à leur majorité.

Le centre Topaza bénéficie d’un soutien financier du Défap pour l’éducation de ses jeunes pensionnaires ; il accueillera aussi à partir de l’année prochaine un envoyé du Défap sous statut VSI (Volontaire de solidarité internationale) pour aider à l’enseignement. Il fait partie des nombreuses œuvres de communautés ou d’Églises malgaches ayant des liens réguliers et bénéficiant d’un soutien du protestantisme français : il a par exemple pu faire des travaux d’agrandissement avec l’appui de l’Entraide de l’Oratoire du Louvre, et a reçu un soutien pour reconstruire après des intempéries qui avaient détruit le bâtiment principal. Parmi les structures similaires régulièrement soutenues à Madagascar par le Défap, notamment à travers l’envoi de volontaires, on peut citer le centre Akanisoa, à Antsirabe, l’orphelinat Maso Hafa près de Tananarive, la communauté des sœurs de Mamré qui organise un accueil périscolaire et une cantine pour enfants démunis…

Une plaque témoignant de l’engagement du protestantisme français, apposée sur un bâtiment reconstruit après des intempéries © Topaza