Se former à la théologie interculturelle : «Ce qui nous unit importe plus que ce qui nous divise»
La session 2022 est sur le point de s’achever et les inscriptions viennent de s’ouvrir pour la troisième année du programme « Se former à la théologie interculturelle », dont le Défap est partenaire. Début des cours à partir d’octobre 2023 sous forme de huit séries de deux jours au château de Bossey, centre de formation du Conseil œcuménique des Églises, en Suisse. Témoignages de participantes et participants de ce programme unique en son genre dans l’espace francophone.
Les participants de la session 2022 de formation à la théologie interculturelle à l’Institut œcuménique de Bossey © Gloria Koymans/COE
À raison de huit sessions de deux jours par mois, la formation en théologie interculturelle dispensée au château de Bossey, débutée en octobre 2022, est sur le point de s’achever. Le dernier rendez-vous est fixé au 27 mai 2023. Avec un public qui, dès l’origine, s’est montré très divers : des responsables ecclésiaux et des membres actifs de leurs communautés représentant de nombreuses origines, des parcours très différents. Mais avec un même besoin de découvrir d’autres communautés et d’apprendre à communiquer.
Ce besoin de trouver des passerelles et une langue commune était ce qui transparaissait le plus dès la première année de ce programme, unique dans l’espace francophone et mis en place grâce à un partenariat entre le Défap et DM, son homologue pour la Suisse romande ; la Cevaa ; l’Institut œcuménique de Bossey ; l’OPF (l’Office protestant de formation, organisme qui forme les pasteurs et les diacres des Églises réformées suisses romandes) ; Témoigner ensemble à Genève ; et l’Institut Protestant de théologie (Montpellier et Paris). La toute première promotion comptait ainsi une douzaine d’étudiants de différentes Églises et originaires de neuf pays. « Ce cours est et a été très important pour moi car, dans le monde d’aujourd’hui, nous avons besoin de communiquer avec tout le monde de manière interculturelle », confiait l’un d’entre eux, Ghirmaleoul Nemariam, de l’Église évangélique luthérienne érythréenne à Genève. « Ce cours m’a appris à communiquer avec d’autres personnes. J’emporte avec un moi un outil important pour l’amour de Dieu. » Agnès Krüzsely, de l’Église protestante de Genève, soulignait pour sa part l’importance d’avoir une telle formation en français. « Ce que j’emporte avec moi après ce cours, ajoutait-elle, c’est le partage de l’amour de Dieu. Je vais donc continuer d’appliquer les choses que j’ai apprises durant le cours, et partager cette expérience avec les personnes qui m’entourent. » Quant à Nathalie Bisa, de l’Église presbytérienne camerounaise, elle reconnaissait avoir découvert à travers cette formation un monde qui lui était alors inconnu. « Chaque fois que je venais pour assister au cours, j’apprenais quelque chose de nouveau et je l’emportais avec moi en partant. J’emporte avec moi beaucoup de mots : sauver, partager, apprendre, respecter les autres, et transmettre. »
« Ici, nous pouvons nous écouter les un-e-s les autres »
Une diversité et un intérêt qui ne se sont pas démentis lors de la deuxième année de formation. « Nous venons toutes et tous de dénominations ecclésiales, de cultures et de pays différents », décrit ainsi une participante de cette session 2022, Patricia Fatima Santos, de l’Église évangélique Pentecôtiste Sion. « Ici, nous pouvons nous écouter les un-e-s les autres — et c’est cette différence qui nous enrichit. À mes yeux, ce qui est très important, c’est le corps à l’intérieur de cette différence qui nous rassemble: le Christ. En conséquence, ce qui nous unit importe plus que ce qui nous divise. »
Taimetua Jonas Nahei, de l’Église Protestante Māòhi (Tahiti), s’est inscrit à cette formation sur les conseils d’un membre de son entourage. « Un de mes amis jugeait qu’il serait bon de partager mon point de vue du Pacifique. Il est essentiel que les autres entendent mon point de vue, mes idées. Je crois qu’il est également bon que les autres apprennent le point de vue des personnes des autres cultures. » Quant à Simon Vianou, étudiant à l’IPT-Montpellier, de mère nigériane et de père béninois, il a grandi dans la diversité culturelle. « Dès que j’ai découvert ce cours, je l’ai trouvé très intéressant et j’ai voulu en savoir plus, affirme-t-il. À chaque fois que j’y participe, j’en apprends beaucoup sur la culture de chacun-e. »