Cameroun : des médicaments pour Bafia

Des cartons de médicaments : au Cameroun, dans la région de Bafia, voilà qui peut sauver des vies. Ces produits ont pu être acquis par l’équipe du médecin chef Diane Metchoum, responsable de l’hôpital de Donenkeng et de son annexe de Messangsang, grâce aux dons des Églises de France. Un témoignage encourageant en dépit des restrictions de circulation dues à l’épidémie de Covid-19.

Une infirmière pose près des colis de médicaments achetés grâce aux dons des Églises de France © Défap

Que deviennent les projets, que deviennent les relations d’Églises ou avec les œuvres d’Églises par temps de pandémie, lorsque les mesures sanitaires prises pour lutter contre la propagation du Covid-19 poussent à refermer les frontières ?

Ces relations se poursuivent, parfois sous d’autres formes. Et elles continuent à donner du fruit. Un exemple avec ces photos qui nous parviennent du Cameroun – et plus précisément de Bafia, dans le centre du pays. Les cartons auprès desquels posent une infirmière et le médecin chef Diane Metchoum contiennent des médicaments achetés grâce aux dons des Églises de France. Des dons destinés à soutenir l’hôpital de Donenkeng et son annexe de Messangsang à Bafia, qui font partie des œuvres médicales de l’EPC, l’Église presbytérienne du Cameroun. Les médicaments ainsi acquis représentent un apport précieux pour ces structures de santé, confrontées quotidiennement aux difficultés matérielles, et peuvent sauver des vies.

Voilà de nombreuses années que les relations entre les protestants de France et ces hôpitaux de l’EPC sont entretenues via le Défap. Et ces relations qui s’inscrivent dans la durée sont précisément une garantie de solidité face aux crises comme celle que représente la pandémie de Covid-19 – quand beaucoup d’actions humanitaires, inscrites dans un temps plus court et dans une logique de projets, ont été purement et simplement stoppées par la fermeture des frontières.

À droite sur la photo, le médecin chef Diane Metchoum © Défap

Passage de témoin à Bafia

Les activités de l’hôpital de Bafia avaient été particulièrement mises en avant par le Défap il y a un an, en octobre 2019, à l’occasion de l’opération Hope 360 – une course solidaire organisée à Valence à l’initiative d’ASAH, collectif des acteurs chrétiens de l’humanitaire. Mais au-delà de l’écho donné aux actions de cette structure de l’EPC, et de son médecin-chef d’alors, le docteur Célin Nzambe, au-delà des dons récoltés à l’occasion de cette course, le soutien à cet hôpital témoigne de relations qui se sont tissées dans le temps. Elles avaient commencé à Nkoteng, une ville sur le bord du fleuve Sanaga, à l’est de Bafia, avec un projet alors porté par le docteur Célin Nzambe : réhabiliter des hôpitaux tombés en quasi-désuétude. Originaire de République Démocratique du Congo, envoyé au Cameroun par la Cevaa (Communauté d’Églises en mission, une communauté de 35 Églises présentes sur cinq continents et dont font partie les Églises constitutives du Défap), Célin Nzambe avait découvert sur place la situation difficile de nombreuses structures hospitalières du pays. Confrontés à l’absence de financements publics et à l’absence d’assurance-maladie, ces hôpitaux n’ont d’autre choix, pour acheter du matériel, des médicaments, entretenir leurs locaux et payer leur personnel, que de facturer les soins aux patients ; avec le risque, pour les structures accueillant les populations les plus modestes, de ne jamais pouvoir équilibrer leur budget et de péricliter.

Après l’opération Hope 360, remise de l’enveloppe contenant les dons pour l’hôpital de Bafia, en novembre 2019 © Défap

Célin Nzambe avait donc décidé de rester sur place après la fin de sa mission pour remettre en état certaines de ces structures à l’état de quasi-abandon faute de subsides, avec ce constat simple : «Pour pouvoir soigner les gens, il faut d’abord soigner les hôpitaux». Après Nkoteng, et toujours avec le soutien du Défap, il s’était attelé à Bafia. Les relations avec les protestants de France s’étaient faites plus étroites : envoi sur place d’une infirmière française,Patricia Champelovier, membre de l’Église protestante unie de France à Valence, qui devait dès lors plaider la cause des hôpitaux camerounais dans sa paroisse ; séjours successifs du docteur Jean-Pierre Perrot, cardiologue protestant de la région rochelaise, à l’occasion de missions courtes organisées par le Défap… Mission longue d’Aurélie Chomel, envoyée du Défap, pour assister le docteur Célin Nzambé ; mission courte de Patricia Champelovier et Jean-Marc Bolle pour aider à la rénovation des bâtiments…

Aujourd’hui, Célin Nzambé n’est plus à Bafia. Il est médecin chef de l’hôpital de Djoungolo. Mais celui qui se définit comme «médecin missionnaire» n’en reste pas moins en lien avec le Défap, comme le montre ce témoignage diffusé en septembre, et faisant le point sur les effets de la pandémie de Covid-19 au Cameroun. C’est le médecin chef Diane Metchoum qui lui a succédé, ayant la responsabilité de l’hôpital de Donenkeng et son annexe de Messangsang. Le soutien à l’hôpital de Bafia se poursuit. Le lien avec les protestants de France est entretenu.

L’hôpital de Bafia, géré par l’EPC : une structure hospitalière, mais aussi un témoignage de l’EPC au sein de la société camerounaise © Défap