Savoir partir, savoir revenir

En cette fin de semaine se tient au Défap la traditionnelle session retour des envoyés, organisée tous les mois d’octobre. Elle réunit une douzaine de participants. L’occasion pour eux de se retrouver et d’échanger sur ce qu’ils ont vécu ; mais aussi de préparer la suite, à la fois pour se réinstaller en France, et pour trouver les manières de poursuivre leur engagement. De manière à ce que cette expérience, forte, du volontariat, ne se résume pas dans leur vie à une parenthèse.

Photo de groupe de la session retour d’octobre 2018 © Défap

L’enjeu du volontariat international est double : il s’agit, dans un premier temps, de savoir s’adapter à un pays, un milieu, une culture, des manières de communiquer et de travailler qui diffèrent radicalement de tout ce qu’on a pu connaître auparavant. Et dans un deuxième temps, de savoir revenir… c’est-à-dire retrouver un pays, une famille, des amis qui auront évolué ; sachant que l’on rentre soi-même profondément transformé de l’expérience du volontariat. Il ne faut donc pas négliger ce «choc du retour», sous peine de rendre la réinstallation plus difficile que le départ lui-même…

C’est tout l’enjeu des «sessions retour» que le Défap organise régulièrement début octobre au 102 boulevard Arago, et qui réunissent des envoyés ayant achevé leur mission. La session 2019 se déroule du 4 au 6 octobre, et réunit une douzaine de participants. Moments de partage, moments de «debriefing», ces sessions doublent, en quelque sorte, les sessions de formation au départ qui sont organisées, elle, chaque mois de juillet. On y retrouve, là encore, aussi bien des Volontaires de Solidarité Internationale (VSI) que des services civiques ; tous revenus au cours des dernières semaines de Madagascar, du Cameroun et des autres pays dans lesquels le Défap a des partenariats et des missions à pourvoir, que ce soit dans le domaine de la santé ou dans celui de l’enseignement.

Donner des clés, préparer la suite

Ces «sessions retour» ne se substituent pas aux entretiens individuels qui sont organisés peu après le retour de chaque envoyé ; mais elles permettent un partage d’expérience entre anciens volontaires en cours de réinstallation en France, et elles permettent aussi de donner des clés. Comment valoriser cette période de volontariat, à la fois sur le plan personnel, pour poursuivre des études ou préparer la suite d’un parcours professionnel, et sur le plan de l’engagement, de manière à lui permettre de se décliner à plus long terme et à ne pas perdre le contact avec le Défap ? Comment concilier projet individuel et collectif ? Comment, au bout du compte, les envoyés de retour peuvent-ils devenir témoins ?

L’objectif étant, finalement, de permettre que cette expérience du volontariat ne se résume pas, pour celles et ceux qui l’ont vécue, à une parenthèse dans leur vie ; de trouver comment l’exprimer, en faire un atout. Dans tous les cas, l’expérience du volontariat est de celles que l’on n’oublie pas. Avec ses rencontres, ses difficultés, ses coups de cœur et ses coups de cafard ; et tout ce que l’on apprend, qui change le regard sur soi et sur les autres. Autant de choses qu’il est important de partager…

Travaux de groupes dans le jardin lors de la session retour 2018 des envoyés du Défap © Défap

Moments de joie, de découverte, de découragement, d’accomplissement… et les souvenirs déjà, ceux qui sont encore à l’état brut, ceux sur lesquels les envoyés ont commencé à prendre du recul : la session retour est un moment clé de la vie du Défap, l’une des rares périodes au cours desquelles les envoyés ont véritablement l’occasion de se retrouver en groupe et d’échanger. Un moment qui va au-delà du simple bilan, ou des conseils de réinstallation…