Hope 360 : le 19 octobre, courez pour sauver un hôpital au Cameroun
Hope 360, vous en avez entendu parler ? C’est l’événement ludique et sportif organisé à Valence par le collectif Asah le 19 octobre. Ce jour-là, vous pourrez courir pour soutenir un projet solidaire. Le Défap y participe et vous propose de soutenir le projet de réhabilitation de l’hôpital de Bafia. Une structure qui, avec peu de moyens, fait beaucoup au service d’une population qui n’a que très difficilement accès aux hôpitaux généraux. Découvrez, en images et en vidéo, l’histoire de cet hôpital et de l’engagement de celui qui le fait aujourd’hui revivre, avec le soutien du Défap : le docteur Célin Nzambé.
L’hôpital de Bafia, géré par l’EPC : une structure hospitalière, mais aussi un témoignage de l’EPC au sein de la société camerounaise © DéfapC’est une histoire de foi et d’engagement. De volonté et de ténacité, aussi ; une histoire de service, de partage, d’aide aux démunis, et de témoignage au sein de la société. Une histoire à laquelle vous pouvez vous associer, pour lui permettre d’aller plus loin, à partir du mois d’octobre. Le 19, plus précisément, date de l’opération Hope 360, un événement à la fois ludique et sportif organisé à l’initiative du collectif ASAH et dont le Défap est partie prenante, au cours duquel les participants pourront soutenir des projets solidaires en participant à une course à Valence.
Cette histoire commence à partir des années 1870 et se poursuit aujourd’hui ; elle se passe en grande partie au Cameroun, mais aussi en France. À la base, on trouve la mission presbytérienne américaine, première mission implantée dans le pays et à l’origine de l’Église presbytérienne du Cameroun (EPC). Elle avait mis sur pied un réseau d’hôpitaux à la qualité reconnue. Non pas des établissements prestigieux, mais au contraire de petites structures, placées volontairement dans les zones rurales, les moins bien pourvues en structures sanitaires, afin de favoriser l’accès aux soins pour toute la population. Lorsqu’en décembre 1957, l’EPC obtint son indépendance religieuse, peu avant l’indépendance politique du pays, l’événement ne marqua pas dans l’immédiat le départ des missionnaires ; mais l’Église camerounaise récupéra la gestion des divers établissements issus des missions américaines – et notamment ces hôpitaux. Dès lors, ce réseau d’établissements devait connaître une lente spirale descendante, victime à la fois de mauvaise gestion au sein de l’EPC, et de la dégradation générale du système de santé camerounais. À partir des années 80, de nombreux pays africains, dont le Cameroun, ont remplacé le système de gratuité des soins pour les malades, qui prévalait jusqu’alors, par un système basé sur le paiement direct des soins par les patients. Ce qui a eu pour conséquence à la fois de rendre les soins inaccessibles pour une bonne partie de la population, qui ne pouvait s’offrir une assurance ; et de plonger les hôpitaux, désormais financés par les seuls paiements des patients, dans des situations financières souvent catastrophiques.
Le docteur Célin Nzambé © DéfapDans de nombreux pays, à partir des années 2000, divers gouvernements sont revenus sur cette réforme néfaste en finançant de nouveau certains soins. Ainsi dans de nombreux États actuellement, les césariennes sont gratuites pour les parturientes. Mais le Cameroun reste à la traîne, avec un système de santé en mauvais état, et des malades qui ne peuvent tout simplement pas être pris en charge dans les hôpitaux généraux, même dans les cas les plus graves. Quant aux hôpitaux gérés par l’EPC, un certain nombre d’entre eux ont tout simplement été abandonnés – à moins que le personnel, las d’attendre des années sans être payé, ne s’installe tout simplement dans les locaux pour en les transformer en habitation.
C’est le contexte qu’a découvert, en arrivant dans le pays, le docteur Célin Nzambé. Originaire de République Démocratique du Congo, envoyé au Cameroun par la Cevaa (Communauté d’Églises en mission, une communauté de 35 Églises présentes sur cinq continents et dont font partie les Églises constitutives du Défap), Célin Nzambé a décidé de rester sur place après la fin de sa mission. Avec un projet un peu fou : rendre à ces hôpitaux délaissés leur vocation première, en leur permettant de nouveau d’accueillir des patients dans les zones précisément les moins bien pourvues en structures hospitalières. Il a commencé son travail en-dehors du réseau de l’EPC, à Nkoteng, avec le soutien du Défap. Il est actuellement à Bafia, à la demande de l’Église presbytérienne du Cameroun. À chaque fois, il faut d’abord convaincre le personnel hospitalier de revenir et de travailler de nouveau à fournir des soins à la population ; relever et équiper l’hôpital ; rétablir la confiance avec les futurs patients… Dans un contexte qui reste toujours aussi défavorable, puisque, pour fonctionner, l’hôpital doit pouvoir compter sur le financement par ces mêmes patients… Vous pouvez voir ci-dessous l’état actuel de l’hôpital de Bafia : une petite structure, mais au rôle désormais reconnu, nécessaire auprès de la population ; et pour l’EPC qui la gère, c’est un renouveau de son témoignage dans la société camerounaise.
Le lien avec la France s’est fait à travers des rencontres personnelles et l’investissement de quelques personnes gagnées par l’enthousiasme de Célin Nzambé. Comme Patricia Champelovier, première infirmière française partie aider au fonctionnement de Bafia, mais aussi paroissienne de l’Église protestante unie de France à Valence, et qui a dès lors plaidé la cause des hôpitaux camerounais dans sa paroisse… Comme le docteur Jean-Pierre Perrot, cardiologue protestant de la région rochelaise qui vient régulièrement prêter main-forte à Célin Nzambé, à l’occasion de missions courtes organisées par le Défap… Aujourd’hui, le projet de Célin Nzambé est ainsi soutenu par plusieurs paroisses de l’EPUdF, au premier rang desquelles figure Valence ; le Défap a une envoyée sur place… Mais malgré toute la bonne volonté du personnel qui lui permet d’exister et de fonctionner au service de la population, l’hôpital de Bafia reste une structure avec peu de moyens, et les besoins sont grands.
C’est là que vous pouvez intervenir. Il ne s’agit pas d’aller jusqu’au Cameroun. Il ne s’agit pas non plus d’aller apporter directement des soins aux malades. Tout simplement de courir à l’occasion d’un événement festif, pour porter le projet du Défap de réhabilitation de l’hôpital de Bafia, et de participer financièrement, lors de l’opération Hope 360.