Au-delà de l’apocalypse, la vie !

Méditation du jeudi 29 novembre 2018. Suspendant pour quelques semaines notre cycle sur Joseph, nous entrons dans le temps de l’Avent qui nous conduit au mystère et à la joie de Noël. Et nous prions particulièrement pour nos envoyés au Laos.

 

Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Et sur la terre, les nations seront dans l’angoisse, épouvantées par le bruit de la mer et des vagues. Des hommes rendront l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra sur la terre, car les puissances célestes seront ébranlées.

Alors on verra le Fils de l’homme venir sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche.

Puis il leur dit une parabole : « Regardez le figuier et tous les autres arbres.

Dès qu’ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes que déjà l’été est proche. De même, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le royaume de Dieu est proche. Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive.

Le ciel et la terre disparaîtront, mais mes paroles ne disparaîtront pas.

Faites bien attention à vous-mêmes, de peur que votre cœur ne devienne insensible, au milieu des excès du manger et du boire et des soucis de la vie, et que ce jour ne fonde sur vous à l’improviste. En effet, il s’abattra comme un piège sur tous les habitants de la terre. Restez donc en éveil, priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à tous ces événements à venir et de vous présenter debout devant le Fils de l’homme.» Luc 21,25-36

 


Source : Pixabay

 

Quel contraste entre l’entrée en Avent, dans le bruit et la fureur de l’apocalypse, et son aboutissement, la nuit de Noël, quand la terreur fait place à l’émerveillement devant l’enfant-messie, réchauffé par le souffle des animaux, puis bercé par les nocturnes alléluias des bergers de Judée !

Le risque existe, quand nous lisons ces prophéties de malheur, de ne pas patienter jusqu’à la naissance du tout-petit-enfant, mais d’interpréter de manière définitive tout ce qui se passe en ce monde, sous nos yeux ou loin d’eux, informés et désinformés par les écrans : crises politiques, fanatisme religieux, déchaînement climatique, désespoir social… Ne sommes-nous pas à la fin des temps ?

Alors il n’y a rien à faire. Ou bien, nous suggère le diable – avec sa grande intelligence – attisons les politiques du pire. Si rien ne va, que les passions se déchaînent ! Amusons-nous à nous entre-déchirer ! Le discours catastrophiste est parfois un bon prétexte pour les accusations réciproques et les règlements de compte.

Il est fort le diviseur, mais soyons plus forts que lui ! Jésus nous en donne les moyens et la liturgie aussi. L’apocalypse n’est pas une fin de l’histoire que nous devrions hâter à grands cris faux-prophétiques. C’est la racine de l’histoire. C’est la tragi-comédie inhérente à la vie, à l’existence.

Le cosmos bouge car il est vivant. Les humains font des histoires car ils ne sont pas des robots ni des marionnettes aux mains d’un démiurge. Mais tout cela n’est pas la fin du monde, c’est sa condition quotidienne, incessante.

Jésus nous invite à la lucidité, à la ruse du serpent et à la douceur de la colombe pour ne céder ni au catastrophisme ni à la myopie confortable d’une existence tranquille et paresseuse.

Dieu fait ce qu’il veut quand il veut, le Fils de l’homme viendra quand il viendra, mais si nous restons enfermés dans nos haines recuites, nos démissions commodes, nos conforts égoïstes, nos refus de voir la réalité en face et l’espérance en perspective, alors nous n’aurons aucune conscience de leur merveilleuse présence et de leur indéfectible action en notre faveur.

À chaque instant le monde est blessé en mille lieux, mais à chaque instant, en mille lieux aussi, des êtres de bonne volonté le réparent, quels qu’ils soient, chrétiens ou non, car ils sont inspirés par le merveilleux amour que l’Esprit dispense généreusement à travers toutes les contrées de la terre.

 

 


Source : Pixabay

 

Nous portons dans la prière nos envoyés au Laos.

Nous croyons au Dieu unique, source de toute vie sur terre
seul fondement et origine de toute la terre et de ses créatures.

Nous croyons à l’excellence de toute vie sur terre
à la valeur innée de tous les êtres
à la participation des humains à la vie de la nature.

Nous croyons que le Christ nous montre la tâche confiée à l’être humain :
être l’image de Dieu en oeuvrant avec la terre et en prenant soin d’elle
en cherchant à comprendre ses mystères et ses énergies
et en les utilisant de manière à contribuer au bien de tous ses enfants.

Nous croyons que l’Esprit de Dieu nous conduira
pour que nous trouvions un style de vie modeste, désintéressé, miséricordieux,
afin que les générations à venir héritent en paix de la terre
et qu’à leur tour, elles vivent en sorte que, avec l’aide de ses dons,
toutes les créatures aient part à la justice. Amen.

Communauté œcuménique de travail Église et environnement, Suisse