Semaine mondiale pour la paix en Palestine et Israël
Enfants dans la vallée du Jourdain © Sean Hawkey/COE |
La semaine mondiale pour la paix en Palestine et Israël, lancée à l’initiative du Conseil œcuménique des Églises (COE), se déroule du 16 au 23 septembre. Elle constitue, comme le souligne le pasteur Olav Fykse Tveit, Secrétaire général du COE, une manifestation de solidarité envers des peuples luttant désespérément contre une occupation illégale ainsi qu’un appel urgent en faveur de la justice et de la paix. Cette année, le thème en sera «Jeunes et enfants : susciter l’espoir, amener le changement». Ce sont les jeunes et les enfants qui ont le plus à souffrir des conflits et de l’occupation. Ce sont eux, également, qui devront prendre en main l’avenir de la Palestine et d’Israël.
Aujourd’hui, dans les territoires palestiniens, trop d’enfants grandissent dans la peur, la pauvreté et le désespoir du fait de plus de 50 années d’occupation. Trop de jeunes se voient privés d’accès à une éducation satisfaisante et ne parviennent pas à trouver un travail.
Les défis à relever par les jeunes et les enfants
Accès à l’école : En Palestine, les obstacles à l’éducation sont multiples. De nombreux enfants palestiniens vivant en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont victimes de graves harcèlements et difficultés sur leur route vers et depuis l’école, ainsi que dans les cours de récréation et les salles de classe. Les volontaires du Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël (EAPPI) du Conseil œcuménique des Églises, en coopération avec l’UNICEF, ont été témoins de nombreuses attaques au cours des dernières années et ont indiqué que ces attaques étaient de plus en plus fréquentes. Parmi les obstacles se dressant sur la route des enfants on peut citer les attentes interminables aux checkpoints, la présence militaire, les attaques des colons, les routes périlleuses, les zones militaires bouclées, les ordres de démolition et les affrontements violents. Alors que la situation sécuritaire dans de nombreuses régions de Palestine ne cesse de se détériorer, la protection des écoles, des élèves et de leur droit à l’éducation doit être respectée et constituer une priorité.
Arrestation et détention d’enfants : Chaque année, de 500 à 7001 enfants palestiniens sont arrêtés, détenus, et poursuivis devant les tribunaux militaires israéliens. En vertu des ordonnances militaires, les mineurs peuvent être arrêtés dès l’âge de 12 ans ; la plupart le sont pour avoir jeté des pierres, ce qui est considéré comme une « atteinte à la sûreté de l’État ». Bon nombre de ces enfants sont arrêtés lors de raids nocturnes perpétrés par des soldats lourdement armés, puis détenus dans l’attente de leur comparution devant les tribunaux militaires. Bien que les ordonnances militaires leur donnent droit à un avocat, rares sont les enfants qui s’en voient assigner un.
Accès à l’emploi : Selon plusieurs études sur le marché de l’emploi et les politiques de l’emploi en Palestine réalisées par la Fondation européenne pour la formation, l’une des principales caractéristiques du marché de l’emploi en Palestine est la présence d’une population très jeune en Cisjordanie et dans la bande de Gaza de pair avec un faible taux d’activité. Un enjeu majeur est l’incapacité du marché de l’emploi à absorber les nouveaux entrants du fait du manque d’investissements et du risque politique élevé. Les restrictions à la circulation qui limitent l’accès aux importations et aux marchés internationaux ont contribué au faible taux d’emploi dans les secteurs de biens commercialisables. Le taux de chômage chez les jeunes entre 15 et 24 ans est très élevé en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, surtout dans cette dernière. Les taux de chômage moyens sont respectivement de 38,8 % et de 52 %.
Peur et traumatisme : La situation continue de violence et de conflit en Palestine et Israël a des conséquences dévastatrices sur les enfants. À cause de cette situation, ceux-ci souffrent de plus en plus de cauchemars et montrent de plus en plus de signes de détérioration psychologique. Les directeurs de vingt écoles de Gaza ont été interrogés par le Conseil norvégien pour les réfugiés en mai 2018 et font état d’une augmentation des symptômes de stress post-traumatiques chez les enfants, notamment la peur, l’angoisse, le stress et les cauchemars. Les directeurs d’école attribuent le niveau élevé de stress post-traumatique et le manque de concentration à l’école à la violence de la réponse apportée par les militaires israéliens aux récentes manifestations. Les directeurs estiment que leur principal besoin actuel est l’apport d’un soutien psychologique renforcé dans les écoles.
Espoirs et perspectives pour les jeunes artisans de paix
Les jeunes et les enfants voient leur vie actuelle et leur avenir façonnés par le conflit israélo-palestinien. Certains d’entre eux sont séparés de leur famille, ou orphelins, ou forcés de travailler malgré leur jeune âge, ou responsables de leur foyer familial (à la place du père tué ou emprisonné), ou encore détenus… Mais la situation peut changer et les jeunes eux-mêmes peuvent façonner leur avenir, changer le statut du conflit et consolider la paix. Ils peuvent choisir de suivre une autre voie, un autre chemin, menant à une communauté humaine juste pour tous.
Le Conseil œcuménique des Églises invite ses Églises membres, les organisations d’inspiration religieuse et les organisations de la société civile du monde entier à s’unir pour une semaine de prière pour une paix juste pour toutes et tous en Palestine et Israël. Les paroisses et les personnes qui, aux quatre coins du monde, partagent l’espérance de la justice se réuniront pendant cette semaine pour mener ensemble des actions pacifiques qui rendront un témoignage public commun d’envergure internationale.