Quels talents pour quelle mission ?
Méditation du jeudi 16 novembre 2017. Nous prions pour nos envoyés en Egypte et pour le peuple égyptien.
« Il en sera comme d’un homme qui allait partir en voyage : il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Il remit à l’un cinq cents pièces d’or, à un autre deux cents, à un troisième cent : à chacun selon ses capacités. Puis il partit.
Le serviteur qui avait reçu les cinq cents pièces d’or s’en alla aussitôt faire du commerce avec cet argent et gagna cinq cents autres pièces d’or. Celui qui avait reçu deux cents pièces agit de même et gagna deux cents autres pièces. Mais celui qui avait reçu cent pièces s’en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l’argent de son maître.
« Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et se mit à régler ses comptes avec eux. Celui qui avait reçu cinq cents pièces d’or s’approcha et présenta les cinq cents autres pièces en disant : « Maître, tu m’avais remis cinq cents pièces d’or. J’en ai gagné cinq cents autres : les voici. »
Son maître lui dit : « C’est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été fidèle dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi. »
Le serviteur qui avait reçu les deux cents pièces s’approcha ensuite et dit : « Maître, tu m’avais remis deux cents pièces d’or. J’en ai gagné deux cents autres : les voici. »
Son maître lui dit : « C’est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été fidèle dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi. »
Enfin, le serviteur qui avait reçu les cent pièces s’approcha et dit : « Maître, je te connaissais comme un homme dur : tu moissonnes où tu n’as pas semé, tu récoltes où tu n’as rien planté. J’ai eu peur et je suis allé cacher ton argent dans la terre. Eh bien, voici ce qui t’appartient. »
Son maître lui répondit : « Mauvais serviteur, paresseux ! Tu savais que je moissonne où je n’ai pas semé, que je récolte où je n’ai rien planté ? Eh bien, tu aurais dû placer mon argent à la banque et, à mon retour, j’aurais retiré mon bien avec les intérêts. Enlevez-lui donc les cent pièces d’or et remettez-les à celui qui en a mille. Car quiconque a quelque chose recevra davantage et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a rien, on enlèvera même le peu qui pourrait lui rester. Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dehors, dans le noir, là où l’on pleure et grince des dents. » Matthieu 25,14-31
Source : Pixabay
L’évangéliste aurait-il pu deviner que sa parabole, adressée à une communauté de croyants en temps de persécution afin de les stimuler, servirait un jour à justifier une forme dure de capitalisme ou une théologie de la prospérité ?
Malheur au faible qui n’a rien et à qui on enlèvera le peu qui lui reste ! La réalité nous montre que c’est souvent le cas, mais quand il s’agit du Royaume de Dieu, comment ne pas espérer qu’il en aille autrement, et que les petits, les sans pouvoir, déclarés chers au cœur de leur créateur, bénéficient de sa justice et de sa bonté, comme l’étranger, la veuve et l’orphelin, ou encore les ouvriers de la onzième heure ?
Mais on peut aussi entendre cette parabole comme un encouragement en temps d’urgence, et qui s’adresse à tous, quels que soient le grade ou la place de chacun dans la société ou dans l’Eglise. Avant d’entrer dans sa passion Jésus annonce la fin des temps, il appelle à la vigilance, à la lucidité, à l’espérance et à l’action. Rien n’est perdu quand tout semble perdu. Le mot-clef est le titre de serviteur, et le défi de remplacer la peur par la confiance.
En nos temps troublés cela vaut plus que jamais. Alors chaque chrétien, chaque Eglise doit s’interroger : quels sont les talents spécifiques qui nous sont confiés, quels sont les dons et les charismes que nous devons et pouvons faire fructifier, non pour notre propre gloire, mais pour le service de Dieu et de notre prochain ? Cette réflexion, ces échanges, mûris dans la prière et la méditation de la Parole de Dieu, devraient nourrir notre mission de témoignage, d’enseignement et d’encouragement auprès de nos contemporains.
Source : Pixabay
Nous prions pour nos envoyés en Egypte et pour le peuple égyptien.
Seigneur, nous voici devant toi,
et nous savons que nous ne sommes pas dignes d’être appelés tes serviteurs :
Nous ne t’avons pas donné notre vie tout entière, nous ne t’avons pas servi de tout notre coeur.
Notre foi est faible et si souvent nous n’avons pas cru que ta parole a le pouvoir de sauver tous les hommes.
Mais c’est ta parole qui nous met en route et nous place au milieu des autres.
Qu’elle nous aide à être fidèles et heureux, qu’elle nous fortifie quand notre peur, nos faiblesses et nos lâchetés gâchent notre plaisir à faire ce que tu commandes. Qu’elle nous donne les mots et les gestes pour accomplir ta volonté.
Seigneur, toi qui es fidèle
et qui nous a appelés à la communion de ton fils Jésus-Christ,
augmente notre foi.
Aide-nous à te faire confiance au-delà de nos doutes, de nos difficultés,
pour que nous puissions te louer d’un coeur sincère et plein de joie ;
Pour que nous puissions proclamer ton nom,
Et dire et partager la grâce que tu nous as manifestée en Jésus-Christ.
Aide-nous, afin que nous apprenions à vivre comme tes enfants,
à te servir de tout notre coeur,
à être tes temoins parmi les humains.
Nous te le demandons au nom de Jésus-Christ. Amen.
En complément de cette méditation, retrouvez l’explication du texte biblique de Matthieu 25,14-31 par Florence Taubmann, répondant aux questions d’Antoine Nouis pour Campus Protestant :