Faire jaillir l’eau du rocher !

Méditation du jeudi 16 mars 2017. Nous entrons dans la troisième semaine du Carême et nous prions pour notre envoyé en Guyane et pour toute la communauté protestante de Guyane.


Source: Pixabay

Assoiffé, le peuple se mit à protester contre Moïse en disant :
« Pourquoi nous as-tu fait quitter l’Égypte ? Est-ce pour nous faire mourir de soif ici, avec nos enfants et nos troupeaux ? »
Moïse implora le secours du Seigneur :
« Que dois-je faire pour ce peuple ? demanda-t-il. Encore un peu et ils vont me lancer des pierres ! »
Le Seigneur lui répondit :
« Passe devant le peuple, accompagné de quelques-uns des anciens d’Israël. Tu t’avanceras en tenant à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil. Moi, je me tiendrai là, devant toi, sur un rocher du mont Horeb ; tu frapperas ce rocher, il en sortira de l’eau et le peuple pourra boire. »
Moïse obéit à cet ordre, sous le regard des anciens.
On a appelé cet endroit Massa et Meriba — ce qui signifie  «Épreuve» et «Querelle» — parce que les Israélites avaient cherché querelle à Moïse et avaient mis le Seigneur à l’épreuve, en demandant : «Le Seigneur est-il parmi nous, oui ou non ?»

Exode 17,3-7

 

 

La situation des hébreux dans le désert, angoissés par la soif et la faim, les pousse à une réaction tellement humaine : regretter le passé, lui trouver des qualités qu’il n’avait pas. Et en tout cas renoncer à un avenir qui leur semble barré par un voile de mort. 
Humain encore le réflexe de s’en prendre à Moïse, jugé responsable de l’histoire, qui de chef bien-aimé se transforme en bouc émissaire.
Simplement le passé est aussi illusoire que l’avenir si nous ne faisons pas face au présent.  Et le Dieu vivant d’Israël est Dieu du temps présent.
Il est bon d’apprendre de la Bible que les temps de crise, les temps où nous nous sentons le plus abandonnés, livrés aux mirages du passé et au trou noir de l’avenir, prêts à nous entredéchirer, peuvent se transformer en temps de révélation, où des sources nouvelles jaillissent des rochers silencieux et stériles que nous portons en nous-mêmes.
A condition que, comme Moïse, nous acceptions le défi de la foi et de la confiance ! En ce temps de Carême, c’est dans les profondeurs de la prière et de la méditation que nous pouvons trouver la force et l’inspiration nécessaires pour relever ce défi.

 

 


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Nous prions pour notre envoyé en Guyane et pour la communauté protestante de Guyane.

Ecoute le silence !
Son langage est sans bruit.
Ni paroles parlées ni paroles écrites mais le silence parle…
Dans les profondeurs du silence, écoute les mouvements du temps, de la nature, des hommes, et de l’Esprit…
Regarde le monde.
Il a détruit le silence salutaire.
L’homme devient malheureux, il est en quête de ce silence :
Silence-joie, silence-paix, silence-justice, silence qui fait sourire et danser le monde…
Réfléchis, prie, apprends à vivre et à souffrir dans le silence de Dieu.
Son silence vient briser nos faux et amers silences :
Silence-peur, silence-angoisse, silence-inquiétude, silence-mort…
Maintenant, dans le silence, espère pour toi et pour tous un monde meilleur tissé d’amitié.
C’est pourquoi dans ton silence, écoute les gémissements des sans-paroles, des prisonniers, des opprimés.
Ecoute les cris des affamés, des chômeurs, des sans-parents, des sans-enfants, des sans-terre, des sans-logis…
Dans les battements de ton cœur écoute pour bien sentir les souffrances amères de la terre…
Dans le silence écoute les hommes solitaires.
Ecoute leurs cris de solitude.
Vis avec eux et meurs pour eux, dans le silence de ton cœur !
Wanir Welepane pasteur et poète kanak.  Paroles lointaines, paroles si proches