Polynésie : retour sur le séminaire Action Commune
Après une première session en novembre 2015 au Gabon pour les régions Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale et une seconde en Suisse en septembre 2016 pour la région Europe, cette session s’adressait aux trois Eglises de la région Pacifique-Amérique Latine. Elle a regroupé une trentaine de participants.
Comme sur le modèle des sessions passées, Corina Combet-Galland et le pasteur Jean-Luc Blanc du Défap ont animé la partie biblique. Un représentant de chaque Eglise à présenté et développé une réflexion à partir d’une expérience de son Eglise.
Les réactions et les apports ont été très différents de ceux des deux dernières sessions. Cette session confirme l’idée de faire travailler sur un thème d’actualité l’ensemble des Eglises de la Cevaa, selon les principes de l’Animation Théologique. Il s’agit là d’une orientation réellement porteuse de sens pour la Communauté.
La valorisation de la culture traditionnelle
Le rapport à la culture traditionnelle est très fort au sein de ces sociétés. La recherche d’une identité est juste mais nécessite une ouverture à l’universel sinon le risque du repli identitaire peut prendre le dessus.
Les débats au sein de l’église polynésienne à ce sujet sont nombreux et révélateurs des différentes tendances qui habitent cette Eglise. Entre ceux qui souhaiteraient que l’Evangile entre complètement dans le moule de la Culture et ceux qui, à l’opposé, inscrivent l’Evangile en rupture avec la Culture, il y a toutes les nuances imaginables. Un vrai témoignage à la diversité ! Ceci se ressentait dans les travaux de groupes, dans la manière d’aborder les textes bibliques et d’en discuter, dans les débats et surtout dans les discussions privées.
La famille, toujours au cœur des échanges
Bien sûr, il a été question des mutations familiales. Les problèmes de rupture entre parents et enfants sont fréquents et de multiples natures. Mariage mixte, départ vers d’autres contrées, retour d’expérience en métropole …cela fait évoluer la famille et plus particulièrement lorsque celle-ci s’appuie fortement sur la notion de tribu. Elle est d’autant plus puissante qu’être rejeté de la tribu, c’est aussi être rejeté de sa terre.
Mais le public qui a participé à la session de formation était prêt à se laisser questionner, à réfléchir d’une manière nouvelle. C’est d’ailleurs l’avantage de la formule : l’animation théologique tel que l’esprit de la Cevaa l’organise, permet une réflexion interculturelle riche.
Les répercussions sont, selon les groupes, plus ou moins importantes. Charge maintenant aux animateurs d’utiliser le travail fait ensemble, les textes decriptés et les débats provoqués, pour agir sur les décisions ou proposer des orientations lors des prochains synodes. L’avenir nous dira si ce qui a été semé ici donnera plus de sens encore demain.
Logement de l’école pastorale, février 2017, DR
Visite de l’école pastorale
Après la session, Célestin Kiki, Samuel Johnson et Jean-Luc Blanc sont allés visiter l’école pastorale qui a déménagé depuis peu et se trouve maintenant sur l’île de Tahaa, un lieu bénéficiant d’une situation exceptionnelle. Intervention auprès des étudiants, cultes dont un pour le « vendredi saint » du mois de février dans la nouvelle chapelle de l’école, rencontres avec les professeurs et le directeur ont constitué le programme.
La Cevaa vient d’ailleurs d’y créer un poste de professeur de Nouveau Testament. L’appel à candidatures est ouvert.
Le pasteur Jean-Luc Blanc témoigne ainsi de cette session : « De toutes ces rencontres je retiens l’image d’une Eglise très vivante et active dans de nombreux domaines. Aujourd’hui, plusieurs tendances coexistent dans l’Eglise Protestante Maori (EPM) et si la culture Maori est très souvent évoquée, elle ne prend pas la place de l’Evangile. »
« Plusieurs projets Cevaa sont en cours avec l’EPM, dont un échange de jeunes avec la Suisse à l’occasion des 500 ans de la Réforme. La participation très active de l’EPM à la vie de la Communauté est particulièrement encourageante. »
Nous vous donnerons très bientôt des nouvelles de ce paradis, loin d‘être perdu, qui a su trouver dans ses églises les forces vives pour mener à bien les défis de ce monde en mutation.