Ouf ! Nous ne sommes pas immortels !

Quelqu’un dans la foule dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi les biens que notre père nous a laissés. »

Jésus lui répondit : « Mon ami, qui m’a établi pour juger vos affaires ou pour partager vos biens ? ». Puis il dit à tous : « Attention ! Gardez-vous de tout amour des richesses, car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, même s’il est très riche. »

Il leur raconta alors cette parabole :

« Un homme riche avait des terres qui lui rapportèrent de bonnes récoltes. Il réfléchissait et se demandait : « que vais-je faire ? Je n’ai pas de place où amasser toutes mes récoltes.» Puis il ajouta : « voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands, j’y amasserai tout mon blé et mes autres biens. Ensuite, je me dirai à moi-même : « mon cher, tu as des biens en abondance pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois et jouis de la vie » . Mais Dieu lui dit : « Insensé ! Cette nuit même tu cesseras de vivre. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as accumulé ? »

Jésus ajouta : « Ainsi en est-il de celui qui amasse des richesses pour lui-même, mais qui n’est pas riche aux yeux de Dieu. »

Luc 12,13-21

 


Source : Pixabay

 

Nous devrions nous réjouir, et non nous désoler, d’être mortels, inscrits dans la finitude. Car si nous vivons notre simple condition humaine sous le regard de Dieu, cette limitation, cette dépendance deviennent libératrices.

De quoi ?  De tous les vains désirs qui accaparent et torturent notre cœur.

Il ne s’agit pas des désirs liés à la vie, à l’amour, à la joie, à la beauté, à l’être ensemble ! Mais des désirs qui nous font soupirer après les biens d’autrui, les désirs de jalousie et de rivalité, et donc de pouvoir et de domination, d’accaparement et de rétention !

La vie des humains est empoisonnée par de tels désirs ; la vie de celui qui les éprouve et les laisse courir et se multiplier, mais aussi la vie de ceux qui en subissent les affres et les œuvres mortifères !

En aucun cas Dieu n’est juge, ni partie, en nos affaires de partage, souvent inextricables sinon par les processus de la loi des Hommes ! Car au-delà des biens d’autrui c’est bien souvent son identité, sa place, son être qui sont jalousés ! Les histoires de frères dans la Bible nous éclairent suffisamment sur la question !

Qui que nous soyons, laissons-nous offrir le véritable trésor, qui est l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous, mais aussi ce conseil de notre sœur la mort : « Vanité des vanités…. ».

Alors nous comprendrons dans la joie combien nous sommes riches et responsables de cette vie extraordinaire qui nous a été confiée.

 

 

En ce temps de vacances nous prions pour tous ceux qui ont besoin d’être ressourcées et ré-enracinés dans la Parole de Dieu.

 

Apprends-moi, Seigneur, à bien user du temps que tu me donnes pour travailler

Et à bien l’employer sans rien en perdre.

Apprends-moi à tirer profit des erreurs passées,
Sans tomber dans le scrupule qui ronge.

Apprends-moi à prévoir sans me tourmenter,
A imaginer l’œuvre, sans me désoler si elle jaillit autrement.

Apprends-moi à unir la hâte et la lenteur,
La sérénité et la ferveur, le zèle et la paix.

Aide-moi au départ de l’ouvrage, là où je suis le plus faible.
Aide-moi au cœur du labeur, à tenir bien serré le fil de l’attention.

Et surtout, comble toi-même les vides de mon œuvre :
Seigneur, dans tout labeur de mes mains,
Laisse une grâce de toi pour parler aux autres,
Et un défaut de moi pour me parler à moi-même.

 

Prière monastique du XIIe siècle

 


Source : Pixabay

 

 

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