Méditation du jeudi 8 septembre 2016 – En ce temps de rentrée, prions pour tous les envoyés qui viennent de rejoindre les lieux de leur nouvelle mission.

Alors le Seigneur dit à Moïse :

« Redescends tout de suite, car ton peuple, que tu as fait sortir d’Égypte, a commis un grave péché. Ils se sont bien vite détournés du chemin que je leur avais indiqué : ils se sont fabriqués un veau en métal fondu, ils se sont inclinés devant lui et lui ont offert des sacrifices. Ils ont même déclaré : «Voici notre Dieu, qui nous a fait sortir d’Égypte !». 

Eh bien, j’ai vu ce que vaut ce peuple ; ce sont tous des rebelles. Alors laisse-moi intervenir : dans ma colère je vais les exterminer, puis je ferai naître de toi une grande nation.»

Mais Moïse supplia le Seigneur son Dieu de s’apaiser, en disant :

« Seigneur, pourquoi déchaîner ta colère contre ton peuple, après avoir déployé ta force, ta puissance irrésistible pour le faire sortir d’Égypte ? Si tu agis ainsi, les Égyptiens vont dire : «C’est par méchanceté que le Seigneur a fait sortir les Israélites de notre pays ; c’était pour les massacrer dans la région des montagnes et les faire disparaître de la terre.»

 » O Seigneur, apaise ta colère, renonce à faire du mal à ton peuple. Souviens-toi de tes serviteurs Abraham, Isaac et Jacob, auxquels tu as fait ce serment solennel : «Je rendrai vos descendants aussi nombreux que les étoiles. Je leur donnerai le pays que j’ai promis et ils le posséderont pour toujours.»

Alors le Seigneur renonça à faire à son peuple le mal dont il l’avait menacé.

Exode 32,7-14

Source : Pixabay

 

Le Dieu qui a sauvé son peuple veut maintenant l’anéantir ! La faute commise est-elle si grave ?

Que signifie le veau d’or ? Le mépris de Dieu, la tentative bien humaine de l’emprisonner pour nous assurer ses services en le paralysant dans l’image que nous lui donnons. Et pourquoi cela ? Par désir de toute-puissance, mais aussi par peur, par angoisse, car le temps de Dieu n’étant pas notre temps, nous ne savons pas vivre l’attente, le silence, l’intermittence de ses actions providentielles. Comme le peuple hébreu s’est affolé du « retard » de Moïse à descendre du Sinaï.

Réduire Dieu à l’image ou à l’idole est terriblement dangereux, car il devient souvent une arme pour asservir les foules, et que les uns brandissent contre les autres. C’est un Dieu inversé, trahi, défiguré.

Devant un tel risque, le Dieu Créateur, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est pris de colère et d’un désir d’anéantissement, comme il le fut au temps de la génération de Noé. Qu’y a- t- il à sauver quand l’humanité est complètement pervertie, à part le juste Noé et le serviteur Moïse ?

Mais un tel Dieu, qui ne semble pas connaître les circonstances atténuantes, et oublier ses propres engagements, n’a-t- il pas de quoi nous choquer à notre tour ? Ce serait le cas, si nous n’apprenions que la plaidoirie en faveur des pécheurs est possible, et hautement souhaitée. Selon un commentaire juif, ce fut Dieu lui-même qui engagea Moïse à endosser ce rôle d’avocat capable de le faire renoncer à la stricte justice pour exercer la grâce.

Comme Abraham devant Sodome, et à la différence de Noé au temps du déluge, Moïse a plaidé pour son peuple. Et, bien que « malhabile de la bouche », il a persuadé Dieu de faire miséricorde. L’idolâtrie est mortifère, mais l’idolâtre est et reste un être humain à défendre, surtout contre lui-même.

 

En ce temps de rentrée, prions pour tous les envoyés

qui viennent de rejoindre les lieux de leur nouvelle mission.

Heureux les gens qui se rencontrent dans un esprit de simplicité et d’humilité !
Les personnes qui n’ont pas une barricade de préjugés, de dogmes et de certitudes.
En renonçant à l’exclusivité de la vérité, ils accèdent à la vérité infinie.

Heureux qui fait preuve de douceur dans l’approche d’autrui !

Les gens capables d’une écoute mutuelle et attentive sans chercher à imposer leur point de vue.
Ce sont eux qui rendent possible une coexistence harmonieuse sur terre.

Heureuses les personnes à qui le dialogue arrache des larmes !
La rencontre authentique ne va pas sans dépouillement, sans révision de nos comportements et de nos jugements.
La joie de la réconciliation passe par la reconnaissance de nos différences.

Heureuses les personnes qui viennent au dialogue avec une faim de connaissance et une soif de compréhension d’autrui !
Leur rencontre sera davantage qu’une juxtaposition de monologues.
Leur attente sera comblée par la richesse et la profondeur du partage.

Heureux les miséricordieux ! Non pas ceux qui ont peur de la confrontation,
Ceux qui savent pardonner des mots blessants et surmonter le handicap d’une mémoire meurtrie.
A leur tour, ils rencontreront la compréhension.

Heureuses les personnes qui témoignent d’un coeur pur !
Elles vivent leur foi en toute clarté et disent leurs convictions sans apologétique ni prosélytisme.
Leur souci de la vérité sans artifice les rapproche de Dieu.

Heureux ceux qui mènent un dialogue de paix
Sans éluder les conflits, mais mus par un esprit de conciliation ils rejettent la polémique.
Ils anticipent la paix promise et si souvent trahie par les religions et leurs fidèles.

Heureux les persécutés pour la justice,
Les personnes qui souffrent de discrimination, d’exclusion ou d’oppression

pour des motifs de convictions ou d’appartenance religieuse.
Ils nous tirent de notre indifférence et nous engagent à une solidarité sans esprit de parti.

 

Jean‐Claude Basset

 

Source : Pixabay

 

 

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