Simon Assogba présentant le Bénin et l’Église méthodiste béninoise de Paris aux jeunes visiteurs © Défap

Voir et vivre l’Église autrement : pour les 18 jeunes venus au Défap les 5 et 6 mai derniers, ce passage au 102 boulevard Arago s’inscrivait dans le cadre d’un séjour dans la capitale destiné à leur permettre de rencontrer d’autres manières de vivre et de partager la foi. D’où la rencontre avec la communauté de l’Église méthodiste béninoise de Paris, ou la participation au culte de l’Église Hillsong Paris… Dans ce programme, la visite de la maison du Service Protestant de Mission permettait d’apporter la dimension historique, en rappelant l’apport des missionnaires de la SMEP, et de montrer comment la Mission se vit aujourd’hui.

Venus de diverses paroisses du consistoire de l’Église Protestante unie «Entre vignes et forêts», qui englobe au sud Nevers, au nord Fontainebleau et à l’est Troyes, ces jeunes âgés de 16 à 22 ans étaient accompagnés par trois pasteurs : Jean-François Blancheton, de Sens ; Amos-Raphaël Ngoua-Mouri, pasteur à Cosne (Nièvre) – Sancerre (Cher) – Bords de Loire ; et Odile Roman-Lombard, pasteure de l’Église protestante unie de France à Fontainebleau. L’idée était précisément, à l’occasion de cette visite organisée dans la lignée des séjours «Voir et revoir Paris» (voir encadré), de susciter une dynamique entre jeunes au niveau consistorial, au-delà du cadre des paroisses. Après un temps de rencontre et d’échanges pour souder le groupe, les visiteurs ont eu droit à une visite guidée de la maison des Missions protestantes, et notamment de la chapelle où l’on peut voir une exposition sur l’histoire des missionnaires du XIXème siècle à la décolonisation, ou encore du Salon Rouge, où sont réunis les portraits de quelques-uns des grands noms de la Société des Missions Évangéliques de Paris. En compagnie de Claire-Lise Lombard, responsable de la bibliothèque du Défap, ils ont pu aussi visiter les archives et découvrir dans quelles conditions voyageaient les missionnaires du temps de la SMEP ; comprendre également quelle vision du monde prévalait au XIXème siècle.

Quand la confrontation avec d’autres cultures devient découverte réciproque

«J’avais l’impression qu’à travers cette visite de la bibliothèque, l’histoire de la Mission devenait palpable pour eux, raconte Tünde Lamboley, responsable Jeunesse au Défap, qui accueillait le groupe. L’un des jeunes a demandé s’il pouvait revenir voir les archives : il avait l’impression de toucher l’histoire de ses mains. La découverte de la maison, de tous les objets qui s’y trouvent et sont liés à la Mission, la visite des archives, tout ceci leur a permis de s’approprier cette histoire, qui est devenue dès lors leur histoire. Certes, c’est une histoire mouvementée, avec ses zones d’ombre ; Claire-Lise met d’ailleurs un point d’honneur à ne rien enjoliver ou maquiller.» Ce qui permet d’autant mieux de souligner les zones de lumière, ou de nuancer la perspective que l’on peut avoir aujourd’hui sur la Mission : car si les missionnaires qui partaient au XIXème siècle se voulaient porteurs d’une certaine idée du progrès, le plus souvent, leur confrontation avec d’autres cultures s’est transformée en découverte réciproque. Et ce sont ces mêmes missionnaires qui se sont faits par la suite ethnographes, linguistes et avocats des cultures qui les avaient accueillis.

Les jeunes visiteurs et leurs accompagnateurs dans le jardin du Défap © Défap

Pour compléter ce voyage dans les cultures et dans le temps, la rencontre avec huit jeunes de l’Église méthodiste béninoise de Paris, et avec leur animateur théologique Simon Assogba (également membre de l’Équipe Régionale Mission de la région parisienne) a permis une découverte des coutumes et des chants béninois. Avant un repas typique préparé par la communauté béninoise, partagé dans la salle à manger du Défap. Le tout suivi d’une soirée de découverte de la capitale «Paris by night». Le 6 mai, pour sa part, faisait une large place à l’Église Hillsong Paris, qui organise chaque dimanche un culte au théâtre Bobino, non loin de Montparnasse. Née à Sydney dans les années 80, sous l’impulsion de Bobbie et Brian Houston, la Hillsong Church Family (ainsi que se nomme le réseau Hillsong) compte aujourd’hui 29 Églises (ou «Campus») dans le monde. Sa branche australienne est membre des Assemblées de Dieu d’Australie (Australian Christian Churches). Sa branche française, lancée en 2004 par un jeune pasteur Anglais, Brendan White, est membre de la Fédération protestante de France. Elle se caractérise par un fort accent mis sur la jeunesse et des cultes émaillés de cantiques pop-rock à la ferveur communicative.

Retrouvez ci-dessous quelques images de la visite des jeunes du consistoire «Entre vignes et forêts» :

 

Rencontrez la maison, découvrez la mission
Visiter la maison du service protestant de mission ? Et pourquoi pas ! C’est l’occasion d’un périple culturel qui met en lumière l’histoire des missionnaires protestants et permet d’éveiller la curiosité des jeunes visiteurs.
Pour préparer la visite, certains lanceront des discussions sur le sens des mots « mission » et « vocation » ou sur les raisons d’un départ en mission. A travers cette visite, vous pourrez ainsi suivre l’histoire des missions …et celles des missionnaires.
Histoires d’autrefois, cartes du monde, portraits, chapelle, salon rouge, bibliothèque, bureaux, salle de cours, musée… la visite est riche et toujours orientée autour des missionnaires, des lieux de mission et des objets rapportés par les envoyés.
Cliquez sur l’image ci-contre pour avoir toutes les informations sur les week-ends et mini-séjours «découverte» proposés par le Défap sur le thème «Voir ou revoir Paris».

 

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