Le 102 boulevard Arago, à Paris, siège du Défap – DR

« La Corrèze avant le Zambèze ». Dans les années 1960, cette formule fut souvent employée en politique française pour dire que nous devons nous tourner en priorité vers les problèmes nationaux. Cette vision à courte vue semble redevenir d’actualité lorsqu’on constate que les Synodes de nos Églises rabotent continuellement la ligne « mission » dans les budgets annuels. La mission est-elle devenue simplement une variable d’ajustement financière? Pourtant, à la lecture de l’Évangile, on peut se demander si une Église qui n’est plus missionnaire est encore une Église vivante et en devenir ?

Alors pourquoi les paroisses ne prendraient-elles pas en charge directement la mission ? Nos Églises protestantes françaises (ÉPUdF, UÉPAL, UNÉ- PREF) ont pris conscience que la mission au près ou au loin ne s’improvise pas. C’est pourquoi elles ont créé en 1971 le Défap (Département français d’action apostolique maintenant Service protestant de mission), qui a recueilli l’héritage spirituel et matériel de la société des missions protestantes. Il ne s’agit pas de faire du néocolonialisme, mais d’accompagner des Églises sœurs dans une relation d’égalité et de partage. Malgré tous ses défauts (réels ou imaginaires…), le Service protestant de mission est indispensable.

La mission ne s’improvise pas

Pour aller plus loin :

Les contraintes légales et financières et le contexte international font que l’on n’improvise pas la mission. On n’envoie pas une personne ou une famille au bout du monde et on ne tisse pas des relations d’Églises à Églises n’importe comment. Cela demande une expérience et un savoir-faire que seuls le Défap et ses partenaires peuvent apporter.

Le Défap définit ainsi sa mission actuelle : «Le monde évolue et la mission évolue avec lui. Si, au 19e siècle nos Églises envoyaient des hommes et des femmes essentiellement dans les pays du Sud, notamment dans les colonies, aujourd’hui la mission se vit également dans la paroisse. Les échanges se font du Nord vers le Sud, mais aussi du Sud vers le Nord, du Sud vers le Sud et du Nord vers le Nord. Les brassages culturels sont démultipliés (…) Nos Églises ne peuvent pas vivre repliées sur elles-mêmes. »

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